Ce grand Salut/La Sainteté de Dieu

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English: This Great Salvation/The Holiness of God

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Par Robin Boisvert À Propos de l'Évangile
Le chapitre 5 du livre Ce grand Salut

Traduction par Eliane Schnitzler

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Je me sentais plein d’énergie lorsque je suis arrivé à la réunion ce soir-là. Lorsqu’est apparu un ami cher, je l’ai interpelé à travers la salle : « Viens par ici, au nom de Jésus ! » Quelques instants plus tard, un autre jeune homme me prend calmement à l’écart et il se dit préoccupé par le fait que je traite de façon désinvolte le nom de Jésus. Rougissant de honte, je marmonne : « Merci pour cette remarque ». Il est évident qu’il s’inquiète pour moi. Je sais aussi qu’il a raison et qu’il est davantage sensible à l’honneur de Dieu que moi-même. Bien que je n’aie eu aucune intention de mal faire, à partir de cet incident j’ai réalisé que j’étais devenu trop familier avec le nom de Jésus.

Cela n’a pas toujours été ainsi. Au moment de ma conversion il y a trois ans, j’ai été submergé par la puissance de Dieu qui a changé ma vie. Des réunions marquées par sa présence et des réponses remarquables aux prières m’avaient convaincu de la réalité du Saint-Esprit et de l’amour de Jésus-Christ. Qui d’autre aurait pu venir à bout si pleinement de la dépression et du désespoir qui m’avaient enveloppé ? Mais alors que l’intensité de ces premiers mois s’estompait progressivement pour une foi plus conséquente, quelque chose d’autre a fait son apparition. La grandeur majestueuse de Dieu s’est amenuisée pour laisser place à une familiarité grandissante. Il était grand temps de considérer à nouveau la sainteté de Dieu.

Méditer sur 1 Chroniques 16 : 23-36. Discernez-vous un sentiment de devoir spirituel pénible dans l’attitude de David à l’égard de la sainteté de Dieu ?


La sainteté. Le mot évoque des images de moines sans humour dans des monastères quelconques, mangeant des plats insipides et menant de tristes vies. Ou peut-être des mines allongées, de longues robes et des listes interminables d’interdits. Mais qu’en est-il de la beauté ? Le mot sainteté suscite-t-il des pensées de beauté ? Probablement pas. Pourtant, la beauté est une qualité souvent associée à la sainteté de Dieu. Dans les Psaumes, nous sommes exhortés à adorer le Seigneur « avec des ornements sacrés» (Psaume 29 : 2 ; Psaume 96 : 9). On dit que la sainteté met en valeur l’apparence du temple de Dieu pour toute la durée des temps : « Tes préceptes sont entièrement vrais ; la sainteté convient à ta maison, O Éternel, pour toute la durée des temps ! » (Psaume 93 : 3).

Malgré la vision claire et positive de la Bible sur la sainteté, la plupart d’entre nous l’assimilons encore à un devoir pénible. A la seule évocation du mot sainteté, nos esprits se fixent sur nos devoirs compris comme tels en tant que chrétiens. Mais une compréhension exacte de la sainteté doit trouver son origine dans la source de toute sainteté – c’est-à-dire en Dieu lui-même. Et lorsque nous découvrons la sainteté de Dieu, nous n’avons pas du tout affaire aux devoir humains mais à l’attribut le plus beau et le plus grandiose de Dieu.

Le théologien Stephen Charnock souligne que parmi les divers attributs de Dieu, il y a certains que nous en préférons parce que nous en tirons une bénédiction immédiate. Par exemple, nous serions plus enclins à louer la miséricorde du Seigneur que de réfléchir à sa justice et à sa colère. Nous sommes plus disposés à réfléchir à un Sauveur qui nous aime que de considérer un Dieu jaloux. Toutefois, Dieu lui-même prend plaisir en certains attributs divins parce qu’ils expriment si parfaitement son excellence. La sainteté fait partie de ces attributs. [1] Les séraphins et les quatre êtres vivants, ces êtres célestes mystérieux, savent que la sainteté de Dieu doit être mise en évidence. Pensez-y. Ils demeurent dans sa présence et ont une vraie vue de la réalité (alors que nous voyons au travers d’un miroir). S’il y a des êtres qui sont toujours bien informés, ce sont bien eux. Et ainsi, sans arrêt, jour et nuit, ils ne cessent de crier : « Saint, Saint, Saint est l’Eternel des armées» (Esaïe 6 : 3, Apocalypse 4 : 8).

