6 traits de caractère d'un pasteur craignant de Dieu
De Livres et Prédications Bibliques.
Par Paul Tripp À Propos de Le Ministère Pastoral
Traduction par Anthony Salvaing
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Quels sont traits de caractère que la crainte de Dieu produit dans le cœur d’un pasteur et qui sont vitaux à un ministère efficace, rendant honneur et productif ? Voici une liste de six d’entre eux.
1. L’humilité
Il n’y a rien de tel que de se retrouver sans défenses devant la gloire infinie de Dieu pour se faire remettre à votre place, pour corriger cette vision distordue de soi-même, pour calmer son arrogance et dégonfler les voiles de notre autosatisfaction. Devant Sa gloire je me retrouve nu et sans gloire, sans rien à quoi me rattacher. Tant que je me compare aux autres je peux toujours trouver quelqu’un dont l’existence me parait être droite par comparaison. Mais si je compare mes loques pouilleuses avec le linge pur et à jamais propre de la droiture de Dieu, je veux m’enfuir et me cacher, plein de honte.
C’est ce qui arriva à Esaïe, au chapitre 6. Il se tient devant l’incroyable trône de la gloire de Dieu et dit : « Malheur à moi! je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures, j'habite au milieu d'un peuple dont les lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le Roi, l'Éternel des armées » (Esaïe 6 :5). Esaïe ne parle pas d’une plate hyperbole religieuse. Il n’essaye pas de gagner les faveurs de Dieu en étant aussi humble. Non, car il apprend que dans la lumière de l’incroyable gloire et sainteté de Dieu, nous voyons une vision très claire de nous-même, ainsi que notre besoin d’être secouru que seul un Dieu de gloire glorieuse peux apporter.
Trop de pasteurs, quelque part sur le chemin du ministère, ont oublié qui ils sont. Ils ont une vision bouffie, distendue, grandiose d’eux-mêmes, ce qui les rend assez inapprochable et leur permet de justifier les choses qu’ils pensent, désirent, disent, et font, et qui ne sont tout simplement pas bibliquement justifiables. Cela m’est déjà arrivé et par moment cela m’arrive encore. A ces moments-là, j’ai besoin d’être secouru de moi-même. Quand vous êtes trop émerveillés par vous-même, vous devenez moralisateur, dirigiste, trop sûr de vous, prompt à juger, un infatigable ecclésiaste autocrate et têtu. Vous construisez stupidement un royaume où le trône sera votre, peu importe combien vous tentez de vous convaincre que vous le faites pour la gloire de Dieu.
2. La tendresse
L’humilité qui craint respectueusement Dieu ce que Dieu peux faire dans mon cœur, elle seule peut produire la tendresse pastorale envers les gens qui ont besoin de la même grâce. Personne ne donne la grâce mieux qu’une personne qui est profondément persuadée qu’elle en a également besoin pour elle-même, et qu’elle la reçoit du Christ. Cette tendresse me rend gracieux, gentil, patient, compréhensif et plein d’espoir au regard du péché des autres, tout en ne compromettant pas la sainteté de l’appel de Dieu. Elle me protège des commentaires assassins du genre : « Je n’en reviens pas que tu puisses faire quelque chose comme ca », ce qui veux dire que je suis différent de tous les autres. Il est dur d’amener l’Evangile à des gens que vous prenez de haut. Faire face aux péchés des autres, la tendresse inspirée de la crainte respectueuse de Dieu m’empêche d’être un agent de condamnation ou encore de demander à la loi d’accomplir ce que seule la grâce peux faire. Cela nous motive à être un outil de cette grâce.
3. La passion
Peu importe ce qui marche ou ce qui ne marche pas dans mon ministère, peu importe avec quelles difficultés je dois faire face, peu importe les batailles que je dois livrer, l’expansive gloire de Dieu me donne une raison de me lever le matin et de faire ce pour quoi je suis doué et appelé à faire avec enthousiasme, courage et confiance. Ma joie n’est pas attachée aux circonstances et aux relations. Mon cœur n’est pas dépendant de cela. J’ai des raisons d’être dans la joie car je suis un enfant désiré et un serviteur conscrit du Roi des rois qui règnera pour toujours et à jamais. Il est mon Père, mon Sauveur et mon Patron. Il est toujours près de moi et à jamais fidèle. Ma passion pour mon ministère ne vient pas de la façon dont je suis reçu. Elle découle du fait que j’ai été reçu par Lui. Je ne suis pas enthousiaste parce que les gens m’aiment bien, mais parce qu’Il m’a accepté et qu’Il m’a envoyé. Je ne suis pas passionné parce le ministère est glorieux, mais parce Dieu est « éternellement et d’une gloire inchangeable. Donc je prêche, j’enseigne, je donne des conseils, je dirige et je sers avec une passion pour le gospel qui inspire et déclenche la même passion aux personnes autour de moi.
