Leçons apprisessur un litd’hôpital/ Partie 2: Dix leçons apprises sur un lit d'hôpital

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English: Lessons from a Hospital Bed/Part 2: Ten Lessons from My Hospital Bed

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Par John Piper À Propos de Souffrances
Le chapitre 4 du livre Leçons apprisessur un litd’hôpital

Traduction par Elizabeth Van Rooy


Certaines de ces leçons me prirent par surprise. Je n’étais aucunement préparé pour certaines des batailles que j’eus à combattre. En chacune j’eus besoin de l’aide de Dieu. Je fus surpris de constater combien difficile il fut pour moi de me concentrer sur quoi que ce soit, et, par conséquent, combien faible, spirituellement parlant, je me sentis.

Je suis habitué de concentrer mon esprit sur la vérité de Dieu—surtout sur ses promesses- et de combattre les tentations de la peur et de la colère. Mais lorsque la concentration est difficile, la confiance l’est également. N’assumez donc pas, alors que vous lisez ces leçons, qu’elles me soient venues aisément. Au contraire.

Ne voulant pas gâcher cette expérience, je pris des notes sur les leçons les plus immédiates et les plus urgentes. Ce me fut une source de réconfort. Peut-être que si je fais la liste de certaines de celles-ci, vous aussi serez réconfortés lorsque le temps viendra. Ceci est ma prière.

Sommaire

1. Ne grognez pas au sujet des délais et de l’inefficacité des hôpitaux alors que vous recevez des soins auprès de services médicaux dépassant par une marge de cent pour cent ce qui est disponible dans les 90 pour cent du reste du monde.

Au lieu de vous concentrer sur le fait que votre infirmière ne vous répond pas ou que l’homme dans le lit d’à côté ronfle ou que votre système de perfusion fait du bruit ou qu’il n’y a plus d’eau dans votre pichet, prenez le temps de penser au fait qu’il y a 150 ans vous seriez probablement déjà mort. Sinon, vous seriez à vous ronger de douleur sans morphine disponible pour vous soulager. De plus, vous ne sauriez peut-être pas ce qui ne va pas ou si oui ou non vous êtes en passe de mourir.

Nous, les Américains modernes, nous ne savons pas souffrir de bonne façon. Nous estimons que les choses doivent marcher proprement. Nous pensons que l’aide doit nous venir lorsque nous en avons besoin. Nous attendons du réconfort sous forme d’une pilule. Ceux qui nous servent doivent être courtois et respectueux. Il n’est absolument pas question qu’on nous dise que rien ne peut être fait pour nous.

Nous sommes donc d’inguérissables malades sujets à la plainte. Je suis l’un d’eux c’est certain, et j’en ai honte. Cela contredit tout ce en quoi je crois de Dieu. Cela rend Dieu faible, insensé, inattentif, insensible ou bien même impuissant. Pourtant, Il n’est rien de tout cela. Me plaindre ne fait que dire des mensonges à son sujet. J’en suis tout à fait désolé.

C’est fascinant de découvrir ce que dit la Bible au sujet de la plainte:

Faites tout sans vous plaindre et sans discuter, pour être irréprochables et purs, des enfants de Dieu sans tache au sein d’une humanité corrompue et perverse. Dans cette humanité, vous brillez comme des flambeaux dans le monde. (Ph 2.14–15)

Voulez-vous donc “briller comme un flambeau” au sein du monde médical ? La Bible dit que votre lumière est celle de votre absence à la plainte. N’est-ce pas étonnant?

Pourquoi la libération de la plainte est-elle donc si étonnante et pleine de lumière? C’est parce que l’acte de se plaindre est une chose si naturelle dans le monde. Lorsque nous nous plaignons, nous nous comportons comme tout le monde. Vous n’avez pas besoin de l’Esprit Saint pour vous plaindre. Vous n’avez pas besoin du Christ non plus pour vous plaindre. Vous n’avez pas besoin de l’amour pour vous plaindre. Et vous n’avez pas besoin de la foi non plus. Tout ce dont vous avez besoin, à juste titre, c’est de votre petite personne.