La sainteté diffère des autres perfections de Dieu en ce qu’elle s’étend à l’ensemble des autres attributs. Ainsi, son amour est un amour saint, sa justice est une justice sainte, et ainsi de suite. Si les attributs de Dieu pouvaient être vus comme les différentes facettes d’un diamant, alors la sainteté serait la combinaison éclatante de toutes ces facettes qui brillent d’une une gloire resplendissante.

Sommaire

Des Superstitions Religieuses

Méditer sur Matthieu 5 : 17-20. Pensez-vous que ce passage pourrait expliquer pourquoi le Nouveau Testament se réfère environ 90 fois au livre du Lévitique ?


La Bible a beaucoup à dire au sujet de la sainteté. Le premier livre de la Bible, la Genèse, décrit la ruine de l’homme. Puis l’Exode, avec son image centrale de l’Agneau Pascal, montre sa restauration. Ah, le Lévitique – ce livre dans lequel tant de jeunes étudiants de la Bible se sont enlisés dans leur tentative annuelle de lecture de toute la Bible, pour ne jamais réapparaître. Pourtant, ce livre est indispensable à notre compréhension de la sainteté. Le Lévitique jette une lumière importante sur le sacrifice expiatoire de notre Seigneur Jésus-Christ.

« Il faut toujours se souvenir de la grandeur de cette perfection morale absolue, qui entoure la Personne Divine. Sans elle, la véritable adoration pourrait dégénérer et l’homme devenir présomptueux. [2] » - T.C. Hammond


Dans le livre du Lévitique, Dieu montre à l’homme comment il convient de s’approcher de Lui dans l’adoration. Le livre se concentre principalement sur les différents sacrifices que Dieu requiert pour que son peuple soit en règle avec Lui, puis les différentes fêtes que Dieu a ordonnées pour qu’il puisse rester en règle avec Lui.[3] Aussi déroutant et insignifiant que ce système sacrificiel puisse nous paraître aujourd’hui, Dieu l’a institué dans le but d’instruire son peuple de la profonde vérité que Lui est saint.

Le mot sainteté implique une séparation de tout ce qui est impur. [4] Dieu est différent de nous. Il est autre par rapport à nous. Même si cela peut sembler élémentaire, il faut que cela soit mentionné expressément en raison des idées actuelles véhiculées par le « New Age » qui évoquent des puissances agissantes en nous et une prétendue divinité inhérente à l’humanité.

Dans les Ecritures, les choses ordinaires que Dieu touche deviennent extraordinaires. Par exemple, la zone entourant le buisson ardent était balisée comme une terre sainte parce que c’était le lieu de la révélation divine. Il convenait donc à Moïse d’ôter ses sandales par respect pour Dieu. Ou bien, pensez aux ustensiles utilisés dans le service du tabernacle et du temple. Eux non plus n’étaient pas ordinaires. Ils étaient saints. De même il y avait les saintes convocations, les autels saints, l’huile d’onction sainte et les jours sanctifiés.

Qu’est-ce qui les rendait saints ? Un Dieu saint. Dieu a sélectionné des choses communes et les a rendues spéciales en les mettant à part pour des objectifs saints, spécifiquement pour communiquer à son peuple qu’Il est saint.

Pour une Etude Approfondie :
Les pharisiens ont porté les superstitions religieuses à l'extrême, comme on le voit dans Matthieu 23 : 16-22. Jésus a-t-il fait l’éloge de leur attitude ?


Malheureusement, de nombreuses personnes passent sérieusement à côté de ce point et finissent dans des superstitions religieuses. Un jour, en fin de soirée, j’ai reçu un appel téléphonique d’une dame âgée qui me demandait de la rencontrer pour prier. Elle insista en disant que cela ne pouvait attendre et que nous devions nous rencontrer à la « maison de Dieu ». J’ai suggéré, compte tenu de l’heure, qu’un lieu public serait plus approprié qu’un bâtiment d’église vide. Mais elle a continué à insister sur le fait que nous nous rencontrions à la « maison de Dieu ». Cette chère dame était tombée dans l’erreur, celle d’attribuer à un lieu une qualité spéciale qui appartient à Dieu seul. Elle n’a pas réalisé qu’à l’ère du Nouveau Testament, aucun endroit n’est intrinsèquement saint – pas même la «Terre sainte».

Le prophète Jérémie, conscient d'une attitude similaire parmi son peuple, a écrit : « Ne vous confiez pas en des paroles trompeuses, en disant : c'est ici le temple de l'Éternel, le temple de l'Éternel, le temple de l'Éternel ! » (Jérémie 7 : 4). Malgré leur respect pour le bâtiment du temple, les Israélites tout en ne cessant de répéter : « Le temple du Seigneur » avaient malheureusement des cœurs très éloignés du Seigneur du temple.

