Le message puissant et clément de la Lettre aux Romains 1-8
De Livres et Prédications Bibliques.
Par John Piper
À Propos de l'Évangile
Partie de la série : Romans: The Greatest Letter Ever Written
Traduction par Line Bouchard
Vous pouvez nous aider à améliorer par l'examen de l'exactitude de cette traduction. En Savoir Plus (English).
Romains 1-8
Paul écrit la lettre à l'Église romaine afin de mobiliser leur soutien pour sa mission en Espagne. Dans Romains 15:24, il écrit: «J'espère vous voir en passant et y être accompagné par vous» (Romains 15:24 Colombe). Il n'est jamais allé à Rome et n'a jamais rencontré la plupart de ces chrétiens. Il dispose donc, pour eux, son évangile en seize chapitres.
Oh! que tous nos missionnaires puissent connaître l'Épître aux Romains et prêcher l'Épître aux Romains. Et oh! que ceux d'entre nous qui délèguent connaissent l'Épître aux Romains et vivent l'Épître aux Romains afin que nous envoyions des missionnaires comme Paul voulait être envoyé et soutenu par Rome, en Espagne. Le message puissant et clément de cette Épître incitera les riches Américains à adopter un style de vie plus modeste, comme en temps de guerre, pour verser leurs ressources dans la cause de l'Évangile. Et le message puissant et clément de cette Épître, dans la bouche de missionnaires persécutés, anéantira le pouvoir des ténèbres et implantera l'Église du Christ dans les milieux les plus hostiles.
L'aspect multiculturel et mondial de la Lettre
Il n'est donc pas surprenant, quand vous commencez à lire cette lettre, d'y retrouver un aspect multiculturel et mondial. Dans Romains 1:5, Paul nous expose le but de son apostolat: «Nous avons reçu la grâce et l'apostolat afin d'amener l'obéissance de la foi en Son Nom, parmi toutes les nations» (Romains 1:5 Colombe). Voilà pourquoi il prêche. Voilà pourquoi il va en Espagne. Voilà pourquoi il écrit cette lettre: pour amener la foi en Jésus-Christ et l'obéissance qui en découle — «parmi toutes les nations!» (Romains 1:5 Colombe). La Lettre aux Romains est à propos des nations — des groupes de personnes qui ne croient pas encore au Christ, qui ne sont ni justifiés ni encore sanctifiés et qui ne seront pas glorifiés tant qu’ils n’auront pas été rejoints par l'Évangile.
Puis, dans le verset 14, il nous rappelle son obligation apostolique: «Je me dois aux Grecs et aux Barbares, aux savants et aux ignorants» (Romains 1:14 Colombe). Et pour ceux qui craignent que Paul ait oublié les Juifs, il dit au verset 16: « Je n'ai pas honte de l'Évangile : c'est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif premièrement, puis du Grec» (Romains 1:16 Colombe). Les Juifs, les Grecs, les Barbares, les sages, les ignorants! En d'autres mots, ce message à la fois puissant et clément de l'Épître aux Romains transgresse les distinctions nationales, culturelles et éducationnelles.
Il est crucial de le souligner à notre époque pluraliste — une époque semblable au premier siècle, alors que l'Église du Christ prenait rapidement de l’expansion. Le christianisme n'est pas une religion tribale, mais il fait appel à la foi et à l'allégeance de chaque tribu, chaque langue, chaque peuple et chaque nation. Jésus n'est pas un dieu parmi tant d'autres. Il est le Seigneur des seigneurs, le Roi des rois, et il n'y a aucun autre nom sous le ciel par lequel tous les hommes doivent être sauvés. Le message puissant et clément de l'Épître aux Romains n'est pas une voie de salut parmi tant d'autres. C'est LA voie de salut, parce que Jésus-Christ est le seul et unique Fils de Dieu et le Sauveur.
Pourtant, cette affirmation a toujours été contestée. Et elle est spécialement contestée aujourd'hui en Amérique, même parmi les chrétiens déclarés et, bien sûr, parmi les musulmans et les Juifs. Dans le Star Tribune de vendredi, on pouvoir voir un autre article rejetant la nécessité d'avoir foi en le Christ. Une commission conjointe, réunissant évêques catholiques et rabbins américains, a publié un document intitulé: Reflection on Covenant and Mission (Réflexion sur la Convention et la Mission). Selon l'auteur, l'idée maîtresse du document est celle-ci: «Les efforts déployés pour convertir les Juifs "ne sont plus acceptables théologiquement" ... parce que le peuple juif se conforme déjà à la convention avec Dieu» (Star Tribune, vendredi le 20 septembre 2002, p.A23).
