La langue, la bride et la bénédiction : Un exposé de Jacques 3 : 1-12

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English: The Tongue, the Bridle, and the Blessing: An Exposition of James 3:1-12

© Desiring God

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En Savoir Plus (English).

Par Sinclair Ferguson À Propos de Parole
Partie de la série : Desiring God 2008 National Conference

Traduction par Eliane Schnitzler

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Jacques 3 : 1-12

« 1Ne soyez pas nombreux à vouloir être docteurs, mes frères, car vous savez que nous subirons un jugement plus sévère. 2Nous bronchons tous de plusieurs manières. Si quelqu'un ne bronche pas en paroles, c'est un homme parfait, capable de tenir tout son corps en bride. 3Si nous mettons le mors dans la bouche des chevaux, pour qu'ils nous obéissent, nous dirigeons aussi leur corps tout entier. 4Voyez encore les navires : si grands qu'ils soient, et poussés par des vents impétueux, ils sont dirigés par un très petit gouvernail au gré du pilote. 5De même, la langue est un petit membre, mais elle a de grandes prétentions. Voyez comme un petit feu peut embraser une grande forêt ! 6Or la langue aussi est un feu, elle est le monde de l'injustice : la langue a sa place parmi nos membres, elle souille tout le corps et embrase tout le cours de l'existence, embrasée qu'elle est par la géhenne. 7Toutes les espèces de bêtes sauvages, d'oiseaux, de reptiles, d'animaux marins sont domptées et ont été domptées par l'espèce humaine ; 8mais la langue, aucun homme ne peut la dompter : c'est un mal qu'on ne peut maîtriser ; elle est pleine d'un venin mortel. 9Par elle, nous bénissons le Seigneur notre Père, et par elle, nous maudissons les hommes faits à l'image de Dieu. 10De la même bouche sort la bénédiction et la malédiction. Il ne faut pas, mes frères, qu'il en soit ainsi. 11La source fait-elle jaillir par le même orifice, l'eau douce et l'eau amère ? 12Un figuier, mes frères, peut-il produire des olives, ou une vigne ou des figues ? Une source salée ne peut pas non plus donner de l'eau douce. » (Bible La Colombe)

(Notes prises durant la conférence)

C’est de toute évidence un passage qui illustre particulièrement le principe de Paul dans 2 Timothée 3:16 et suivants

« Toute écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice… »

L’objectif pratique des Ecritures est de nous amener à la maturité sur un plan spiritual. Elles révèlent la vérité à nos esprits obscurcis, touchent notre conscience dans la puissance du Saint-Esprit et nous convainquent de notre péché jusqu’à la fin de notre vie.

Voici l’un des fardeaux de Jacques pour ces chrétiens : qu’ils soient amenés à une plus grande maturité spirituelle.

Il commence la lettre en parlant de souffrance, puis il dit comment la Parole de Dieu et notre réponse à cette Parole nous forment et nous amènent à la maturité.

Dans le verset 2 du chapitre 3, il dit que l’homme capable de contrôler sa langue est un homme parfait, arrivé à maturité dans sa vie chrétienne, partageant la passion de l’apôtre Paul : présenter devant le trône de jugement de Dieu tout homme parfait en Christ. En faisant cela, il dépeint une grande palette d’enseignements, de métaphores, de proverbes de l’Ancien Testament et présente tant d’idées dans ce passage qu’il nous faudrait plusieurs jours pour traiter ces versets.

Peut-être pense-t-il au caractère et au langage de Jésus qui parlait avec tant de grâce et pourtant avec une ironie incroyablement mordante.

J’aimerais que nous essayions de comprendre ce que Jacques veut dire. Nous le ferons en trois étapes :

  1. Parcourir ces 12 versets du chapitre 3 pour voir ce que Jacques veut dire sur l’usage de la langue.
  2. Prendre du recul et placer cet enseignement dans le contexte de toute l’Epître de Jacques pour voir quels sont les conseils pratiques qu’il donne aux croyants.
  3. Prendre un recul supplémentaire et voir comment Jacques place cet enseignement sur la langue dans le contexte du glorieux Evangile de Jésus-Christ.

Sommaire

1. L’enseignement de Jacques au sujet de la langue dans Jacques 3 : 1-12.

Premièrement, Jacques s’intéresse à la difficulté d’apprivoiser la langue. Il parle d’abord à ceux qui voudraient enseigner. Il nous recommande que peu d’entre nous devrait être des docteurs (enseignants), parce que nous serons jugés plus sévèrement par nos paroles.

