Le Très-Haut dont le nom est sacré
De Livres et Prédications Bibliques.
Par John Piper
À Propos de Gloire de Dieu
Partie de la série : Hallowed be Thy Name: Eight Sermons on the Names of God
Traduction par Allison Vuillaume
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Ésaïe 57:14-21
« Et on dira : Préparez, préparez, dégagez un chemin, enlevez tout obstacle du chemin de mon peuple ! » En effet, voici ce que dit le Très-Haut, celui dont l’habitation est éternelle et le nom saint : J’habite dans les hauteurs et la sainteté, mais je suis aussi avec l’homme brisé et abattu afin de redonner vie à l’esprit abattu, afin de redonner vie au cœur brisé. Non, je ne veux pas lancer éternellement des accusations, je ne veux pas m’irriter indéfiniment, car il est trop faible devant moi, l’esprit, le souffle des êtres que j’ai moi-même faits. C’est à cause de ses profits criminels que je me suis irrité et que je l’ai frappé. Je me suis caché, dans mon indignation, et le rebelle a suivi le chemin que lui indiquait son cœur. J’ai vu sa conduite, mais je le guérirai. Je le guiderai et je lui assurerai une pleine consolation, à lui et à ceux qui sont en deuil à cause de lui. Je ferai naitre la louange sur leurs lèvres, je donnerai la paix, oui la paix à celui qui est loin et à celui qui est près, dit l’Eternel, et je les guérirai. Quant aux méchants, ils sont pareils à la mer agitée qui ne peut se calmer et dont l’eau soulève la vase et la saleté : il n’y a pas de paix pour les méchants, dit mon Dieu. »
Pour comprendre notre texte dans sa relation avec ce qui s’est passé auparavant, retournons au 56:9.
La Corruption d’Israël
Commençons avec 56:9, Ésaïe décrit la corruption du peuple d’Israël. Ésaïe 56:9–12 nous dit comment les chefs d’Etat ont complètement échoué à prendre soin de leur peuple. Il dit, par exemple, au vers 11:
Ce sont des chiens voraces, insatiables; ce sont des bergers qui ne savent rien comprendre; tous suivent leur propre voie, chacun selon son intérêt, jusqu’au dernier.
Puis au 57:1–13, il décrit ce qui arrive au peuple quand ses chefs tournent mal. Aux vers 1 et 2, il dit que les gens de bien périssent et sont enlevés. Aux vers 3 et 4, il parle de fils de l'enchanteresse, race de l'adultère et de la prostituée. Au vers 5a, des rites pour la fertilité sexuelle sont repris à partir des religions de Canaan. Au vers 5b, on pratique le sacrifice d’un enfant (par exemple 2 Rois 21:6, quand Manassas donna son fils en offrande et établit des gens qui évoquaient les esprits et qui prédisaient l’avenir). Les vers 6 à 13a constituent une longue description de l’idolâtrie. C’est ce que les habitants d’Israël offrirent à Dieu en retour pour leur avoir accordé la merci tant de fois depuis l’époque d’Abraham, de Moïse et de David.
Cependant, même à la fin de cette section (57:13), Dieu redonne l’espoir aux individus qui chercheront refuge en lieu au lieu de chercher le plaisir dans la violence, l’adultère, la sorcellerie, ou la maltraitance des enfants. “Mais celui qui se confie en moi héritera le pays, et possèdera ma montagne sainte.” La Réponse de Dieu à la rébellion d’Israël Ceci nous amène au texte d’Ésaïe 57:14–21. Voici la réponse de Dieu à la corruption, l’idolâtrie et la rébellion sans merci en Israël. Ne regardons d’abord qu’un vers à la fois pour voir le flot de sa pensée, puis revenons ensuite au texte dans sa totalité.
Beaucoup vont se tourner vers Dieu
Vers 14: « On dira: Frayez, frayez, préparez le chemin, Enlevez tout obstacle du chemin de mon peuple!» (Comparons 40:3–4 et 62:10.) C’est la manière à Dieu de dire: beaucoup de gens vont se tourner vers moi; préparez-vous y. Construisez des routes. Retirez du chemin les rochers et les arbres tombés au sol. Remplissez de terre les ravines et les rigoles. Préparez tout pour le retour de mon peuple. C’est bien plus que quelques individus qui vont chercher refuge en Dieu. Il s’agit d’un grand retournement: " enlevez tout obstacle du chemin de mon peuple !"