Les passages ci-dessous de la Bible montrent trois cas dans lesquels le respect pour un objet, un rituel ou un bâtiment religieux ont détérioré la relation du peuple avec Dieu. Dans l'espace prévu sous chaque référence, résumer brièvement le problème.
  • Nombres 21 : 6-9; 2 Rois 18 : 1-4


  • Luc 13 : 10-16


  • Marc 13 : 1-2; Mathieu 26 : 59-62; Mathieu 12 : 3-6



J’observe la même chose lorsque des couples non convertis ne manifestant aucun intérêt à suivre Jésus-Christ, estiment pourtant qu’il est absolument essentiel pour eux de se marier dans une église. Cela peut-il être autre chose qu’un sentiment superstitieux que leur mariage sera béni, d’une façon ou d’une autre s’il a lieu dans un bâtiment « saint » ? Accorder une importance excessive à des bâtiments ou à des cérémonies ou à des objets religieux ne prouve en rien qu’on honore et respecte Dieu.

Dans la Bible, Dieu a mis à part certaines choses pour un usage spécial, mais en faisant ainsi, il avait un but— nous enseigner qu'il est saint et qu'il doit avoir le plus grand respect. Pour cette raison, utiliser les choses saintes d’une manière profane ou banale était une offense contre Dieu.

Méditez sur 1 Samuel 6 : 19-20. Votre crainte de Dieu correspond-elle à la crainte que les hommes de Beth Shemesh ont expérimentée ?


Le cinquième chapitre de Daniel raconte l'histoire bien connue d’une main écrivant sur le mur, lorsque Dieu a inscrit son jugement divin à l’encontre du roi de Babylone. Qu’est-ce- qui a provoqué sa colère ? Comme le raconte Daniel, Belchatsar avait profané ce que Dieu avait déclaré saint : «Alors on apporta les vases d'or qui avaient été enlevés du temple, de la maison de Dieu à Jérusalem ; et le roi, ses grands, ses femmes et ses concubines y burent. Ils burent du vin et ils louèrent les dieux d'or, d'argent, de bronze, de fer, de bois et de pierre » (Daniel 5 : 3-4).

Lorsque Daniel a été appelé pour déchiffrer la mystérieuse écriture, il saisit l’opportunité pour réprimander vertement le roi. Ses derniers mots résument le péché de Belchatsar : «…et tu n'as pas glorifié le Dieu qui a dans sa main ton souffle et toutes tes voies » (Daniel 5 : 23).

Le refus de Belchatsar d’honorer les choses de Dieu équivaut au refus d’honorer Dieu. Son blasphème lui a coûté la vie. Des faits de ce genre se trouvent tout au long de la Bible pour avertir des conséquences lorsque quelqu’un décide de prendre les choses de Dieu à la légère. Que ce soit immédiatement ou finalement, le jugement sera décrété pour des péchés à l’encontre de la sainteté de Dieu.

« Le Facteur de Désintégration »

Dieu est si différent de nous. Bien que nous soyons créés à son image, ses pensées et ses voies vont bien au-delà des nôtres. Ésaïe va même jusqu’à les comparer à la distance entre les cieux et la terre (Ésaïe 55 : 8,9). Peut-être c’est le plus évident lorsque cela a trait à son excellence morale. Comme l’a exprimé le prophète Habacuc : «Tes yeux sont trop purs pour voir le mal, tu ne peux pas regarder l'oppression » (Habacuc 1 : 13).

« Que nous sommes lents à croire en Dieu, au Dieu souverain, omniscient et tout-puissant ! Combien faisons-nous peu de cas de la majesté de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ ! Nous avons besoin de nous attendre au Seigneur lors des méditations sur sa majesté, jusqu'à ce que notre force soit renouvelée par l’écriture de ces choses dans nos cœurs. [5] - J.I. Packer


La pureté absolue de Dieu va bien au-delà d’une simple absence de péché. Elle est une expression positive de sa bonté, et non juste l'absence de péché. Nous avons tous rencontré des personnes dont la personnalité brille tellement plus que la nôtre qu’en nous comparant à elles, nous nous sentons petits et souillés. J'ai un ami qui, avant de raser sa barbe, ressemblait à une combinaison d’Abraham Lincoln et de Jésus (comme des illustrations contemporaines décrivent Jésus). La similitude n'est pas seulement dans l’apparence physique. Sa gentillesse et sa douce sagesse sont vraiment exceptionnelles. Bien que cela l'embarrasserait de le savoir, être proche de lui me rappelle mon propre égoïsme. Si les comparaisons humaines peuvent nous faire sentir cette faiblesse, imaginez le malaise que nous sentirions en présence d'un Dieu Saint !

