Ce grand Salut/Croit-on au péché ?

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English: This Great Salvation/Does Anyone Believe in Sin?

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Par Robin Boisvert À Propos de l'Évangile
Le chapitre 4 du livre Ce grand Salut

Traduction par Eliane Schnitzler

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Il y a quelques années, un samedi après-midi, j’étais très occupé à ranger le garage. Mon fils aîné, alors âgé de quatre ans, était à mes côtés pour m’aider…pour le dire ainsi. Je l’observais attentivement alors qu’il regardait différents objets dangereux.

« Qu’est-ce que c’est, papa ? »

« C’est le ciseau à bois de papa. Ne le touche pas ».

« Qu’est-ce que c’est, papa ? »

« C'est le bidon d'essence. Ecarte-toi, s'il te plaît. Hé ! Ne touche pas cette scie, fiston »

Cela continue ainsi pendant un certain temps jusqu'à ce mon fils, exaspéré, laisse échapper : « Papa ! Tout ce que tu me m’interdis est juste ce que je veux faire ! ».

C’est probablement ce qu’Adam a dit, ai-je pensé. Maintenant, j’ai la certitude que mon fils est un vrai membre du genre humain. Et il en est ainsi de nous tous.

Sommaire

Quel est le problème ?

Sondez de façon informelle vos voisins, vos amis et vos collègues et demandez-leur quel est, selon eux, le problème fondamental de l’humanité. La réponse serait probablement l’ignorance ou le manque d’études. Ils pourraient vous dire : « si seulement les gens étaient mieux instruits, s’ils pouvaient avoir une vue d’ensemble, alors il n’y aurait plus toutes ces difficultés ». « Plus d’éducation sexuelle pourrait prévenir le SIDA et les grossesses non désirées. Davantage d’instruction pourrait enrayer le racisme et les malentendus qui divisent les gens. Une meilleure éducation pourrait donner de meilleurs emplois aux pauvres et éviter la drogue et le crime ».

Dans un ouvrage récent intitulé « Civilisation Occidentale », Thomas Greer affirme que durant le siècle des Lumières, les grands penseurs considéraient la science et l’éducation comme les réponses au dilemme humain. Greer affirme : « le monde ne serait plus jamais tout à fait le même ; la foi en la science et en l’éducation est devenue une caractéristique du monde moderne. Aux Etats-Unis, fondés à l’apogée des Lumières, cette croyance est restée un article de foi national bien qu’elle soit remise en question aujourd’hui plus que jamais » (je souligne). [1] Il est certainement exact que l’ignorance fait des victimes, mais il existe un problème encore plus fondamental.

Méditer sur Romains 1 : 22. Quelle est le diagnostic de Dieu concernant les idées des « Lumières » relatives à l’homme ?

Beaucoup ont mis en doute cet « article de foi national » et parmi eux, l’éminent psychiatre Karl Menninger. Dans les années 1970, il écrit un petit livre au titre provocateur : « Qu’est devenu le péché ? ». Dans ce livre, il observe que le mot « péché » et le concept qu’il représente ont commencé à disparaître de notre culture vers le milieu du XXe siècle.
« Parmi tous les regrets et reproches exprimés par nos voyants et prophètes, toute mention du « péché » est absente. Ce mot était un véritable mot phare utilisé par des prophètes. Chacun avait ce mot à l’esprit un jour, mais aujourd’hui on ne l’entend plus guère. Cela veut-t-il dire qu’il n’y a pas de péché impliqué dans toutes nos difficultés – mon péché dans mes difficultés ? N’y-a-t-il plus personne qui soit coupable de quoi que se soit ? Coupable éventuellement d’un péché dont on pourrait se repentir ou qu’on pourrait réparer ou expier ? Est-il possible que l’on puisse seulement être stupide ou malade ou criminel – ou apathique ? De mauvaises choses sont commises, nous le savons ; l’ivraie a été semée dans le champ de blé la nuit. Mais personne n’est responsable ; n’y-a-t-il personne qui soit responsable de ces actes ? Nous admettons tous être anxieux et déprimés et même avoir de vagues sentiments de culpabilité ; mais n’y-a-t-il personne qui ait commis de péchés ?... Le seul mot de péché semble être passé dans l’oubli mais c’était un mot respectable. C’était un mot puissant, menaçant et sérieux. Il était au centre de chaque projet de vie et de chaque style de vie de l’homme civilisé. Mais le mot s’est évanoui. Il a pratiquement disparu – le mot comme le concept. Pour quelle raison ? Personne ne pèche-t-il plus ? Personne ne croit-il plus au péché ? » [1]
Le Dr Menninger devrait être félicité pour être allé plus loin dans son domaine que beaucoup d’autres. Et il est certainement précis dans les observations rapportées. Un modèle moral pour comprendre les responsabilités et les problèmes humains a été remplacé par un modèle médical. Ainsi, les individus qui commettent des crimes atroces sont rarement cités comme étant « iniques » ou « mauvais » ou « méchants » mais « pervers » ou « malades mentaux » ou « déments ».

