La belle foi de la soumission sans la peur

De Livres et Prédications Bibliques.

Version du 9 mars 2015 à 20:06

1 Pierre 3:1-6 Vous de même, femmes, soyez soumises chacune à votre mari, afin que même si quelques-uns n'obéissent pas à la parole, ils soient gagnés sans parole, par la conduite de leur femme, 2 en voyant votre conduite pure et respectueuse. 3 N'ayez pas pour parure ce qui est extérieur : cheveux tressés, ornements d'or, manteaux élégants 4 mais la parure cachée du cœur, la parure inaltérable d'un esprit doux et tranquille ; voilà qui est d'un grand prix devant Dieu. 5 Ainsi se paraient autrefois les saintes femmes qui espéraient en Dieu, soumises à leur mari, 6 telle Sara qui obéissait à Abraham et l'appelait son seigneur. C'est d'elle que vous êtes devenues les descendantes, si vous faites le bien, sans vous laisser troubler par aucune crainte.

Nous continuons notre série sur le mariage, et aujourd'hui nous nous concentrons sur ce que cela signifie pour une femme de se soumettre à son mari. Je désire profondément que les hommes et les femmes, les célibataires et les personnes mariées, les personnes âgées et les jeunes (y compris les enfants) y voient un appel vers quelque chose de fort, de noble, de beau, d'estimable et digne des efforts moraux et spirituels les plus importants d'une femme.

Pour préparer la scène à cet effet, remarquez deux expressions dans 1 Pierre 3:1 : « Vous de même, femmes, soyez soumises chacune à votre mari ». Remarquez le mot votre dans « à votre mari ». Cela signifie qu'il existe une soumission unique envers votre propre mari qui ne convient pas aux rapports avec les autres hommes. Vous n'êtes pas sensées vous soumettre à tous les hommes de la même façon que vous vous soumettez à votre mari. Puis remarquez le début de la phrase : « Vous de même, femmes ». Ceci signifie que l'appel à la soumission de la femme mariée fait partie d'un appel plus vaste à la soumission de tous les chrétiens de différentes manières.

1 Pierre 2:13-3:12

Dans 1 Pierre 2:13-17, Pierre nous exhorte tous à être soumis, à cause du Seigneur, à toute institution humaine, soit au roi comme souverain, soit aux gouverneurs comme envoyés par lui. En d'autres termes, respectez les limites de vitesse, payez vos impôts, et soyez respectueux envers les policiers et les sénateurs.

Puis dans 2:18-25, Pierre s'adresse aux domestiques (oiketai) dans l'église et les exhorte à être soumis à leurs maîtres, pleins de respect, qu'ils soient bons ou dominateurs.

Puis, dans 3:1-6, Pierre charge les femmes mariées à être soumises à leurs maris, y compris aux maris qui ne croient pas. C'est la partie sur laquelle nous mettons l'accent dans le cadre de notre série sur le mariage.

Puis, dans le verset 7, il charge les maris à vivre respectueusement envers leurs femmes en tant que cohéritières de la grâce de la vie.

Pour finir, dans 3:8-12, Pierre dit à l'église tout entière d'être unie, compatissante, pleine d'amour, de bienveillance et d'humilité les uns envers les autres, et de ne pas répondre au mal par le mal. En d'autres termes, soumettez-vous les uns aux autres et servez-vous les uns les autres. Donc, comme nous l'avons vu dans Éphésiens 5, la soumission est une vertu chrétienne plus vaste que chacun d'entre nous doit poursuivre, et elle s'exprime d'une manière unique et appropriée aux différentes relations. Aujourd'hui nous nous focalisons sur le rapport entre une femme et son mari. À quoi ressemble la soumission ici ?

Le portrait puissant de Pierre concernant la féminité

Avant que je ne décrive ce que la soumission est et ce qu'elle n'est pas, observons quelques minutes le puissant portrait de la féminité que Pierre nous dépeint avec ces mots. Nous y voyons des racines de la féminité bien ancrées sous le fruit de la soumission. Ce sont les racines qui font de la soumission une chose solide et admirable.

Commençons avec le verset 5 : « Ainsi se paraient autrefois les saintes femmes qui espéraient en Dieu, soumises à leur mari ».

La racine la plus profonde de la féminité : L'espérance en Dieu

La racine la plus profonde de la féminité chrétienne mentionnée dans ce texte est l'espérance en Dieu. « Les saintes femmes qui espéraient en Dieu ». Une femme chrétienne ne met pas son espérance en son mari, ou en ce qu'elle trouve un mari. Elle ne met pas son espérance dans son apparence physique. Elle met son espérance dans les promesses de Dieu. Elle est décrite ainsi dans Proverbes 31:25 : « Elle est revêtue de force et dignité, Elle se rit de l'avenir. » Elle se moque de tout ce que l'avenir lui apportera et peut lui apporter, car elle espère en Dieu.