Pour une étude approfondie :
Si vous désirez une révélation renouvelée de la souveraineté de Dieu, de sa puissance et de sa sainteté, tentez cette étude abrégée du mot « trembler » - Exode 15 : 13-16 ; Job 9 : 4-6 ; Psaume 99 : 1-3 ; Esaïe 64 : 1-4 ; Jérémie 23 : 9 ; Ezéchiel 38 : 20-23 ; Joël 3 : 16 ; Habacuc 3 : 6.


C'est exactement ce qui est arrivé à Pierre. Un jour, Jésus a étonné Pierre en accordant une pêche miraculeuse de poissons. Mais au lieu de se réjouir du butin, tout ce que Pierre a pu pouvait voir était sa propre nature pécheresse. Confronté à la sainteté de Jésus, Pierre s’est vu tel qu'il était vraiment, et cette réalité a été dévastatrice. « Simon Pierre tomba aux genoux de Jésus et dit : Seigneur, éloigne-toi de moi parce que je suis un homme pécheur ! » (Luc 5 : 8).

Il n'a pas fallu longtemps à Pierre pour perdre de vue la sainteté du Seigneur, comme nous le voyons quatre chapitres plus loin sur le mont de la transfiguration. Cet incident sublime comporte la visite des deux personnes les plus célèbres du passé d'Israël, Moïse et Élie. Pour couronner le tout, un Jésus transfiguré devint aussi brillant que l'éclair. Pourtant, au lieu de tomber devant le Seigneur, comme il l'avait fait auparavant, Pierre semblait inconscient de ce qui se produisait.

Lisez la description de Jésus-Christ faite par Jean dans Apocalypse 1 : 10-16. Quels sont les détails qui vous marquent le plus ?




Il est devenu bavard et a suggéré qu’ils pourraient peut-être faire quelques abris temporaires pour chacun. Alors Dieu le Père est intervenu personnellement. « Comme il parlait ainsi, une nuée vint les envelopper, et les disciples furent saisis de crainte, tandis qu'ils entraient dans la nuée. Et de la nuée sortit une voix, qui dit : Celui-ci est mon Fils élu : écoutez-le » (Luc 9 : 34-35). Cela semble avoir eu un effet accablant sur Pierre et sur les autres, comme le fait remarquer Mathieu : «Lorsqu'ils entendirent (cela), les disciples tombèrent la face contre terre, saisis d'une crainte violente » (Mathieu 17 : 6).

« Lorsque le jugement divin [de Dieu] a frappé Nadab ou Uzza, la réponse a été un choc et une indignation. Nous nous attendons à ce que Dieu soit miséricordieux. A partir de là, l'étape suivante est simple : nous l'exigeons. Lorsqu’elle ne se manifeste pas, notre première réaction est la colère contre Dieu, couplée avec la protestation : « Ce n'est pas juste ». Nous oublions vite qu’avec notre premier péché, nous avons perdu tous droits au don de la vie. Si j’inspire de l’air ce matin, c’est un acte de la miséricorde divine. Dieu ne me doit rien. Je lui dois tout. [6]» - R.C. Sproul


Le prophète Esaïe a eu une expérience spectaculaire qui l’a marqué pour toujours. Il a vu une vision du Seigneur « assis sur un trône très élevé, et les pans (de sa robe) remplissaient le temple» (Esaïe 6 : 1). Dans cette vision, des êtres angéliques déclarent la sainteté irrésistible de Dieu. «Les soubassements des seuils frémissaient à la voix de celui qui criait, et la Maison se remplit de fumée» (v.4). Totalement abattu par la terrible vision, Ésaïe a répondu de la seule manière appropriée : «Malheur à moi ! Je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures, j'habite au milieu d'un peuple dont les lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le Roi, l'Éternel des armées » (v.5).

Pour une étude approfondie :
Les passages suivants révèlent des rencontres avec des anges - Nombres 22 : 21-31; Juges 6 : 20-23; Mathieu 28 : 2-4; Luc 2 : 8-10.


Certains ont appelé l'expérience d'Esaïe «le facteur de désintégration ». R.C. Sproul écrit : « Pour la première fois dans sa vie, Esaïe a vraiment compris qui était Dieu. Au même moment, pour la première fois, Esaïe a vraiment compris qui était Esaïe» [7]. Si le mot « intégrité » signifie plénitude, la désintégration signifie être brisé en morceaux. La plupart d'entre nous essayons donc péniblement de « rassembler » les morceaux dans nos vies. Et même si nous sommes brisés en morceaux, nous aimerions au moins paraître «entiers». Combien c’est alors douloureux d’être en présence de Dieu et complètement se désintégrer lorsque nous découvrons la profondeur de notre propre nature pécheresse.