Autrement dit, il existe une voie de salut pour les Juifs qui rejettent le Christ, et une autre voie de salut pour les chrétiens qui reçoivent le Christ. C'est une déclaration à la fois fausse et déchirante, émise par les évêques chrétiens, d'une parole prononcée par Jésus: « Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui ne se confie pas au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui » (Jean 3:36 Colombe). Par conséquent, concernant les non-Juifs qui l'acceptent et les Juifs qui le rejettent, Jésus a dit: « Or je vous le déclare, plusieurs [les non-Juifs] viendront de l'Orient et de l'Occident, et se mettront à table avec Abraham, Isaac et Jacob, dans le royaume des cieux. Mais les fils du royaume [le peuple juif qui Le rejette] seront jetés dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents (Matthieu 8:11-12 Colombe).
Il est donc essentiel pour nous de reconnaître la portée universelle du puissant et clément message aux Romains. Il n'est pas question ici d'une opinion humaine, ou d'une philosophie humaine, ou d'un programme d'amélioration de soi, ou d'une religion de tribu, ou de quelque chose de paroissial ou de limité. Il est question de vraies nouvelles selon lesquelles le seul et unique Dieu a agi de façon unique dans l'histoire pour sauver des gens, en envoyant son seul et unique Fils mourir pour les pécheurs pour ensuite ressusciter. Rejeter ces affirmations serait périr.
La Thèse de la Lettre: Romains 1:16-17
Donc, Paul expose sa théorie dans Romains 1:16-17, puis l'explique et l'applique à l'ensemble de la lettre. « Je n'ai pas honte de l'Évangile : c'est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif premièrement, puis du Grec. En effet la justice de Dieu s'y révèle par la foi et pour la foi, selon qu'il est écrit : "Le juste vivra par la foi."» (Romains 1:16-17 Colombe). Paul déclare d'abord que son message – son évangile – est puissant et clément dans le but de sauver: c'est le pouvoir de Dieu sur le salut. Et ce salut passe par la foi. Le pouvoir de sauver de l'Évangile pénètre dans nos âmes grâce à la foi en Jésus-Christ.
Puis, au verset 17, il explique pourquoi l'Évangile détient ce pouvoir: « La justice de Dieu s'y révèle par la foi.» L'Évangile détient le pouvoir de sauver ceux qui ont confiance en Jésus-Christ parce qu'il y révèle la justice de Dieu. Qu'est-ce que cela signifie?
Romains 1:18 – 3:20: Pourquoi nous avons tous besoin d'être sauvés
Avant de fournir une explication, Paul démontre dans Romains 1:18 – 3:19 pourquoi nous avons tous besoin d'être sauvés. Il présente son résumé dans Romains 3:9: « Nous avons déjà prouvé que tous, Juifs et Grecs, sont sous l'emprise du péché.» Et au verset 19: « Que toute bouche [est] fermée, et que tout le monde [est] reconnu coupable devant Dieu.» Nous sommes donc tous pécheurs. Nous sommes tous dans la crainte de Dieu (1:18 Colombe). Nous ne possédons pas la justice pour nous recommander auprès de Lui, et 3:20 fait clairement comprendre que nous ne pouvons ni nous sauver ni nous justifier nous-mêmes: «Nul ne sera justifié devant lui par les œuvres de la loi » (3:20 Colombe). Nous sommes pécheurs. Nous sommes sous la juste et sainte colère de Dieu. Et nous ne pouvons ni nous sauver ni nous justifier par nos oeuvres.
Romains 3:21-31: Révélation de la justice de Dieu par la foi en Jésus et ses implications
Paul retourne maintenant à l'idée principale de 1:16-17 et explique comment l'Évangile représente le pouvoir de Dieu à sauver les croyants, par la révélation de la justice de Dieu par la foi. Il déclare dans les versets 21-22: « Mais maintenant, sans la loi, est manifestée la justice de Dieu [il reprend ici la révélation de la justice de Dieu du verset 17], attestée dans la loi et les prophètes, justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ pour tous ceux qui croient.» (3:21-22 Colombe).
