Aimer le Prochain que Nous N’Avons Pas Choisi

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English: Loving the Neighbor We Didn’t Choose

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Traduction par Patrick Essiangne

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« Qui est mon prochain ?» demanda un docteur de la loi à Jésus (Luc 10:29).

Le docteur de la loi avait commis l’erreur d’essayer de surprendre l’auteur de la loi en train de la contredire en lui demandant comment il hériterait de la vie éternelle. L’auteur renversa la situation en demandant au docteur de la loi ce que disait la loi.

Le docteur de la loi résuma donc la loi en ces deux commandements : nous devons aimer Dieu de tout notre être (Deutéronome 6:5) et aimer notre prochain comme nous-mêmes (Lévitique 19:18). L’auteur acquiesça et déclara : « Fais cela, et tu vivras » (Luc 10:28).

Cependant cet accord offusqua la conscience du docteur de la loi. Ce dernier chercha donc à se « justifier » en demandant : « Qui est mon prochain ?» (Luc 10:29). L’auteur répliqua par la parabole du bon Samaritain (Luc 10:30-37).

Sommaire

Le Prochain que Nous Ne Choisirions Pas

Cette parabole riche en applications nous permet de constater ceci : le prochain que nous sommes appelés à aimer n'est généralement pas celui que nous choisissons, mais celui que Dieu choisit pour nous. En fait, ce prochain n'est généralement pas celui que nous aurions choisi si Dieu ne l'avait pas choisi.

Le Juif et le Samaritain ne se seraient pas choisis en tant que prochain. Ce qui les a rendus prochains, c'est le malheur non choisi de l'un et la compassion choisie de l'autre, mais uniquement en réponse à un besoin non choisi, gênant, chronophage, coûteux et contraignant de l'autre.

Le choc de la parabole consiste dans le fait que Dieu attend de nous que nous aimions les nécessiteux allogènes, voire les étrangers, comme nos prochains. Cependant si cela est vrai, à combien plus forte raison désire-t-il que nous aimions nos prochains immédiats, ceux que nous devons supporter continuellement ? Quelquefois, ce sont ces prochains que nous avons le plus de mal à aimer. Comme l’a dit G.K. Chesterton :

Nous nous faisons des amis ; nous nous faisons des ennemis ; cependant Dieu crée notre voisin d’à côté… [L]e vieux langage scripturaire faisait preuve d’une sagesse si tranchante quand il évoquait, non pas le devoir envers l’humanité, cependant le devoir envers son prochain. Le devoir envers l’humanité peut généralement prendre la forme d’un choix personnel, voire plaisant… Mais nous devons aimer notre prochain car il est là – une raison bien plus effrayante pour une opération bien plus grave. Il est l’exemple même de l’humanité qui nous est véritablement donnée. (Hérétiques, chapitre 14)

L'idée d'aimer son prochain est belle à penser tant qu'elle demeure un concept idéalisé et abstrait. Cependant la réalité concrète de l'amour du prochain, cette personne bien trop réelle et exaspérante que nous n'aurions pas choisie et que nous préférerions peut-être quitter, en efface toute beauté – du moins, c'est ce que nous sommes tentés de croire. En vérité, la beauté de l'amour idéalisé est imaginaire, alors que la beauté de l'amour réel se révèle dans l'appel, non choisi et au sacrifice, à aimer le pécheur qui « nous est réellement donné ».

La famille que Nous N'avons Pas Choisie

Nos tout premiers prochains font partie de notre famille. Nous ne les choisissons pas ; ils nous sont attribués. Nous sommes jetés avec eux, avec leurs défauts et leur tout, et appelés à les aimer, généralement avec le type d'amour du prochain que Jésus avait en tête. Chesterton, encore :

C'est précisément parce que notre frère George ne s'intéresse pas à nos problèmes religieux, cependant au restaurant du Trocadéro… [et] précisément parce que notre oncle Henry désapprouve les ambitions théâtrales de notre sœur Sarah que la famille est à l'image du monde… Tante Elizabeth est incohérente, à l'image de l'humanité. Papa est excitable, à l'image de l'humanité. Notre plus jeune frère est espiègle, à l'image de l'humanité. Grand-père est stupide, à l'image du monde. (Ibid.)

Beaucoup n'auraient pas choisi leur famille si le choix leur avait été laissé. C'est pourquoi les familles sont des laboratoires d'amour du prochain, car les familles sont un microcosme du monde.

La Communauté que Nous Aimerions Dé-Choisir

Si nous sommes assez grands et vivons dans une localité où nous avons des possibilités, nous choisissons notre communauté religieuse. Cependant nous ne pouvons pas choisir qui d'autre la rejoint.

Invariablement, après une certaine période, notre communauté religieuse devient comme notre famille. Nous devons vivre avec des dirigeants qui nous déçoivent et des membres qui perçoivent le monde autrement. Outre leurs idiosyncrasies irritantes, ils ont des centres d'intérêt, des priorités ministérielles, des philosophies éducatives et des préférences musicales différents des nôtres.

« Vivre avec eux » ne nous paraît pas avoir la communauté de nos rêves, notre idéal abstrait. Peut-être qu’il nous faut un changement, trouver une autre église où nous pouvons réellement nous épanouir.

Peut-être. Si les défauts de la communauté ecclésiale implique des infidélités éthiques ou doctrinales, un changement pourrait être précisément ce dont nous avons besoin afin de nous épanouir.

Cependant si notre inquiétude est due à la désillusion d'avoir à composer avec des gens difficiles et différentes et des programmes défaillants, donc peut-être que le changement dont nous avons besoin ne demeure pas dans la communauté ecclésiale, mais dans notre volonté d'aimer notre prochain, celui que Dieu nous a accordé d'aimer.

Cela a été constamment l'appel de Dieu aux chrétiens. L'Église primitive ne se résumait pas seulement à Actes 2:42-47. Elle était également Actes 6:1 et 1 Corinthiens 11:17-22. Ces Églises de première génération étaient un mélange de Juifs et de Païens, de maîtres et d'esclaves, de riches et de pauvres, de personnes qui préféraient des dirigeants différents, de personnes profondément en désaccord sur des points non essentiels – des personnes comme celles de notre Église. Il était difficile de vivre ensemble à l'époque, comme c'est le cas actuellement (vraisemblablement plus difficile à l'époque). C'est pourquoi nous possédons 1 Corinthiens 13 et Romains 12.

La marque particulière de l'Église n'a jamais été sa société utopique, cependant l'amour de ses membres les uns pour les autres (Jean 13:35). Et selon la parabole du Bon Samaritain, la gloire de cet amour brille même quand il est coûteux et inconfortable.

« Va et Fais de Même »

Si nous demandons avec le docteur de la loi : « Qui est mon prochain ?», la réponse de Jésus pourrait ne pas nous émerveiller. Elle pourrait démolir nos rêves d'amour et de communauté. Car au lieu d'aimer le prochain que nous voulions, l'âme sœur que nous aurions choisie, Jésus pourrait nous montrer la personne pauvre et différente que nous croisons – celle que nous avons envie de dépasser – et nous déclarer : « Voilà ton prochain.»

Ce sera probablement un inconnu. Cependant il ou elle habite peut-être chez nous, dans notre rue, ou est membre de notre église.

Le Samaritain de la parabole aimait le Juif blessé comme lui-même. Et Jésus nous dit ce qu'il dit au docteur de la loi : « Va, et fais de même » (Luc 10:37).