Alors qu’il s’adresse à ceux qui aspirent à enseigner, il les amène à s’intéresser aux principes généraux de l’Evangile. Le premier principe est la difficulté d’apprivoiser la langue. Il commence avec une confession personnelle : « Nous bronchons tous de plusieurs manières ». Peut-être fait-il allusion à des occasions de sa propre vie ; ou aux trente premières années de la vie de notre Maître béni lorsque Jacques voyait tous les domaines dans lesquels Jésus croissait en maturité. Peut-être avait-il vu, depuis son enfance, comment Jésus croissait en stature et en sagesse dans l’usage de sa langue, alors qu’il allait de sainteté en sainteté à l’âge adulte. Peut-être Jacques se réfère-t-il à quelques commentaires sarcastiques qu’il fit à Jésus.

Pour être un chrétien mûr, vous devez apprendre à brider la langue.

Il est intéressant de s’arrêter à 1 Corinthiens 15 : 7. Il fait référence à un incident étrange. Après la résurrection, Jésus apparaît à Pierre. Il apparaît aux douze. Il apparaît aux cinq cent frères à la fois. Mais ensuite il apparaît à Jacques. Peut-être pour lui donner une réassurance du pardon et la promesse du pardon, pour que celui qui avait une langue indomptée croisse pour devenir un homme qui contrôle sa langue de sorte que ses paroles ne nous blessent pas mais pour qu’elles soient accompagnées de grâce pour nous.

Ce passage est la lampe du Dr. Jacques : il examine notre langue et y observe les subtilités de sa tortuosité (son caractère tortueux, duplicité) et le langage qui en sort. En premier lieu, il nous montre combien il est difficile de maîtriser la langue. « L’homme qui a appris à maîtriser la langue est un homme mûr ». Les gens vont le remarquer.

Dans un sens, Jacques dit que ce ne sont pas les grandes choses que vous faites qui vont impressionner le plus les gens autour de vous, ni la façon dont vous vous comporterez en public. Mais ce qui va les impressionner, c’est de savoir si oui ou non vous avez maîtrisé votre langue. Il s’engage dans une analyse rigoureuse.

La première pièce de la mise en scène qu’il utilise est une personne capable de tenir sa langue en bride dans le but de tenir son corps en bride. L’homme qui peut contrôler sa langue peut se contrôler lui-même. Quand les grands maîtres de la vie chrétienne ont réfléchi à cela, ils y ont réfléchi d’une certaine manière, non en termes de paroles, mais en termes d’absence de paroles. L’homme qui a bridé sa langue n’est pas seulement un homme qui sait comment utiliser sa langue, mais qui sait aussi quand il faut se taire. L’homme qui a bridé sa langue peut aussi passer du silence à la parole. Il semble y avoir deux camps dans le Christianisme, ceux qui préfèrent se taire, et ceux qui parlent avec excès.

Quand Jacques parle de la maîtrise de la langue, il ne parle pas seulement des mots que nous utilisons, il parle de la justesse à utiliser les mots qui sont requis, ceux qui sont justes et courtois. Ensuite de la capacité à se taire lorsqu’un tel silence est nécessaire. Les mots de Jacques sont aussi destinés à ceux qui sont enclins à se taire pour qu’ils puissent être capables de parler pour la cause de l’Evangile.

Dans Jacques 1 : 26, il dévoile l’ouverture de la symphonie de son enseignement. « Si quelqu'un pense être religieux, sans tenir sa langue en bride, mais en trompant son cœur, la religion de cet homme est vaine ». Je crois qu’il très malsain de penser que mon incapacité à parler pourrait être une expression de mon incapacité à brider ma langue et vice versa. La capacité, par la grâce de Dieu, de dire la chose juste à la bonne personne, avec les mots justes, dans la puissance du Saint-Esprit, dans la foi, est une grâce magnifique dans la vie du chrétien. Jacques dit que c’est une des grâces spirituelles les plus difficiles à expérimenter parce qu’elle exige la maîtrise de la langue.

Brider la langue est une caractéristique de la maturité spirituelle. Il dit que personne (sauf Jésus) n’a définitivement et pleinement dompté la langue. C’est un combat continuel dans le cœur pour une sanctification qui touche toute la personne de sorte que la grâce de notre Seigneur Jésus se manifeste même au travers de nos langues.