S’approcher d’un Dieu Saint

Dans un premier temps, la prise de conscience de sa propre nature pécheresse produit une aversion pour Dieu. Dans presque chaque récit biblique relatant des visites d’anges, les individus tombent à terre dans une peur épouvantable.

« Dieu est la seule consolation, il est aussi la terreur suprême : Celui dont nous avons le plus besoin et Celui dont nous voulons le plus nous cacher...Certaines personnes parlent comme si croiser le regard de la bonté absolue était amusant. Il est nécessaire qu’elles réfléchissent à nouveau. Elles ne font que jouer avec la religion. [8] » - C.S. Lewis


Et combien plus cela est-il vrai pour ceux qui voient Dieu dans son impressionnante sainteté? Les Israélites qui se tenaient devant un Mont Sinaï tremblant dans la sainte présence de Dieu, ont supplié Moïse d’être leur intermédiaire. Moïse leur rappelle ceci :

« Après avoir entendu la voix du milieu des ténèbres, et tandis que la montagne était embrasée, vous vous êtes approchés de moi (avec) tous vos chefs de tribus et vos anciens et vous avez dit : Voici que l'Éternel, notre Dieu, nous a fait voir sa gloire et sa grandeur, et nous avons entendu sa voix du milieu du feu ; aujourd'hui nous avons vu que Dieu peut parler à l'homme et que (celui-ci peut rester) vivant. Et maintenant pourquoi mourrions-nous ? Car ce grand feu nous dévorera ; si nous continuons à entendre la voix de l'Éternel, notre Dieu, nous mourrons. Quel est l'homme, en effet, qui ait jamais entendu, comme nous, la voix du Dieu vivant parlant du milieu du feu et qui soit resté vivant ? Approche-toi, écoute tout ce que dira l'Éternel, notre Dieu, et toi tu nous rediras tout ce que l'Éternel, notre Dieu t'aura dit ; nous écouterons et nous le ferons » (Deutéronome 5 : 23-27).
Dans le Monde de Narnia, l’auteur C.S. Lewis utilise le noble lion Aslan pour dépeindre Jésus. À un moment donné, un personnage parle d'Aslan de la façon suivante : « il ne ressemble pas à un lion apprivoisé ». [9] Pouvez-vous penser à des exemples tirés de la Bible ou tirés de votre propre relation avec Dieu qui montrent qu'Il n'est pas « apprivoisé » ?




Un jour, j’ai entendu John Wimber se référer aux personnes qui ne veulent pas de relation avec Dieu parce qu'elles le jugent trop dangereux. Elles préféreraient une relation avec le christianisme ou avec l'église. Alors que cela est sans aucun doute le cas pour certains, un vrai chrétien a le désir d'être saint. Il sait que seul le cœur pur verra Dieu (Matthieu 5 : 8), et il aspire à cette pureté qui lui permettra de contempler son Seigneur. Une prise de conscience de la sainteté de Dieu conforte le chrétien mature dans l'amour de Dieu. Il réalise que malgré la sainteté de Dieu et en dépit de son propre péché, le Seigneur est très patient envers lui. Il mérite le jugement mais, au lieu de cela, il reçoit des bontés qui se renouvellent chaque matin.

Nous pouvons considérer nos tentatives de vivre la vie chrétienne comme peu convaincantes. En effet, si nous avons un désir de sainteté, nous pouvons prendre courage car Dieu a mis ce désir dans nos cœurs. Dieu est sûr que cela se produira. Mais comment ? Comment obéirons nous à l'ordre apparemment impossible de Dieu : « Soyez saints, car je suis Saint » (1 Pierre 1 : 16) ? Comment pouvons-nous approcher «le bienheureux et seul Souverain, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs qui seul possède l'immortalité, qui habite une lumière inaccessible, que nul homme n'a vu, ni ne peut voir » (1Timothé 6 : 15-16, accent mis par l’auteur) ?

Méditer sur Hébreux 10 : 19-23. Comment notre Souverain Sacrificateur a-t-il réécrit la loi concernant l’entrée dans le lieu très saint ?


