Le sacrifice de la souffrance

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English: The Sacrifice of Suffering

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Par John Piper À Propos de Souffrances
Partie de la série : Why We Exist as a Church: The Three Sacrifices

Traduction par Annick Djouboussi

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Hébreux 13 : 13-14

Jésus Christ est le même hier, aujourd'hui, et éternellement. Ne vous laissez pas entraîner par des enseignements divers et étrangers ; car il est bon que le cœur soit fortifié par la grâce, et non par des aliments qui n'ont pas profité à leurs adeptes. Nous avons un autel dont ceux qui servent la tente n'ont pas le droit de manger. En effet, les corps des animaux dont le sang est apporté dans le sanctuaire par le grand prêtre en sacrifice pour le péché sont brûlés hors du camp. C'est pour cela que Jésus aussi, afin de sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte. Sortons donc pour aller à lui, hors du camp, en portant son opprobre. Car nous n'avons point ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir. Par lui, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c'est-a-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom. Et n'oubliez pas la bienfaisance et la libéralité, car c'est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir.
Ce que nous avons vu dans ces versets au cours des deux dernières semaines, c'est que la vie chrétienne peut être décrite comme trois types de sacrifices que nous faisons à Dieu. Le premier était le sacrifice de louange que nous voyons dans le verset 15 : « Par lui, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c'est-a-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom. » Le second était le sacrifice d'une vie partagée que nous voyons dans le verset 16 : « Et n'oubliez pas la bienfaisance et la libéralité, car c'est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir. »

Sommaire

Suivre Jésus au Calvaire

Le troisième sacrifice est notre objectif pour aujourd'hui. C'est le sacrifice de la souffrance, et il est décrit dans les versets 13–14 : « Sortons donc pour aller à lui, hors du camp, en portant son opprobre. Car nous n'avons point ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir. »

Le verset 13 reprend le verset 12 où il est dit : « C'est pour cela que Jésus aussi, afin de sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte. »

Jérusalem est donc représentée comme le camp d'Israël. Jésus a été emmené hors de la porte, loin du camp, torturé et tué sur une croix comme un vulgaire criminel entre deux voleurs. Et maintenant, cet auteur inspiré nous regarde, vous et moi, et nous dit : « Allons-y... Sortons donc pour aller à lui, hors du camp, en portant son opprobre. » C'est ce que signifie être chrétien.

Jésus a dit la même chose, n'est-ce pas ? Dans Luc 9 : 23, il a dit : « Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge chaque jour de sa croix, et qu'il me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la sauvera. » Être chrétien, c'est suivre Jésus, et suivre Jésus, c'est aller avec lui au Calvaire, en dehors du camp.

Dans Luc 21 :16, Jésus précise que tous les chrétiens ne mourront pas en martyrs. Il a dit : « ils feront mourir plusieurs d'entre vous », et non pas « Vous tous ... » Mais nous devons tous être prêts. Nous devons tous considérer que le Christ vaut mieux que la vie. Nous devons tous prendre notre croix et le suivre dans le genre de vie — le genre d'amour — qu'il a vécu.

Sortir « du camp »

Le verset 13 explicite quelque chose de très important pour nous aujourd'hui. Il dit que nous devons aller vers Jésus « hors du camp ». Qu'est-ce que cela signifie ? L'auteur sait que nous ne vivons pas dans des camps comme les Israélites. L'expression « hors du camp » signifie quelque chose. Qu'est-ce que cela signifie ?

Je pense que le camp pour Israël était le lieu de la sécurité et de la sainteté. À l'extérieur du camp, il y avait des dangers liés aux animaux sauvages et des dangers liés aux ennemis. C'est à l'extérieur du camp que l'on enterrait les animaux impurs et les ordures. En dehors du camp, il y avait donc un danger potentiel et un risque d'impureté. Le camp était confortable et sûr, propre et sacré.

Ainsi, lorsqu'il nous dit : « Sortons du camp pour aller à lui », il veut probablement dire : « Sortons du lieu de confort, de sécurité et de sanctuaire religieux, et rejoignons Jésus dans les endroits risqués, dangereux et sales ».