Dieu condescend à vivre avec les hommes modestes
Vers 15: " Car ainsi parle le Très Haut, Dont la demeure est éternelle et dont le nom est saint: J'habite dans les lieux élevés et dans la sainteté; Mais je suis avec l'homme contrit et humilié, Afin de ranimer les esprits humiliés, Afin de ranimer les cœurs contrits." Au vers 14, il est possible d’espérer que le people rebelle revienne parce que, même si Dieu est inapprochable dans sa sainteté, il condescend pourtant à vivre avec les hommes contrits et humiliés. Et quand il vit avec eux, il leur redonne vie. Ils reviendront contrits et humiliés par leurs péchés, et Dieu viendra à eux et leur offrira un nouveau départ —pour l’éternité.
Dieu ne restera pas en colère contre son people pour toujours
Vers 16: "Je ne veux pas contester à toujours, Ni garder une éternelle colère, Quand devant moi tombent en défaillance les esprits, Les âmes que j'ai faites. " Une seconde raison pour espérer que Dieu va accueillir favorablement le retour de son people et vivre avec lui, est que Dieu promet de ne pas garder une colère éternelle contre son peuple. Il a créé Israël pour sa gloire (43:7) et il connaîit ses limites. Il ne peut pas détruire son peuple aveuglément. Il ne les condamnera pas en totalité pour les faits qu’il leur reproche. Il trouvera un moyen de les acquitter —et non pas seulement d’abandonner les charges contre eux. (comme ce qui se passa à Scott County).
Dieu n’est pas naïf
Vers 17: "A cause de son avidité coupable, je me suis irrité et je l'ai frappé, Je me suis caché dans mon indignation; Et le rebelle a suivi le chemin de son cœur." Ce vers souligne que le salut vient avant et après. Il nous rappelle que Dieu n’est pas naïf. Il sait que son people n’est pas tout blanc. Il sait que son people continue de s’éloigner de lui, peu importante les avertissements ou châtiments qu’il lui donne. C’est une épouvantable chose que d’être frappé par Dieu parce que l’on suit son chemin fièrement, et d’ensuite se relever pour continuer à faire exactement comme avant. C’était le cas d’Israël au vers 17, ce qui rend le vers 18 encore plus extraordinaire.
Dieu guérira en humiliant ses sujets (l’espoir d’une nouvelle alliance)
Vers 18: "J'ai vu ses voies, Et je le guérirai; Je lui servirai de guide, Et je le consolerai, lui et ceux qui pleurent avec lui." Au lieu de punir leur rébellion et leur entêtement par la sévérité, Dieu les guérira. Comment les guérira-t-il ? Le vers 15 dit que Dieu habitera avec ceux qui sont contrits et humiliés. Cependant, les gens au vers 17 poursuivent leur propre voie effrontément. Alors, comment les guérira-t-il ?
Cela ne peut se faire que d’une seule façon. Dieu les guérira en les humiliant. Il les guérira en écrasant leur fierté. Si seuls les hommes contrits et humiliés peuvent apprécier la fraternité de Dieu (v. 15), et si la maladie d’Israël n’est que fierté et entêtement à se rebeller (v. 17), et si Dieu promet de guérir tous ces hommes (v. 18), alors il doit les guérir en les humiliant et en écrasant leur esprit de rébellion.
N’est-ce pas la façon d’Ésaïe de prophétiser ce que Jérémie appelait la nouvelle alliance et ce qu’Ezéchiel appelait un nouveau cœur? Jérémie disait: "Voici, les jours viennent, dit l'Éternel, Où je ferai avec la maison d'Israël Une alliance nouvelle . . . Je mettrai ma loi au dedans d'eux, Je l'écrirai dans leur cœur; Et je serai leur Dieu, Et ils seront mon peuple." (31:31, 33).
Ezéchiel disait, "Je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau; j'ôterai de votre corps le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai mon esprit en vous, et je ferai en sorte que vous suiviez mes ordonnances, et que vous observiez et pratiquiez mes lois."
Ésaïe, Jérémie et Ezéchiel, tous perçoivent l’arrivée d’un jour où le people au cœur dur, malade, et désobéissant, sera changé de façon supernaturelle. Ésaïe parle de guérison. Jérémie parle d’écrire la loi dans le cœur du peuple. Ezéchiel parle de leur donner un nouveau cœur fait de chair. Mais tous les trois ont le même but, le salut. La guérison selon Ésaïe 57:18 est donc une importante greffe de cœur —le vieux cœur, dur, fier et entêté, est ôté et remplacé par un nouveau cœur, doux et tendre, un cœur facilement contrit et humilié par le souvenir des péchés passés et des péchés qui demeurent. Ceci est le cœur avec lequel le Très-Haut dont le nom est Sacré peut vivre et à qui il peut donner vie.