Ceci est pour la plupart d’entre nous, un long combat du cœur. Alors que nous sommes réunis pour cette conférence, nous devrions nous demander si nous sommes encore cette bataille, une bataille que vous n’avez peut-être jamais connue, mais une bataille que vous devez connaître, une bataille que vous avez perdue si souvent et qu’il vous faut gagner et vous devez connaître comment la gagner.

2. Le pouvoir démesuré de la langue. (Jacques 3 : 3-5)

Il utilise comme analogies le mors et le cheval, le gouvernail et le navire pour parler de cela.

Adolescent, on m’emmena sur le paquebot Queen Elizabeth II. C’était un bateau énorme. Puis on m’emmena voir, par contraste, un minuscule gouvernail qui le conduit dans la direction qu’il veut prendre. Jacques dit que c’est à cela que ressemble la langue. Elle est si petite. Elle n’a point d’os. Et cependant elle est si puissante et pour construire et pour détruire. Pourquoi fait-elle cela ? Parce qu’elle porte le souffle de nos âmes dans le monde dans lequel nous vivons.

Lorsque je descendis avec d’autres personnes par l’ascenseur, une personne entra. Elle avait manifestement fumé. Chaque fois que cette personne ouvrait la bouche, l’air se polluait de plus en plus. Pourquoi ? Parce que cette personne ne pouvait qu’expirer ce qui était en elle. Jacques dit que cela est vrai de la langue. Et comme des fumeurs, nous n’avons jamais remarqué l’air que nous expirons. Jacques dit que chaque fois que nous ouvrons nos bouches, nous nous dévoilons.

Aux Etats-Unis les gens ne cessent de relever mon accent : c’est l’un des fardeaux que je dois endurer. Je ne puis ouvrir ma bouche tout comme vous ne pouvez ouvrir votre bouche sans trahir votre identité. Il existe une disproportion apparente entre ce membre minuscule et le lien qu’il établit avec ma personne dans la sphère de ma vie. Mais je ne peux ouvrir ma bouche, que je le veuille ou non, sans dévoiler si je suis capable de faire les choses spirituelles naturellement et les choses naturelles spirituellement. Mais je me dévoile comme quelqu’un qui respire la dépravation de mon cœur.

Mais grâces soient rendues à Dieu pour les Ecritures qui nous encouragent à croire que nos langues peuvent louer Jésus, apporter la consolation, apporter le baume à une âme troublée par une parole prononcée il y a longtemps.

Jacques dit qu’il existe un pouvoir démesuré de l’usage de la langue de sorte qu’elle imprègne tout ce que nous faisons.

Il passe à la troisième étape, parce qu’en partie, son souci est de nous amener ici à une profonde conviction de péché, et nous montrer notre besoin de la grâce et de la miséricorde de Dieu.

3. La destruction causée par la langue.

Les images sortent tout simplement de la bouche de Jacques. La langue (v5) est un petit membre mais se glorifie de beaucoup de choses. C’est un feu, allumé par l’enfer lui-même. La géhenne, peut-être la vallée de Hinnom qui devint la décharge publique de Jérusalem, peut-être l’endroit où le corps de Jésus aurait pu être jeté après sa crucifixion.

Jacques dit que la langue est un monde, le cours de l’existence.

Je me souviens qu’en plein vol, je feuilletais le magazine à bord. Dans le quizz, il y avait une photo de la lune et il fallait deviner ce que cela représentait. La réponse se trouvait au dos de la revue. Je retournai la revue et découvris que c’était vraiment une photo de la langue.

C’est comme si Jacques comparait la langue à un monde couvert de cratères dans lesquels peuvent reposer tant d’iniquités.

La langue est un instrument minuscule qui gâche tout comme une tâche sur une robe. Le mauvais usage de la langue peut, à l’évidence, rendre impuissantes toutes les autres grâces dans ma vie. Nous savons qu’il suffit d’un simple mot de travers pour que tout ce que nous avons fait se transforme en hypocrisie.

Au moins dans ces trois dernières analogies, je pense que Jacques a en tête le chapitre 3 de Genèse : le poison dans la langue du serpent sans répit dans sa désobéissance à l’égard de Dieu. Satan vient comme un lion agité et rugissant, et il produit l’agitation dans le cœur. C’est une bête, et l’un de ses principaux instruments est ce minuscule membre que Dieu nous a donné pour louer son nom.