Ainsi, si le « sacrifice de la louange » représente la priorité du culte dans notre Église, et si le « sacrifice d'une vie partagée » représente la priorité de l'éducation et des soins dans notre Église, que représente ce « sacrifice de la souffrance » ? Il représente au moins la priorité de l'évangélisation et des missions mondiales. Il représente la priorité de résister à l'incroyable inertie du confort et de la sécurité, de vouloir passer tout notre temps à l'intérieur du camp.

Mais qu'y a-t-il à l'extérieur du camp ? L'étrangeté. Les incertitudes. Les trafiquants de drogue sont à l'extérieur du camp. Les proxénètes et les prostituées sont à l'extérieur du camp. Les gangs imprévisibles sont à l'extérieur du camp. Votre collègue, voisin ou camarade de classe incroyant se trouve à l'extérieur du camp. Certaines parties de la nature sauvage à l'extérieur du camp sont boueuses et humides, et d'autres parties de la nature sauvage à l'extérieur du camp sont de grands immeubles de bureaux avec des panneaux de chêne et des fenêtres allant du sol au plafond. Et à l'extérieur du camp se trouvent tous les peuples non atteints du monde.

Lorsque Dieu nous dit dans ce texte : « Sortez du camp avec mon Fils pour partager la souffrance qu'il a vécue », il veut dire : « Que votre lumière brille ainsi devant les hommes » - devant les hommes perdus et dans le besoin à l'extérieur du camp, et pas seulement dans l'aisance et le confort de votre église et de votre maison. La lumière doit briller dans l'obscurité. Et il fait sombre à l'extérieur du camp. Il veut dire, « Allez, faites de toutes les nations des disciples. » Il veut dire, « vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre. »

Sortir de nos camps confortables

La troisième priorité indispensable de l'Église baptiste de Bethléem doit être de sortir de notre camp confortable et d'aller dans le monde où il fait sombre, où il est risqué, où il est étranger, où il est inconfortable et dangereux. Hébreux 13 : 13 dit très clairement qu'en dehors du camp, il y a de l'injure et de l'opprobre.

En Amérique, nous devons apprendre ce que les chrétiens de la plupart des pays du monde ne peuvent s'empêcher d'apprendre, à savoir que lorsque Jésus nous appelle à lui, il nous appelle à souffrir. Romains 8:16–17 dit : « L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d'être glorifiés avec lui. »

Paul a dit aux nouvelles Églises qu'il fondait que (actes 14:22) « c’est par beaucoup de tribulations qu'il nous faut entrer dans le royaume de Dieu. »

Et s'il en est ainsi, ce n'est pas seulement parce que les tribulations nous trouvent souvent à l'intérieur du camp, mais parce qu'être chrétien signifie sortir du camp où se trouvent encore plus de tribulations. Cela peut signifier choisir des lieux de vie, des lieux de travail, des lieux d'exercice du ministère, des lieux de voyage, des personnes à aider, des ministères à exercer qui ne sont pas à l'abri des abus et des reproches.

Exemples de sorties du camp

Permettez-moi de vous donner plusieurs exemples.

Dans certains pays d'Afrique, l'épidémie de sida atteint aujourd'hui des proportions stupéfiantes. On m'a dit la semaine dernière, lors d'une conférence sur les missions à Colorado Springs, que certaines villes d'Ouganda sont tout simplement en train d'être anéanties. C'est comme la peste bubonique en Europe au 14ème siècle, lorsque certaines villes ont perdu les deux tiers de leur population.

Dans ce contexte, il y a aujourd'hui des missionnaires et des médecins missionnaires, ainsi que leurs familles, qui croient que l'appel de Dieu à l'extérieur du camp est de rester sur place alors que de nombreux Occidentaux fuient le pays.