Voici donc ma première leçon. J’avais besoin de regarder le Christ dans les yeux. Comme le montre mon exemple et mon aide suivante: “le Christ a aussi souffert pour vous, vous laissant un exemple, pour que vous suiviez ses traces…. Injurié, il ne ripostait pas par l’injure. Quand on le faisait souffrir, il ne formulait aucune menace, mais remettait sa cause entre les mains du juste Juge ” (1 P 2.21, 23).

Nous sommes à l’hôpital par dessein, pour une mission. Laissez donc votre lumière briller.

2. Ne vous laissez pas anesthésier spirituellement par le barrage de sons et de bruits incessants, par la télévision et le chahut qui vous entourent à l’hôpital.

J’étais en perpétuel étonnement par le bruit continuel. Peut-être est-ce différent pour d’autres. Mais pour moi, c’était sans fin. Même en plein milieu de la nuit. Les infirmières n’arrêtaient pas de bavarder. Les aides-soignants qui venaient pour servir mon compagnon de chambre à 3h du matin conversaient comme si c’était en plein après-midi.

Les télévisions braillaient sans arrêt. Un bip sonore, un bourdonnement ou bien un ronronnement étaient constants. J’avais hâte du retour au silence. Ce fut là une dure épreuve pour mon esprit. Juste au moment où j’avais besoin d’être au calme et de savoir que Dieu est Dieu, mon cœur était déséquilibré par les distractions. Quelle surprise pour moi. Cela me prit de court. Je dus prier; me concentrer et réciter des versets afin de regagner mon équilibre spirituel. “Protège-moi, délivre-moi!” (Ps. 25.20).

Peut-être que si vous vous trouvez dans cette même situation quelques passages provenant de la Parole de Dieu vous aideront pour retrouver la paix de Dieu au milieu du bruit:

Parmi tous les bruits, odeurs et interruptions ainsi que les allers et venues-sans oublier le manque de confort, la douleur et la peur- que le Dieu de la paix apaise votre âme et vous apporte une douce communion avec Jésus.

3. Ne vous tournez pas vers la télévision par défaut.

L’hôpital vous rend cette manœuvre des plus faciles. La plupart des hôpitaux ont maintenant une télévision par chambre. A portée de main. Je n’ai pas de télévision à la maison, et la raison pour ce choix ainsi que pour ce conseil, ne résident pas dans le fait qu’il y a à la télévision beaucoup de violence et sexe (ce qui est vrai). C’est plutôt à cause de la banalité de la déshumanisation subtile et envahissante des programmes de télévision. C’est la dernière chose dont une personne a besoin faisant face à l’éternité.

Lorsque je prêtai attention à ce que mon voisin regardait à la télévision, j’étais écœuré non pas par la sensualité (en grande quantité certes) mais par le vide du tout- la banalité, l’idiotie, la fausseté juvénile. Tous les adultes se comportaient comme si la vie était un gigantesque vaudeville. J’étais gêné pour eux. Non pas parce qu’ils avaient perdu leurs vêtements, mais bien parce qu’ils avaient perdu leur glorieuse humanité- sans même parler du sens de Dieu.

Et tout cela dans un contraste sidérant par rapport à la condition horrible de l’homme à côté de moi. Il se sentait misérable et très malade. La juxtaposition de la télévision aux programmes niais et de la majesté d’un être souffrant bien que créé à l’image de Dieu, était tragique. Jamais vous ne devineriez par la télévision que l’âme humaine possède une magnificence et une grandeur, surtout dans sa manière de communiquer envers le Créateur du monde.

Que la télévision ne soit pas votre choix par défaut ! Adonnez-vous à la lecture, à l’écoute ou à la pensée de choses qui ennoblissent votre âme et vous mettent en lien avec la gloire, et pour la Gloire pour laquelle nous sommes créés. Peut-être qu’avant d’aller à l’hôpital, à moins que cela ne soit une urgence, vous devriez préparer une liste de musique propre à l’adoration et à l’écoute de messages centrés sur le Christ sur votre téléphone portable. Ou bien si cela ne vous est pas familier, demandez à quelqu’un de vous aider de façon à ce que vous puissiez mettre des oreillettes et ainsi faire du bien à votre âme tout comme les docteurs font du bien à votre corps.