« La meilleure manière de se préparer à l’étude de la justification ne se trouve ni dans une grande capacité intellectuelle ni dans de longues études académiques mais dans une conscience marquée par un sens de sa propre condition pécheresse aux yeux de Dieu » [2]” – James Buchanan.

Cependant, un examen plus approfondi du livre du Dr Menninger révèle que sa compréhension du problème est tout à fait insuffisante. Il avait appelé la société à reconsidérer sa position sur le péché comme moyen de comprendre la nature humaine. Il considère le péché strictement sur un plan horizontal, le péché d’une personne contre une autre personne ou peut-être contre soi-même. Pour comprendre pleinement la nature du péché, nous devons bien sûr reconnaître sa dimension verticale : le péché est avant tout une offense contre Dieu.

Le Psaume 51 nous fournit un exemple frappant de cette vérité. Dans ce psaume, David ouvre son cœur, dans la repentance, devant Dieu. Il a ouvertement été réprimandé par le prophète Nathan. Il a été condamné dans son être intérieur par l'Esprit pour son adultère avec Bath-Chéba et pour avoir couvert la mort de son époux. Pourtant, en dépit de ce qu'il a commis, David crie vers Dieu : «J'ai péché contre toi, contre toi seul et j'ai fait le mal à tes yeux» (Ps. 51: 6). David n’a pas nié son péché contre Bath-Chéba et Urie, mais il a reconnu le caractère abject de tout péché, quel qu’en soit le type : c'est un péché contre Dieu.

Pour une étude approfondie :
Trois choses montrent que l’homme a une vue inexacte du péché. Que révèlent-elles en ce qui nous concerne ? (Voir 1 Jean 1: 8-10)

Le péché – quel sujet désagréable ! Et de plus, quel problème difficile. Mais il est absolument essentiel de considérer cette question parce que si notre perception du péché est incorrecte, notre connaissance de Dieu, de Jésus-Christ, de la loi de Dieu, de l’Evangile et de la voie du salut le sera aussi. Une compréhension juste du péché est le mètre étalon de la théologie chrétienne. Si cet étalon est erroné, tout sera irrémédiablement faussé.

La Gravité du Péché

Le fait de minimiser le péché est aussi courant que le péché lui-même. Il n’est pas rare d’entendre des gens se référer à leur propre péché comme une « faiblesse » ou une « lacune ». « Personne n’est parfait », disent-ils. Ils peuvent même être assez courageux pour admettre qu’ils ont « fait une erreur de jugement ». Mais le péché n’est pas une question mineure. S’il n’y a pas de péché, alors il n’y a pas de salut. Si nous ne nous reconnaissons pas comme de grands pécheurs, alors Christ n’est pas un grand Sauveur.

Le fait d’être tous atteints par le péché nous handicape dans notre tentative de le comprendre. Par nos propres capacités, nous ne pouvons tout simplement pas arriver à une vue claire sur ce sujet. Heureusement, Dieu nous a accordé sa Parole infaillible sur cette question. Les premiers chapitres de la Genèse expliquent clairement le dilemme du péché de l’humanité et le reste des Ecritures peut être lu comme étant la solution de Dieu au problème.

« Le péché est la provocation de la justice de Dieu, le viol de sa miséricorde, le pied de nez à sa patience, l’affront à sa puissance et le mépris de son amour ». [1] – John Bunyan

Méditer sur Jean 1 : 29. Que signifie le titre donné par Jean Baptiste à Jésus ? (Voir Exode 12 : 21-23)

En l’espace de cinq versets, la Bible nous décrit comme des pécheurs impuissants, impies et ennemis de Dieu (Romains 5 : 6-10). La Parole de Dieu nous dit que le péché est universel. Le péché est trompeur. Le péché est également tenace et puissant. Le péché est si écrasant qu’une seule force dans l’univers peut le vaincre. Seule une force, habitant une Personne, peut le vaincre parce qu’une seule Personne a toujours été sans péché. Comme l’ange l’a dit à Joseph : «…tu lui donneras le nom de Jésus, car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » (Matthieu 1 : 21).

