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En Savoir Plus (English).

Par John Piper À Propos de Le Ministère Pastoral

Traduction par Owono Kono Daniel Joachim

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Si la Bible est cohérente, alors comprendre la Bible signifie maîtriser le lien qui existe entre les choses. Devenir théologien signifie voir davantage comment les pièces s’accordent dans la mosaïque glorieuse de la volonté divine. Par ailleurs, faire de l’exégèse signifie étudier minutieusement le texte pour voir comment ses multiples propositions s’emboîtent dans la pensée de l’auteur.

En effet, si nous voulons nourrir notre peuple, nous devons approfondir notre connaissance de la vérité biblique. Pour ce faire, les affirmations bibliques doivent au préalable nous troubler.

Le fait que Jacques et Paul ne semblent pas s’accorder doit nous arracher le sommeil des yeux, car ce n’est que lorsque nous sommes troublés et perturbés que notre réflexion est profonde. En effet, si nous ne nous questionnons pas sur la cohérence des affirmations bibliques, nous ne parviendrons jamais à identifier leur racine commune et à découvrir la beauté de la vérité divine unifiée. Conséquence : notre lecture de la Bible deviendra insipide, nous serons fascinés par une « littérature secondaire », nos sermons deviendront des messages de « seconde main » et le peuple restera sur sa faim.

De l’avis de John Dewey, « Ce n’est que lorsque nous sommes confrontés à un problème que nous réfléchissons ». Il avait tout à fait raison. C’est la raison pour laquelle tant que nous ne serons pas troublés par la complexité de la vérité biblique, nous n'approfondirons jamais notre réflexion. Nous devons développer l’attitude qui consiste à être perturbé systématiquement par les choses qui paraissent insensées au premier regard. En d’autres termes, nous devons nous interroger avec acharnement sur le texte. L’un des plus grands honneurs que j’aie reçus lorsque j’enseignais à Béthel était la réception d'un T-shirt, que m'avait remis l'enseignant adjoint du département de la Bible, arborant les initiaux de Jonathan Edwards sur la façade avant et, sur la façade arrière, les mots suivants : « Le questionnement est la clé de la compréhension ».

Mais il existe plusieurs grandes forces qui s'opposent à notre examen critique acharné et systématique des textes bibliques. L’une d’elles renvoie au fait que l’examen critique des textes bibliques nécessitent beaucoup de temps et d'énergie sur une petite portion d'écritures. On nous a enseignés [à tort] qu’il existe une corrélation directe entre la lecture abondante et l'acquisition des idées ; pourtant il n’existe pas du tout de corrélation positive entre la quantité de pages lues et la qualité de compréhension acquise. Seul l’inverse est possible. Sauf quelques cas de figure, la perspicacité diminue au fur et à mesure que nous lisons de plus en plus. En effet, la perspicacité et la compréhension sont le produit d'une méditation plus que profonde susceptible de provoquer des céphalées, sur deux ou trois versets et sur leur corrélation. Ce type de réflexion et de rumination est provoqué par une mise en examen du texte, chose impossible si vous lisez avec empressement. Par conséquent, nous devons résister à la forte envie trompeuse de ciseler des entailles dans notre arme bibliographique. Prenez par exemple deux heures pour vous interroger sur Galates 2:20 et vous acquerrez cent fois plus de connaissance que vous aurez acquise en lisant 30 pages du Nouveau Testament ou de tout autre livre. Ralentissez un peu. Interrogez-vous ! Réfléchissez à propos. Ruminez.

Une autre raison pour laquelle il est difficile de passer des heures à chercher les racines de la cohérence tient du fait que de nos jours, il est fondamentalement démodé de systématiser et rechercher l'harmonie et l'unité. Cette quête noble arrive au mauvais moment en raison de la découverte d'une grande harmonie artificielle par des défenseurs impatients et nerveux de la Bible. Mais, si la pensée de Dieu est véritablement cohérente et précise, alors l’exégèse doit avoir pour objectif de relever la cohérence des révélations bibliques et l'unité profonde de la vérité divine. Si nous ne voulons pas considérer les choses superficiellement (nous contenter d'apaiser les « tensions » et d’alléger les « difficultés ») pour toujours, alors nous devons résister aux modèles atomistiques (et fondamentalement anti-intellectuels) de l’école théologique contemporain. On assiste en ce moment à une très large discréditation des erreurs passées et à une construction très négligeable.

Une troisième force qui s’oppose aux efforts de questionnement de la Bible est exprimée par la phrase suivante : le questionnement est similaire à l’identification des problèmes, or nous sommes découragés toute notre vie d'identifier des problèmes dans le Saint Livre de Dieu.

