Dieu est-il pour nous ou pour lui-même?

De Livres et Prédications Bibliques.

Version du 15 mars 2010 à 15:54 par JoyaTeemer (discuter | contributions)
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Par À Propos de

Traduction par

Il y’a quelques années, je me suis rendu à la croisade de Billy Graham à Anaheim, en Californie. Cette nuit là, il y avait, je crois, environ 50.000 personnes, et j’étais assis du côté gauche des gradins, d’où je pouvais voir toute l'immense foule disposée en masse tout autour du terrain. Lorsque nous avons entonné « How Great Thou Art [Dieu tout puissant, quand mon cœur considère...] », j'ai réussi à chanter quelques notes, puis, c'est à peine si j'ai pu continuer. Je n’avais jamais entendu une telle chose. Cinquante mille voix chantant des louanges à Dieu! J’étais tellement stupéfait que je n’oublierais jamais cet instant. Rien ne m’avait jamais paru aussi juste, aussi beau, ni aussi profondément réjouissant que de voir 50.000 créatures chanter ensemble et de tout leur cœur pour Dieu.

Je crois sincèrement que j’ai eu un infime aperçu du paradis cette nuit-là, puisque le ciel est ainsi décrit dans Apocalypse 5:11-13:

Je regardai et j’entendis la voix de beaucoup d’anges autour du trône, des êtres vivants et des anciens: Et leur nombre était des myriades de myriades et des milliers de milliers. Ils disaient d’une voix forte « L’Agneau qui a été immolé est digne de recevoir puissance, richesse, sagesse, force, honneur, gloire et louange».
Et toutes les créatures dans le ciel, sous la terre et sur la mer, et tout ce qui s’y trouve, je les entendis qui disaient: À celui qui est assis sur le trône et à l’Agneau, la louange, l’honneur, la gloire et le pouvoir aux siècles des siècles!

La vision du ciel est celle d’innombrables myriades de créatures qui louent le Père et le Fils de toutes leurs forces. Et ceux qui ont goûté à la gloire de l’Agneau ne voudraient pas la manquer pour ce monde.

Dieu recherche sa propre louange

L’Agneau est digne. Dieu le Père est digne. C’est la raison pour laquelle nous devons les louer. Et nous les louerons. La plupart des croyants n’ont aucune difficulté à accepter cette vérité. Mais cela fait désormais deux semaines que nous voyons dans les Écritures que Dieu n’a pas agi de la sorte dans le simple but d'être digne de louange, mais bien plus encore, il s'est donné pour objectif de gagner la louange des Hommes. Dieu n’attend pas simplement d’être exalté pour sa puissance, sa justice et sa miséricorde, mais il a pris pour toute l'éternité l'initiative d'exalter son propre nom sur la terre et de manifester sa gloire. Tout ce qu’il fait est motivé par son désir d’être glorifié. Esaïe 48:11 décrit l’esprit dans lequel s’effectue tout acte divin:

« C’est pour l’amour de moi, pour l'amour de moi que je veux agir, car comment mon nom serait-il profané? Je ne donnerai pas ma gloire à un autre ».

Jérémie 13:11 à son tour dit:

« En effet, comme on attache la ceinture aux reins d’un homme, ainsi je m’étais attaché à moi-même toute la maison d’Israël et toute la maison de Juda, afin qu’elles soient mon peuple, mon nom, ma louange et ma parure ».

Dieu a pour objectif dans tout ce qu’il fait de recevoir la louange pour la gloire de son nom.

Et si on pense qu’il en était surtout question dans l’Ancien Testament, alors, considérons attentivement les passages de ce matin: Éphésiens 1. Quel grand livre que ce livre d’Éphésiens! Avec des phrases qui s’étalent sur 11 versets en longueur, et dont la hauteur parvient jusqu’au ciel. Il y a une phrase qui est répétée trois fois aux versets 6, 12 et 14, ce qui fait clairement ressortir ce que Paul pense être l’objectif de Dieu lorsqu’il nous a sauvés du péché et pour lui-même. Notez bien ce que disent les versets 5 et 6:

« Il nous a prédestinés par Jésus-Christ à être adoptés, selon le dessin bienveillant de sa volonté, pour célébrer la gloire de sa grâce ».

Ensuite, le verset 12:

« Afin que nous servions à célébrer sa gloire, nous qui d’avance avons espéré en Christ ».

Enfin, le verset 14:

« Le Saint-Esprit constitue le gage de notre héritage, en vue de la rédemption de ceux que Dieu s’est acquis pour célébrer sa gloire ».

