Penchez-Vous vers la Colline
De Livres et Prédications Bibliques.
Par David Mathis À Propos de Sanctification et croissance
Traduction par Patrick Essiangne
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Une Leçon de Coureur pour la Vie Chrétienne
Quelquefois, je me demande si l’apôtre Paul n’était pas un coureur.
La course est un sujet curieusement courant dans ses sermons et ses lettres. Il fait référence à sa propre vie et à son ministère comme étant de la course (1 Corinthiens 9:26 ; Galates 2:2 ; Philippiens 2:16) et décrit la foi des Galates (passée) en des mots similaires : « Vous couriez bien » (Galates 5:7).
Il demande aussi aux Thessaloniciens de prier pour lui, « afin que la parole du Seigneur se répande et soit glorifiée » (2 Thessaloniciens 3:1). Il parle de l’effort et de la lutte humains (par opposition à la miséricorde divine dans l’élection) comme étant de la course (Romains 9:16 LSG). Il prêcha à Antioche sur Jean-Baptiste « achevant sa course » (Actes 13:25), exprima aux anciens d’Éphèse son désir « pourvu que j’accomplisse ma course » (Actes 20:24), et écrit dans sa dernière lettre : « J’ai achevé la course » (2 Timothée 4:7).
Si la marche est son image la plus habituelle de la vie chrétienne (près de trente fois dans ses lettres), la théologie de Paul avait également la place pour parler en termes plus intenses, voire agressifs, d’un genre de capacité athlétique dans la vie chrétienne, comme il l’écrit aux Corinthiens :
Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans le stade courent tous, mais qu’un seul remporte le prix ? Courez de manière à le remporter. (1 Corinthiens 9:24)
Que Paul ait été coureur ou non, plusieurs chrétiens ont témoigné (moi inclus) qu’ils trouvaient que l’expérience régulière de pousser le corps au-delà du confort était d’une valeur qui allait au-delà de la simple santé physique. Paul declare, après tout, que « l’exercice corporel est utile à peu de chose », même s’il souligne que « la piété est utile à tout » (1 Timothée 4:8). Et l’exercice corporel est d’autant plus précieux quand il sert la piété – quand les leçons apprises en poussant le corps se traduisent directement dans les instincts d’une âme saine.
Penchez-Vous vers la Colline
Nous sommes tous confrontés à nos propres collines quotidiennement. Cela peut commencer par sortir du lit. Cela peut être en commençant une conversation que nous pensons difficile. Ou en commençant à travailler, à faire des devoirs ou à jardiner. Nous rencontrons tous des collines ; quelques unes plus, d’autres moins. Et quand nous le faisons, il faut plus d’efforts pour continuer à mettre un pied devant l’autre. Encore et encore, nous sommes confrontés à des difficultés grandes et petites. Et quand cela arrive, quelle est notre attitude par défaut ? Continuerons-nous de marcher ? Ralentir ? Arrêter totalement ? Ou de nous pencher en avant ?
Les autres coureurs connaissent peut-être ce sentiment. Vous êtes fatigué, cependant vous continuez à vous efforcer d’atteindre la ligne d’arrivée. Vous arrivez sur une colline. Votre réaction naturelle sera de ralentir pour la franchir difficilement. S’arrêter pour marcher peut sembler tentant. Cependant une autre mentalité consiste à se pencher vers l’avant. Incitez-vous à la surmonter. Massez votre corps dans un objectif précis, comme le fit Paul (1 Corinthiens 9:27). Dépensez avant tout plus d’énergie. Passez la colline plus tôt, puis savourez la descente.
Une fois qu’un coureur a su quelles récompenses se trouvent de l’autre côté d’une colline, « se pencher vers l’avant » peut devenir la nouvelle valeur par défaut et devenir un instinct à développer pendant le reste de la vie – apprendre à surmonter la résistance, plutôt que de reculer par réflexe.
Développez l’Instinct
C’est humain et moderne de prendre le chemin de moindre résistance et d’éviter les collines de la vie que nous savons que nous devrions gravir quotidiennement. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous pouvons être si aisément distraits. Ce ne sont pas uniquement nos derniers appareils et les marchands d’attention avisés qui nous distraient. Au fond de nous-mêmes, nous voulons être distraits. Les humains ont recherché et trouvé des distractions au cours des siècles ; les moyens numériques pour cela ont simplement rendu la distraction encore plus aisée. Nous voulons habituellement éviter ce que nous savons que nous devrions vraiment faire, car les collines les plus importantes sont les plus difficiles à gravir.
C’est là que « l’entraînement physique » et l’exercice aident non seulement le corps mais également la volonté. L’effort physique peut nous aider à développer la mentalité qui nous permet de nous pencher sur les tâches auxquelles nous résistons au lieu de les fuir et de les remettre à plus tard – pour « considérer la résistance comme un stimulant à l’action plutôt que de l’éviter » (Mark Forster, Get Everything Done, 152).