Nous devons nous approcher avec respect, comme cela est remarquablement démontré tout au long du ministère du sacrificateur de l’Ancien Testament. Pour que le sacrificateur puisse s'approcher de Dieu, des règles précises ont été prescrites. Il ne pouvait pas entrer dans le Saint des saints chaque fois qu’il le voulait. Le souverain sacrificateur entrait dans le lieu très Saint, une seule journée chaque année, le jour des Expiations. Tout d'abord, il devait offrir un sacrifice pour lui-même, le sang servant à lui rappeler sa nature pécheresse et la sainteté de Dieu. Puis, il devait revêtir des vêtements spéciaux. Sur l'ourlet de sa robe alternaient des grenades et des clochettes qui sonneraient pour témoigner qu'il était encore vivant et qu'il n'avait pas été tué par la sainteté de Dieu. Selon la tradition, une longueur de corde était attachée au souverain sacrificateur de sorte que s’il mourrait dans la présence de Dieu, les autres sacrificateurs pourraient le sortir de là sans avoir à y entrer eux-mêmes.

« Oh Pécheur, pouvez-vous donner une raison pour laquelle Dieu ne vous a pas frappé de mort depuis que vous vous êtes levé de votre lit ce matin ? [10]» - Jonathan Edwards


Ces précautions minutieuses étaient un avertissement clair : ne jouez pas avec la sainteté de Dieu. Les fils d'Aaron, Nadab et Abihu, ont appris cette leçon à leurs dépens. Quand ces sacrificateurs ont essayé une nouvelle façon de brûler l'encens devant l'Éternel, «le feu sortit de devant l'Éternel et les consuma : ils moururent devant l'Éternel» (Lévitique 10 : 2). (Inutile de préciser que c'était la dernière fois qu'ils ont innové). Dans le sérieux de ce moment, Moïse a rappelé les paroles du Seigneur à Aaron : « Je serai sanctifié par ceux qui s'approchent de moi, et je serai glorifié en présence de tout le peuple » (Lévitique 10 : 3). Aucun passage ne reflète mieux la révélation centrale de l'Ancien Testament que le résumé fait par Salomon : «La crainte du Seigneur est le commencement de la connaissance » (Proverbes 1 : 7).

Le respect est essentiel, mais nous ne pourrions jamais nous approcher de la Sainte présence de Dieu sans notre médiateur, Jésus-Christ lui-même. Un médiateur est celui qui fait le pont entre les deux partis adverses. Notre péché nous a éloignés de Dieu et a provoqué sa colère. Pourtant cela ne l’a pas empêché de nous aimer. En aucun cas, sa sainteté implique une réticence dans l’initiative d’envoyer son Fils pour ôter nos péchés. Ainsi, en Christ, nous pouvons entrer en sa présence et l’apprécier pour toujours. Comme l'a expliqué Paul aux Corinthiens : «Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même » (2 Corinthiens 5 : 19). Jésus Christ, notre médiateur, a souffert la peine infligée en raison de notre désobéissance afin de rendre possible la réconciliation. Mais le salut était le désir collectif et l'effort coopératif du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

« La sainteté de Dieu nous enseigne qu'il existe une seule façon de traiter le péché — radicalement, sérieusement, continuellement. Si vous ne vivez pas ainsi, vous ne vivez pas dans la présence du Saint d'Israël [11]» - Sinclair Ferguson.


Permettez-moi de vous offrir un dernier aperçu de la prêtrise de l'Ancien Testament. Il était de la responsabilité du sacrificateur de servir de médiateur entre Dieu et le peuple. Sur chaque épaule du vêtement du souverain sacrificateur se trouvait une pierre d’onyx gravée avec les noms des six tribus de la nation d'Israël. Sur le pectoral de sa robe se trouvaient douze pierres différentes, une pour chacune des douze tribus. Alors qu’il entrait dans le Saint des Saints, le sacrificateur portait symboliquement le peuple de Dieu sur ses épaules et sur son cœur. A l’ère du Nouveau Testament, Jésus est bien sûr notre souverain sacrificateur. Son amour est si grand pour nous qu'il nous porte aussi sur ses épaules, portant nos fardeaux. Et comme notre ami compatissant, Il nous garde près de son cœur.

Méditer sur Esaïe 57 : 15. Pourquoi notre Dieu Saint choisirait-Il la deuxième situation mentionnée dans ce verset ?


Connaître Jésus comme notre médiateur nous permet de voir Dieu non seulement comme un feu dévorant, mais comme un Père avec qui nous avons été réconciliés. [12] Nous devrions nous appliquer à connaître et à apprécier ce ministère vital de notre Seigneur Jésus. Comprendre l'importance de son sacerdoce provoquera une gratitude sincère et une plus grande conscience de tout ce que Dieu a fait pour nous.