Depuis le temps des décrets éternels passés de Dieu en prélude à la réjouissance éternelle de notre héritage dans les temps à venir, le but et l’objectif de Dieu est que sa gloire soit louée, plus particulièrement la gloire de sa grâce.

Ce Dieu est digne de louange, de sorte que nous devons le louer, de sorte que nous le louerons; voilà les vérités ordinaires qui ont cours parmi les Chrétiens, et que nous proclamons avec fierté. Mais on entend moins souvent l'autre vérité selon laquelle louer la gloire de Dieu n’est pas simplement le résultat de son action, mais aussi le but et l’objectif de celle-ci. S'il gouverne le monde, c'est précisément avec pour finalité d'être admiré, de nous émerveiller, d'être exalté et d'être loué. Paul dit dans 2 Théssaloniciens 1:10 que Christ viendra à la fin de ce temps « pour être glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru ». Mais j’ai fait l’expérience de voir certaines personnes accueillir cette vérité non sans une certaine gêne. Il n’y a aucun problème à louer Dieu, mais cela semble poser quelques problèmes de savoir que Dieu recherche cette louange. Jésus n’a-t-il pas dit « Quiconque s’élèvera sera abaissé, et quiconque s’abaissera sera élevé »? Or, les écritures nous révèlent que l'objectif affiché de Dieu est de s'élever aux yeux des hommes.

À travers ce message, je voudrais, démontrer du mieux que je peux que le but de Dieu qui est de se glorifier, et tout ce qu’il met en œuvre à cet effet, est un but entièrement positif et dénué de toute forme de faille, car il s’agit d’une manifestation d’amour ; et c’est en cela que ce but est complètement différent du désir de l'homme de s'élever lui-même. Après cela, j'espère que nous serons en mesure de proclamer cette vérité avec fierté et d’œuvrer avec Dieu pour la réalisation de ce grand objectif.

Deux manières d'être heurté par l'autocentrisme de Dieu

Je pense qu'il y’a deux raisons pour lesquelles on pourrait être heurté par l’amour de Dieu pour sa propre gloire, et par son zèle à recevoir la louange des hommes pour cette gloire.

L’une de ces raisons est que nous n’aimons pas les êtres humains qui agissent de cette façon, l'autre raison étant que la Bible semble enseigner qu'un individu doit s'abstenir de rechercher sa propre gloire. Ainsi, les gens sont offusqués par le fait que Dieu s’élève lui-même, à la fois en raison de leur vécu quotidien, mais aussi à cause de certains passages des écritures.

Nous n’aimons tout simplement pas les gens qui semblent être épris de leurs propres qualités, de leur propre pouvoir ou de leur propre apparence. Nous n’aimons pas ces intellectuels qui essayent d'étaler leurs savantes connaissances, qui nous récitent la liste de leurs dernières publications, et qui nous disent leurs prouesses en tant qu'enseignants. Nous n’aimons pas ces hommes d’affaires qui nous disent et redisent toute la perspicacité dont ils ont fait preuve en investissant leur grosse fortune, et qui nous disent comment ils ont su rester au sommet du marché pour à chaque fois tirer un maximum de profit à partir d’un investissement moindre. Nous n’aimons pas que les enfants jouent sans cesse à qui est le plus fort. Et sauf à en faire partie, nous désapprouvons ces hommes et femmes qui plutôt que de se vêtir simplement, décemment et de façon commode, cherchent au contraire à suivre la dernière mode pour paraître cool, dans le coup, avoir un look de punk, un look décontracté, ou toute autre look que le monde dit qu’on devrait avoir cette semaine.

Pourquoi avons-nous de l’aversion pour toutes ces choses? Je pense que c’est parce que toutes ces personnes ne sont pas authentiques. Ils sont ce que Ayn Rand appelle des «personnes qui dépendent de l’opinion des autres ». Leur vie n'est pas guidée par la satisfaction que l'on éprouve lorsqu'on accomplit les choses auxquelles on accorde de la valeur pour ce qu’elles sont. Au contraire, ils basent leur vie sur l'opinion d'autrui, se sentant gratifiés par les louanges et les compliments des autres. Et on n’a aucune admiration pour des personnes qui dépendent de ce que pensent les autres. Nous admirons des personnes qui sont suffisamment pondérées et équilibrées pour ne pas ressentir le besoin de corriger leurs faiblesses et de combler leurs réelles insuffisances en essayant de récolter le plus de compliments possible.

