Derrière Moi, Paresseux

De Livres et Prédications Bibliques.

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En Savoir Plus (English).

Par Scott Hubbard À Propos de Sanctification et croissance

Traduction par Patrick Essiangne

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Quatre Leçons contre la Paresse

Si vous regardez au plus profond de vous-même, vous noterez peut-être, à votre grande consternation, la présence d’une créature singulièrement peu attrayante. Vous devrez regarder attentivement, parce qu’elle ne bouge pas rapidement (ou quelquefois pas du tout). Elle se cache sous les draps du lit. Elle préfère le marmonnement à la parole limpide. Ses paupières s’entrouvrent ; sa bouche retient un filet de bave. Il se nomme paresseux.

Nous préférerions peut-être garder le paresseux éloigné, ne voir cette créature paresseuse qu’au travers de jumelles ordinaires ou de zoo. Cependant d’une manière ou d’une autre, il trouve un habitat naturel dans chaque âme, même la plus travailleuse. Quand l’alarme sonne, il met la patte sur le bouton de répétition. Quand un projet de travail nécessite une concentration implacable, il ouvre tranquillement un nouvel onglet de navigateur. Quand nous sommes confrontés à un devoir indésirable, que nous avons déjà trop longtemps remis à plus tard, il nous conseille néanmoins : « Demain. »

Nous pouvons hésiter à étudier le paresseux, préférant nous épargner un spectacle aussi indésirable. Mais quelquefois, notre moi paresseux ne meurt que quand nous l’observons longuement et soigneusement. « J’ai passé près du champ d’un paresseux, Et près de la vigne d’un homme dépourvu de sens », nous dit le sage. « J’ai regardé attentivement, Et j’ai tiré instruction de ce que j’ai vu » (Proverbes 24:30, 32).

En écoutant les murmures du paresseux et en considérant les Effets de sa paresse, nous apprenons, par contraste, ce qu’est une vie de travail dans la crainte du Seigneur. Alors, quelle instruction le sage pourrait-il tirer quand il considère son paresseux intérieur ?

1. « Un peu » s’Ajoute.

Un peu de sommeil, un peu d’assoupissement, Un peu croiser les mains pour dormir !… (Proverbes 24:33)

Les emballages de bonbons disséminés autour du lit du paresseux, qui lui arrivent presque à la cheville, ont tous une chose en commun : sur le moment, ils étaient chacun « un peu ». Un petit goûter, une petite pause, une petite récompense, une petite friandise. Il a dilapidé l’argent de poche de ses parents de la même façon. Seulement un achat intégré de plus. Seulement un petit plat à emporter de plus.

Les sages entendent et tirent instruction. « Un peu », il s’avère, n’est rien d’autre que cela – du moins quand il est associé à mille autres petits. Beaucoup de petites gouttes de pluie font un lac. Beaucoup de petits coups font tomber un arbre. Et donc, la manière dont nous gérons le peu – les petites tentations, les petites décisions, les petites occasions de renoncement à soi-même – compte beaucoup.

Salomon nous dirige vers l’une des plus petites créatures de Dieu comme preuve. « Va vers la fourmi, paresseux ; Considère ses voies, et deviens sage » (Proverbes 6:6). Oui, les fourmis sont très petites, celle-ci transporte un grain de terre, celle-là un bout de feuille, une troisième une miette de pain. Une fourmi ne peut pas réaliser grand-chose rapidement, toutefois avec le temps, petit à petit, une fourmilière s’élève de la terre ; un réseau de tunnels souterrains s’établit ; une colonie est chaude et alimentée.

Trop souvent, en fuyant mon paresseux intérieur, j’ai titubé en essayant de courir trop vite. En réalisant à quel point les petits paresseux peuvent être destructeurs, je me suis dit : « Beaucoup ! Je dois faire beaucoup ! » Je finirai dix projets cette semaine – non, vingt ! Je m’entraînerai du lundi au vendredi sans exception ! Je dirigerai des dévotions familiales de trente minutes chaque soir !