En complément de l’enseignement des Ecritures, nous avons les témoignages d’hommes et de femmes pieux tout au long de l’histoire de l’Eglise. La conscience de leur nature pécheresse était directement proportionnelle à leur intimité avec Dieu. Soyons attentifs à la manière dont ces grands saints de la Bible s’évaluaient eux-mêmes :

David : « J'ai péché contre l'Éternel ! » (2 Sam 12 : 13).

Esaïe : « Je suis un homme dont les lèvres sont impures » (Esaïe 6 : 5).

Pierre : « Seigneur, éloigne-toi de moi parce que je suis un homme pécheur » (Luc 5 : 8).

Paul : « le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs. Et moi, je suis le premier des pécheurs » (1Tim 1 : 15).

L’exclamation de Paul : « moi je suis le premier des pécheurs » a dû défier de nombreuses personnes et de nombreuses fois depuis qu’il a écrit ces mots. Quels indices pourriez-vous donner, en considérant les vingt-quatre dernières heures, pour affirmer que vous êtes effectivement le pire des pécheurs de l’histoire ? (Réfléchissez-y juste assez longtemps pour réellement vous repentir, puis continuez votre lecture).

Le péché est la transgression de la loi (1 Jean 3 : 4). Dieu a donné la loi et la défend. Lorsque nous brisons les lois de Dieu, Il est offensé. Si nous pouvions voir comment Dieu défend sa loi chaque fois qu’elle est brisée et si nous sentions sa juste colère, nous comprendrions mieux la gravité du péché.

Pour une étude approfondie :
noter les atrocités commises par les fils d'Eli (1 Samuel 2 : 12-25) et la réponse de Dieu (1 Sam 2 : 27-34).

Le sacrificateur israélite Eli a réprimandé ses fils stupides et immoraux par ces paroles : « Si un homme pèche contre un autre homme, Dieu le jugera ; mais si un homme pèche contre l'Éternel, qui intercédera pour lui ? » (1 Sam 2 : 25). Malheureusement, ses paroles étaient trop douces et trop tardives pour que ses fils fassent demi-tour. Ils n’étaient pas suffisamment conscients de la gravité du péché.

Bienvenue à la Porcherie

La nature du péché a été décrite comme étant de l’égocentrisme. Cette pensée est très bien traduite dans Esaïe 53 : 6 : « Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait sa propre voie ». Regardons de plus près les implications de ce verset.

Comme des brebis. Parmi les animaux les moins intelligents de la ferme, les brebis sont généralement inconscientes du danger jusqu’à ce qu’il soit trop tard.

Pour une étude approfondie :
Elargissez votre compréhension de la gravité du péché par la lecture de Romains 8 : 6-7, Colossiens 1 : 21 et Ephésiens 2 : 1-2.

Errants. La tendance naturelle des brebis est de vagabonder. A moins que le berger ne les garde dans le troupeau, elles s’égarent rapidement.

Chacun. Le péché est un problème universel qui nous touche tous.

Sa propre voie. C’est le cœur du problème. Nous désirons vivre nos vies sans référence au Dieu qui nous a créés, qui nous soutient, et à qui nous sommes redevables pour notre prochain souffle. Ecoutez les paroles de William Ernest Henley, « une brebis errante » qui semble s’être endurcie à sa manière :

« Peu importe l’étroitesse de la porte, peu importe le poids de châtiment dont parle le parchemin ; je suis maître de mon destin, je suis le capitaine de mon âme ». [1]

L’étendue du péché est si grande que la Bible utilise de nombreux mots pour exprimer sa nature épouvantable et ses effets désastreux. Des idées comme la rébellion, la méchanceté, la confusion, la honte, manquer le but, l’infidélité, l’anarchie, l’ignorance, la désobéissance, la perversion, etc.… se trouvent enfermées dans ce seul petit mot.