Elle détourne son regard des problèmes, de la misère et des obstacles de la vie qui semblent rendre l'avenir sombre, et elle fixe son attention sur le pouvoir souverain et l'amour de Dieu, qui règne dans les cieux et fait sur la terre ce qui lui plaît. Elle connaît sa Bible, et elle connaît sa théologie de la souveraineté de Dieu, et elle connaît la promesse de Dieu qu'il l'accompagnera et qui l'aidera à être plus forte quoi qu'il arrive. Voilà la racine profonde et inébranlable de la féminité chrétienne. Et Pierre l’indique clairement au verset 5. Il ne parle pas de n'importe quelles femmes. Il parle des femmes aux racines bibliques inébranlables dans la bonté souveraine de Dieu : les saintes femmes qui espèrent en Dieu.

Intrépidité

Le point suivant à voir concernant la féminité chrétienne après l'espérance en Dieu est l'intrépidité qu'elle produit dans ces femmes. Ainsi, le verset 5 dit que les saintes femmes d'autrefois espéraient en Dieu. Et puis le verset 6 donne Sara, la femme d'Abraham, comme exemple avant de se référer à toutes les autres femmes chrétiennes en tant que ses descendantes. Verset 6b : « C'est d'elle que vous êtes devenues les descendantes, si vous faites le bien, sans vous laisser troubler par aucune crainte. »

Ainsi ce portrait de la féminité chrétienne est d'abord marqué par l'espérance en Dieu et puis ce qui résulte de cette espérance, à savoir l'intrépidité. Elle ne craint pas l'avenir, elle se moque de l'avenir. La présence de l'espérance en l'invincible souveraineté de Dieu chasse la peur. Ou pour le dire avec plus de soin et de réalisme, les filles de Sara combattent l'anxiété qui se développe dans leur cœur. Elles font la guerre à la peur, et elles la vainquent avec l'espérance en les promesses de Dieu.

Les femmes mûres chrétiennes savent que suivre le Christ entraîne la souffrance. Mais elles croient aux promesses comme celles dans 1 Pierre 3:14, « D’ailleurs, quand vous souffririez pour la justice, heureux serez-vous ! Ne craignez pas ce que les hommes craignent, et ne soyez pas troublés » et 1 Pierre 4:19, « Ainsi, que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu, remettent leur âme au fidèle Créateur en faisant le bien. »

Voilà ce que les femmes chrétiennes font : elles remettent leur âme au fidèle Créateur. Elles espèrent en Dieu. Et elles triomphent sur la peur.

Un accent sur la parure intérieure

Et cela mène à une troisième caractéristique du portrait que Pierre nous fait de la féminité, un accent mis sur la parure intérieure plutôt qu'extérieure. 1 Pierre 3:5 commence comme ceci : « Ainsi se paraient autrefois les saintes femmes qui espéraient en Dieu ». Cette parure renvoie à la description dans les versets 3 et 4 :

N'ayez pas pour parure ce qui est extérieur : cheveux tressés, ornements d'or, manteaux élégants, mais la parure cachée du cœur, la parure personnelle inaltérable d'un esprit doux et tranquille ; voilà qui est d'un grand prix devant Dieu.

Nous savons que cela ne signifie pas que tous les bijoux et toutes les coiffures sont exclus. Il veut dire : ne portez pas votre attention et vos efforts essentiellement sur votre apparence extérieure ; concentrez-vous sur la beauté intérieure. Faites plus d'efforts et occupez-vous plus de la beauté intérieure que de la beauté extérieure.

Et il le précise au verset 4. Quand une femme espère en Dieu et non pas en son mari ou en son apparence, et quand elle triomphe de sa peur grâce aux promesses de Dieu, cela aura un effet sur son cœur : elle trouvera une paix intérieure. Voilà ce que Pierre veut dire au verset 4 par « la parure personnelle inaltérable d'un esprit doux et tranquille voilà qui est d'un grand prix devant Dieu. »

Une soumission unique

Cela nous laisse une caractéristique à voir de ce portrait de la féminité. Tout d'abord, il y avait l'espérance en Dieu. Cela mène ensuite à l'intrépidité face à ce que l'avenir peut apporter. Puis cela mène à une paix intérieure et à l'humilité. Et finalement, cet esprit s'exprime dans un genre unique de soumission envers le mari. Verset 1 : « Vous de même, femmes, soyez soumises chacune à votre mari ». Verset 5 : « Ainsi se paraient autrefois les saintes femmes qui espéraient en Dieu, soumises à leur mari ».