Tout comme nous l’exhorte l’apôtre Paul: “Vous êtes aussi ressuscités ave le Christ: recherchez donc les réalités d’en haut, là où se trouve le Christ, qui “siège à la droite de Dieu”. De toute votre pensée, tendez vers les réalités d’en haut, et non vers celles qui appartiennent à la terre”. (Col 3.1–2).

4. Priez pour les malades à côté de vous et si possible- sans offenser quiconque- voyez si vos camarades de chambre vous laisseront prier pour eux et leur apporter ainsi un peu d’espoir en Jésus.

Je n’étais pas satisfait de mes tentatives pour faire justement cela avec le pauvre homme à côté de moi. Il était si malheureux. Mais j’ai bien essayé. Et avant de partir je lui ai écrit une petite note dans un livre au sujet de Jésus, demandant au Seigneur de le bénir. Je fis la même chose pour l’infirmière qui me servit si gracieusement un sourire.

Vous n’êtes nulle part par coïncidence. Ma femme aime utiliser l’expression d’une “coïncidence divine”. Oui, véritablement ce sont là des rendez-vous divins. Vous n’avez aucune idée de ce que peut apporter votre simple témoignage au sujet du Christ.

Les premières années de notre ministère pastoral, nous écoutions les témoignages de personnes voulant rejoindre l’église. Ils nous racontèrent leur histoires de comment Dieu les avaient ramené à Lui. Pour la plupart leurs histoires avaient en commun de multiples rencontres avec des Chrétiens et de l’évangile. En d’autres termes, il était rare que ces personnes fassent confiance au Christ la première fois qu’ils entendaient parler de lui. Ou bien même la seconde ou la troisième fois. Mais à un moment donné, Dieu leur ouvrit les yeux et ils virent la vérité et la beauté de Jésus.

Ce que cela veut dire c’est qu’aucun de nos efforts pour parler et raconter les bonnes nouvelles du Christ ne sont perdues. Cela ne va pas forcément amener quelqu’un à la conversion immédiate. Et peut-être que nous ne saurons jamais ce que Dieu fera avec ces mots.

Par exemple, j’étais instructeur de natation ainsi que conseiller dans un camp chrétien l’été de l’année 1967. J’avais cinq gars dans ma tente que je devais tenter de diriger vers le Christ. Aucun d’eux ne me donnait l’impression d’être un véritable chrétien. Je leur racontai chaque soir quelque chose de vrai et d’attrayant au sujet du Christ. Cela ne semblait guère les intéresser.

Je dus quitter le camp prématurément avant la soirée finale. Il me fut dit plus tard que plusieurs d’entre eux firent profession de foi lors de cette dernière soirée.

Ne pensez jamais que vous perdez votre temps en parlant du Christ. Vous êtes dans l’hôpital en ce moment pour une bonne raison.

Il est sûr que nous pouvons mettre en application les mots de Jésus tels qu’ils nous le sont rapportés dans l’évangile de Luc de cette façon-là : « A cause de moi, vous serez traînés devant des rois et des gouverneurs. Ces choses vous arriveront pour vous donner l’occasion d’apporter un témoignage » (Lc 21.12-13).

5. Comprenez bien que la douleur physique rend l’attention aux promesses de Dieu plus difficile et demande un plus grand effort de concentration.

Ce n’est pas juste le barrage de sons qui désorientaient nos âmes ; c’était également la douleur. Je ne veux pas que vous soyez aveuglés par cela. Le secours dont nous avons besoin de la part de Dieu peut justement rendre trouble notre vision de Dieu.

A ce moment précis il est important que vous ayez au cœur des vérités bibliques simples et courtes au sujet de Dieu que vous pourrez alors vous réciter. Des raisonnements longs et complexes au sujet de la souveraineté de Dieu et de sa bonté ne marcheront pas dans ce cas-là car la douleur provoque trop de désorientation. Elle ne permet pas à la pensée de tourner à « plein pot ».

Ce dont vous avez besoin est du genre. “Le Seigneur est mon Berger.” Point à la ligne. “Le Christ s’est donné pour moi.” Point à la ligne. “Jamais je ne vous abandonnerai.” Point à la ligne. “Rien n’est trop difficile pour le Seigneur.” Point à la ligne. “Tout se fait pour le bien.” Point à la ligne. Ces petites phrases sont comme des pierres blanches avec votre nom écrit dessus. Et vous devez les tenir en main alors que vous gémissez et que vous attendez.