Participer à Sa Sainteté

Une des promesses les plus étonnantes dans toutes les Ecritures est l'assurance que nous participerons à la sainteté de Dieu : «Nos pères, en effet, nous corrigeaient pour peu de temps, comme ils le jugeaient bon ; mais Dieu nous corrige pour notre véritable intérêt, afin de nous faire participer à sa sainteté» (Hébreux 12 : 10).

Méditer sur 2 Corinthiens 7 : 1. Quelle est votre motivation à rechercher la sainteté ? Quelle est votre méthode ?


Lorsque nous réfléchissons sérieusement à la sainteté de notre Seigneur, il semble incroyable que nous puissions expérimenter une certaine dimension de cette sainteté. Mais c’est ce que déclare explicitement ce passage du livre des Hébreux. Tout comme il est certain que Dieu discipline ses enfants (et le passage ne laisse aucun doute à ce sujet), il est certain que nous bénéficierons d’une partie de sa sainteté.

« La sainteté n’est pas une expérience ; elle est le rétablissement intégral de notre personnalité, la reconstruction d’une ruine. C’est un travail d’orfèvre, un projet à long terme, exigeant tout ce que Dieu nous a donné pour la vie et la piété [13]» - Sinclair Ferguson.


Cette promesse implique que la discipline ne devrait pas nous décourager. La discipline est la méthode éprouvée de Dieu pour perfectionner ses enfants, et sa forme de discipline exige notre participation active. Ce douzième chapitre d'Hébreux exige un vif effort de notre part. Remarquez le langage de l’effort utilisé par l'auteur : «rejetons tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement» (v.1)...« Courons avec persévérance l'épreuve qui nous est proposée » (v.1)... « En combattant contre le péché» (v.4)... «Supportez la correction » (v.7)... «Redressez les mains abattues et les genoux paralysés» (v.12)... « Recherchez la paix avec tous, et la sanctification sans laquelle personne ne verra le Seigneur» (v.14, je souligne). La discipline de notre Père peut être temporairement douloureuse, mais elle nous équipe pour passer l'éternité avec un Dieu Saint.

Toutes les disciplines spirituelles listées ci-dessous peuvent vous aider à grandir dans la sainteté personnelle. Cocher une discipline dans laquelle vous vous sentez le plus déficient.
  • L’étude de la Bible
  • La prière
  • La confession/La responsabilité
  • L’adoration
  • Le jeûne


Jacob était un homme qui a certainement connu sa part de difficultés, et nombreuses d’entre elles étaient infligées par lui-même. Mais à la fin de sa vie, il n'était plus Jacob. Son nom était Israël. Au cours de sa vie, il y a eu un changement de nom et un changement de caractère. Il a marché en boitant, il s’est appuyé sur son bâton et a adoré Dieu comme étant le Dieu Saint (Hébreux 11 : 21).

Jérémie a dit : «Ce sont les bontés de l’Éternel que nous ne sommes pas consumés…» (Lamentations 3 : 22, traduction de la Bible Darby qui correspond le mieux au texte anglais KJV). Nous ne méritons pas meilleur traitement que celui de Nadab et d’Abihu. Mais loin d'être consumés, nous nous trouvons être les objets de l'amour divin.

Cela est peut-être le plus clairement illustré dans les circonstances entourant la conversion de Saul de Tarse. Il fut un persécuteur zélé de l'église primitive, responsable de la mort de nombreux hommes et femmes, disciples de Jésus-Christ. Alors que Saul était en voyage officiel vers Damas pour débusquer et punir des chrétiens, le Seigneur lui-même est intervenu de façon spectaculaire et a mis un terme à ses activités. En relatant l'incident au roi Agrippa des années plus tard, Paul a dit :

« Vers le milieu du jour, ô roi, je vis en chemin briller autour de moi et de mes compagnons de route une lumière venant du ciel, plus brillante que le soleil. Nous sommes tous tombés par terre, et j'entendis une voix qui me disait en langue hébraïque : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? Il est dur pour toi de regimber contre les aiguillons. Je répondis : Qui es-tu Seigneur ? Et le Seigneur dit : Moi, je suis Jésus que tu persécutes. Mais lève-toi, et tiens-toi sur tes pieds ; car voici pourquoi je te suis apparu : je te destine à être serviteur et témoin des choses que tu as vues de moi et de celles pour lesquelles je t'apparaîtrai » (Actes 26 : 13-16).
Pour une étude approfondie : Voyez comment Aaron a conduit les Israélites dans l’idolâtrie pendant que Moïse rencontrait Dieu (Exode 32 : 1-10, 19-28). Comparez cela avec la consécration finale d’Aaron comme souverain sacrificateur par Dieu (Exode 39 : 27-31, 40 : 12-16). Aaron a-t-il reçu ce qu’il méritait ?