Il s'agit d'un bref aperçu du portrait du type de femme que Pierre a à l'esprit quand il appelle une femme à être soumise à son mari. L'espérance inébranlable en Dieu. Le courage et l'intrépidité face à un avenir quelconque. La tranquillité paisible de l'âme. L'humble soumission à la direction de son mari.

C'est une grande tristesse de voir que dans notre société moderne, même dans l'église, les rôles différents et complémentaires que nous trouvons dans la Bible de direction pour le mari et de soumission pour la femme sont méprisés ou simplement ignorés. Certaines personnes se contentent de les radier à titre de vestiges culturels sous-chrétiens issus du premier siècle. D'autres les déforment et les abusent. Je me suis une fois trouvé assis dans mon bureau avec un mari qui croyait que la soumission signifiait que sa femme ne devait pas aller d'une pièce à une autre dans leur maison sans lui demander la permission. Ce type de déformation pathologique permet à certains de se passer plus facilement des textes bibliques comme ceux-ci.

Mais la réalité de la direction et la soumission est vraiment ici et elle est vraiment de toute beauté. Quand vous la voyez vécue, portant la marque de la majesté du Christ (la mutualité de la servitude sans annuler la réalité de la direction et de la soumission), il s'agit d'une histoire merveilleuse et très satisfaisante. Réfléchissons donc à partir de ce texte à ce que la soumission n'est pas, et puis à ce qu'elle est.

Ce que la soumission n'est pas

Voici six choses qu'elle n'est pas, sur la base de 1 Pierre 3:1-6.

1. La soumission ne signifie pas être d'accord avec tout ce que dit votre mari. Vous pouvez voir que dans le verset 1 : elle est chrétienne et il ne l'est pas. Il a tout un ensemble d'idées concernant la réalité absolue. Elle en a d’autres. Pierre l'appelle à être soumise tout en assumant qu'elle ne se soumettra pas à sa vision de la plus importante chose au monde, Dieu. Alors la soumission ne peut pas signifier se soumettre à être en accord avec toutes les idées de son mari.

2. La soumission ne signifie pas abandonner votre cerveau ou votre volonté lors de la cérémonie de mariage. Ce n'est pas de l'incapacité ou la réticence à penser par vous-même. Voici une femme qui a entendu l'Évangile de Jésus-Christ. Elle y a réfléchi. Elle a évalué les revendications de vérité de Jésus. Elle a appréhendé dans son cœur la beauté et la valeur du Christ et de ses œuvres, et elle l'a choisi. Son mari l'a également entendu. Sinon, Pierre n'aurait probablement pas dit qu'il « [n'obéissait] pas à la parole ». Il a entendu la parole, et il y a réfléchi. Et il n'a pas choisi le Christ. Elle a pensé par elle-même et elle a agi. Et Pierre ne lui dit pas d'abandonner cet engagement.

3. La soumission ne signifie pas éviter de faire tous les efforts possibles pour changer le mari. Le but de ce texte consiste entièrement à expliquer à la femme comment « gagner » son mari. Le verset 1 dit, « soyez soumises chacune à votre mari, afin que même si quelques-uns n'obéissent pas à la parole, ils soient gagnés sans parole, par la conduite de leur femme ». Si vous ne prêtez pas d'attention à la Bible, vous pourriez dire, « La soumission doit signifier prendre son mari comme il est et ne pas essayer de le changer ». Mais si vous croyez en la Bible, vous concluez que la soumission est quelquefois, paradoxalement, une stratégie pour le changer.

4. La soumission ne signifie pas placer la volonté du mari avant celle du Christ. Le texte montre clairement que la femme est le disciple de Jésus avant d'être le disciple de son mari. La soumission envers Jésus relativise la soumission envers les maris, ainsi qu'envers les gouvernements, les employeurs et les parents. Lorsque Sara appelait Abraham son « seigneur », au verset 6, il s'agissait d'un seigneur avec un s minuscule. C'est semblable à « monsieur » ou « monseigneur ». Et l'obéissance qu'elle montrait est une obéissance conditionnelle parce que son allégeance suprême est au Seigneur avec un S majuscule.