Quiconque lit les trois premiers chapitres de la lettre de Paul aux chrétiens de Rome est frappé par son acte d’accusation cinglant des êtres humains. Les Juifs et les païens sont enfermés dans l’esclavage du péché. Les mots de Paul sont si énergiques et sans ambiguïté que la tendance du lecteur est de considérer le raisonnement de Paul comme extrême. « Hé, il doit parler de Jack l’éventreur ou d’Adolphe Hitler ! ». Mais ce n’est pas le cas. Il parle de vous et de moi. « Il n'y a pas de juste, pas même un seul… Il n'en est aucun qui fasse le bien... tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Romains 3 : 10,12,23). Ils dressent un portrait extrêmement négatif des êtres humains.

Une partie de notre problème se trouve dans le fait que nous avons tendance à évaluer notre nature pécheresse par rapport aux autres. En comparaison à Attila le Hun, je suis gonflé d’orgueil. Mais en comparaison à Mère Teresa, je ne le suis pas. À moins que Dieu nous révèle l'étendue de notre péché, nous ne pouvons pas discerner notre propre dépravation.

« Celui qui a des pensées légères au sujet du péché, n’a jamais eu de grandes pensées au sujet de Dieu ». [2] – John Owen

Durant les années 1980, j’ai vécu dans la belle campagne agraire du comté de Lancaster en Pennsylvanie. Là-bas, la vie était agréable à tous égards excepté un point : je ne me suis jamais habitué à l’odeur du purin. Celle des porcs était la plus mauvaise. Mais fait intéressant, bien que j’aie trouvé cette odeur dégoûtante, les porcs ne semblaient pas s’en soucier le moins du monde. Comme l’a écrit J.C. Ryle : « les animaux dont l’odeur nous agresse le plus n’ont pas conscience qu’ils sont répugnants et qu’ils ne sont pas répugnants entre eux». [1] Il semble que les hommes déchus ne peuvent avoir une idée juste du caractère vil du péché face à un Dieu saint et parfait.

Comment sommes-nous arrivés à cette triste situation ?

Qu’est-il arrivé aux êtres humains ?

Un Léopard Peut-il Changer Sa Peau ?

Dans le cinquième chapitre de l’Epitre aux Romains (versets 12-21), Paul explique à la fois la source de notre péché et la source de notre ultime pardon. D'emblée, il convient de noter que notre exposé sur la nature pécheresse de l'homme se rapporte à son état naturel en dehors de la grâce. La relation de l'homme au péché a été radicalement changée grâce à l’œuvre rédemptrice de Christ.

Supposons que Dieu dise à un homme : « je veux que tu tailles ces arbustes vers trois heures cet après-midi. Mais sois prudent. Il y a une grande fosse visible au fond du jardin. Si tu tombes dans cette fosse, tu ne seras pas en mesure d’en sortir par tes propres moyens. Donc, quoi que tu fasses, reste loin de cette fosse. »

Supposons que l'homme court et saute dans la fosse dès que Dieu quitte le jardin. A trois heures, Dieu revient et trouve les buissons non taillés. Il appelle le jardinier et entend un faible cri provenant du fond du jardin. Il se dirige vers le bord de la fosse et voit le jardinier se débattre impuissant au fond. Il dit au jardinier : « pourquoi n'as-tu pas taillé les buissons que je t’ai demandés de tailler ? ». Le jardinier répond en colère : « Comment attends-tu à ce que je taille ces arbustes alors que je suis pris au piège dans cette fosse ? Si tu n’avais pas laissé cette fosse vide, je ne serais pas dans cette situation difficile».

Adam a sauté dans la fosse. En Adam, nous avons tous sauté dans la fosse. Dieu ne nous a pas jetés dans la fosse. Adam a clairement été mis en garde quant à la fosse. Dieu lui a dit de rester à l'écart. Adam a expérimenté les conséquences d’avoir été dans la fosse. Elles étaient une punition directe pour avoir sauté dedans...

« Nous sommes nés pécheurs parce qu'en Adam tous ont chuté. Même le mot «chute» est un euphémisme. C'est une vue imagée du problème. Le mot «chute » suggère une sorte d’accident. Le péché d'Adam n'était pas un accident. Il n'était pas un personnage de comptine. Adam n'a pas simplement glissé dans le péché ; il y a sauté pieds joints. Nous avons sauté avec lui, tête baissée ». [2] – R.C. Sproul

Le péché est entré dans tous les hommes à cause du péché d’un seul homme – Adam. Cela est prouvé par le fait que tous les hommes meurent, la mort physique étant la sanction du péché.