Un autre exemple est celui du Liban. J'ai encore entendu parler de professionnels et de pasteurs chrétiens qui ont la possibilité de quitter ce pays déchiré par la guerre, mais qui choisissent de rester « à l'extérieur du camp », exposés au danger des bombardements et des enlèvements, et bénéficiant de moins en moins de provisions et de protections. Ils regardent l'église en difficulté, dont beaucoup n'ont aucune chance de partir, et ils regardent les besoins énormes, et ils disent : « C'est là qu'on a le plus besoin de moi - à l'extérieur du camp. C'est là que Jésus est allé et qu'il va aujourd'hui. »

Ou encore, considérez ceci. J'ai ici une liste des 150 plus grands groupes de personnes non atteintes dans le monde, qui comptent tous au moins un million de personnes. La quasi-totalité de ces groupes, qui n'ont pas d'église de croyants, se trouvent dans des pays qui résistent ou sont hostiles aux missionnaires chrétiens. Voyez-vous ce que cela signifie ? Cela signifie que soit l'Église désobéira au commandement de Jésus de faire de tous les peuples des disciples (Matthieu 28:19), soit nous sortirons du camp avec Jésus et subirons les mauvais traitements qu'il a subis. La Grande Mission ne s'achèvera pas sans souffrance.

La pensée biblique

La pensée selon laquelle les chrétiens ne sont appelés à vivre et à travailler que là où ils sont en sécurité n'est pas une pensée biblique. La pensée biblique part du principe que nous sommes tous appelés à suivre Jésus en dehors du camp, là où il y a de l'opprobre et du danger. Il peut s'agir du risque d'ostracisme et de mépris au travail. Il peut s'agir du risque de se retrouver avec des œufs sur la figure à l'école. Il peut s'agir de la douleur causée par l'incompréhension d'un parent non croyant. Ou encore le risque bien plus grand de la prison et de la persécution en Colombie ou à Mindinao.

Cette façon de penser - cette volonté de sortir du camp du confort et de la sécurité - est une mentalité très étrange. Elle n'est pas naturelle dans ce monde. De quoi s'agit-il ? S'agit-il d'une naïveté quant à la réalité de la douleur et de la souffrance ? S'agit-il d'une sorte de masochisme pathologique qui veut simplement que les gens aient pitié de nous ? S'agit-il d'un héroïsme stoïque qui espère que l'on se souviendra de lui au Panthéon ? Qu'est-ce que cette volonté de sortir du camp pour aller vers Jésus et supporter les mauvais traitements qu'il a subis ?

Le verset 14 donne la réponse. « Car nous n'avons point ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir. » Notre volonté de vivre et de travailler avec Jésus en dehors du camp du confort et de la sécurité n'est pas de la naïveté. Ce n'est pas un désir pathologique de souffrir. Ce n'est pas de l'héroïsme stoïque. Il s'agit en fait d'une confiance inébranlable et heureuse dans le fait qu'il n'y a pas de sécurité et de bonheur permanents dans ce monde, mais seulement dans l'autre. Les plaisirs et la sécurité de la ville de Minneapolis et de la banlieue ne sont pas comparables aux plaisirs de la nouvelle Jérusalem.

Regardez Hébreux 10 : 34. « En effet, vous avez eu de la compassion pour les prisonniers, et vous avez accepté avec joie l'enlèvement de vos biens, sachant que vous avez des biens meilleurs et qui durent toujours. » (Cf. Hébreux 11, 2, 26).

Non seulement il est possible d'aller avec Jésus hors du camp, mais il est possible de le faire AVEC joie ! Pourquoi ? Parce que tout ce que nous perdons dans l'obéissance à Jésus nous sera rendu au centuple dans la cité de Dieu. Jésus a dit : « Heureux serez-vous, lorsqu'on vous outragera, qu'on vous persécutera et qu'on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux ; car c'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes qui ont été avant vous. » (Matthieu 5 : 11–12). Votre volonté de sortir du camp est la mesure de votre trésor au ciel et de votre liberté par rapport au trésor sur terre.

La Bible et les journaux montrent clairement qu'il sera de plus en plus dangereux, dans les années à venir, d'être un chrétien franc, évangéliste et socialement engagé. Frères et sœurs, je veux être au cœur de l'action avec vous. Je nous vois nous dresser ensemble contre le mal à l'extérieur du camp. Je nous vois gagner les âmes perdues à l'extérieur du camp. Je nous vois, avec toutes les églises réveillées de Dieu, implanter une église dans chaque peuple d'ici l'an 2000. Sortons ensemble du camp.