Comme Jésus l’a enseigné, Jacques sait que cette langue peut causer une destruction sans fin. Vous pouvez anéantir la réputation d’une personne par votre langue ; c’est plus aisé que d’ôter sa vie par l’agression. « Un coup de langue est pire qu'un coup de lance ».

L’exercice spirituel le plus utile est de méditer en silence les 10 commandements de Dieu et de penser comment la langue peut violer ces commandements sans que vous et moi bougions guère d’un pouce.

Les langues qui sont censées exprimer la louange demeurent silencieuses ou émoussées dans l’adoration. Le dimanche, des langues qui ont été données pour prononcer des mots d’amour, prononcent alors des mots de flatterie, de convoitise et d’adultère. Des langues qui ont été données pour dire la vérité disent alors des affabulations, juste en-deçà de la vérité. Des langues qui étaient censées donner, donner, donner, maintenant prennent et prennent et prennent.

Parfois, je me demande si l’usage impropre de la langue représente un péché évangélique particulier ! J’ai souvent été avec des frères, et lorsqu’un nom était prononcé, le premier claquement de langue était destiné à détruire ce frère. Il se peut qu’il ne soit pas parfait, qu’il ait de nombreuses manies, mais comment oserais-je détruire par un mot un frère pour qui Christ est mort alors que je suis en communion avec son peuple ? Insouciant avec le feu !

J’ai réfléchi cette semaine à quelques unes des résolutions de Jonathan Edwards. Voici quelques unes des résolutions évangéliques relatives à la langue :

« J’ai pris la résolution de ne jamais dire quelque chose contre qui que ce soit, sauf quand cela est totalement acceptable, qui honore Christ et qui est conforme à la loi royale (Jacques 2 : 8-13). Souvent, lorsque j’ai dit quelque chose contre quelqu’un, je juge cette chose strictement par le biais cette résolution ». (N° 31)

J’ai pris la résolution de dire la pure et la seule vérité lorsque je relate des évènements ou des histoires. » (N° 34)

J’ai pris la résolution d’être bienveillant dans tout ce que je dis.» (N° 70)

Dans les premiers chapitres de l’Epître aux Romains, Paul nous amène sur le terrain où nos bouches sont fermées avec la culpabilité et la honte de nos péchés. C’est alors, du silence émanant du trône de Jugement de Dieu et de la surabondance de la grâce de Dieu, que je veux parler de tout mon cœur en vérité, en grâce et en amour.

Mais Jacques n’en a pas encore fini.

4. L’incohérence mortelle qui empoisonne la langue.

Nous bénissons Dieu, mais nous maudissons son image. J’aimerais que nous comprenions tous que ces mots « bénir » et « maudire » dans la Parole ne sont pas à minimiser. Ce sont des mots qui décrivent l’importance des objectifs de l’alliance de Dieu qui amènent soit au jugement conduisant en enfer soit à la grâce conduisant au ciel. Ici, nous bénissons Dieu puis le moment suivant nous maudissons ceux qui sont créés à son image.

Petit garçon, mes parents avaient l’habitude de m’emmener au cinéma, généralement pour voir des films sur les cowboys et les indiens. En regardant de nombreux films de John Wayne, les seuls mots que ces indiens semblaient connaître en anglais étaient : « Les hommes blancs parlent avec une langue fourchue ». Quelle tragédie lorsque cet homme blanc est un croyant chrétien !

Que représente cela ? Dans Jacques 1 : 18 : « Il nous a engendrés selon sa volonté, par la parole de vérité, afin que nous soyons en quelque sorte les prémices de ses créatures ». Par nature, notre problème est que nous sommes des hommes irrésolus, inconstants dans toutes nos voies. Nous sommes comme une source donnant deux sortes d’eau, un arbre produisant deux sortes de fruits etc...

Jacques passe de Genèse 3 à Genèse 1. L’homme et la femme créés à l’image de Dieu, sont rendus capables de dominer, pas seulement sur l’ordre extérieur mais aussi sur l’ordre interne.

Que devait être le jardin d’Eden quand l’homme et la femme avaient une parfaite maîtrise sur la façon dont ils se parlaient l’un l’autre de sorte qu’ils bénissaient Dieu dans les cieux pour ses merveilles ? Ils communiquaient l’un avec l’autre avec des paroles de grâce.