Au lieu de ralentir automatiquement ou de faire demi-tour quand nous arrivons à une colline, nous pouvons apprendre à nous pencher en avant. Apprenez à considérer les bonnes collines comme des opportunités de fructification, de ce qui compte vraiment – d’une vraie « productivité » selon les conditions de Dieu.
Aujourd’hui, nous sommes environnés d’une multitude de technologies qui conditionnent notre âme et notre corps à s’attendre au confort et encouragent notre esprit à se mettre au travail en calculant les moyens les plus aisés plutôt que les meilleurs résultats. Sans intentionnalité, nous serons formés par le chemin de moindre résistance de notre chair plutôt que par l’appel de l’Esprit à porter du fruit. Si nous ne prenons pas de mesures délibérées afin de nous élever au-dessus des barres de plus en plus basses de l’inconfort de notre société, nous serons conduit dans le gouffre de la léthargie qui nous environne. Nous deviendrons (ou resterons) modernes, mous, de plus en plus paresseux, sédentaires et non productifs.
Mais en Christ, nous avons des raisons d’avancer dans une autre direction – pour « ne pas nous conformer au siècle présent, mais être transformés par le renouvellement de l’intelligence » (Romains 12:2) et de notre corps. Pour les présenter comme un sacrifice vivant (Romains 12:1). En cas de doute, nous ne voulons pas nous contenter de ce qui est le plus aisé. Nous voulons poursuivre ce qui est le plus important, sachant que ces choses sont communément les plus exigeantes mentalement, émotionnellement et physiquement.
Regarder à Travers la Colline
Une manière d’apprendre à « nous pencher en avant sur la colline » est d’apprendre à regarder vers la récompense. Pour le coureur, ce sont les « yeux de la foi » qui nous poussent à accélérer encore plus, alors qu’une partie de nous préférerait ralentir, car nous regardons au-delà de la colline devant nous. Encore quelques minutes et la colline sera derrière moi, et je serai plus content de m’être penché en avant plutôt que d’avoir cédé.
Plus nous apprenons à regarder vers la récompense de l’autre côté de la colline, plus — aussi étrange que cela puisse sembler au premier abord — nous apprenons à goûter la joie même dans les moments durs. Même actuellement. Les yeux de la foi commencent à se rendre compte, ou à goûter, sous forme de graine, dans les moments durs, la joie qui est à venir. La foi est une dégustation actuelle, dans le présent et ses inconforts, de la pleine récompense à venir.
Que Paul ait eu l’habitude de courir ou non, il avait appris à se pencher en avant. Quand il rencontra un conflit à Philippes, il se pencha en avant et demanda à l’Église de faire pareil. « car il vous a été fait la grâce, par rapport à Christ, non seulement de croire en lui, mais encore de souffrir pour lui, en soutenant le même combat que vous m’avez vu soutenir, et que vous apprenez maintenant que je soutiens » (Philippiens 1:29–30). La résistance à l’Évangile mit l’apôtre au défi. Toutefois il ne recula pas. Il s’engagea. Il avança. Il continua à courir et invita d’autres personnes à se joindre à lui.
Pareil à Thessalonique. Le conflit éclata et Paul se pencha en avant. « Après avoir souffert et reçu des outrages à Philippes, comme vous le savez, nous prîmes de l’assurance en notre Dieu, pour vous annoncer l’Evangile de Dieu, au milieu de bien des combats » (1 Thessaloniciens 2:2). Et pourtant, bien qu’il soit un exemple, Paul n’est pas le plus fonceur, mais son Seigneur.
Jésus se Penchait en Avant
Jésus « prit la résolution de se rendre à Jérusalem » (Luc 9:51). Pourquoi ? « car il ne convient pas qu’un prophète périsse hors de Jérusalem » (Luc 13:33). Ce n’était sûrement pas le chemin le plus facile, cependant le plus dur. La plus élevée des collines. Il périrait, a-t-il dit, et de la pire manière possible : sur une croix.
Quand l’épître aux Hébreux nous exhorte à « courir avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte » (Hébreux 12:1), il nous montre également comment : « ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi », qui se penchait en avant, regardant lui-même vers la récompense — « qui, en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix, méprisé l’ignominie, et s’est assis à la droite du trône de Dieu » (Hébreux 12:2).
La résistance citée n’est pas celle à laquelle on pourrait s’attendre : la honte. Nous frémissons à la seule pensée de l’angoisse charnelle de la croix. Et nous devrions le faire ; c’était vraiment atroce. Et pourtant, ce que l’épître aux Hébreux met en relief ici n’est pas la douleur physique, aussi horrible soit-elle, cependant la honte. C’était une exécution en publique, prolongée et nue à un carrefour. La douleur physique indescriptible de la croix aurait été égalée, voire surpassée, par la honte.
Cependant, une telle douleur et une telle honte ne firent pas reculer Jésus. Au contraire, il vit la récompense de l’autre côté de la honte. Alors même que de telles barrières étaient posées juste devant son visage, il regarda la joie de l'autre côté et se pencha en avant vers la colline.