Paix à celui qui est loin et à celui qui est près
Vers 19: "Paix, paix à celui qui est loin et à celui qui est près! dit l'Éternel. Je les guérirai." Dieu guérit le Cœur avec une chanson de paix, la paix avec Dieu, la paix dans le monde quand son œuvre sera achevée, et la paix intérieure.
Mais le mot le plus encourageant se trouve au vers 19, "loin." "Paix à celui qui est loin." La promesse de ces vers fait référence à l’Israël —un jour, Dieu amènera son people à se repentir et à reconnaitre Jésus Christ, et il lui donnera un nouveau cœur. Quand tous les hommes bons seront amenés au royaume, Dieu bannira l’impiété de Jacob et il attirera tous les Israéliens vers l’Eglise Chrétienne pour qu’ils soient sauvés (Romains 11:24f.).
Mais où sommes-nous, les Gentils, dans ce passage? Nous sommes dans le mot "loin." La prophétie n’est pas seulement pour l’Israël. Elle est aussi pour tous ceux qui sont loin —les Gentils et les nations. Dans les Ephésiens 2:17, Paul fit allusion à ce vers et dit, " Il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étaient près; . . . Ainsi donc, vous n'êtes plus des étrangers, ni des gens du dehors; mais vous êtes concitoyens des saints, gens de la maison de Dieu."
L’accomplissement de la nouvelle alliance de Jérémie, du nouveau cœur d’Ezéchiel, et de la guérison selon Ésaïe, vient avec Jésus-Christ. Le Christ est celui qui ouvre la voie au grand retour de Dieu (57:14). Lorsque le Très-Haut dont le nom est Sacré descend et vient vivre avec les hommes contrits et humiliés, le Christ est en lui (57:15). La mort du Christ est la raison pour laquelle Dieu peut acquitter les hommes sans lever les charges dont ils sont coupables (57:16). Nous sommes guéris par étapes (57:18). Notre paix est en Dieu (57:19). Tout ce qui nous est promis dans ce grand passage, nous le trouvons —même nous les Gentils— en Jésus Christ. Ceci est à lire comme une promesse d’espoir pour chacun d’entre nous qui acceptera d’être guéri par l’humiliation et l’écrasement de notre esprit entêté.
Le Très-Haut habite avec le peuple humilié
Concentrons-nous à présent une seule vérité à la fois et méditons dessus pour le temps qu’il nous reste. Selon ce texte, quel est le meilleur résultat que vous puissiez obtenir en étant guérit par Dieu? La réponse serait: que le Très-Haut dont le nom est Sacré habite avec vous et vous donne la vie (v. 15). L’opposé se trouve au vers 17, où Dieu détourne ses yeux avec colère. Il est donc bon que Dieu soit avec nous, au lieu qu’il se détourne de nous. Pouvoir ressentir à jamais la présence vivifiante du Très-Haut dont le nom est Sacré est la meilleure chose qui soit.
Voici la vérité énoncée au vers 15 que je souhaiterais étudier de plus près avec vous: Le Très-Haut dont le nom est Sacré vit avec les saints contrits et humiliés.
Il y trois choses importantes à noter ici et je vais vous raconter une histoire pour illustrer chacune d’elle.
- Il est surprenant que le Très-Haut dont le nom est Sacré habite avec les saints contrits et humiliés.
- Il n’est pas compromettant pour le Très-Haut dont le nom est Sacré d’habiter avec les saints contrits et humiliés.
- Les saints contrits et humiliés guérissent quand le Très-Haut dont le nom est Sacré habite avec eux.
En voici l’histoire!
