Frères, glorifiez la signification du baptême

De Livres et Prédications Bibliques.

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English: Brothers, Magnify the Meaning of Baptism

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Par John Piper À Propos de Le Ministère Pastoral

Traduction par Patrick Goulet

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Je me souviens d'une belle journée de 1973. Le professeur Leonhart Goppelt avait invité son séminaire universitaire sur le baptême à une retraite au sud de Munich, au pied des Alpes bavaroises. Il était luthérien, et moi, j'étais le seul Américain – un baptiste, de surcroit. Nous avons discuté dans un monastère durant plusieurs heures et avons débattu au sujet du baptême de l'enfant versus le baptême du croyant. C'était quelque chose à voir : une sorte de David contre Goliath. À l'exception qu'aucun israélite baptiste ne m'encourageait. Et que le professeur Goppelt n'est pas tombé. Mais encore aujourd'hui, je crois que j'ai bien lancé mes pierres et que seule la solide puissance d'une tradition vieille de 17 siècles a protégé le camp du pédobaptisme. Mais maintenant, je sais que la « Bataille de Bavière » ne s'est pas menée au bon niveau. Depuis que je sers à l'église baptiste Bethlehem de Minneapolis, j'ai enseigné à environ dix cours de quatre semaines. Presque chaque fois, j'ai vu des luthériens, des catholiques, des presbytériens ou des covenantaires ou même d'autres qui se sont fait « baptiser » alors qu'ils étaient des nouveaux nés qui voulaient rejoindre notre église. Et au fil des mois, les raisons pour lesquelles je crois au baptême du croyant s'en sont retrouvées solidifiées. Maintenant, je sais que je n'ai même pas touché aux racines du problème, en Bavière. Voici la progression de ma pensée. Elle a évolué en trois étapes, un peu comme l'enfance, l'adolescence et l'âge adulte. Premièrement, je me suis aperçu que chaque baptême répertorié dans la Bible était le baptême d'un adulte qui avait déjà professé sa foi en Jésus le Christ. En aucune page des Écritures il n'est question d'un nouveau-né qui se fait baptiser. Les « baptêmes familiaux » (mentionnés dans Actes 16:15, 33 et dans 1 Corinthiens 1:16) sont des exceptions si on assume que la famille inclut un nouveau-né. Mais en fait, Luc enlève toute possibilité d'assumer une telle chose dans Actes 16:32 quand il dit que Paul et Silas « lui annoncèrent la parole du Seigneur, ainsi qu'à tous ceux qui étaient dans sa maison [celle du geôlier] », puis Paul les a baptisés. En plus de l'absence de nouveaux nés dans les Écritures, j'avais aussi remarqué (comme le sait déjà chaque enfant baptiste) que l'ordre de la parole de Pierre était : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé ». (Actes 2 : 38). Je ne voyais aucune raison d'inverser cet ordre. Mais je me suis graduellement aperçu que ces observations ne sont que suggestives et aucunement irréfutables. Le fait qu'aucun nouveau-né baptisé ne soit répertorié dans les Écritures ne prouve aucunement qu'il n'y en ait jamais eu. Et le fait que Pierre dise « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé » à des adultes n'enlève pas la possibilité qu'il ait dit une autre phrase à des enfants. J'ai alors évolué vers ma seconde étape et je me suis dit : « Je devrais me détourner des exemples de baptêmes vers ce qu'on peut apprendre du baptême. » Peut-être que le sens de l'histoire de Luc pourrait être clarifié par Paul et Pierre. Bien sûr, Romains 6:1-11 m'est venu en tête. Par contre, c'était l'arme favorite du Professeur Goppelt, car elle ne parle pas de foi ou de réponse consciente à Dieu avant le verset 11; et cette réponse vient même après le baptême. Il utilise donc Romains 6 pour défendre avidement le pédobaptisme. À mon avis, c'est cause perdue si on s'y isole. Mais Colossiens 2:12 et 2 Pierre 3:21 me semblent beaucoup plus dévastateurs envers le pédobaptisme. Paul compare le baptême et la circoncision, puis dit « Ensevelis avec lui par le baptême, vous êtes aussi ressuscités en lui et avec lui, par la foi en la puissance de Dieu qui l'a ressuscité d'entre les morts. » Il dit clairement : dans le baptême, nous nous élevons par la foi. Le baptême est une manière d'exprimer sa foi. Je ne vois pas comment un nouveau-né pourrait accepter convenablement ce symbole de la foi. Puis 1 Pierre 3:21 dit « baptême qui vous sauve… par lequel on ne se débarrasse pas de la souillure de la chair, mais qui est la demande (adressée) à Dieu d'une bonne conscience, par la résurrection de Jésus-Christ ». Ce passage effraie beaucoup de baptistes, car il semble se rapprocher de la notion catholique, luthérienne ou anglicane qui dit que baptême est un rite salvateur. Mais en ignorant ce passage, nous délaissons un puissant argument appuyant le baptême du croyant. Parce comme le dit J.D.G. Dumm, il s'agit de la meilleure définition que nous ayons qui inclut la foi. Le baptême est « un appel à Dieu ». C'est-à-dire que le baptême