Donc maintenant que vous avez la capacité mentale et que vous êtes sans douleur, lisez votre Bible avec un œil cherchant ce genre de perles. C’est un peu comme si vous étiez un fils envoyé au front par son père. A la dernière minute, le père met une toute petite balle métallique dans la main de son fils. Le fils s’en empare avec fermeté sachant ce que cela veut dire : “Nous avons passé de très bons moments ensemble et je t’aime.”

Mon père fit cela pour moi. J’étais sur le point d’embarquer à New York en partance pour l’Allemagne pour y étudier. Il ne pouvait pas être là. Il me téléphona d’une cabine téléphonique près du Hall de la Radio de la Ville. La dernière chose qu’il me dit fut “Ne sois pas effrayé, car je suis avec toi; ne sois pas angoissé, car moi je suis ton Dieu. Je t’affermis, je viens à ton secours, c’est sûr, je te soutiens de mon bras droit qui fait justice.” C’était le verset d’Esaïe 41.10 qui m’était adressé directement à moi, son fils. Je me le suis probablement répété mille fois pendant les années d’absence.

Au cours des années, lors de mes visites aux malades dans les hôpitaux, surtout ceux ayant eu de la chirurgie lourde, j’ai essayé de leur donner des vérités courtes et glorieuses qu’ils pourraient se remémorer alors que l’anesthésie faisait ses effets. Juste quelques mots. Ma recommandation est que vous vous empariez de l’une d’entre elle. La douleur désoriente la pensée. Mais juste un mot de vérité peut vous aider à vous concentrer. Voici celle dont je me suis servi pendant ma chirurgie pour le cancer: Dieu ne nous a pas destinés à connaître sa colère !” (Voir 1 Th 5.9).

6. Contactez un ami ou un membre de votre famille afin de vous aider.

Bien souvent la soudaineté d’une hospitalisation rend le malade désorienté et incapable de penser clairement au sujet de tout ce qui se passe. C’était certainement le cas pour moi. Des questions auraient dû être posées, mais ma pensée ne tournait pas à 100%.

J’aurai eu besoin d’un défenseur, de quelqu’un qui me représente. Heureusement, ma femme était là et elle posa de nombreuses questions au médecin- au sujet des médicaments et du style de vie, du régime alimentaire et des conséquences pour les voyages.

Aussi bienveillants que soient les médecins, ils ne peuvent cependant penser à toutes les choses dont nous aurons besoin afin de comprendre ce qui nous est arrivé et afin de pouvoir vivre sagement les jours à venir. Ils ont besoin que nous posions des questions et nous avons besoin d’aide afin de poser les bonnes questions.

Et bien sûr tout le monde n’a pas une femme ou un mari qui sera là avec eux. N’ayez donc pas peur de demander de l’aide. Essayez de savoir quand le médecin sera là pour vous informer et demandez à votre ami(e) d’être là à ce moment précis. Donnez la permission à votre ami(e) de demander ce qui lui passe par la tête.

Demander assistance n’est pas chose aisée. La plupart d’entre nous avons l’habitude d’être indépendants. Et la plupart d’entre nous n’aimons pas nous sentir désemparés. Certaines personnes, amies de longue date, ne disent même pas qu’ils vont à l’hôpital. Ils ne veulent gêner personne. Cela n’est pas bon. Ils semblent oublier un des enseignements élémentaire de la Bible comme quoi nous sommes des Chrétiens et en conséquence de quoi nous faisons partie d’un même corps.