Le Bon Roi et la femme contrite et humiliée
Il fut une terre où régnait sur le people un homme si sage, si puissant et si intransigeant qu’aucun de ses sujets ne pouvait l’approcher —du moins pas de la façon dont ils le souhaitaient. Son palais était placé haut sur la Montagne Blanche et son trône était très haut placé dans le palais. D’énormes créatures ailées encerclaient la montagne et le palais sembler flotter sur un nuage de feu. Les habitants du pays étaient plein de ressentiment à l’encontre du Roi et de son autorité, et ils ne respectaient ni son pouvoir ni sa sagesse. Ça n’avait pas toujours été le cas. Les premiers habitants de cette terre s’étaient tenus craintifs et admiratifs tout à la fois devant le roi, et ils s’émerveillaient de voir qu’il utilisait tout ce pouvoir, cette sagesse et ces richesses pour faire le bien de ses sujets. C’était comme s’il s’élevait pour montrer sa bonté. Mais quelque part en chemin, pour une raison étrange et obscure, ses sujets commencèrent à ne plus supporter le fait qu’il s’élevait. Soudain, il n’importa plus que ses lois furent bonnes; il importa que ce fussent des lois. Et les habitants se rebellèrent parce qu’ils commencèrent à haïr qu’on leur dît ce qu’ils devaient faire. Ils voulurent faire leurs propres lois et nommer leurs propres rois. Et les choses tournèrent très mal. Puis quelque chose d’inattendu arriva. Dans la cité la plus rebelle, une rumeur fut entendue selon laquelle le roi avait quitté son trône élevé, avait traversé le nuage de feu, et descendait jusqu’à la Vallée des Ombres. Ce soir-là en effet, il apparut sur son cheval, à la limite de la ville, avec sa cape bleu royal et ses yeux étincelants, et des guerriers de la Montagne Blanche dont la foule s’étendait à perte de vue au-delà de la vallée. Les gens de la ville savait qu’un seul ordre du roi et on leur couperait la tête. Ils eurent un mouvement de recul, sourirent de dédain et tremblèrent, tout à la fois. Mais le roi ne donna aucun ordre. Il descendit de son cheval et prit une petite ruelle comme s’il connaissait très bien le village. Il s’arrêta à la maison d’une vieille veuve et frappa à sa porte. Lorsqu’elle le vit à la porte, elle ouvrit la bouche et se mit à pleurer. Le roi entra et ferma la porte derrière lui. Ils parlèrent jusqu’à une heure tardive. Elle lui fit à souper et lui donna un matelas de paille pour dormir. Quand le matin arriva, il était déjà parti mais, sur la table, il y avait une boite en velours. Après que le roi fut parti, les gens du village s’étonnèrent. Pourquoi le roi était-il venu? Et pour passer la nuit chez cette femme-là ! Son mari avait été tué alors qu’il érigeait une tour de la rébellion contre le roi. Elle-même s’était auparavant prostituée, ce que le roi détestait. Puis, après la mort de son mari, elle s’était portée volontaire et avait participé dans la résistance locale. Elle n’avait cessé d’assister aux réunions de protestation que récemment. Mais le roi était venu et avait passé la nuit dans la maison de cette vieille femme. C’était très surprenant. C’était surprenant que le Très-Haut dont le nom est Sacré ait dormi chez l’un de ses sujets, et qui plus est chez une vieille conspiratrice. Surprenant, oui, mais pas compromettant. Il n’y avait pas si longtemps que ça, cette vieille femme, qui avait longtemps résisté à l’autorité du roi et qui avait fait ce qu’elle avait pu pour afficher sa rébellion, avait trouvé une vieille copie des édits du roi dans les archives de la bibliothèque du village. Elle avait ramené ces édits chez elle et s’était mise à les lire. Alors qu’elle lisait, la femme se mit à pleurer. Pendant des jours et des jours, elle lut et pleura et pleura encore. Elle commença d’abord à lire installée confortablement dans sa chaise, mais elle termina sa lecture sur le sol, pliée en deux, tremblante et pleurante. Les édits du roi étaient bons. Ses plans et ses objectifs pour le pays étaient la gloire assurée. Elle vit et comprit, pour la toute première fois, que la vraie liberté et le sentiment d’accomplissement n’étaient pas accessibles en organisant une petite rébellion organisée contre le roi, mais en acceptant les projets du roi qui lui offrirait un endroit merveilleux pour vivre. Elle était contrite et humiliée. A partir de ce jour là, la vieille femme décida d’appartenir au roi, s’il voulait toujours bien d’elle. Quand le roi entra chez elle, il n’entra donc pas dans la maison d’une rebelle. Il entra chez une femme brisée et contrite qui le vénérait et respectait son autorité. Sa visite n’était donc pas compromettante car la fierté de son hôte avait été brisée. Il n’est pas compromettant pour le Très-Haut dont le nom est Sacré d’habiter avec les saints contrits et humiliés. La vieille femme était à présent assise et regardait la petite boite de velours. Pour elle, cette boite n’était pas petite. Elle était même tentée de se prosterner devant elle. Sa main tremblait. Même la visite du roi ne l’avait pas rendue présomptueuse. Elle ouvrit la boite lentement et y vit un anneau d’or fin et un message écrit de la main du roi. Elle prit le petit papier et en lu le message,
Par ceci j’annule, à présent, tout péché Et guérit toute blessure intérieure. Celle qui portera l’anneau royal Sera la fille du roi.