Vivre pour un futur que l’on ne connaîtra pas

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Par Scott Hubbard À Propos de Sanctification et croissance

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La beauté de l’héritage Chrétien

Imaginez-vous recevoir une parole de la part d’un prophète digne de confiance. Le début est assez prometteur : « Vous vivrez longtemps et mourrez en paix, et on se souviendra de vous pendant des siècles.» Ensuite, la prophétie prend une autre tournure : « Votre famille et votre église des futures générations seront dévastées. Vos descendants tomberont en ruine.» Comment réagissez-vous?

Dans une société individualiste telle que la nôtre, où la vision générationnelle s’est obscurcie, beaucoup peuvent se laisser aller à la même pensée que celle du roi Ézéchias lorsqu’il a reçu une prophétie similaire. « Écoute la parole de l’Éternel,» dit le prophète Ésaïe. Un jour, les trésors d’Israël orneront le palais de Babylone – et certains de tes fils serviront, castrés, le roi de leurs ravisseurs. Ton trône, Ézéchias, n’appartiendra plus à ta famille. La prophétie place le roi sur un seuil étroit entre un passé perdu et un avenir mutilé (2 Rois 20:16-18). Pour l’instant, cependant, il est en sécurité.

On pourrait s’attendre à un sac et des cendres, à une confession et à une prière sincère – le même genre de désespoir qu’Ézéchias avait manifesté auparavant (2 Rois 19:14-19). Au lieu de cela, nous entendons un soupir de soulagement : «Pourquoi pas», se demande le roi, «s’il y a la paix et la sécurité pendant mes jours ?» (2 Rois 20:19). Les morts ne ressentent pas la douleur. Pourquoi s’inquiéter d’une armée qui marchera sur votre tombe ?

De nos jours, il existe de nombreux dirigeants de ce genre, qui vivent pour leur propre vie sans se soucier des générations à venir. Pourtant, nos familles et nos églises ont désespérément besoin de dirigeants qui agissent pour le bien-être des jours qu’ils ne connaîtront jamais.

Sommaire

Le syndrome d’Ézéchias

Le vent d’individualisme qui souffle en Occident nous rappelle sans doute des faits importants. Dieu a tissé chaque personne de manière unique (Psaume 139:13). Chacun d’entre nous doit répondre à la prédication de l'Évangile (Romains 10:9). Nous comparaîtrons en tant qu'individus «devant le tribunal du Christ» (2 Corinthiens 5:10).

Pourtant, ce même individualisme peut avoir tendance à étouffer des vertus précieuses qui auraient été assumées dans les sociétés bibliques (malgré la présence occasionnelle d’Ézéchias). Les saints de la Bible se considéraient comme les branches d’un arbre dont les racines s’étendaient plus loin que la mémoire et dont les membres continueraient à croître longtemps après leur disparition. Ils marchaient, conscients d’eux-mêmes, sur la terre entre «nos pères» (Psaume 78:3) et «les enfants non encore nés» (Psaume 78:6). Et dans le meilleur des cas, ils ont vécu pour transmettre l’héritage pieux de leurs parents à des descendants qu’ils ne rencontreraient jamais (Psaume 78:5-7).

Cependant, guidés par des impulsions individualistes, nous agissons si souvent comme des plantes dont les racines commencent à notre naissance et dont les fruits périssent à notre mort. Dans la famille comme dans l’Église, nous nous efforçons de vivre à la lumière d’un avenir que nous ne connaîtrons pas personnellement.

Dans la famille, de nombreuses personnes de notre génération ont besoin d’être convaincus que les enfants, en particulier plusieurs enfants, valent le coût. Nous nous posons intérieurement des questions que les générations précédentes auraient rarement posées. Pourquoi consacrer nos vingt et trente ans – décennies d’énergie et de force maximales – à bercer des nourrissons insomniaques et à pousser des tricycles ? Pourquoi fonder une famille alors que nous pourrions construire une carrière – ou prendre des personnes à charge alors que nous pourrions parcourir les continents ? Il semble que les héritages générationnels soient de plus en plus souvent enterrés sous les priorités d’aujourd’hui.

