Le secret d’Hudson Taylor était-il le même que celui de Paul
De Livres et Prédications Bibliques.
Par John Piper À Propos de Joie
Traduction par The Gospel Coalition
Le Fils et la belle-fille d’Hudson Taylor écrivirent Le secret spirituel d’Hudson Taylor en 1932. Il s’agit d’une brève narration de la vie d’Hudson Taylor particulièrement orientée sur le « secret » de sa paix et de sa force spirituelle.
Ils décrivent son « secret » de la façon suivante :
« Taylor avait plusieurs secrets, alors qu’il avançait toujours avec le Seigneur, cependant ces secrets ne faisaient qu’un - le simple et profond secret de s’appuyer, pour chaque besoin, temporel ou spirituel, sur « la richesse inépuisable de Christ.» (Dr. Taylor & Mrs. Howard, Hudson Taylor’s Spiritual Life, Kindle Edition (2013-05-25), p.2)
L’apôtre Paul parle aussi d’un secret spirituel qu’il a appris.
« Je ne dis pas cela en raison de mes besoins, car j’ai appris à me contenter de l’état où je me trouve. Je sais vivre dans l’humiliation, et je sais vivre dans l’abondance. En tout et partout, j’ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l’abondance et à être dans la disette. Je puis tout par celui qui me fortifie. » (Phil. 4 :11-13)
Est-ce que le secret de Paul était le même que celui d’Hudson Taylor ?
A partir du contexte immédiat, nous pouvons dire que ce « secret » produit un « contentement » dans les meilleurs comme dans les pires moments. « J’ai appris à me contenter de l’état où je me trouve …à être rassasié et à avoir faim, à être dans l’abondance et à être dans la disette. »
Nous pouvons aussi dire que la source du contentement est une « fortification » qui vient de Christ. « Je puis tout par celui qui me fortifie. » (cf. 2 Cor 12 :9 ; 1 Tim. 1 :12) Cette fortification fait nécessairement référence à l’effet puissant que Christ produit sur les émotions puisque le fruit qui en est le contentement est une émotion. Des jambes ou des bras puissants ne produisent pas le contentement. Mais une joie puissante oui. Manifestement, Christ produit une joie si puissante qu’elle ne peut être détruite par des moments difficiles.
Ainsi, le fruit du « secret » de Paul est le contentement, et la racine de ce secret est la puissance du Christ qui produit de la joie. Mais quel est le lien entre la racine et le fruit ? Que devait « apprendre » Paul ?
Il dit qu’il a « appris le secret ». Et maintenant, il dit, « Je sais vivre dans l’humiliation, et je sais vivre dans l’abondance.» Observons la manière dont il manifeste les deux en Philippiens et voyons si nous pouvons voir le lien entre la racine de l’action puissante du Christ et le contentement qui en est le fruit.
« Je sais vivre dans l’humiliation. »
Paul fut humilié dans le chapitre 1 car il était en prison. Quel était le secret de son contentement alors qu’il était en prison ? Il répond : « Je veux que vous le sachiez, frères : ce qui m’est arrivé a plutôt contribué aux progrès de l’Évangile » (Phil 1 :12). Le lien secret entre la puissance du Christ et le contentement de Paul était sa totale conviction que Dieu était en train d’utiliser la souffrance de Paul pour l’avancement de l’Evangile.
« Je sais vivre dans l’abondance.»
Paul était dans l’abondance dans le chapitre 4 car tous ses besoins étaient pourvus. « J’ai tout reçu et je suis dans l’abondance ; je suis comblé » (Phil 4 :18). Quel était le secret de son contentement au sein de l’abondance ?
Dans le verset suivant, il proclame : « Mon Dieu pourvoira à tous vos besoins selon sa richesse, avec gloire, en Christ-Jésus. » En d’autres termes, au travers de sa propre expérience au sein de laquelle Dieu a pourvu à ses besoins, il tire la leçon que Dieu pourvoira à chacun des besoins qu’ils ont. Et il dit cela parce qu’en « Christ Jésus » ils sont connectés aux « richesses de la gloire de Dieu.»
Puis il dit : « A Dieu notre Père la gloire aux siècles des siècles. Amen ! » (Phil 4 :19). Il transforme son abondance et la leur en une doxologie. Il rend gloire à Dieu. Ainsi, le lien entre la racine et le fruit de son « secret » du contentement est la profonde et totale conviction que toutes ces bonnes choses proviennent des « richesses de la Gloire de Dieu », et qu’il les reçoit « en Christ ».
Une autre façon de l’exprimer serait de dire que Paul, au sein de l’abondance, dirige son attention sur la valeur de la gloire de Dieu qu’il possède en Christ; et il comprend “l’abondance” comme une occasion d’honorer Christ et de glorifier Dieu. Nous pourrions utiliser le raccourci que Paul nous donne en Philippiens 3:7 : “Mais ce qui était pour moi un gain, je l’ai considéré comme une perte à cause du Christ. ” Ce qui est un gain équivaut à ce qui est abondant. Ceci pourrait être exprimé de la façon suivante : A chaque fois qu’une chose est pour moi un gain – à chaque fois que je suis dans l’abondance - je laisse cette abondance me projeter dans la gloire de Dieu dans l’union au Christ.
Ainsi, quel était le secret de Paul ?
En reliant la puissance de Christ comme racine du secret de Paul, avec la douce expérience du contentement comme fruit de son secret, Paul nous expose sa profonde conviction qu’un Dieu souverain se trouvait derrière chaque événement difficile et qu’il en dirigeait les circonstances (comme un emprisonnement) pour l’avancement de l’évangile; et que derrière chaque abondance se trouvait la gloire de Dieu nettement supérieure et toute suffisante manifestée en Christ.
Ainsi, ma réponse est oui. Le secret spirituel de Hudson Taylor et celui de Paul étaient le même. Hudson Taylor l’a appris de Paul. Les deux s’appuyaient “pour chacun de leur besoin, sur la richesse inépuisable du Christ”. Et tous les deux étaient pleinement convaincus de la souveraineté de Dieu. Paul était en prison et il avait la conviction que cela servirait à l’avancement de l’Evangile.
La mission de Hudson Taylor fut menacée par des soulèvements de foule, et voici ce qu’il dit :
” Je crois que Dieu manifestera sa gloire au sein de cette expérience, et j’ai l’espérance que cela servira à l’avancement de l’Evangile. (…) Combien si peu peuvent comprendre les insurgés d’un tel calme et d’une telle force !” (Ibid, p.130)