C’est donc la raison pour laquelle tout enseignement qui semblerait mettre Dieu dans la catégorie de ceux qui dépendent de l’opinion des autres paraîtrait tout de suite suspect aux yeux des Chrétiens. Et pour beaucoup, lorsqu’on enseigne que Dieu recherche la louange, qu’il veut être admiré et qu’il accomplit des choses pour l’amour de son propre nom, cela s'apparente à le ranger dans une telle catégorie. À raison? Il y a une chose qu'on peut dire sans risque de se tromper: Dieu n’est pas faible et n’a aucune insuffisance: « C’est de lui, par lui et pour lui que sont toutes choses » (Romains 11:36). Il a toujours été, et toute chose existe par lui et ne peut donc rien ajouter à son être qui ne provienne déjà de lui. C’est tout simplement ce que signifie être le Dieu éternel et non une créature ordinaire. Par conséquent, le zèle de Dieu à rechercher sa propre gloire et à être loué par les hommes ne peut s'expliquer par le fait qu'il ait besoin de corriger ses faiblesses ou de combler de quelconques insuffisances. Une lecture superficielle des choses peut nous donner l’impression qu’Il fait partie de ceux qui dépendent de l'opinion des autres, mais il n'est pas de ceux-là, et l'apparente similitude doit s'expliquer d'une autre façon. Il doit y avoir d’autres raisons qui le poussent à rechercher la louange pour sa propre gloire.

D’expérience, je dirais qu’il y’a une autre raison pour laquelle nous n’aimons pas ceux-là qui recherchent leur propre gloire. Le manque d'authenticité de ces personnes, le fait qu’elles essayent de dissimuler leurs faiblesses et leurs insuffisances ne sont pas les seules raisons: Ces personnes sont également peu aimantes. Elles sont à tel point préoccupées par leur image et par leur gloire qu’elles accordent très peu d'importance à ce qui arrive aux autres. Cette observation nous conduit à la raison biblique qui peut nous amener à nous offusquer de ce que Dieu recherche sa propre gloire. En effet, 1 Corinthiens 13:5 dit « l’amour ne cherche point son intérêt ». Voilà qui en effet semble poser problème, car si Dieu se donne pour objectif ultime d'être glorifié et loué, et je pense que c'est clairement ce que les écritures enseignent, comme peut-il alors être aimant? Car « l’amour ne cherche point son intérêt ». Cela fait trois semaines que nous examinons les passages des Écritures qui nous enseignent que Dieu est pour lui-même. « C’est pour l’amour de moi, pour l’amour de moi que je veux agir [...] je ne donnerai pas ma gloire à un autre » (Esaïe 48:11). Mais si Dieu est un Dieu d’amour, il doit être pour nous. Dieu est-il donc pour lui-même ou pour nous?

L’amour infini de Dieu dans la recherche de sa propre louange

Je voudrais vous persuader que la réponse suivante est vraie: parce que Dieu est unique en sa qualité d’être le plus glorieux de tous et en ce qu’il se suffit à lui-même, il doit être pour lui-même afin d’être pour nous. S’il devait renoncer à son objectif d’auto-élevation, nous serions les perdants. Le but qu’il s’est donné de s’attirer pour lui-même la louange, et celui de donner du plaisir à son peuple sont deux buts si intimement liés qu’ils ne font qu’un. Je pense qu'on pourrait s'en rendre compte si on se posait la question suivante: compte tenu de la beauté, de la puissance et de la sagesse infiniment admirables de Dieu, quelles seraient les implications de son amour pour une créature?

Ou, pour poser différemment la question: quelle est cette chose que Dieu pourrait nous offrir et qui témoignerait le plus son amour? Il n’ y a qu'une seule réponse possible, n'est-ce pas? LUI-MÊME! Si Dieu doit nous donner le meilleur, le plus satisfaisant, autrement dit s'il doit nous aimer à la perfection, il ne doit nous offrir rien moins que lui-même comme sujet de contemplation et de communion.