Dans l’église aussi, nous pouvons inconsciemment nous demander si les avantages d’un discipulat patient et de nouvelle génération l’emportent vraiment sur les coûts. Oui, nous pourrions former d’autres personnes à l'enseignement, mais nous n'enseignerions pas autant. Oui, nous pourrions trouver nos Pierre, Jacques et Jean et consacrer nos journées à les discipliner – mais seulement en consacrant moins de temps à notre propre discipulat. Oui, nous pourrions donner une direction et une base à d'autres– mais seulement au détriment de la nôtre.

Parfois, cette priorité accordée à moi aujourd’hui plutôt qu’à eux demain se produit innocemment, avec les meilleures intentions du monde. D’autres fois, l’individualisme qui nous entoure devient une excuse pour l’égoïsme qui nous habite, et nous renonçons à un héritage christique au profit du confort, de la liberté ou du pouvoir actuels. Personnellement, je crains d'avoir été façonné par cet esprit d'Ézéchias. J'ai besoin d'un autre dirigeant à suivre.

Vivre pour un héritage

Nous n’avons pas besoin de parcourir les Écritures pour trouver des hommes et des femmes exempts du syndrome d’Ézéchias. La Bible est remplie de pères et de mères, de prophètes et de pasteurs qui ont cherché à construire un héritage qui survivrait à leur petite vie et à leur nom. Ces dirigeants se souciaient beaucoup de savoir si de l’herbe ou des épines poussaient sur leurs tombes – de savoir si, longtemps après leur départ de la terre des vivants, le soleil brillait sur un monde qui s’était amélioré grâce à eux.

Prenons l’exemple d’Abraham, pour qui cent ans bien vécus ne suffisaient pas. Il désirait ardemment un fils – et, bien plus, la promesse d’une descendance plus grande que les étoiles, plus nombreuse que le sable (Genèse 15:1-6). Nous l’appelons à juste titre père Abraham, car sa paternité remplie de foi a été son plus grand don au monde.

Ensuite, Moïse qui, à la veille de sa mort, implora Dieu de «mettre un homme à la tête de l’assemblée» afin que le peuple «ne soit pas comme des brebis qui n’ont pas de berger» (Nombres 27:16-17). L’idée d’une nation sans chef, vulnérable et perdue, déchira le cœur du prophète mourant.

En plus, on a Rebecca et Ruth, Hannah et Elizabeth, des mères qui ont ardemment désiré des enfants pour perpétuer le nom d’Israël. Elles ont donné leurs meilleures années et leur corps même pour enfanter des fils et des filles qui, à leur tour, ouvriraient la voie à celui qui écraserait la tête du serpent (Genèse 3:15).

En outre, il y a Paul, cet apôtre sans enfant qui en a pourtant engendré beaucoup (1 Corinthiens 4:15), et qui ne pouvait séparer sa couronne céleste des enfants que Dieu lui avait donnés (1 Thessaloniciens 2:11, 19-20). Sous l’ombre du martyre, il se réjouissait de servir de libation pour leur foi (Philippiens 2:17).

Enfin, il y a Jésus, l’homme-Dieu lui-même, dont l’âme était satisfaite, même sur la croix, par la perspective d’un «grand nombre de justes» (Isaïe 53:11). Si jamais une vie méritait d’être sauvée, une influence protégée, ou un environnement préservé, c’était bien le sien. Pourtant, il a volontiers renoncé à tout cela pour amener «beaucoup de fils à la gloire» (Hébreux 2:10).

Ces saints ont vécu et sont morts pour «les enfants non encore nés» (Psaume 78:6). Ils ne pouvaient pas encore rencontrer ces enfants ; ils ne les embrasseraient jamais à l’époque actuelle. Mais ils ont construit des héritages comme les hommes d’autrefois construisaient des cathédrales : en regardant au-delà des limites de leur vie, ils ont souri à la beauté dont jouiraient leurs petits-enfants.