Mais maintenant, nous n’avons pas seulement perdu la maîtrise de la terre mais nous avons perdu la maîtrise de sorte que nous sommes réduits à la poussière que nous étions censés maîtriser. Nous avons aussi perdu la maîtrise de ce petit membre que nous étions censés maîtriser et nous maudissons l’image de Dieu.

Dans le contexte de toute l’Epître.

Ayant dit ces quatre choses, nous pourrions dire à Jacques : « Jacques, faut-il que j’aille au stand de littérature chrétienne pour chercher des conseils pratiques me disant comment faire cela ? ». J’aimerais que nous prenions du recul par rapport à ce passage de Jacques 3 : 1–12 et que nous nous placions dans le contexte de toute l’Epitre. Nous pourrions voir comment Jacques qui brise nos consciences, qui nous fait crier ô Dieu « aie pitié de moi misérable pécheur » est aussi un Jacques qui défend son enseignement avec le conseil pratique le plus stupéfiant : comment grandir en maturité, devenir stable et bien utiliser ma langue. C’est une grande leçon générale, dont la Bible, à première vue, dit très peu de choses au sujet du savoir faire sur ce sujet.

Jacques dit, tout comme Job l’avait compris, qu’il avait besoin de faire une alliance avec ses yeux, ce qui ne représente pas tous les principes de la Bible, mais l’application d’un principe biblique à un membre particulier du corps. Nous devons faire une alliance avec nos yeux et avec nos lèvres.

J’aimerais parcourir tout le livre de Jacques juste en quelques minutes. J’aimerais le faire sous la forme de quelques unes des résolutions de Jonathan Edwards.

Chose étonnante, hormis ce passage, le livre de Jacques contient au moins 20 résolutions qui doivent faire partie de l’alliance du chrétien avec Dieu. Alliance sur la manière d’utiliser sa langue et ses lèvres et sa manière de maîtriser le cœur de telle façon que la beauté de Jésus soit exprimée :

  1. Je prends la résolution de demander à Dieu la sagesse pour prier avec franchise et détermination.(Jacques 1 : 5)
  2. Je prends la résolution de mettre uniquement ma fierté dans la joie que je reçois en Jésus-Christ et dans l’humiliation que je reçois pour Jésus-Christ. (Jacques 1 : 9-10)
  3. Je prends la résolution de mettre une garde à ma bouche. (Jacques 1 : 13)
  4. Je prends la résolution d’être continuellement prompt à écouter et lent à parler. (Jacques 1 : 19)
  5. Je prends la résolution d’apprendre à parler selon l’Evangile et aux riches et aux pauvres. (Jacques 2 : 1-4)
  6. Je prends la résolution de parler dans la connaissance actuelle de mon jugement final. (Jacques 2 : 12)
  7. Je prends la résolution de ne jamais impressionner quelqu’un avec les mots que j’utilise. (Jacques 2 : 16)
  8. Je prends la résolution de ne jamais affirmer comme réalité dans ma vie ce que je n’ai pas réellement expérimenté. (Jacques 3 : 14)
  9. Je prends la résolution de résister à des paroles querelleuses qui sont une évidence d’un cœur mauvais qui doit être mortifié. (Jacques 4 : 1)
  10. Je prends la résolution de ne jamais parler en mal de quelqu’un délibérément et lorsque cela vient d’un cœur hostile. (Jacques 4 : 11)
  11. Je prends la résolution de ne jamais mettre ma fierté en quoi que ce soit même lorsque je l’aurai accompli (Jacques 4 : 13)
  12. Je prends la résolution de parler comme quelqu’un soumis aux providences de Dieu. (Jacques 4 : 15)
  13. Je prends la résolution de ne jamais me lamenter. Le juge se tient à la porte. (Jacques 5 : 9)
  14. Je prends la résolution de ne tolérer autre chose qu’une totale intégrité dans tout ce que j’affirme. (Jacques 5 : 12)
  15. Je prends la résolution de prier Dieu lorsque je souffre. (Jacques 5 : 13a)
  16. Je prends la résolution de louer Dieu lorsque je suis joyeux. (Jacques 5 : 13b)
  17. Je prends la résolution de demander aux autres de prier pour moi lorsque je suis dans le besoin. (Jacques 5 : 14)
  18. Je prends la résolution de confesser mon péché lorsque j’ai péché. (Jacques 5 : 15b)
  19. Je prends la résolution de prier avec d’autres et pour les uns et les autres lorsque je suis avec eux. (Jacques 5 16a)
  20. Je prends la résolution de dire des mots de restauration lorsque je vois quelqu’un s’égarer. (Jacques 5 : 19)

Cherchez-vous à être guidé par l’Evangile ? Ici, toute votre vie est imprégnée de la façon dont Dieu formera et vous et votre manière de parler. Il vous faut résoudre ces choses pour savoir comment parler aux autres.

