Le moment pour (ré)découvrir Hébreux

De Livres et Prédications Bibliques.

De toutes les lettres du Nouveau Testament, l'épître aux Hébreux semble être une lettre que beaucoup de Chrétiens trouvent bizarre et étrangère. Voici le monde de Melchisédek et Aaron, les anges et Moïse, les sacrifices et les sacrificateurs. Tout a l'air si Ancien Testament, si compliqué, voire confus.

Si tel est le cas, c'est le moment pour (ré)découvrir Hébreux. Mais comment?

La vue d'ensemble

Une des premières choses à faire quand on étudie un livre de la Bible, c'est essayer d'avoir « la vue d'ensemble. » La deuxième plus facile (mais souvent la meilleure) façon de le faire, c'est parcourir le livre, noter les divisions naturelles, isoler les thèmes majeurs et écrire un plan bref du raisonnement ou de l'intrigue.

La plus facile (mais en fait la deuxième meilleure) façon pour les lecteurs de « Tabletalk », c'est simplement consulter leur « Reformation Study Bible » bien sûr. Là, on trouve un plan sans effort.

Diamants scintillants

Dans ce cadre, il y a des trésors précieux à trouver. En voici cinq:

Premièrement, Hébreux est une lettre pleine de Jésus et qui nous montre sa gloire. Plus nous lisons la lettre, plus nous nous rendons compte que ce n'est pas au sujet des anges, de Moïse, d'Aaron, ou du culte de la nouvelle alliance. La vérité, c'est que Dieu a ordonné le cours de l'histoire de la rédemption d'une telle façon que dans toutes ces choses-là il s'agit de Jésus.

Deuxièmement, Hébreux nous aide à voir comment la relation entre l'ancienne et la nouvelle alliance est une relation d'unité et de diversité. L'auteur nous le dit au début: « Autrefois », à plusieurs reprises et de plusieurs manières, Dieu a parlé aux pères, mais il l'a fait par les prophètes. « En ces jours qui sont les derniers », Dieu nous a parlé et il l'a fait par son Fils. Dans ces deux déclarations, le tout du message de la Bible est résumé: la révélation de l'Ancien Testament est fragmentaire et multiplexe; Jésus est complet et final. Il révèle parfaitement Dieu, parce qu'il est « le rayonnement de » la gloire de Dieu et « l'expression de son être » (1.3).

L'Ancien Testament est plein d'imitations et d'ombres (9.23; 10.1). Jésus est l'original et la réalité.

Troisièmement, Hébreux décrit d'une manière émouvante la réalité de la humanité de Jésus. A première vue—si nous nous enlisons dans la méconnaissance du système lévitique—nous risquons de ne pas la remarquer. Mais lisons encore et elle deviendra claire.

Le Fils de Dieu est devenu comme nous, a participé à notre origine humaine, a été tenté, a expérimenté la souffrance et a goûté la mort (2.10, 11, 14, 18). Il est devenu un frère à nous (v. 17). C'est pour cela qu'il peut secourir ceux qui sont tentés (v. 18).

Le Fils de Dieu a participé à notre faiblesse et a emporté au ciel la même humanité dans laquelle il l'avait goûtée. Par lui, nous pouvons venir avec confiance au trône de Dieu, en sachant qu'il y a de la miséricorde à y trouver pour notre faiblesse et de la grâce pour notre état de péché (4.14-15).

Le Fils de Dieu est devenu un homme de prières et de larmes. Son obéissance a été exercée dans la souffrance. Nous pouvons faire confiance à lui comme auteur de notre salut (5.7-9).

Quatrièmement, Hébreux expose merveilleusement la gloire de Jésus. Chaque chapitre l'indique. Il vaut la peine simplement de lire les grands textes, y compris Hébreux 1.3; 2.9; 3.3; 4.14; 5.9; 6.20; 7.22; 8.1; 9.15; 10.12; 11.40-12.2; et 13.8. Jésus est « le même hier, aujourd'hui et pour l'éternité », c'est-à-dire, il est celui qui a été révélé d'une façon fragmentaire et préliminaire dans l'ancienne alliance, qui est révélé complètement dans la nouvelle alliance et qui sera révélé finalement dans l'eschaton (à la fin des jours).

Cinquièmement, Hébreux nous parle avec beaucoup de sensibilité pastorale. C'est « une parole d'exhortation » ou d'encouragement après tout. C'est réaliste sur la souffrance, la peur de la persécution, le danger du découragement, nos luttes contre le péché, la possibilité d'inconstance, la paralysie spirituelle produite par la voix d'une conscience qui condamne et la possibilité que nous manquions d'assurance. Son remède pour toute maladie spirituelle s'exprime dans une théologie marquée par une grande simplicité alliée à une complexité riche:

Fixez les yeux sur Jésus, l'apôtre et le souverain sacrificateur de notre vocation, l'auteur de notre foi et celui qui la mène à la perfection (3.1; 12.2). Voyez tout à la lumière de qui Jésus est, ce qu'il a fait, et ce qu'il continue à faire aujourd'hui. Là, vous ne pouvez pas vous tromper.