La prière la plus dangereuse pour un pasteur

De Livres et Prédications Bibliques.

Aller à :Navigation, rechercher

Ressources connexes
More Par Paul Tripp
Index des Auteurs
More À Propos de Le Ministère Pastoral
Index des Thèmes
Ressource de la Semaine
Abonnez-vous pour recevoir des ressources par courriel ou par RSS RSS.

À propos de cette traduction
English: The Most Dangerous Prayer for Pastors

© The Gospel Coalition

Partager cette
Notre Mission
Cette traduction est publiée par Evangile Translations, un ministère en ligne qui existe pour rendre les livres et articles centrés sur l'Évangile disponibles gratuitement dans tous les pays et toutes les langues.

En Savoir Plus (English).
Comment vous pouvez aider.
Si vous maîtrisez bien l’anglais en plus de votre langue maternelle, vous pouvez nous aider en réalisant bénévolement la traduction de textes originaux.

En Savoir Plus (English).

Par Paul Tripp À Propos de Le Ministère Pastoral

Traduction par Marina Bankel N

Review Vous pouvez nous aider à améliorer par l'examen de l'exactitude de cette traduction. En Savoir Plus (English).


À mon sens, on pourrait difficilement prononcer des paroles plus dangereuses que celles de la prière du Seigneur. Peut-on en effet exprimer une prière plus radicale ? La plupart d’entre nous chrétiens et même serviteurs de Dieu hésiteraient sans doute à prononcer ces paroles si nous en comprenions le sens. Tout au moins marquerions-nous un temps d'arrêt avant de daigner répéter cette prière si nous avions conscience des bouleversements qu’elle implique dans nos vies et dans nos ministères. Et pour cause, cette prière ne peut être exaucée qu'à la condition sine qua non que de nombreux aspects de nos vies soient réformés en profondeur.

Voici les paroles radicales auxquelles je fais allusion: « Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » (Matthieu 6 : 10). Je dois admettre que je n’accueille pas toujours le royaume de Dieu avec enchantement. Il y a des choses que je veux dans la vie, et non seulement je les veux, mais je sais comment, quand et où je les veux. Je veux expérimenter une vie et un ministère paisibles. Je veux pouvoir planifier mon temps sans jamais rencontrer d’imprévus. Je veux être estimé et apprécié de mes semblables. Je veux contrôler les situations et les relations que ne je peux éviter. Je veux voir mes fidèles épouser mes idées et se soumettre à mon leadership pastoral. Je veux que toutes mes initiatives de dirigeant soient accueillies avec enthousiasme et couronnées de succès.

Après m’être acquitté de toutes mes obligations ecclésiastiques, je veux pouvoir m’adonner librement aux loisirs que j'affectionne. Je veux que mes enfants reconnaissent la chance et la bénédiction qu’ils ont de m’avoir comme père. Je veux que ma femme me soutienne avec force et vigueur dans mes projets. Je ne veux pas souffrir. Je ne veux pas manquer. Je ne veux expérimenter l’échec ni dans ma vie personnelle, ni dans mon ministère. Oui, je le reconnais en toute humilité, je veux que mon royaume vienne et que ma volonté soit faite.

La vie à notre façon

Aussi suis-je de la même espèce que tous les personnages bibliques, de Caïn à Pierre, qui voulaient faire leur propre volonté ou qui ont suivi leur propre chemin. Le roi David, par exemple. Quel extraordinaire appel que d’appartenir à une lignée royale perpétuelle de laquelle viendrait le Messie! Mais dans le petit royaume exigu de David, Bethsabée aurait été son épouse. Oui, dans le royaume de David, Bethsabée n’aurait jamais été la femme d’un autre. Dans le royaume de David, Bethsabée aurait été à lui, et son règne dans le même temps béni de l’Eternel. C’est donc animé d’un zèle pour son propre royaume que David a agi, oubliant qu’il était l’ambassadeur d'un plus grand Roi.

Malheureusement, vous et moi faisons la même chose dans nos vies et dans nos ministères. En effet, il m’arrive d’être en colère contre une personne, non parce que cette dernière a enfreint la loi de Dieu, mais parce qu’elle a enfreint ma loi. Nous faisons preuve d’impatience envers nos semblables parce qu’ils semblent retarder la réalisation des objectifs de notre royaume. Ou alors nous nous décourageons dans notre marche avec Dieu parce qu’il a mis sur notre chemin ces situations même que nous avons mis tant d’énergie à éviter.

« Que ton règne vienne » est une prière dangereuse, car elle sonne la fin de notre souveraineté. Elle implique que notre vie et notre ministère soient façonnés par la volonté d’un autre. Elle implique que nous soyons prêts à expérimenter les déboires, les difficultés et les tracas que Dieu, dans sa grâce, nous imposera pour nous façonner. Elle implique que nous abandonnions le centre de notre univers à la seule personne qui mérite d’occuper cette place. Elle implique que nous aimions Dieu par-dessus tout, et notre prochain comme nous-même. Elle implique que nous soyons prêts à expérimenter la liberté que seul Dieu peut nous procurer lorsqu’il nous affranchit de nous-même. Elle implique enfin de vivre et servir la seule gloire qui soit véritablement glorieuse, à savoir la gloire de Dieu.

La prière que nous a enseignée Christ est l’antidote du péché. En effet, le péché étant premièrement conçu par le cœur, je serai contraint de respecter les limites morales fixées par Dieu si mon cœur aspire davantage à faire la volonté de Dieu qu'il n'aspire à faire la mienne. Aucune règle de conduite quelle qu’elle soit, aucun plan stratégique remarquable, aucune révolution de la culture de leadership ne peut produire un cœur qui se soumette librement et véritablement au royaume de Dieu et à sa gloire. Mais seule l’extraordinaire grâce de transformation de Dieu peut produire un tel cœur.

Seules des personnes délivrées par la mort, désirant échapper au royaume de l’égocentrisme qui conduit inéluctablement à la destruction et à la mort font cette prière : « Que ton règne vienne », paroles d’abandon, de protection et de grâce. Souhaitez-vous dire : « Seigneur, je m’engage à faire tout ce que je fais, à dire tout ce que je dis, et à choisir tout ce que je choisis pour la gloire de ton royaume et non pour la mienne » ? Etes-vous rempli de joie et d’espérance à l’idée que lorsque Dieu vous appelle à vivre pour son royaume et à le servir, il vous affranchit de votre petit royaume nombriliste ? Et recherchez-vous gratuitement la grâce de Dieu au quotidien de manière à pouvoir répondre « oui » à ces deux questions ?