Dieu a écrit un livre
De Livres et Prédications Bibliques.
Par David Mathis À Propos de Sanctification et croissance
Traduction par Prudence Kingue
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L’ÉMERVEILLEMENT DE POSSÉDER SES PAROLES
Nous possédons réellement les paroles de Dieu. Cela semble presque trop beau pour être vrai. Pourtant, combien de fois sommes-nous devenus si familiers avec cette réalité — l’une des plus grandes merveilles de l’univers — que cela ne nous incite guère à manier la Bible avec soin (et révérence), ou du moins à accéder à ses paroles aussi souvent qu'elles le mériteraient.
La familiarité peut engendrer le mépris, ou du moins la négligence. Alors que la rareté stimule la demande, l’abondance peut conduire à l'apathie. Beaucoup d’entre nous possèdent plusieurs Bibles, en différentes traductions, sur leurs étagères. Nous avons des copies sur nos ordinateurs ou nos téléphones. Nous avons un accès sans précédent aux paroles mêmes de Dieu — mais combien de fois apprécions-nous et nous émerveillons-nous de la merveille de ce que nous possédons ?
L'émerveillement de posséder
L’un des faits les plus extraordinaires de toute l’Histoire, c’est que Dieu nous a donné un Livre. Il nous a donné un Livre ! Il a parlé. Il s’est révélé à nous par l'intermédiaire des prophètes et des apôtres, et il leur a ordonné de consigner ses paroles afin qu’elles soient préservées. Nous avons ses paroles ! Nous pouvons, par son Esprit, entendre dans nos âmes la voix même de Dieu, à travers ce Livre.
Imaginez tout ce que Dieu a mis en œuvre, et la patience qu’il a eue, pour rendre sa révélation accessible jusqu’à nous, ici au XXIᵉ siècle. Autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, Dieu parlait de bien des manières par les prophètes (Hébreux 1 :1). Puis, lorsque le moment fut venu, il a envoyé son propre Fils, lui-même, en pleine humanité, comme sa Parole révélée par excellence, en la personne du Christ, représentée pour nous par ses porte-paroles apostoliques faisant autorité dans la Nouvelle Alliance.
Pendant des siècles, la Parole de Dieu fut copiée à la main, et préservée avec la plus grande diligence et un soin extrême. Et depuis cinq cents ans, grâce à l’imprimerie, elle s’est répandue plus largement que jamais. Des hommes et des femmes ont donné leur vie, bousculant les systèmes religieux humains, afin de traduire les paroles de Dieu dans la langue du cœur de leur peuple. Et aujourd’hui, avec la révolution numérique, l’accès aux paroles mêmes de Dieu a de nouveau explosé de manière exponentielle, et pourtant — et pourtant—, face à une telle abondance, nous arrive-t-il encore de nous émerveiller de ce que nous possédons ? Et en tant qu’individus, comme en tant qu’Église, profitons-nous pleinement des trésors infinis que nous offre cet accès aux Écritures ?
Ses paroles, notre plus grande récompense
Les psalmistes étaient émerveillés par ce qu’ils avaient. En particulier, les Psaumes 19 et 119 rendent hommage à l'émerveillement de posséder les paroles de Dieu. Par exemple :
La loi de l’Éternel est parfaite,
elle restaure l’âme ;
Le témoignage de l’Éternel est véridique,
il rend sage le simple.
Les ordres de l’Éternel sont droits,
ils réjouissent le cœur ;
Le commandement de l’Éternel est limpide,
il éclaire les yeux.
La crainte de l’Éternel est pure,
elle subsiste à toujours ;
Les ordonnances de l’Éternel sont vraies,
elles sont toutes justes.
Plus précieuses que l’or,
même que beaucoup d’or fin ;
Plus douces que le miel,
même que le miel qui coule des rayons.
Ton serviteur aussi en est averti,
Pour qui les observe l’avantage est grand. (Psaume 19 : 8-12)
Dieu est honoré lorsque nous abordons ses paroles comme celles qui ravivent l’âme et réjouissent le cœur, comme celles qui sont plus désirées que l’or et plus douces que le miel. Le résumé et le point culminant de l'hommage inconditionnel que ce Psaume 19 rend aux paroles de Dieu sont les suivants : une grande récompense. Il veut que nous expérimentions ses paroles comme « mes délices » (Psaumes 1 :2 ; 119 : 16, 24), comme « la joie de mon cœur » (Psaume 119 : 111), comme « les délices de mon cœur » (Jérémie 15 :16), comme de l'huile d'allumage pour les feux de notre joie.
Non seulement Dieu a parlé dans ce Livre que nous appelons la Bible, mais il parle encore. À propos du Psaume 95 en particulier, (et cela s'applique à toutes les Écritures), l’épître aux Hébreux affirme que « la parole de Dieu est vivante et efficace, plus acérée qu’aucune épée à double tranchant […] elle est juge des sentiments et des pensées du cœur » (Hébreux 4 :12). Aucune parole de Dieu n’est une parole morte. Même l'épître aux Hébreux — la lettre du Nouveau Testament la plus claire sur le fait que l'ancienne alliance est « obsolète » dans ses exigences à l'égard des chrétiens de la nouvelle alliance (Hébreux 8 :13) — professe que la révélation de l'ancienne alliance, bien qu'elle ne soit plus contraignante, est en fait « vivante et active ». Dieu dit encore par l'intermédiaire de Jérémie : « Ma parole n’est-elle pas comme un feu ? — Oracle de l’Éternel le déclare — Et comme un marteau qui fait éclater le roc ? » (Jérémie 23 : 29)
De la première à la dernière page, de la Genèse à l’Apocalypse, Dieu a conservé pour son Église son objectif— « parole externe » (comme l'appelait Luther) qu'il adresse (au présent) à son peuple par le pouvoir subjectif et interne de son Esprit qui habite en nous. Nous entendons la voix de Dieu dans sa Parole, par son Esprit. C’est pourquoi Hébreux nous exhorte : « Prenez-garde ! ne repoussez pas celui qui vous parle » (Hébreux 12 : 25).