Quelle est donc cette révélation de la justice de Dieu qui donne à l'Évangile son pouvoir et sauve les croyants? C'est la manifestation de la «justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ pour tous ceux qui croient.» C'est la justice de Dieu qui nous est révélée comme un cadeau par notre foi. C'est ce que l'on appelle la justification. Alors, Paul déclare au verset 24 que les pécheurs qui croient en Jésus « sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est dans le Christ-Jésus» (3:24 Colombe). Cette révélation de la justice de Dieu, qui fait de l'Évangile Son pouvoir de salut, témoigne de la démonstration et du cadeau de Sa justice envers les pécheurs qui croient au Christ.
Romains 3:25 explique comment Dieu justifie les pécheurs sans pour autant être injuste: «C'est lui [le Christ] que Dieu a destiné comme moyen d'expiation pour ceux qui auraient la foi en son sang, afin de montrer sa justice. Parce qu'il avait laissé impunis les péchés commis auparavant au temps de sa patience» (Romains 3:25 Colombe). Autrement dit, Dieu a envoyé son Fils mourir à notre place afin que le courroux et la malédiction du Père soient dirigés contre Lui et non contre ceux qui ont la foi. Il démontre ainsi sa haine du péché et la justice avec laquelle il s'en charge. Il peut ainsi, comme nous l'indique le verset 26, « être (reconnu) juste, tout en justifiant celui qui a la foi en Jésus » (Romains 3:26 Colombe).
Donc, la mort du Christ est la base de notre justification. Si nous croyons en Jésus, Dieu nous considère comme justes par égard pour Jésus. Nous sommes perçus et traités comme des justes. C'est ça, la justification. De plus, le verset 28 indique clairement que cette bonne réputation auprès de Dieu ne s'obtient pas par les oeuvres, mais par la foi. « Car nous comptons que l'homme est justifié par la foi, sans les œuvres de la loi » (Romains 3:28 Colombe).
Et juste ici, portez votre attention sur l'implication globale, missionnaire et multiculturelle du message. Paul lui-même le souligne dans les versets 29-30: « Ou bien, Dieu est-il seulement le Dieu des Juifs ? Ne l'est-il pas aussi des païens ? Oui, il l'est aussi des païens, puisqu'il y a un seul Dieu qui justifiera en vertu de la foi les circoncis, et au moyen de la foi les incirconcis. » (Romains 3:29-30 Colombe).
La justification par la foi dans le Christ constitue le message global, puissant et clément que nous adressons à toutes les nations, à tous les groupes de gens et à tous les peuples que nous rencontrerons. Il n'existe qu'un Sauveur, qu'une croix, qu'une résurrection et qu'une façon d'être bien avec l'unique Dieu: se voir attribuer Sa justice par la foi en Jésus-Christ, pas par des oeuvres.
Romains 4: La justification d'Abraham par la foi, outre les oeuvres
Dans le chapitre 4, Paul présente un cas de justification par la foi outre les oeuvres en citant l'exemple d'Abraham: « Abraham crut à Dieu, et cela lui fut compté comme justice» (Romains 4:3 Colombe). L'un des versets les plus précieux de cette épître vient aussi de l'exemple d'Abraham: « Quant à celui qui ne fait pas d'œuvre, mais croit en celui qui justifie l'impie, sa foi lui est comptée comme justice » (Romains 4:5 Colombe). Ce n'est pas le travail, mais la foi qui justifie. Et ce ne sont pas les dévots, mais les impies qui sont justifiés. Voilà une excellente nouvelle! Voilà le pouvoir du message clément de la Lettre aux Romains!
Romains 5: L'espoir et la sécurité face à la souffrance et à la mort
Dans le chapitre 5, Paul résume avec le verset 1: « Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ » (Romains 5:1 Colombe). Puis, il expose la réalité de la souffrance et de la mort pour les justes – et laisse présager l'accent considérable mis sur la souffrance au chapitre 8. Le verset 3 nous indique pourquoi nous pouvons nous réjouir en temps de malheurs – cela mène à la patience, l'approbation et l'espoir.
Puis, avec le tourment en toile de fond, il argumente exactement comme il le fait au chapitre 8 – du plus grand au moindre – si Dieu peut accomplir des choses difficiles, il peut en accomplir des faciles. Souvenez-vous lorsqu'il déclare dans Romains 8:32 : « Lui qui n'a pas épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous [difficile],comment ne nous donnera-t-il pas aussi tout avec lui, par grâce [facile] ? » (Romains 8:32 Colombe). Il s'agit du même argument que Paul présente ici dans Romains 5:9, « À bien plus forte raison, maintenant que nous sommes justifiés par son sang [difficile], serons-nous sauvés par lui de la colère [facile] » (Romains 5:9 Colombe). Le même argument ressort au verset 10: « Car si, lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils [difficile], à bien plus forte raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie [facile].