L’œil ne saurait dire à la main: “Je n’ai pas besoin de toi”, ni la tête aux pieds: “Je peux très bien me passer de vous.” Au contraire, les parties du corps qui nous paraissent insignifiantes sont particulièrement nécessaires. (1 Co 12.21–22)

Soyez donc attentifs à ce que la fierté d’indépendance n’ait pas le dessus sur l’humilité de l’indignité. Il est plus humble de demander assistance que de penser servir autrui sans les gêner. Souvenez-vous que « nous sommes membres les uns des autres ». (Ep 4.25)

7. Acceptez le fait humiliant de porter la même chemise d’hôpital que tous les autres.

Ceci est bon pour tous. La plupart du temps nous avons le contrôle de notre « look » extérieur. Nous pouvons nous habiller d’une façon qui nous représente de façons dignes ou indépendantes. Imaginez la différence entre un John Piper avec son costume prêchant à des milliers de gens et un John Piper en blanc et bleu, déambulant vers les toilettes avec sa chemise d’hôpital ouverte à l’arrière, et ses chaussettes brunes antidérapantes, traînant sa perfusion avec lui. C’est là un grand moment d’ajustement à la réalité. Nous sommes tous faibles, de simples spécimens physiques devenant de moins en moins attrayants à mesure que le temps passe. Mais grâce à Dieu “même si notre être extérieur se détériore peu à peu, intérieurement, nous sommes renouvelés de jour en jour ” (2 Co 4.16).

C’est chose merveilleuse que de rendre visite, par exemple, à une très digne et attirante Chrétienne à l’hôpital et de la trouver en paix, satisfaite et vivace même si ses cheveux ne sont pas en place, qu’elle ne porte pas son maquillage et que sa chemise ne lui rend pas honneur. Ceci est merveilleux parce que cela révèle une beauté intérieure bien plus profonde. Sa vraie beauté est sa confiance sans faille en tant qu’enfant de Dieu. Une sœur du Christ. Un soldat de la croix.

Relaxez-vous et ne soyez pas complètement obnubilés par vous-mêmes et par votre apparence alors que d’autres entrent dans votre vie. Soyez plus préoccupés par les autres que par vous-mêmes. Votre identité et votre valeur ne montent ni ne descendent avec votre apparence. “Vous avez plus de valeur que toute une volée de moineaux ” (Lc 12.7).

8. Que la douleur et l’état misérable de votre corps, et de celui des autres autour de vous, vous rappellent l’intolérable horreur morale et la laideur spirituelle du péché.

Tel que je le comprends, le passage de la lettre aux Romains 8.18-25 est le commentaire de l’apôtre Paul sur la situation de chute dans le péché décrit dans le chapitre de la Genèse 3. Il y explique les effets physiques dévastateurs sur la création causés par le mal moral qui entra au sein du monde par le péché d’Adam. Cela veut dire que Dieu a assujetti le monde à une fragilité physique et à une misère afin de mettre en évidence la réalité morale et spirituelle.

Paul a écrit: “La création a été soumise au pouvoir de la fragilité” (Ro 8.20). Il fait référence à cette fragilité en tant que “asservissement à la corruption ” (Ro 8.21). Les horreurs et les dégâts des maladies et des calamités ne sont pas des fins en elles-mêmes; Elles sont “unies dans un profond gémissement et dans les douleurs d’un enfantement” (Ro 8.22). Voulant dire par là qu’elles introduiront une nouvelle création.

Nous partageons tous ces gémissements- un gémissement horrible dans le cas des pires cancers et des accidents dévastateurs: “Nous aussi (c’est-à-dire, les enfants de Dieu), qui avons reçu l’Esprit comme avant-goût de la gloire, nous gémissons du fond du cœur, en attendant d’être pleinement établis dans notre condition de fils adoptifs de Dieu quand notre corps sera délivré ” (Ro 8.23).

Pour les enfants de Dieu, ce n’est pas là une punition. Le Christ l’a porté, Lui. (Ro 8.3). C’est le lot de tout être humain- de porter les signes physiques des horreurs du mal moral. Cette douleur physique montre combien laid est le péché. Si cela semble plutôt déprimant pour un lit d’hôpital, pensez à ceci. Des pensées déprimantes au sujet du péché nous orientent vers le brillant espoir de la grâce de Dieu. Si nous tentons d’échapper aux choses difficiles, nous perdons les bonnes choses. N’est-ce-pas pour cela que la Bible dit “Mieux vaut se rendre dans une maison en deuil que dans celle où l’on festoie, car celle-là nous rappelle quelle est la fin de tout homme et il est bon d’y réfléchir pendant qu’on est en vie ” (Ec 7.2). Alors que nous y réfléchssons, Dieu nous enseigne des choses merveilleuses à son sujet et à propos de notre avenir.