Ce serait merveilleux si de telles résolutions étaient fixées dans nos cœurs.

Dans le contexte de l’Evangile

Nous avons étudié ce passage, nous l’avons placé dans le contexte de l’Epître entière, et maintenant je voudrais le placer dans le contexte de l’Evangile. Quelle est l’intention de Jacques ?

Il nous amène à considérer la profondeur de notre péché, de notre pollution qui coule si facilement de nos lèvres. Je pense souvent à ces paroles d’Esaïe 6 : 5.

Dans le chapitre 5, Esaïe avait parlé avec puissance contre les nations et les pécheurs. Il dit « Malheur, malheur, malheur à vous ». Si vous avez quelque notion de la pensée des Hébreux, vous remarquerez que cela n’est pas encore terminé en lisant cela.

Cela se termine quand Esaïe voit le Seigneur élevé.

La chose qui me rend triste, en particulier comme prédicateur de l’Evangile, est qu’Esaïe dise : «…J'habite au milieu d'un peuple dont les lèvres sont impures, je suis un homme dont les lèvres sont impures. Malheur à moi  ».

Ses paroles à l’encontre des pécheurs se sont tournées contre lui. Quelle déclaration pour nous qui prêchons et enseignons. Cela nous donne envie de crier : « O Dieu aie pitié de moi pécheur ». Je me demande si l’usage de votre langue ne vous a jamais amené à prononcer un malheur sur vous-même parce que vous n’avez pas utilisé votre langue à la gloire de Dieu et que vous n’êtes pas comme d’autres chrétiens qui abusent de leurs langues. Alors que le péché existe dans d’autres domaines de votre vie, celui-ci est bien ancré. C’est l’endroit même où le péché s’est infiltré.

Jacques n’est pas seulement un enseignant de la sagesse mais un prophète de Dieu. Il est amené à nous dire : « O Dieu aie pitié de moi ».

Au début de son argumentation dans 1 : 18, il dit : « Vous avez besoin de reconnaître que vous êtes devenus une nouvelle création en Christ Jésus ». La stratégie du diable est de dire : « Ce n’est pas grave si vous avez abusé de votre langue ou si vous l’avez mal utilisée». Et lorsque nous le faisons, il entre par la porte de derrière et dit : « Tu es condamné par cette faute ».

Jacques dit : « Il nous a engendrés selon sa volonté, par la parole de vérité, afin que nous soyons en quelque sorte les prémices de ses créatures ». Peu importe le nombre de fois où je pêche, les couches de péchés restent présentes devant mes yeux par le Saint-Esprit. Il se peut que je ne suis pas cet homme mûr que je veux être, mais grâces soient rendues à Dieu que je ne suis pas le vieil homme que j’étais autrefois.

Voici quelle grande manière de réfléchir à votre vie chrétienne ordinaire que vous vivez dans cette création marquée par le péché, et Dieu apporte des aspects de la nouvelle création qui seront consumés quand Jésus reviendra. Et toute langue confessera que Jésus-Christ est Seigneur.

Parce qu’il a nous engendrés par la parole de vérité, alors qu’il nous a régénérés, il ne le fait pas sans conséquences. Il le fait dans le contexte de la vérité de l’Evangile qui illumine nos esprits.

Si c’est ainsi que la vie chrétienne commence, c’est ainsi qu’elle continue. C’est pourquoi la langue doit être transformée. La langue n’a pas d’oreilles. C’est le cœur qui a des oreilles. Et alors que le cœur écoute tout à nouveau avec des oreilles ouvertes la Parole de Dieu, le cœur transformé commence à produire une langue transformée.

