Que pouvons-nous dire aux personnes en deuil?

De Livres et Prédications Bibliques.

Ce qui suit est la transcription d’une vidéo.

Parce que mon mari et moi avons perdu deux de nos enfants, et que nous communiquons avec beaucoup de personnes en deuil, il nous est souvent demandé : « que dois-je dire à quelqu’un qui vient juste de perdre quelqu’un, ou bien que dois-je faire ? » Personne ne veut être celle qui prononce les paroles malencontreuses ou bien qui dit des choses vraiment insensibles.

La première chose que je dirai à une personne se demandant quoi dire dans ce contexte de deuil, est la suivante : « dites quelque chose.» C’est vrai que nous sommes parfois mal à l’aise ne sachant quoi dire tout en sachant que nous voulons transmettre un message ayant un sens, dont l’on se souviendra, quelque chose imbu de compassion. Mais la vérité est que lorsqu’on traverse le chagrin, personne n’a besoin de quiconque de dire ces choses. Vous avez juste besoin de savoir qu’ils sont avec vous et qu’ils veulent être avec vous lors de ce passage. Les personnes en deuil veulent savoir que d’autres dans un certain sens portent un peu du poids de cette expérience- juste dans le fait qu’ils expriment leur soutien.

Souvent la meilleure des choses à dire est la suivante : « je ne sais pas quoi dire.» Lorsque vous dites que vous ne savez pas quoi dire cela montre du respect pour leur perte, comme si vous ne présumiez pas avoir la juste réponse, la juste façon de fixer tout cela. C’est donc une bonne chose.

Ou bien dire tout simplement « je suis si triste. » Nous pensons parfois que lorsque quelqu’un a du chagrin, leur tristesse est un problème. Et nous voulons qu’ils en finissent avec leur tristesse et d’être heureux de nouveau- ou du moins dans un état proche de la normale- et pourtant cela va de soi que lorsque vous avez perdu quelqu’un de proche que vous aimez, vous êtes triste.

Ainsi communiquer avec quelqu’un en deuil implique anticiper qu’ils sont tristes et leur dire « je partage votre tristesse. » Le deuil est une expérience très solitaire. Vous savez, même si tous vos amis et même votre mari sont là et vous soutiennent de la meilleure façon possible, le deuil est une solitude profonde et envahissante. Pour les gens qui nous entourent, vouloir triompher de leur malaise et même de leurs désirs et leurs peurs de dire la mauvaise parole- de dire quelque chose, a beaucoup de sens. La chose la plus douloureuse, lorsque vous avez perdu quelqu’un, est qu’une personne proche de vous-à cause de leur malaise- n’en parle pas. Voilà ce qui blesse le plus. Car cela veut dire que la personne qui vient de mourir ne vaut même pas la peine d’être mentionnée. Cela est accablant.

Je pense qu’une autre chose qui nous empêche de dire quelque chose à une personne en deuil est que l’on se dit « il y a bien d’autres personnes qui ont déjà dit bien des choses, ils ne feront pas attention au fait que je ne dis rien. »

Mais la vérité est la suivante. Lorsque vous perdez quelqu’un, c’est comme si une barrière était érigée entre vous et toute autre personne du monde. Et ce n’est que lorsque cette personne reconnait votre perte que la barrière tombe. Cela n’a pas besoin d’être une parole brillante.

La reconnaissance n’a pas toujours besoin de mots. Je me rappelle que lorsque j’étais en deuil, quelqu’un s’est approché de moi m’a serré les mains et m’a donné un regard compatissant avec le sentiment de dire : « je sais ce qui se passe, je suis triste et sans parole.»

Parfois une des choses les plus belles est lorsque les gens pleurent en votre présence. Cela paraîtra une chose difficile pour certaines personnes- surtout les hommes. Je sais que mon mari n’aurait jamais dit « j’espérais vraiment que les gens viendraient et pleureraient avec moi. » Mais cela n’est pas son format de deuil.

Mais pour beaucoup d’entre nous, lorsque nous portons un tel poids de chagrin et que nous regardons autour de nous et voyons quelqu’un verser des larmes, parce qu’ils s’identifient à notre perte, et portent en quelque sorte un peu du poids du chagrin avec nous- voilà un cadeau inimaginable à donner à quelqu’un en plein deuil.