Que votre gémissement vous rappelle que vous avez été sauvés de la maladie et des déformations, de la laideur du péché. Que cela enflamme une nouvelle passion en vous afin de faire la guerre aux parcelles de péché dans votre vie.

9. Permettez que la révélation de Jésus en tant que Grand Médecin, soit une douceur pour votre âme, et dîtes-vous bien que cette affliction momentanée travaille en vous une charge éternelle de gloire.

Le Christ est suffisant pour toutes situations. Dans l’hôpital il est le Premier Médecin. Matthieu 4.23 dit qu’il “guérissait ceux qu’il rencontrait de toutes leurs maladies et de toutes leurs infirmités ». Et que dans les derniers jours « il essuiera toute larme de leurs yeux. La mort ne sera plus et il n’y aura plus ni deuil, ni plainte, ni souffrance” (Apo 21.4).

Nous devrions donc lui demander, sans hésitation, d’être guéris et soulagés de la douleur. Nous devrions lui faire confiance pour le moment de sa réponse. Mais avant tout nous devrions réaliser avec joie que, de façon certaine, il a déjà guéri la plus grande maladie qui soit pour ceux qui lui font confiance- celle du péché. Comme Jésus l’a dit, “Ceux qui sont en bonne santé n’ont pas besoin de médecin, ce sont les malades qui en ont besoin. Ce ne sont pas des justes, mais des pécheurs que je suis venu appeler à changer de vie” (Lc 5.31–32).

Si Dieu répond à vos prières de guérison par un “pas maintenant” soyez rassurés de ceci : cette épreuve ne sera pas perdue. Elle procure un genre de guérison qui durera pour l’éternité. Voici une promesse étonnante:

“Nous ne perdons pas courage. Et même si notre être extérieur se détériore peu à peu, intérieurement, nous sommes renouvelés de jour en jour. En effet, nos détresses présentes sont passagères et légères par rapport au poids insurpassable de gloire éternelle qu’elles nous préparent. Et nous ne portons pas notre attention sur les choses visibles, mais sur les réalités encore invisibles. Car les réalités visibles ne durent qu’un temps, mais les invisibles demeureront éternellement.” (2 Co 4.16–18)

Cette épreuve est entrain de “préparer” un ajout de gloire. Oui, vraiment. En d’autres termes, votre souffrance a un effet actuellement sur votre gloire future. Ce n’est pas juste un obstacle à surmonter. Si nous les supportons par la foi pour l’honneur du Christ, c’est comme une catapulte pour une gloire plus grande. Jésus est avec vous. Même la pire des douleurs n’est pas perdue entre ses mains.

10. Priez afin qu’aucune des heures à l’hôpital, aucune de ces douleurs, aucune de ces frayeurs, aucune de ces relations, aucun de ces moments de transformation ne soient gâchées.

Satan aimerait bien que votre séjour à l’hôpital soit dénué de sens, vide, plein de frayeurs et dérisoire. Ne lui permettez pas de remporter la victoire.

Priez. Priez alors que vous entrez à l’hôpital. Priez lors de votre admission. Priez lorsque vous êtes sur un brancard. Priez sur votre lit. Priez le matin et au milieu de la nuit. Priez sans cesse. Il est bien possible que vous ne soyez pas capables de formuler de longues et belles prières. La pensée et le corps sont bien trop engagés dans la même bataille. C’est une bonne idée que de prononcer de simples et courts cris de remerciements et de louanges ainsi que de vos besoins :

Souvenez-vous combien Dieu veut vous entendre et vous aider. Oui, il en est ainsi, véritablement. Il le dit: “N’aies pas peur, petit troupeau! Car il a plu à votre Père de vous donner le royaume” (Lc 12.32); “Alors tu pourras m’appeler au jour de la détresse: je te délivrerai, et tu me rendras gloire ” (Ps 5.15).

Ce sera là le plus grand résultat de votre hospitalisation : Dieu en ressortira glorifié. Vous saurez alors que votre temps à l’hôpital n’aura pas été en vain.