L'idée principale demeure notre espoir et notre sécurité face à la souffrance et à la mort, comme dans Romains 8. Le christianisme normal est composé de tribulations. « C'est par beaucoup de tribulations qu'il nous faut entrer dans le royaume de Dieu » (Actes 14:22 Colombe). N'oubliez jamais que le puissant message clément de la Lettre aux Romains est rédigé dans un contexte de souffrance prévue.
La mort est une réalité importante dans toutes les cultures. Si vous possédez un évangile, vous devez y retrouver une certaine explication de la mort et un certain espoir face à celle-ci. C'est ce que Paul tente de souligner dans Romains 5:12-21 lorsqu'il compare Adam, dont la désobéissance a fait naître péché et mort, avec le Christ, dont l'obéissance a fait naître justice et vie. Le verset 19 le déclare de façon très claire: « En effet, comme par la désobéissance d'un seul homme [Adam], beaucoup ont été rendus pécheurs, de même par l'obéissance d'un seul [le Christ], beaucoup seront rendus justes» (Romains 5:19 Colombe). Nous avons hérité du péché et de la condamnation d'Adam parce que nous sommes liés à lui de naissance; ainsi, nous avons reçu l'obéissance et l'exonération du Christ parce que nous sommes unis à Lui par la foi.
Puis Paul résume le triomphe de la grâce par le Christ au verset 21: « De la sorte, comme le péché a régné avec la mort, ainsi la grâce règne par la justice, pour la vie éternelle, par Jésus-Christ notre Seigneur».
Romains 6: L'union avec le Christ signifie la mort du péché et la libération de l'esclavage
Ce qui mène à un problème en quête d’une solution: Si nous sommes réellement justifiés par la foi seule et que, là où le péché abonde, la grâce abonde d'autant plus, pourquoi alors ne pas pécher pour faire abonder la grâce? Et Paul répond à cette question au chapitre 6, en enseignant que la foi nous unit au Christ de telle façon que nous vivons avec Lui la mort du péché et la libération de son esclavage (Romains 6:6, 17-18). Tous les gens justifiés sont sanctifiés.
Romains 7: Mort à la loi qui nous fait appartenir à un autre
Ensuite, dans le chapitre 7, Paul déclare que ce n'est pas notre façon d'aborder les lois qui nous sanctifie – ou qui nous rend semblables à Jésus. Non, «mes frères, vous aussi vous êtes morts à l'égard de la loi, par le corps du Christ, pour appartenir à un autre, à celui qui est ressuscité d'entre les morts, afin que nous portions des fruits pour Dieu. . . Nous sommes dégagés de la loi, car nous sommes morts à ce qui nous tenait captifs, de sorte que nous servons sous le régime nouveau de l'Esprit » (Romains 7:4, 6 Colombe).
La vie chrétienne est menée dans le don et la poursuite honnête d'une relation avec Jésus-Christ « pour appartenir à un autre » (Romains 7:4 Colombe). Il représente la force, la clémence, le modèle et le mandat de la vie chrétienne.
Romains 8: Rien ne peut nous séparer de l'amour du Christ
Ceci nous amène alors, dans ces dernières semaines, à Romains 8 – le grand 8. « Qui nous séparera de l'amour de Christ » (verset 35)? Voyez-vous le lien entre ce verset et Romains 7:4? Mort à la loi afin que nous puissions appartenir à un autre – à celui qui est ressuscité d'entre les morts, Jésus-Christ. Voilà la clef de la vie et la clef de la mort. Qui donc nous séparera de l'amour du Christ? La réponse: ni rien, ni personne. Qui nous séparera de l'amour de Dieu en Jésus-Christ? La réponse: ni rien, ni personne.
« Car si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur ; et si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur, soit que nous vivions, soit que nous mourions, nous sommes au Seigneur. Car Christ est mort et il est revenu à la vie pour être le Seigneur des morts et des vivants » (Romains 14:8-9 Colombe). Vivre sous Son autorité, mourir sous Son autorité. Et louer pour toujours l'amour indéfectible de Dieu dans le Christ.