Il est impossible de respecter la Bible sans détour, mais il est très possible de la respecter de manière inappropriée. En effet, si nous ne nous cherchons pas à savoir comment des textes apparemment différents s'accordent, alors nous sommes soit des surhommes (puisque nous décelons toute la vérité en un clin d'œil), soit ce paradoxe nous laisse indifférents (nous ne voulons pas connaître davantage au sujet de la vérité). Mais, je ne vois pas de quelle manière une personne indifférente ou un surhomme peut témoigner un respect conséquent à la Bible. Ainsi donc, le respect de la Parole de Dieu nous demande de nous poser des questions, de poser des problèmes et de croire qu’il existe des réponses et solutions y relatives qui récompenseront notre travail par des « trésors nouveaux et anciens » (Matthieu). 13:52).

Nous devons enseigner notre peuple qu’il n’est pas irrespectueux d'identifier des difficultés bibliques et de s’efforcer de les résoudre.

C’est pourquoi je ne traite pas durement Benjamin, mon fils de 6 ans, lorsqu’il ne comprend pas un verset de la Bible et qu’il vienne à me poser des questions à ce sujet ; car il apprend encore à lire. Nos aptitudes à la lecture sont-elles déjà parfaites ? L’un d'entre nous peut-il, après une lecture simple, cerner la logique d'un paragraphe et voir le lien qui existe entre les idées et comment elles s'emboîtent entre elles ? Combien moins la pensée profonde d’une épitre entière, le Nouveau Testament, la Bible ! Si la vérité nous préoccupe, nous devons donc sonder le texte sans relâche et nous interroger continuellement sur ce que nous lisons.

Cette attitude est l'opposé de l'irrévérence. C'est ce que nous faisons si nous avons soif de connaître la pensée de Christ. Rien de mieux que des incorrections théologiques apparentes dans la Bible ne peut nous amener à nous plonger dans le Conseil de Dieu pour les examiner de près jour et nuit, jusqu’à ce qu’elles s’emboîtent dans un système émergent de vérité unifiée. Par exemple, il y a un an, j’ai passé des jours à chercher à comprendre pourquoi Paul dit d’une part : « Ne vous inquiétez de rien… » (Philippiens 4:6), et d’autre part (avec une impunité apparente) que «les soucis que lui donnent toutes les Eglises » le pressent (2 Cor. 11:28). Comment pouvait-il déclarer, “Soyez toujours heureux » (1Thess.5:16), et « Pleurez avec ceux qui pleurent » (Rom. 12:15) ? Comment pouvait-il dire aux Chrétiens, rendez grâces continuellement « pour toutes choses » 5:20) et dire par la suite, « J'éprouve une grande tristesse, et j'ai dans le cœur un chagrin continuel » (Rom. (9:2)?

Dernièrement j'ai cherché à comprendre pourquoi Jésus dit dans Matthieu 5:39 de présenter la deuxième joue lorsqu'on reçoit une gifle, mais dans Matthieu 10:23, il dit « Lorsque vous êtes persécutés dans une ville, fuyez dans l'autre ... » ? Quand devons-nous donc fuir et quand devons-nous endurer l'épreuve et présenter la deuxième joue ? Je cherche également depuis longtemps dans quelle mesure est-ce qu'on peut affirmer que Dieu est « lent à la colère » (Ex. 34:6) alors qu’un autre passage dit que « Sa colère est prompte à s’enflammer » (Ps 2:12).

La Bible contient des centaines de tels versets bibliques qui semblent s’opposer et nous déshonorons grandement le texte lorsque nous les ignorons et ne nous y attardons pas. Ce qu'il faut savoir c'est que Dieu n'est pas un Dieu de confusion. Sa langue n’est pas fourchue. Il existe des solutions profondes et excellentes à tous les problèmes. Il nous a appelés à une éternité de découvertes afin que chaque matin, de génération en génération, nous éclations en de nouveaux chants de louange.

En 2 Timothée 2:7, Paul nous donne un commandement et nous fait une promesse. Son ordre est le suivant : « Comprends ce que je dis » ; concernant la promesse, il dit : « Le Seigneur te donnera de l'intelligence en toutes choses ».

Comment le commandement et la promesse peuvent-ils concorder ? La petite conjonction de coordination « car » nous donne la réponse : « Comprends . . car le Seigneur te donnera de l’intelligence en toutes choses ».

La promesse n’est pas faite à tout le monde, elle s’adresse uniquement à ceux qui cherchent à comprendre. Or, nous ne cherchons à comprendre que lorsque nous sommes confrontés à un problème. Par conséquent, chers frères, sondons les Ecritures.