John Piper a cité quelques mots extraits des poèmes dans Esaïe. L’un d’entre eux est si merveilleux : Jésus ne crie pas ou ne brise pas un roseau cassé ou ne se fatigue pas ou ne se décourage pas dans le ministère. Si nous nous demandons comment cela était possible dans sa vie, la réponse se trouve deux chants plus loin. Ecoutez ces paroles : « Le Seigneur l'Éternel m'a donné la langue des savants, pour que je sache soutenir par une parole celui qui est las. Il me réveille chaque matin, il réveille mon oreille pour que j'écoute comme ceux qu'on enseigne ». (Esaïe 50 : 4) Bible Darby

La seule aide importante pour me rendra capable d’utiliser ma langue pour la gloire de Jésus est d’autoriser la Parole de Dieu à demeurer en moi si abondamment que je ne pourrai parler avec aucun autre accent. C’est pourquoi il est si important d’être sous le ministère de la Parole là où elle est prêchée avec grâce. Il est si important de bénéficier de ce ministère en public et en privé, de sorte que la Parole de Dieu commence à faire sa propre œuvre spirituelle en nous.

Nous vivons dans une époque où les gens pensent que Dieu nous sauve et que nous avons à faire le reste. Nous avons besoin de voir que la Parole de Dieu nous sanctifie. Plus nombreuses sont les personnes qui me nourrissent de la Parole de Dieu, plus je me réveillerai le matin pour me nourrir avec les Ecritures, plus Christ fera cette œuvre de sanctification en moi, plus Christ formera ma langue alors que sa Parole me modèle et me forme. En cela, notre Sauveur est notre exemple.

Mais il n’est pas seulement notre exemple. Pour être cela, il doit être notre Sauveur.

Le passage dans Esaïe 50 verset 5 dit : « Le Seigneur l'Éternel m'a ouvert l'oreille, et moi je n'ai pas été rebelle… ».

Esaïe 53 : 7 dit : « Il a été opprimé et affligé, et il n'a pas ouvert sa bouche… ».

Pourquoi Jésus était-il silencieux ? Mes amis, il était silencieux en raison de chaque mot qui par nature est sorti de nos lèvres. Ce qui, pour Dieu, serait une raison suffisante pour vous condamner pour toute l’éternité, parce que vous l’avez maudit et maudit son image. Et Jésus est venu dans le monde pour porter le jugement de Dieu à cause du péché de nos langues. Quand il se tenait devant le tribunal de Ponce Pilate et les souverains sacrificateurs, il accepta la sentence : « Tais-toi » et porta en son corps sur la croix les péchés de mes lèvres et de ma langue.

Beaucoup d’entre vous souhaiteraient contrôler leur langue. Vous désirez suivre l’exemple de Jésus, mais vous devez comprendre qu’il est d’abord Sauveur et ensuite qu’il est l’exemple.

Il vous faut venir, conscient du péché de vos lèvres et dire : « Aie pitié de moi qui suis un pécheur. Je te remercie de que Jésus est venu et qu’il s’était tu pour qu’il puisse porter la pénalité de tout l’usage impropre de ma langue. Sachant qu’il a fait tout cela, vous venez à Lui et vous lui dites : « Oh, que n’ai-je mille voix pour chanter les louanges de mon grand rédempteur ».

Il peut répondre à votre prière dans un chant que nous chantons : « Que tu sois pour le péché le double remède, purifie-moi et rend-moi pur ».Toute la culpabilité peut-être ôtée, et il y a la puissance de Christ pour vous libérer de l’usage impropre de votre langue. Vous venez à lui et vous découvrez quel Glorieux Sauveur il est.

Comme je l’ai affirmé plutôt, presque partout où je vais, les gens me disent que j’ai un accent. La chose la plus merveilleuse est que plus personne ne se souvient de mon accent après 15 minutes de prédication de la Parole. Le meilleur endroit hormis le lieu de culte se trouve dans les ascenseurs. Je descends de mon étage et les gens me disent : « D’où venez-vous ? » Lorsque les portes se ferment, je dis « Columbia, SC » et je remarque un regard perplexe. C’est une image pour exprimer ce qui est possible pour le peuple de Dieu à notre époque.

Peu importe qui vous êtes, ce que vous dites dans la pièce n’est pas important mais plutôt les questions que se posent les personnes quand vous quittez la pièce. « D’où venez-vous ? » Voilà quelqu’un qui a été avec Jésus. Par la grâce de Dieu, Jacques dit que nous devrions grandir ainsi en maturité pour que nous puissions commencer à parler comme notre Seigneur Jésus béni.