Trouvez une Tempête pour Vous Agiter
De Livres et Prédications Bibliques.
Par Marshall Segal À Propos de Sanctification et croissance
Traduction par Patrick Essiangne
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La complaisance tombe doucement, voire joyeusement, sur une âme endormie. C’est le secret de son appel et de son pouvoir sur nous. Les complaisants ont soif de confort, de calme, d’aisance – une vie intérieure qui ressemble à un lac calme juste après le coucher du soleil. Les oiseaux ont fui, les poissons sont descendus, les autres animaux se sont dissimulés pour la nuit. Même l'eau s'arrête afin de se reposer. Sereine. Pacifique. Paisible.
Les gens complaisants peuvent encore faire beaucoup de choses – mais pas ce qui est le plus important. Évidemment, peu d’entre nous se considèrent comme complaisants. La vie est « bien remplie », « dure » et généralement accablante. Cependant, en dessous, il se trouve un calme étrange – non pas le calme de la paix, de la sécurité et de la joie, mais celui d’une stagnation spirituelle. Comme un enfant dans un siège d’automobile aux heures de pointe, les rythmes effrénés de la vie endormissent doucement nos âmes.
La Bible demeure fermée pendant des jours. Les prières sont plus brèves et moins fréquentes. Nous gardons un œil sur nos courriers électroniques, nos SMS, notre flux. Les conversations s’attardent près de la surface et paraissent gênantes. Les excuses pour manquer une église s’accroissent. Les besoins autour de nous deviennent invisibles. Nous nous endormons et nous nous réveillons inquiets et distraits, sans savoir pourquoi. Les mers spirituelles en nous passent d’agitées à lentes puis stagnantes.
À moins, évidemment, que Dieu envoie avec amour une tempête pour nous réveiller :
Voyons comment nous exciter les uns les autres à la charité et aux bonnes œuvres. . . .
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Provoquer le Bien
La charge pastorale présente dans Hébreux 10 :24-25 peut aisément devenir si familière qu’elle n’est plus provocatrice. La tempête qu’elle commente peut commencer à paraître de plus en plus comme une douce brise.
Veillons les uns sur les autres, pour nous exciter à la charité et aux bonnes œuvres.
N'abandonnons pas notre assemblée, comme c'est la coutume de quelques-uns; mais exhortons-nous réciproquement, et cela d'autant plus que vous voyez s'approcher le jour.
Le mot grec pour « exciter » signifie « provoquer » ou « agiter ». Le même mot est utilisé une seule fois dans le Nouveau Testament, et il est utilisé (de façon surprenante) afin de décrire le « désaccord aigu » qui surgit entre Paul et Barnabas au sujet de Jean Marc (Actes 15 : 39). Il y a un genre de netteté dans l’image. Secouez-vous les uns les autres, déstabilisez-vous les uns les autres, bouleversez-vous les uns les autres – avec un saint arrêt – jusqu'à ce que l'amour déborde et que les bonnes œuvres prennent vie.
Pourquoi recourir à un langage aussi fort afin de décrire la vie ordinaire ensemble dans l’Église ? Car, comme tout bon prédicateur, l’auteur de l’épître aux Hébreux sait combien il est aisé pour chacun d’entre nous de s’installer dans une vie de peu d’amour et de peu de bonnes œuvres. Il sait combien nous nécessitons profondément et régulièrement, des tempêtes fraternelles afin de garder nos âmes alertes et vivantes pour Dieu.
Première Étape vers une Bonne Agitation
Comment envoyer ces tornades fraternelles dans l’amour ? La première étape pour s’agiter les uns les autres peut être si évidente que nous la manquons. Cela vient dans le verset suivant : « N'abandonnons pas notre assemblée, comme c'est la coutume de quelques-uns. . . .» La première étape pour s’agiter les uns les autres est simplement de se voir face à face – de se rassembler continuellement au même endroit dans le but explicite d’apprécier et d’obéir à Jésus.
Plusieurs d’entre nous ont ressenti la douloureuse absence de cela au cours des deux dernières années, lors des confinements et de la distanciation sociale. Nous nous sommes efforcés de combler le fossé grâce à la technologie, cependant nous avons tous ressenti son insuffisance. L’une des nombreuses bonnes leçons que Dieu nous a apprises au milieu de toute la confusion, la tension, la perte et le chagrin était que nous devons être agités, nous avons besoin de plus que des appels Zoom et des diffusions en direct, nous devons nous rencontrer. Dieu a accordé à la présence un pouvoir émouvant que les textes et les écrans ne peuvent remplacer.