Au lycée, alors que j'étais en première, nous avons étudié l'époque des Puritains en Nouvelle Angleterre. Je me revois regardant une illustration d’un premier livre. Voici ce qu’on pouvait y lire : «Avec la chute d'Adam, nous avons tous péché ». Je me souviens encore combien j’ai été choqué par ces mots. Sur le coup, j’ai pensé : Il est tout simplement faux de faire de cette façon le lavage de cerveaux des enfants ! Puis, après avoir réfléchi, j’ai vraiment été bouleversé. Je ne vois pas pourquoi je devrais être déchu avec Adam. Après tout, je ne le connais pas, Adam ! Dire que j'ai trouvé cette doctrine agressive serait un euphémisme. Elle choque notre sens de la justice. L'homme naturel estime que cette doctrine est extrêmement choquante. (Ce qui est une des principales raisons qui m’a amené à croire maintenant qu'elle est vraie).

Le but de Paul, en décrivant notre nature pécheresse intrinsèque, ne vise pas à nous irriter mais à nous informer. Comprendre notre relation à Adam donne une nouvelle appréciation à notre relation avec Jésus-Christ. Le célèbre pasteur D. Martyn Lloyd-Jones a écrit : « si vous me dites : « est-ce juste que le péché d’Adam me soit imputé (ou mis à mon compte) ? » Je répondrais : « est-ce juste que la justice de Christ puisse vous être imputée ? » [1]

Le péché est l’héritage universel légué par notre père commun, Adam. Par nature, nous sommes coupables et ennemis de Dieu. Cet enseignement est appelé le péché originel et il décrit la condition de l’homme déchu. Cette condition contredit directement l’idée que nous entrons tous dans le monde « tabula rasa », sans péché et innocent. Bien que l’homme continue à porter l’image et la ressemblance de Dieu, cette image a été défigurée. Il ressemble maintenant aux ruines d’un temple ancien. Les marques de la grandeur sont encore évidentes mais la gloire est passée. Comme avec un miroir brisé, l’image demeure mais elle est largement déformée.

Le péché originel implique deux aspects supplémentaires :

Une dépravation totale. C’est un terme qui est généralement incompris et donc ignoré. Il ne signifie pas que l’homme est aussi mauvais qu’il pourrait l’être. Ce serait la dépravation complète. La dépravation totale indique que la corruption du péché affecte l’homme dans chaque partie de son être : sa pensée, ses émotions, sa volonté et son corps. Il n’y a rien dans l’homme qui n’a pas été affecté par le péché.

Une incapacité totale. Cela ne veut pas dire que l’homme ne peut rien faire de bon selon les normes humaines. Il peut encore accomplir des actes de justice visibles et peut posséder de nombreuses qualités bonnes. Mais concernant les choses spirituelles, il est incapable. Même les « bonnes » choses qu’il fait sont polluées par le péché. Pour paraphraser la confession de foi de Westminster sur le sujet, « étant tombé dans le péché, l'homme a complètement perdu sa capacité à faire quelque chose qui contribue à son salut».

Lequel des énoncés suivants suggèrent que les enfants sont également entachés par le péché originel ?

  • La facilité avec laquelle ils apprennent à dire « Non !».
  • La facilité avec laquelle ils peuvent oublier de faire ce qui leur a été dit.
  • La manière stupéfiante dont deux enfants peuvent avoir tendance à vouloir le même jouet – celui dont ils ne se sont pas souciés pendant six semaines - et au même moment, ignorent tous les autres jouets disponibles.
  • Le caractère universel des accès de colère et de bouderie.

Donald MacLeod dit : « [L’incapacité totale] signifie que la conversion dépasse la capacité de l’homme naturel ». [1] En-dehors de Christ, rien de ce qu’un homme accomplit plaît à Dieu parce qu’il n’est ni motivé par la grâce de Dieu ni concerné par la gloire de Dieu. Et Dieu est très concerné par nos motivations.