L’émerveillement du maniement
Alors, comment nous qui nous émerveillons d’avoir la parole vivante et active de Dieu ne pourrions-nous pas tomber à genoux, stupéfaits qu’il nous invite — mieux encore, qu’il insiste — pour que nous maniions sa parole. Ce n’est pas un message privé adressé à Timothée, mais à toute l’Église qui lit par-dessus son épaule, lorsque Paul écrit :
« Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme qui a fait ses prouves, un ouvrier qui n’a pas à rougir, qui dispense avec droiture la parole de la vérité. » (2 Timothée 2 :15)
Cette responsabilité incombe d'abord à Timothée, en tant que délégué de Paul à Éphèse, puis aux pasteurs (d'hier et d'aujourd'hui) qui « manient la parole » de manière formelle et publique pour nourrir et former l'Église. Mais l'appel à dispenser avec droiture la parole de vérité (tant dans l'Évangile que dans les Écritures) est une responsabilité que toute l'Église doit assumer avec joie.
Dans un monde saturé de paroles destructrices, Dieu appelle son Église à d’abord recevoir (avoir) et puis répondre (manier) ses paroles. Tandis que les paroles humaines de mort fusent de toutes parts autour de nous — dans l’air, sur les pages, sur nos écrans —, il nous offre ses paroles de vie pour affermir notre âme et celle des autres. Alors que le monde se dispute à propos des mots, « ce qui ne fait pas de bien, mais ruine ceux qui écoutent » (2 Timothée 2 :14) et qu'il crache des « paroles irrévérencieuses » qui conduisent « les gens à toujours plus d'impiété » et se répandent comme une gangrène (2 Timothée 2 :16-17), Dieu nous offre une oasis dans le don de ses paroles (2 Timothée 2:15). Nous les recevons gratuitement, mais cela ne veut pas dire que nous les prenons à la légère ou que nous dépensons peu d'énergie pour bien les manier.
Faites tous vos efforts
Dieu, par l'intermédiaire de Paul, nous dit : « Efforce-toi » — autrement dit : sois zélé, sois enthousiaste, Faites tous vos efforts — « pour te présenter à Dieu comme un homme qui a fait ses preuves. » Notre première orientation est vers Dieu, dans notre manière de manier sa Parole, avant même que nous nous tournions vers les autres. Qui fera de nous « un ouvrier qui n’a pas à rougir ».
Être ouvrier exige du travail, de l’effort, de la dépense d'énergie, un investissement en temps, la patience d'apprendre tout au long de la vie. Le faire sans prendre de raccourcis (« sans honte ») ni mal gérer la tâche. Et en particulier, pour édifier les autres, et non pour les démolir. Pour montrer aux autres le festin, et non pour montrer que nous avions raison.
« Dispenser avec droiture » — guider sur un chemin droit — fait penser à ce que Paul revendique dans 2 Corinthiens à propos de sa façon claire et directe de transmettre la parole de Dieu. Paul ne cachait pas les vérités difficiles. Il n'était pas évasif. Il ne faisait pas d’acrobaties verbales autour des oracles divins. Au contraire, il était franc, honnête, sincère. « Car nous ne sommes pas, comme plusieurs, des falsificateurs de la parole de Dieu, c’est avec sincérité, de la part de Dieu, devant Dieu et en Christ que nous parlons. » (2 Corinthiens 2 :17). Il a davantage à dire sur cette sincérité :
« Nous refusons les cachotteries honteuses ; nous ne nous conduisons pas avec fourberie et nous n’altérons pas la parole de Dieu. Mais en manifestant la vérité nous nous recommandons à toute conscience humaine devant Dieu. » (2 Corinthiens 4 :2)
Écouter en véritables hédonistes
Mais dispenser avec droiture la Parole de Dieu ne signifie pas seulement être convaincu de sa véracité et la considérer comme telle. Dispenser avec droiture ne se limite pas à une analyse rigoureuse et minutieuse et à une franchise sans concession. Dispenser avec droiture implique la sensibilité spirituelle intense des psalmistes qui voient dans les paroles de Dieu et à travers elles sa « grande récompense », et qui savent qu'il récompense ceux qui le cherchent (Hébreux 11 :6).
En d'autres termes, nous abordons sa parole comme des hédonistes saints, à la recherche de la joie. Les hédonistes du monde poursuivent les plaisirs du péché ; ils n'attendent pas qu'ils leur tombent dessus. Il en va de même pour les hédonistes chrétiens. Nous ne restons pas les bras croisés à attendre les plaisirs saints. Nous ne nous engageons pas passivement envers Dieu lui-même à travers ses propres paroles. Nous la traquons. Nous la poursuivons. Nous lisons activement, nous étudions et nous méditons. Lorsque nous sommes convaincus que Dieu lui-même est en effet la plus grande récompense, existe-t-il un meilleur moyen de le poursuivre que ses propres paroles ?
Chez Desiring God, nous ne prétendons pas être uniques. Peu importe avec quelle désinvolture ou quel sérieux les autres manient les paroles de Dieu, nous avons l’intention de les recevoir avec toute la sérénité, le respect et la joie profonde qu’elles méritent — qu’il mérite. Dieu a écrit un livre. Et il nous l’a donné. Abandonnons-nous à cette merveille, et émerveillons-nous de pouvoir manier ses paroles.