Il est fascinant de constater que Saul est sorti vivant de cette rencontre. Dieu aurait été complètement juste en le détruisant, précisément là, sur la route de Damas. Mais au lieu de subir la justice des mains du Saint qu’il persécutait, Saul a expérimenté un amour et une acceptation immenses de la part du Seigneur. Il a même reçu une mission pour servir comme ambassadeur de celui contre qui il s'était opposé avec tant de véhémence. Quelle grâce merveilleuse !

En effet, par rapport à nous, la sainteté de Dieu l’a mis à part, comme les cieux sont élevés au-dessus de la terre. Mais Dieu merci, la sainteté de Dieu ne l’a pas empêché de descendre jusqu’à Jacob et de le changer en Israël et Saul en Paul. Il se peut que nos noms ne changent jamais, mais notre transformation intérieure est garantie lorsque nous rencontrons la sainteté de Dieu.

Groupe de Discussion

  1. Quelle serait votre définition du blasphème ? Donnez des exemples de chrétiens et de non-chrétiens qui blasphèment Dieu ?
  2. Selon l’auteur, pourquoi dans l’Ancien Testament, Dieu a-t-Il consacré tant de choses comme étant saintes ?
  3. Parmi tous les disciples, Jean était le plus proche de Jésus. A la lumière de cela, qu’y-a-t-il de significatif dans la réaction de Jean dans sa vision de Jésus dans l’Apocalypse 1 : 10-17 ?
  4. La sainteté de Dieu vous a-t-elle conduit à expérimenter personnellement « le facteur de désintégration » ?
  5. Lequel des attributs de Dieu trouvez-vous le plus attrayant ? Le plus intimidant ?
  6. Quels types de comportements pourraient montrer que le chrétien est devenu trop familier avec Dieu ?
  7. Pensez-vous qu’il est juste pour Dieu de mettre à mort quelqu’un ?
  8. Quelle discipline spirituelle avez-vous relevé dans la question 4 ci-dessus ? Comment pourriez-vous développer cette discipline ?
  9. A quel degré de sainteté pouvons-nous nous attendre dans cette vie ?
  10. Ce chapitre de discussion sur la sainteté vous a-t-il inspiré la peur de Dieu ou rassuré en Dieu ?

Lectures Recommandées

Holiness (La Sainteté) par J.C. Ryle (Hertfordshire, England : Evangelical Press, 1979. Publié pour la première fois en 1879)

The Holiness of God (La Sainteté de Dieu) par R.C. Sproul (Wheaton, IL: Tyndale House Publishers, 1985)

The Knowledge of the Holy (La Connaissance du Dieu Saint) par A.W. Tozer (Camp Hill, PA: Christian Publications, Inc., 1978)

Notes

  1. Stephen Charnock, The Existence and Attributes of God (L’Existence et les Attributs de Dieu), Vol. II (Grand Rapids, MI: Baker Book House, réimprimé en 1979), p. 112.
  2. T.C. Hammond, In Understanding Be Men (Dans la Connaissance, Soyez des Hommes ) (London, England: InterVarsity Fellowship, 1938).
  3. Henrietta Mears, What the Bible Is All About (De quoi parle la Bible ?) (Ventura, CA: Regal Books, 1983), p. 51.
  4. Ibid., p. 58.
  5. J.I. Packer, Knowing God (Connaître Dieu) (Downers Grove, IL: InterVarsity Press, 1973), p. 79.
  6. R.C. Sproul, The Holiness of God (La Sainteté de Dieu) (Wheaton, IL: Tyndale House Publishers, 1985), p. 164.
  7. Ibid., pp. 45–46.
  8. C.S. Lewis, Mere Christianity (Pourquoi Je Suis Chrétien) (New York: Macmillan Publishing Co., Inc., 1943), p. 38.
  9. C.S. Lewis, The Voyage of the “Dawn Treader” (L’odyssée du Passeur d’Aurore ) (New York: Macmillan Publishing Co., Inc., 1952), p. 138.
  10. Jonathan Edwards, “Sinners In the Hands of An Angry God.”(Entre les Mains d’un Dieu en Colère)
  11. Sinclair Ferguson, A Heart for God (Un Coeur pour Dieu) (Colorado Springs, CO : NavPress, 1985), p. 130.
  12. J.C. Ryle, Expository Thoughts on the Gospels : Luke (Pensées sur les Evangiles : Luc) (Hertfordshire, England: Evangelical Press, 1879, 1985), p. 71.
  13. Sinclair Ferguson, A Heart for God, (Un Coeur pour Dieu) p. 129.