Jérémie exprime l’incapacité totale de cette façon dans sa demande : « Un Éthiopien peut-il changer sa peau, et un léopard ses taches ? De même, pourriez-vous faire le bien, vous qui êtes exercés à faire le mal ? » (Jérémie 13 : 23). Lorsque Paul dit aux Ephésiens qu’ils étaient morts dans leurs fautes et dans leurs péchés, il les aidait à comprendre non seulement la grâce bouleversante de Dieu pour les sauver, mais leur besoin absolu de cette grâce. Une personne morte ne peut en aucun cas participer à son salut.

Que se passe-t-il donc après la conversion ? Le péché n’est-il plus présent ? Si seulement c’était le cas !

Pour une étude approfondie :
Quel rôle joue l'eau du baptême dans notre combat contre le péché ? (Voir Romains 6 : 1-11)

La puissance du péché sur celui qui est né de nouveau est brisée sans aucun doute. Romains 6 clarifie cela : alors que la présence du péché est toujours un fait, notre rapport avec lui a radicalement été modifié. Le Saint-Esprit demeure maintenant en nous, nous montrant comment marcher dans les voies de Dieu. Nous ne sommes plus esclaves du péché. Il ne nous domine pas ou ne nous maîtrise pas ; nous ne sommes pas contraints à obéir aux incitations du péché.

« Celui qui considère simplement le péché comme une fiction, une malchance ou une bagatelle, ne voit pas la nécessité d’une repentance profonde ou d’une grande expiation. Celui qui ne voit aucun péché en lui-même ne sentira aucun besoin d’un Sauveur. Celui qui n’est pas conscient du mal à l’œuvre dans son cœur, ne désirera pas de changement de nature. Celui qui considère le péché comme une mince affaire pensera que quelques larmes ou un changement extérieur seront amplement suffisants. La vérité est que jamais personne ne s’est considéré plus grand pécheur qu’il ne l’était vraiment devant Dieu. Ni que personne n’a été plus désespéré en raison de son péché qu’il n’avait motif de l’être ». [1] – William S. Plumer

La menace du jugement ne plane plus au-dessus de nos têtes. Pourtant, nous continuons à sentir l’influence du péché. 

Quel (s) mot(s) connecteriez-vous (maximum deux mots) avec le châtiment du péché ? La puissance du péché ? La présence du péché ? Notez-les ci-contre sous l’intitulé approprié :
« Châtiment – Puissance – Présence »



Une manière efficace de comprendre notre délivrance du péché est la conjugaison des verbes en trois temps différents : Nous avons été délivrés du châtiment du péché ; nous sommes délivrés de la puissance du péché ; nous serons délivrés de la présence du péché. Néanmoins, aussi paradoxal que cela puisse paraître, plus quelqu’un marche intimement avec Dieu, plus grande sera sa connaissance et sa conscience du péché. Je me souviens avoir été fasciné en tant qu’enfant par des particules de poussières tourbillonnant dans un rayon de lumière traversant la fenêtre. Il y avait de la poussière partout, mais elle a été rendue visible uniquement par la lumière. Il en est de même avec le péché. Il est rendu manifeste par la lumière de la Parole de Dieu et par l’Esprit. Plus la lumière est puissante, plus la poussière est mise en évidence.

Des Mauvaises Herbes Répugnantes aux racines profondes.

Passionné de livres anciens, en particulier les écrits des Puritains, j’ai souvent été confronté, à l’accent mis sur le péché par les générations précédentes, même dans les vies de personnes converties. Où se trouvait la victoire dans leurs vies ? Voilà, la question que je me suis posé lors de mes premières lectures de leurs écrits. Depuis, j’ai compris que leur prise de conscience du péché, aussi aigüe soit-elle, ne va pas au-delà de leur prise de conscience de la grâce et de la miséricorde de Dieu dans le pardon de ce péché.

Méditer sur Romains 5 : 20-21. Comment une prise de conscience du péché approfondit-elle notre gratitude pour la grâce de Dieu ?