est le cri que notre foi envoie à Dieu. En ce sens, il fait partie de ce que Dieu nous donne pour notre salut. Cela ne devrait pas nous faire plus peur que la phrase « Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité d'entre les morts, tu seras sauvé. » Le mouvement des lèvres dans l'air et le corps déposé dans l'eau ne sauvent que dans le sens qu'ils sont l'expression de la foi du cœur envers Dieu et de l'appel qu'il lui envoie. Il m'a donc semblé que Colossiens 2:12 et 1 Pierre 3:21 ont scellé le cas du baptême aux nouveaux nés qui ne peuvent encore croire au Christ ou lancer un appel à Dieu. Mais c'est à ce point que la bataille bavaroise a pris fin. Depuis, lors de mes cours, on m'a montré une série d'arguments montrant que même ces textes montrent une [faible!] possibilité qu'un nouveau-né puisse être baptisé par la force de la foi de ses parents et dans l'espoir d'une « confirmation » éventuelle. Il est tout aussi possible que ces passages n'ont de l'importance qu'au sein d'un monastère, où des adultes sont convertis et baptisés. Si Paul et Pierre avaient parlé des nouveaux nés dans les foyers chrétiens, ils en seraient peut-être devenus de bons presbytériens. J'en doute. Car il y a une troisième étape de raisonnement en faveur du baptême du croyant. Une importante réponse biblique et baptiste au Catéchisme d'Heidelberg dit que les enfants de parents chrétiens « appartiennent aussi bien que les adultes à l'Alliance de Dieu et à son Église... ils doivent aussi être incorporés à l'Église par le Baptême, qui est le signe de l'Alliance. Ils sont ainsi distingués des enfants des infidèles, comme cela se faisait dans l'Ancien Testament par la circoncision, à la place de laquelle le Baptême a été institué dans le Nouveau Testament. » En d'autres mots, la justification du pédobaptisme de la réforme catholique repose sur le fait que le baptême est l'équivalent du Nouveau Testament de la circoncision. En fait, il y a une grande continuité des symboles entre la circoncision et le baptême, mais les représentants presbytériens de la réforme théologique ont sous-estimé sa discontinuité. Il s'agit de la principale différence entre le Baptisme et le Presbytérianisme en ce qui a trait au baptême. Je suis baptiste, car je crois qu'en ce point nous honorons autant la continuité et la discontinuité entre Israël et l'Église et entre leurs symboles. Voici comment nous voyons cette continuité : tout comme nous administrions la circoncision à tous les fils physiques d'Abraham qui constituaient la terre physique d'Israël, le baptême devrait être administré à tous les enfants spirituels d'Abraham qui occupe la terre spirituelle d'Israël, l'Église. Mais qui sont ces fils spirituels d'Abraham et qui est le peuple de Dieu de notre époque? Galates 3:7 dit « Reconnaissez-le donc; ceux qui ont la foi sont fils d'Abraham ». Le nouvel élément, depuis la venue de Jésus, c'est que le peuple élu de Dieu n'est plus une nation ethnique politique, mais un important groupe de croyants. Jean-Baptiste a inauguré ce changement en introduisant le nouveau symbole du baptême. En appelant tous les juifs à se repentir et à se faire baptiser, Jean a fait la puissante et offensante déclaration qu'une descendance physique ne signifie pas qu'une personne fera partie de la famille de Dieu et que la circoncision, qui représente une relation physique, sera remplacée par le baptême, qui représentera de relation spirituelle. L'apôtre Paul adopte aussi ce changement, on peut surtout le voir dans Romains 9 quand il affirme « Parce qu'ils sont la descendance d'Abraham, tous ne sont pas ses enfants... ce ne sont pas les enfants de la chair qui sont enfants de Dieu » (versets 7-8). Un changement très important s'est alors opéré dans l'histoire de la rédemption. Il y a autant discontinuité que continuité. Zwingli, Calvin et leurs héritiers ont traité de ces rites comme si aucun changement ne s'était produit avec la venue du Christ. Mais aujourd'hui, Dieu forme Son peuple d'une autre façon qu'il ne l'a fait en aidant le peuple ethnique appelé Israël dans leur lutte. Le peuple de Dieu n'est plus conçu par parenté naturelle, mais par conversion surnaturelle de la foi en le Christ. Avec la venue de Jean-Baptiste, de Jésus et de ses apôtres, ce n'est plus le statut spirituel des parents qui décidera si une personne fera partie de la famille de Dieu. Ceux qui jouiront de la bénédiction d'Abraham sont ceux qui auront la foi en lui. Ils sont ceux qui appartiendront à la famille de Dieu. Et voici ceux qui recevront la protection divine : ceux qui ont reçu le baptême des croyants. Donc, si je retournais à Bavière, j'irais aux racines du problème beaucoup plus rapidement. C'est là que notre défense ou notre confirmation sera gagnée ou perdue. Le Seigneur nous mène à travers l'enfance, l'adolescence et la maturité pour une raison. Chaque étape de raisonnement a son utilité. Connaissez votre audience, mes frères, et glorifiez la signification du baptême!