Et pourtant, certains, hier et aujourd’hui, négligent le don et le besoin de la présence. Pourquoi plusieurs avaient-ils pris l’habitude d’éviter le rassemblement ? Les excuses étaient peut-être nombreuses et diverses, toutefois elles partageaient probablement une racine commune : un péché impénitent (verset suivant, Hébreux 10 :26). Ils savaient au fond que le péché allait à l’église afin de mourir, et ils ont par consequent trouvé des moyens de rester loin de l’église. C'était possiblement un péché sexuel secret. Peut-être était-ce à cause de l'amertume suscitée par des blessures passées. Peut-être s’agissait-il de l’envie du mariage, des enfants, du domicile ou du succès d’autrui. Il est possible que c'était une de mes idoles à l'époque. D’abord, ils ont passé une mauvaise matinée et ont manqué le culte une fois. Puis certaines fois chaque mois. Puis à peu près tout un été. Au fil du temps, l’absence n’est plus une bizarrerie mais la norme. Une coutume.
Les tempêtes qu’il nous faut ne surviennent que quand chacun continue d’investir ce qu’il en coûte pour y faire face. Nous nécessitons un réveil, semaine après semaine. Nous devons nous rappeler que Dieu existe. Nous avons besoin de nous rappeler qu’il est réellement venu dans la chair, qu’il est mort sans péché à notre place et qu’il est sorti de la tombe trois jours après. Nous avons besoin de nous rappeler que tous les fardeaux et responsabilités qui paraissent si lourds et exigeants sont petits et légers à côté de notre récompense future. Nous avons besoin de nous rappeler que le péché nous ruinera. Nous devons être libérés du brouillard spirituel endormi qui s’installe si aisément. En d’autres termes, nous devons vraiment nous rencontrer.
L'Amour Préparé pour Nous
Quand nous nous excitons les uns les autres à l’amour et aux bonnes œuvres, nous rejoignons Dieu dans quelque chose qu’il a conçu au cours des siècles. Nous sommes utilisés par Dieu afin de mettre en œuvre un plan qu’il a décrit avant la naissance du monde. « Nous sommes son ouvrage », écrit l’apôtre Paul, « créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions » (Éphésiens 2 : 10). Toute bonne œuvre que nous réalisons aujourd’hui est une bonne œuvre que Dieu lui-même a préparée pour nous.
« Et Dieu nous a élus en Christ avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et irréprochables devant lui » (Éphésiens 1 : 4). Et il savait exactement quelles formes et couleurs cette sainteté prendrait. Il connaissait et planifiait les détails de notre amour, patience, gentillesse, générosité et hospitalité. Les bonnes étapes que nous passons, avec son aide, sont des étapes qu’il a placés devant nous. Avant que Dieu ne déverse l’océan Pacifique, il avait envisagé des moyens pour nous d’intervenir et de nous sacrifier pour les autres. Avant que Dieu ne crée les champs de tournesols en Italie, il avait planté des besoins que nous allions déceler et satisfaire. Avant de former l’Himalaya ou de creuser le Grand Canyon, il nous avait apprêté des conversations fructueuses, même cette semaine.
Et nous pouvons nous épauler dans ces bonnes œuvres, des œuvres écrites pour nous, spécialement pour nous, avant que nous sachions de quoi il s’agit. En effet, le fait d’inciter les autres à cet amour similaire à celui de Christ est l’une des nombreuses bonnes œuvres que Dieu a préparées d’avance pour nous.
Considérez-Vous les Uns les Autres
Peut-être, la dimension la plus écartée du commandement de s’agiter les uns les autres est peut-être son caractère personnel : « Considérons comment nous exciter, les uns les autres, à la charité et aux bonnes œuvres ». Exactement, « les uns les autres » est l'objet du verbe considérer : « Considérons-nous les uns les autres. . .» Bien se provoquer les uns les autres débute par bien analyser les uns les autres. Cela veut dire accorder suffisamment d’attention pour connaître les capacités et les projets spécifiques de chacun, ses tentations et ses peurs, ses défis et ses opportunités. Voici le type de questions que nous pourrions régulièrement nous poser quand nous considérons les uns aux autres :
- Quelles forces ou capacités Dieu vous a-t-il accordées ?
- Quels appels spécifiques a-t-il mis dans votre vie ?
- Quels autres besoins Dieu a-t-il placés autour de vous ?
- Qui vous a-t-il appelé à aimer notamment ? Et qui avez-vous du mal à aimer ?
- Quels sont les domaines dans lesquels vous brillez et où je pourrais affirmer la grâce en vous ?
- Quels domaines dans lesquels vous rencontrez des obstacles, je pourrais vous accompagner et vous encourager ?
- Quelles peurs vous empêchent de prendre de bons risques pour faire des sacrifices en amour ?
- Comment Dieu pourrait-il m’utiliser afin de vous aider à accomplir les bonnes œuvres qu’il a prévues pour vous ?
Souvent, il suffit de poser de bonnes questions afin de susciter le bon genre de conscience, d’altruisme, de créativité et d’amour. Et posées de façon assez constante par les personnes qui nous aiment et nous connaissent bien, elles peuvent servir en quelque sorte de réveil spirituel, nous appelant à sortir des cycles de somnolence.
Donc, qui fait sortir votre cœur du calme apaisant de la complaisance ? Quelle amitié éveille le bon genre de conviction, d’ambition et de joie ? Et qui pourrait nécessiter que vous soyez cette tempête d’amour pour eux ?