Considérez par exemple Jonathan Edwards, autant connu pour sa vie sainte que pour sa grande érudition. Edwards affirme avoir un « sens infiniment plus grand de « sa » propre méchanceté et désobéissance de « son » cœur qu’il n’avait jamais eu avant « sa » conversion » - un signe de santé spirituelle, selon son avis ! [1] Son descendant et biographe, Serano Dwight, a ressenti le besoin d’expliquer la pensée de son grand-père. Ce n’était pas qu’Edwards avait plus de méchanceté, écrit Dwight, mais qu’il en avait un sens plus grand. Il a ensuite précisé son observation par une analogie :

« Supposons qu’un homme aveugle ait un jardin couvert de mauvaises herbes répugnantes et toxiques. Elles sont présentes dans son jardin, mais il n’en est pas conscient. Maintenant, supposez que ce jardin est, pour l’essentiel, nettoyé des mauvaises herbes. De nombreuses plantes et fleurs, belles et utiles les ont remplacées. L’homme recouvre ensuite la vue. Il y a moins de mauvaises herbes, mais il en est davantage conscient. Ainsi, plus notre vue spirituelle est claire, plus grande sera notre conscience du péché ». [2]

« Je n’ai aucune tolérance pour ceux qui élèvent la psychologie au-dessus des Ecritures, de la prière et de la parfaite indépendance de notre Dieu. Et je ne soutiens pas les personnes qui souhaitent mélanger la psychologie avec les ressources divines et vendre la mixture comme un élixir spirituel. Leur méthodologie équivaut à une reconnaissance tacite que ce que Dieu nous a donné en Christ n’est pas vraiment suffisant pour répondre à nos besoins les plus profonds et pour soulager nos vies troublées. » [3] – John MacArthur, Jr.

Les paroles suivantes de J.C. Ryle fournissent une conclusion éloquente pour notre quatrième chapitre sur la doctrine du péché. « Le péché - cette infection de la nature demeure, oui même dans ceux qui sont régénérés. Les racines de la corruption humaine sont profondément incrustées dans le fond de nos cœurs. Même après que nous sommes nés de nouveau, renouvelés, lavés, sanctifiés, justifiés et devenus des membres vivants de Christ, ces racines demeurent vivantes. Comme la lèpre sur les murs de la maison, nous ne nous débarrasserons jamais d’elles jusqu’à ce que la demeure terrestre de ce tabernacle soit dissoute. Sans aucun doute, le péché n’exerce plus de domination dans le cœur du croyant. Il est contrôlé, mortifié et crucifié par le nouveau principe de grâce qui a la puissance d’expulser le péché. La vie d’un croyant est une vie de victoire et non d’échec. Mais les vrais combats qui se passent en lui, la lutte qu’il lui faut mener chaque jour, la jalousie vigilante qu’il est obligé d’exercer sur son être intérieur, la lutte entre la chair et l’esprit, les soupirs intérieurs que personne ne connait si ce n’est celui qui les a expérimentés – tout témoigne de la même grande vérité : l’énorme puissance et la vitalité du péché…Heureux est le croyant qui la comprend. Il se réjouit en Christ Jésus mais ne se confie pas dans la chair. Il rend grâces à Dieu qui donne la victoire, mais n’oublie jamais de veiller et de prier pour ne pas tomber en tentation ». [1]

Groupe de Discussion

  1. Diviser le groupe en deux équipes : d’un côté l’équipe « Science/Education » et de l’autre côté, l’équipe « Salut ». En alternant, laissez chaque équipe faire des propositions qui pourraient apporter la guérison des maux sociaux. Quelle équipe a fait le plus grand bien à l'humanité ?
  2. « Un modèle moral qui comprend les responsabilités et les problèmes humains a été remplacé par un modèle médical » dit l'auteur. Quelle évidence de ce changement voyez-vous dans le corps du Christ ?
  3. Dieu n’est-il pas suffisamment mûr pour ne pas être fâché pour nos petits péchés insignifiants ?
  4. Sur une échelle de un à dix, évaluer ce que votre mode de vie exprime au sujet de la gravité du péché. (1 = pas grave du tout, 10 = très grave)
  5. Comment est définie la nature du péché ? Êtes-vous d'accord ?
  6. Lire à voix haute Romains 3:10-18. Soyez totalement honnête : luttez-vous avec le fait que ces versets vous décrivent vous-même, sans la grâce rédemptrice de Dieu ?
  7. Qu’avons-nous hérité d’Adam? De Jésus ?
  8. Comment expliqueriez-vous « l’incapacité totale » à un non-chrétien ?
  9. Examiner les trois temps de notre délivrance du péché. Comment cette explication vous a-t-elle marqué ?
  10. Discuter de la dernière phrase se trouvant dans la citation finale de J.C.Ryle.

Livres recommandés

Notes

  1. J.C. Ryle, Holiness (La Sainteté), p. 5.