4. La confiance
La confiance, ce sentiment intérieur de bien-être et d’aptitude, me viens du fait que je connais Celui que je sers. Il est ma confiance et mon talent. Il ne me demandera jamais de faire quelque chose sans qu’Il ne m’ait donné la capacité de le faire. Il a plus de zèle concernant la santé de l’église que je n’en n’aurais jamais. Personne n’est plus intéressé que Lui par l’utilisation des dons qu’Il m’a donnés. Personne n’a plus de zèle vis-à-vis de Sa gloire que Lui. Il est omniprésent et plein de bonne volonté. Il est tout-puissant et omniscient. Son amour est sans limites et Il est glorieux dans Sa grâce. Il ne change pas ; il est fidèle à jamais. Sa parole ne cessera jamais d’être vraie. Son pouvoir de rédemption ne sera jamais épuisé. Son règne n’aura pas de fin. Il ne sera jamais vaincu par un plus grand que Lui. Je peux faire ce que j’ai été appelé à faire en toute confiance, non pas à cause de qui je suis, mais parce qu’Il est mon Père, et Il est glorieux dans toutes Ses voies.
5. La discipline.
Avoir un ministère, ce n’est pas toujours glorieux. Par moments, vos attentes naïves ne sont pas plus que cela : de la naïveté. Certains matins, il faudra plus qu’un ministère prospère et d’une bonne opinion des gens à votre égard pour vous tirer du lit et faire votre devoir. Par moment, vous ne voyez pas tellement de fruit suite à votre travail et vous n’avez pas l’espoir de voir la récolte de sitôt. Par moments, vous penserez que vous avez été trahi et vous vous sentirez seul. De ce fait, votre discipline doit être enracinée dans quelque chose de plus profond qu’une analyse horizontale de la manière dont les choses paraissent être. Je suis de plus en plus persuadé que, dans ma propre vie, l’autodiscipline stricte, essentielle au ministère pastoral, est enracinée dans la louange. L’incroyable gloire de l’existence de Dieu, Son caractère, Sa présence, Ses promesses et Sa grâce me donne une raison pour travailler dur et pour ne pas abandonner, peu importe si nous sommes dans une « bonne » saison ou une mauvaise.
6. Le repos
Enfin, quand je fais face à mes faiblesses et au désordre de l’église locale, qu’est-ce qui donne le repos du cœur ? La gloire vous donne du repos. Cela veut dire la connaissance que rien n’est top dur pour le Dieu que vous servez. C’est la certitude que toutes choses sont possibles par lui. Cela veut dire savoir, de par l’histoire d’Abraham, que celui qui fait toutes ces promesses est fidèle. Il peut sembler que de nombreuses raisons horizontales d’être anxieux existent, mais je ne vais pas laisser mon cœur tomber dans le piège de l’inquiétude ou de la peur, parce que le Dieu de l’inestimable gloire qui m’a envoyé a fait cette promesse : « Je serai avec vous ». Je n’ai pas à me faire d’illusions. Je n’ai pas à dénigrer ou minimiser la réalité afin de me sentir bien, parce qu’il a envahi mon existence avec Sa gloire, et je ne peux pas me reposer dans néant situé entre le « déjà passé » et le « à venir ».
Que faire afin de ressentir à nouveau cette crainte respectueuse de Dieu ?
Je n’ai pas de stratégie à vous donner en guise de conclusion. Mais je vous conseille d’accourir dès à présent, le plus rapidement possible, jusqu'à votre Père de gloire infinie. Confessez le péché de votre ennui. Priez afin d’avoir les yeux ouverts à 360 degrés, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 à cette gloire dont vous avez été aveugles. Soyez déterminés à passer une certaine partie de la journée, chaque jour, afin de méditer sur Sa gloire. Demandez l’aide des autres. Rappelez-vous d’être rempli de gratitude envers Jésus, qui vous a offert Sa grâce à des moments où elle n’avait pas pour vous cette glorieuse valeur qu’elle aurait du avoir.