C’est précisément avec cette intention que Dieu a envoyé son Fils. Ephésiens 2:18 dit que Christ est venu pour que nous puissions « avoir accès auprès du Père dans un même Esprit ». Et 1 Pierre 3:18 dit « Christ a souffert une fois pour les péchés, lui juste, pour des injustes, afin de nous amener à Dieu ». Dieu a conçu le plan de rédemption dans sa totalité avec amour, afin de ramener à lui les hommes, car, comme le dit le psalmiste: « il y a d'abondantes joies devant ta face, des délices éternelles à ta droite » (Psaume 16:11). Dieu nous veut pour nous donner ce qu'il y a de meilleur, non pas le prestige, la richesse ou même la santé dans cette vie, mais une vision intégrale de sa personne et une communion avec lui. Mais à présent, nous sommes sur le point de faire ce qui était pour moi une grande découverte, et je crois aussi, la solution à nos problèmes. Afin de nous témoigner un amour suprême, Dieu doit nous donner ce qui sera le meilleur pour nous et ce qui nous réjouira le plus ; il doit nous donner lui-même. Mais que faisons-nous lorsqu’on nous donne ou qu’on nous montre quelque chose d’excellent, une chose que nous apprécions? Nous l’accueillons avec des louanges. Nous accueillons avec des louanges des nouveau-nés qui viennent à la vie avec quiétude ; « Oh, regarde cette jolie tête ronde ; et ces cheveux ; et ses mains, ne sont-elles pas grandes! » Nous accueillons avec des louanges un amoureux en revoyant son visage après une absence prolongée: « Tes yeux sont comme le ciel; tes cheveux sont comme de la soie ; Oh, je te trouve si beau ». Au Baseball, nous accueillons avec des louanges un grand chelem en toute fin de neuvième manche lorsque nous sommes menés de trois points. Nous admirons avec des louanges les arbres qui bordent le fleuve St-Croix, à l’occasion d’une escapade en bateau pendant l’automne.

Mais la grande découverte que j’ai faite avec l’aide de C.S Lewis est que non seulement nous admirons avec des louanges les choses que nous apprécions, mais que la louange est également le comble de la joie elle-même. Elle ne vient pas s’ajouter au plaisir, mais elle en fait partie. Voici comment Lewis décrit la compréhension de cette découverte dans son livre sur les Psaumes:

Mais le fait le plus évident en ce qui concerne la louange, qu’elle soit donnée à Dieu ou à autre chose, m’a étrangement échappé. J'y pensais en termes de compliments, d’approbation, ou des honneurs qu’on donne. Je ne m’étais jamais rendu compte que tout plaisir est spontanément transformé en louange à moins que (et parfois en dépit du fait que) la timidité ou la peur d’ennuyer les autres soient délibérément mises en avant pour que cela puisse se vérifier. Le monde vibre au rythme de la louange, des amants qui louent leurs maîtresses, des lecteurs qui louent leur poète préféré, des promeneurs qui louent le paysage, des joueurs qui louent leur jeu préféré, ceux qui apprécient avec des louanges le temps qu’il fait, les vins, les vaisselles, les acteurs, les chevaux, les universités, les pays, les personnages historiques, les enfants, les fleurs, les montagnes, les timbres rares, les espèces rares de coccinelles, et même parfois des hommes politiques et les intellectuels. Toute la difficulté que j'avais à comprendre la louange à Dieu était due au fait que je niais avec absurdité ce que nous prenons du plaisir à faire vis-à-vis du suprêmement valable, ce que bien sûr nous ne pouvons pas nous empêcher de faire à travers toutes les choses auxquelles on accorde de la valeur.
Je pense que nous prenons du plaisir à louer ce que nous aimons, parce que la louange ne fait pas qu'exprimer la joie, mais elle la parachève aussi ; elle en est l'aboutissement par essence. Ce n’est pas pour se faire des compliments que des amoureux passent leur temps à se dire combien ils sont beaux ; de fait, le plaisir a besoin d’être exprimé, sans quoi il serait inachevé. (Réflexions sur les Psaumes, pp. 93-95)

La vérité est la suivante: nous louons ce que nous apprécions, car le plaisir est inachevé jusqu'à ce qu'il soit exprimé par la louange. S’il ne nous était pas permis de parler de ce qui a de l’importance à nos yeux, de célébrer ce qu’on aime et de louer ce qu’on admire, notre joie serait incomplète. Par conséquent, si Dieu est véritablement pour nous, s'il doit nous donner le meilleur et s’il désire la plénitude de notre joie, il doit se donner pour but de faire en sorte que nous louions sa personne. Non parce qu’il a besoin de corriger certaines faiblesses en lui ou de combler certaines insuffisances, mais parce qu’il nous aime et qu’il recherche la plénitude de notre joie, qui ne peut être atteinte que lorsqu’on le connaît et qu’on le loue, lui le plus beau des êtres.

Dieu est le seul dans tout l'univers à pouvoir donner comme ultime témoignage de son amour la recherche de sa propre louange.

Pour lui, l’auto-élevation est la vertu suprême. Quand il fait toute chose « pour la louange de sa gloire » comme le dit Ephésiens 1, il met en réserve pour nous et nous offre la seule chose au monde qui puisse satisfaire nos aspirations. Dieu est pour nous, et par conséquent a été, est, et sera toujours pour lui-même. Loué soit Dieu!

Que tout ce qui respire loue le Seigneur.