Sacrifices et récompenses des dirigeants

Peut-être voyons-nous clairement tout ce que nous perdrions en vivant pour un tel héritage – et nous perdrions en effet beaucoup. Les pasteurs qui se consacrent à la nomination d’un plus grand nombre d’anciens perdent beaucoup de temps et, s’ils réussissent, un certain pouvoir personnel sur l’Église. Les pères et mères spirituels qui font des jeunes chrétiens des disciples perdent de l’énergie qu’ils pourraient consacrer à leur propre croissance spirituelle - ou simplement à se détendre davantage. Les parents physiques qui ont plus d'enfants perdent leur temps libre, précisément au moment où ils ont le plus de force pour en profiter ; ils peuvent aussi perdre des opportunités professionnelles qui ne se représenteront jamais.

Ils gagnent néanmoins quelque chose dans cette privation. À long terme, bien sûr, ils gagnent quelque chose qui leur survivra. Ils mettent au monde des enfants, spirituels et physiques, qui béniront le monde. Ils plantent des champs qui nourriront des générations.

Cependant, même à court terme, ces dirigeants gagnent bien plus qu’ils ne perdent. Il suffit de penser à la manière dont vivre pour un héritage a permis aux saints bibliques de donner le meilleur d’eux-mêmes. Si nous avons les brillantes épîtres de Paul, c’est parce que ce père en Christ désirait ardemment le bien-être de ses enfants spirituels. Nous avons lu la ferveur et la foi d’Anne uniquement parce qu’elle recherchait vivement un fils qui édifierait son peuple. Et deux mille ans plus tard, les hommes et les anges se tiennent toujours – et se tiendront toujours – dans l'admiration de Jésus, qui a enseigné, guéri, est mort et ressuscité pour les enfants que son Père lui avait donnés (Hébreux 2:13). La plus belle vie jamais vécue est celle qu’il a laissée aux générations futures.

«Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir» (Actes 20:35) – en partie parce que nous nous trouvons nous-mêmes dans le don. Ainsi, bien que les Ézéchias des temps modernes puissent jouir d’un confort à court terme, ils ne sont pas eux-mêmes. Ils ne sont que le fantôme de ce qu’ils pourraient être. Car Dieu a créé les femmes pour qu’elles aient des ventres pleins et des bras fatigués ; il a créé les hommes pour qu’ils portent leurs filles sur leur dos et luttent avec leurs fils sur le sol. Et au-delà du foyer, il a créé les dirigeants pour qu’ils dépensent leur meilleure énergie, pour qu’ils fassent jouer leurs muscles les plus puissants, pour qu’ils prennent la beauté de leur jeunesse et la vigueur de leurs meilleurs jours et qu’ils les empilent comme autant de pierres qui élèvent un escalier pour les autres.

Des lendemains plus précieux que les jours présents

Si nous avons aujourd’hui de la stabilité dans nos vies et de la maturité en Christ, il est probable que ces bénédictions viennent de nos mères et pères, de nos pasteurs et de tous les autres qui ont pris en compte notre avenir plus que le leur. Personnellement, je ne peux dissocier celui que je suis aujourd’hui de quelques personnes importantes— certainement mes parents, et en plus, un responaible de l’enseignement pastoral universitaire qui a consacré plusieurs heures à forger un jeune homme autrefois peu sûr de lui et discret.

Pasteur et père d’une jeune famille, il ne cherchait pas à occuper son temps, et encore moins avec des adolescents et des jeunes de la vingtaine qui ne lui apporterait pas grand-chose sur le plan personnel. Mais c’est avec moi qu’il a occupé son temps. Et lentement, j’ai grandi.

Aujourd’hui, nous vivons loin l’un de l’autre, son énorme investissement sur moi ne constitue plus un bénéfice direct pour son ministère. Mais l’héritage de son commandement perdure dans ma famille, mes amitiés et mon église. En quittant le Colorado pour le Minnesota, Je suis reparti bien plus fort car je l’ai connu.

Alors que je suis moi-même père et pasteur aujourd’hui, son exemple m’accompagne en me rappelant que nous ne pouvons pas rester sur la terre longtemps. Nos noms seront bientôt oubliés, nos petites vies disparaîtront avec l’herbe. Mais nous pouvons vivre maintenant de manière à laisser un héritage à l’image du Christ, un héritage qui portera ses fruits bien au-delà de nous, jusque dans l’éternité.