Quelquefois, en effet, le chemin qui conduit à la maison du paresseux monte en pente raide et prend un départ précipité. Toutefois la plupart du temps, nous sommes plus sages en marchant, en échangeant de petites folies contre de petites sagesses, en développant des résolutions modestes, comme celles des fourmis, puis en les développant. En chemin, nous évitons ce petit compromis pour cette petite obéissance ; nous nous détournons de cette petite paresse pour ce petit travail. Nous laissons chaque petite difficulté devant notre Père céleste. Et petit à petit, nous recevons de lui la force d’œuvrer plus régulièrement.

2. La Négligence Fait Pousser les Mauvaises Herbes.

J’ai passé près du champ d’un paresseux, ... Et voici, les épines y croissaient partout. (Proverbes 24:30–31)

Lorsqu’il se roule sur son lit, ou qu’il va chercher trois repas à midi, le paresseux n’imagine point qu’il fait du mal. Quel mal peut engendrer un peu plus de sommeil ? Quel problème y a-t-il à manger des bouchées de plus ? Toutefois pendant qu’il dort, grignote et chante un petit air, les épines envahissent calmement son jardin. Le paresseux n’a pas planté les épines lui-même, bien sûr – cependant en ne travaillant pas, il aurait tout aussi bien pu le faire. Si nous ne faisons pas de sillons, ne labourons pas et ne semons pas de bonnes graines, par défaut, nous préparons le terrain pour d’autres résultats. La négligence fait pousser les mauvaises herbes.

Imaginez alors que vient un de ces petits moments : continuer à travailler sur ses devoirs ou regarder les points forts de la soirée d’hier ? Lire la Bible et prier ou savourer neuf minutes supplémentaires de bonheur sur son oreiller ? Se concentrer intensément au cours de l’heure qui suit et finir le projet ou vérifier ses e-mails (à nouveau) ? Nous pouvons penser que ces petites indulgences ne sont que des parenthèses négligeables et inoffensives au milieu de nos travaux.

Mais chaque fois que nous permettons au paresseux de nous prendre la main, non seulement nous nous arrêtons dans notre bon travail, toutefois nous produisons de mauvaises herbes. Peut-être, pour le moment, les mauvaises herbes n’apparaissent que dans notre propre âme, pendant que nous nous entraînons à l’école de la paresse. Ou peut-être que les mauvaises herbes croissent à la vue de tous – dans le travail à moitié fait et les engagements rompus, les excuses grotesques et les responsabilités délaissées. Quoi qu’il en soit, comme le déclare un autre proverbe : « Celui qui se relâche dans son travail est frère de celui qui détruit » (Proverbes 18:9). Le domicile du paresseux et celui du destructeur finissent par se ressembler. L’unique différence est la rapidité.

Le paresseux a donc généralement l’air innocent. Nous pourrions assurément penser à des créatures plus nuisibles que ce paresseux souriant, penché sur sa branche. Cependant les sages voient son cœur. « Si je ne discipline pas mes enfants actuellement, j’invite simplement le monde à le faire ». « Si je ne commence pas cette conversation difficile, je mets cette relation en péril ». « Si je ne finis pas ce travail pendant que j’en ai l’occasion, je vais faire peser le fardeau sur les épaules d’un autre».

Nous ne sommes pas inactifs lorsque nous jouons le paresseux. Nous faisons croître des mauvaises herbes, renversons des murs, agitons des fondations et cultivons des épines, même si c'est très lentement.

3. Nos Désirs Nous Trompent Généralement.

Le désir du paresseux le tue. (Proverbes 21:25)

Les désirs du paresseux paraissent comme ses amis les plus proches, ses aides les plus sages. Leurs conseils semblent si aimables : « Non, ne tonds pas la pelouse actuellement. Il semble qu’il va pleuvoir de toute façon ». « Non, ne parle pas de Jésus présentement, pas dans cette conversation. Le temps viendra (peut-être) ». « Laisse ta femme changer la couche du bébé. Tu es en rétablissement». Des propositions si merveilleuses. Des assassins si attrayants.