5. La soumission ne signifie pas qu'une femme obtient sa propre force spirituelle en premier lieu par le biais de son mari. Un bon mari doit en effet renforcer, affermir et soutenir sa femme. Il doit être une source de force. Mais ce que ce texte montre est que quand la direction spirituelle du mari manque, une femme chrétienne n'est pas dépourvue de force. La soumission ne signifie pas qu'elle dépend de lui pour lui donner la force de la foi, de la vertu et de caractère. En fait, le texte suppose tout le contraire. Elle est appelée à développer sa profondeur, sa force et sa personnalité non pas par son mari, mais pour son mari. Le verset 5 dit que son espérance se trouve en Dieu dans l'espoir que son mari la rejoigne là.

6. Finalement, la soumission ne signifie pas qu'une femme doit agir dans la peur. Le verset 6b dit, « C'est [de Sara] que vous êtes devenues les descendantes, si vous faites le bien, sans vous laisser troubler par aucune crainte ». En d'autres termes, la soumission est libre, elle n'est pas contrainte par la peur. La femme chrétienne est une femme libre. Quand elle se soumet à son mari, qu'il soit croyant ou non, elle le fait en toute liberté, et non pas par peur.

Ce que la soumission est

Si la soumission n'est pas tout cela, alors qu'est-ce que c'est ? J'ai proposé il y a deux semaines à partir du chapitre 5 des Éphésiens ce qui est également vrai ici : la soumission est l'appel divin d'une femme à honorer et soutenir la direction de son mari et à aider à la mener à bien selon ses propres dons. C'est la disposition à suivre l'autorité du mari et un penchant à céder à sa direction. C'est une attitude qui dit, « Je me réjouis à ta prise de l'initiative dans notre famille. Je suis heureuse quand tu prends la responsabilité et diriges avec amour. Je ne m'épanouis pas dans la relation quand tu es passif et quand je dois m'assurer que la famille fonctionne. »

Mais la soumission ne suit pas un mari dans le péché. Que dit la soumission dans une telle situation ? Elle dit, « Cela m'attriste quand tu t'aventures dans des actes pécheurs et que tu veux m'amener avec toi. Tu sais que je ne peux pas faire cela. Je n'ai aucune envie de te résister. Au contraire, je m'épanouis plus quand je peux répondre joyeusement à ton exemple ; mais je ne peux pas te suivre dans le péché, bien que j'aime honorer ta direction dans notre mariage. Le Christ est mon Roi. »

La raison pour laquelle je dis que la soumission est une disposition et un penchant à suivre l'exemple du mari est parce que ce sera le cas dans un mariage chrétien quand la femme la plus soumise hésitera, avec de bonnes raisons, à suivre la décision du mari. Celle-ci peut lui sembler imprudente. Imaginons qu'il s'agisse de ma femme Noël et moi. Je suis sur le point de prendre une décision pour la famille qui lui semble insensée. À ce moment-là, Noël pourrait exprimer sa soumission de la manière suivante : « Johnny, je sais que tu as pensé longuement à ceci, et j'aime quand tu prends l'initiative de planifier pour nous et quand tu prends la responsabilité comme ceci, mais je ne suis vraiment pas en paix concernant cette décision et je pense qu'il est nécessaire d'en parler davantage. Pouvons-nous en parler ? Peut-être ce soir ? »

La raison qu'il s'agit là d'un exemple de soumission biblique est 1) parce que les maris, contrairement au Christ, sont faillibles et doivent l'admettre ; 2) parce que les maris doivent vouloir que leurs femmes soient enthousiastes quant aux décisions de la famille, puisque le Christ veut que l'église suive avec enthousiasme ses décisions et non pas qu'elle le fasse à contrecœur ; 3) parce que la façon par laquelle Noël exprimait ses doutes communiquait clairement qu'elle approuve de ma direction et qu'elle me soutient dans mon rôle en tant que chef de famille ; et 4) parce qu'elle a été claire depuis le début de notre mariage que si, après toutes les discussions nécessaires, nous restons en désaccord, elle s'en remettra à la décision de son mari.

L'objectif : La sainte joie éternelle

Ainsi, je termine en rappelant que le mariage ne revient pas principalement à rester amoureux. Il s'agit de garder des engagements. Et la principale raison de garder ses engagements est que Dieu a créé le rapport entre un mari et sa femme pour représenter la relation entre le Christ et l'église. Voilà la signification la plus importante du mariage. Et voilà pourquoi, en fin de compte, les rôles de direction et de soumission sont si importants. Si nos mariages diront la vérité concernant le Christ et son église, nous ne pouvons pas être indifférents à ce que signifient la direction et la soumission. Et il vaut bien la peine de dire que le dessein de Dieu pour l'église, et pour la femme chrétienne qui la représente, est sa sainte joie éternelle. Le Christ est mort pour elles, pour leur apporter cela.