La sagesse communique les choses sans détour : « Les désirs du paresseux le tuent » (Proverbes 21:25). Tuer est un peu exagéré, peut-être, toutefois seulement un peu. Dans cette culture et en ce temps, la survie dépendait du travail, des mains calleuses, des champs labourés, des récoltes et des longues journées. Le monde était autrefois un endroit plus difficile pour les paresseux.

La paresse n’est pas si mortelle actuellement, du moins pas dans de nombreux endroits. Cependant les sages savent que même si « le désir du paresseux » ne lui prend pas la vie, il lui prend quasiment tout. Il lui prend le bonheur d’une bonne journée de sueur. Il lui enlève la paix des relations soigneusement entretenues. Il lui enlève la récompense de talents bien gérés. Le paresseux peut profiter d’une existence plus aisée – pendant quelques jours ou quelques minutes. Cependant, après, chaque partie de la vie devient plus difficile.

Ainsi, quand les désirs paresseux approchent, dans toute leur beauté apparente, les sages ancrent leurs désirs dans un endroit plus solide que les plaisirs à court terme du sommeil, de la nourriture ou des divertissements. Ils écoutent préférablement le Seigneur Jésus ; ils considèrent les conseils de son Esprit et ses promesses de force. Puis, avec un chaleureux « Arrière de moi, paresseux ! », ils se lèvent et exécutent leur travail.

4. Le Travail Acharné Découle du Cœur.

Le paresseux se croit plus sage Que sept hommes qui répondent avec bon sens . (Proverbes 26:16)

Jusqu’à présent, nos armes contre le paresseux ont été façonnées spécifiquement à partir du bon sens – et cela se comprend, étant donné que le paresseux est « un homme dépourvu de sens » (Proverbes 24:30). Toutefois nous arrivons maintenant au cœur du problème, qui est celui du cœur.

Quand les Proverbes nous disent que le paresseux est « [sage] à ses propres yeux », ils placent le travail pieux dans le domaine de la sagesse, un domaine où Dieu règne comme Seigneur. « Le commencement de la sagesse, c’est la crainte de l’Eternel ; Et la science des saints, c’est l’intelligence » (Proverbes 9:10). Pourquoi le paresseux fait-il la grasse matinée et arrive-t-il en retard ? Pourquoi est-il mené par la distraction et la procrastination ? Au final, parce qu’il n’a pas la sagesse qui provient de la crainte de l’Éternel.

Dieu n’occupe pas une place estimable dans le cadre de référence du paresseux – loin d’être aussi estimable que le placard et le canapé. Les sages, au contraire, se souviennent que « les voies de l’homme sont devant les yeux de l’Éternel » (Proverbes 5:21), et ils aiment qu’il en soit ainsi. Dieu comble leur regard comme le bleu comble un ciel sans nuages ; il est leur commencement et leur fin, l’alpha de leurs matins et l’oméga de leurs soirs, celui en qui ils vivent, se déplacent et œuvrent. Il est le Dieu qui, en Christ, sanctifia nos travaux dans la chair humaine et qui nous remplit actuellement de son Esprit travailleur.

Ainsi, quand les sages se sentent dévier vers le paresseux, ils savent que travailler dur est bien plus qu’une question de bon sens et de maîtrise de soi. La paresse révèle une absence de fidélité ; la paresse montre non seulement un corps mais également un cœur endormi. Par conséquent ils prennent le poignard qui entaille plus profondément le cœur du paresseux : « Et quoi que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, en rendant par lui des actions de grâces à Dieu le Père » (Colossiens 3:17).

En Christ, tout ce que nous faisons a une signification spirituelle, de la prière secrète au fait de nous lever à notre réveil, de la communion fraternelle au redoublement de notre travail. Nous vivons et œuvrons sous les yeux de notre bon Seigneur Jésus. Son royaume nous appelle. Son Esprit nous remplit. Ses promesses nous accordent de la force. Et sa force nous incite à mettre chaque jour le paresseux au repos.