Suis-Je Prêt pour le Ministère?
De Livres et Prédications Bibliques.
Par Scott Hubbard À Propos de Sanctification et croissance
Traduction par Patrick Essiangne
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De nombreux hommes se sont posé la question : « Suis-je appelé au ministère pastoral ? » Et de beaucoup de dirigeants avisés lui ont conseillé de mettre la question sur le tabouret à trois pieds de l’aspiration, de l’affirmation et de l’opportunité :
- Aspirez-vous à cette fonction (1 Timothée 3 : 1) ?
- Est-ce que d’autres (particulièrement vos pasteurs actuels) affirment que vous êtes un homme fidèle qui sera aussi capable d’enseigner aux autres (2 Timothée 2 : 2) ?
- Dieu vous a-t-il donné l’occasion de paître un troupeau spécifique (Actes 20 :28 ; 1 Pierre 5 :2) ?
Ce sont des questions de clarification, cependant elles ne clarifient pas tout. De nombreuses personnes assises sur ce tabouret constatent qu’un pied semble vaciller. Un homme peut aspirer à devenir pasteur et avoir une opportunité, toutefois d’autres ont exprimé des réserves quant à sa préparation. Un deuxième homme peut aspirer et recevoir l’affirmation, toutefois Dieu ne lui a pas encore donné cette opportunité. Et un troisième homme peut obtenir une affirmation et avoir une opportunité, cependant il se demande si ses désirs de ministère pastoral s’élèvent réellement au niveau d’une aspiration divine.
Pendant quelque temps, je me suis retrouvé comme le troisième homme. J’ai ressenti un désir de ministère, cependant je me demandais s’il n’avait pas été trop façonné par les attentes des autres. Je me demandais également à quel point mes motivations étaient impies ; peut-être que ce que je voulais véritablement, c’était une place à la droite de Jésus (Marc 10 :37). Et j'ai senti le poids de la question. Comme le dit David Mathis dans son livre Workers for Your Joy : « Le bien de l’Église est en jeu dans le saint désir de ses pasteurs. Ils ne travailleront pas à long terme pour sa joie si ce n’est pas leur joie de faire un tel travail » (47).
Comment les hommes dans cette position peuvent-ils discerner s’ils aspirent véritablement à diriger le peuple de Dieu ? Nous pourrions trouver plus de clarté en posant trois questions diagnostiques, venant des recommandations de Pierre aux anciens dans 1 Pierre 5 : 1-4.
Sommaire |
Paissez le Troupeau de Dieu
Avant de passer aux diagnostics de Pierre, réfléchissons au type d’appel que l’apôtre avait en tête quand il s’adressait aux « anciens qui sont parmi vous » (1 Pierre 5 : 1) – de peur que nous n’aspirions à un poste d’ancien selon notre propre imagination. Pierre écrit,
J'exhorte les anciens parmi vous, moi ancien comme eux, témoins des souffrances de Christ, en participant de la gloire qui doit être manifestée : paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde. . . (1 Pierre 5 : 1-2)
Paissez le troupeau de Dieu. Un pasteur peut se retrouver avec une multitude de responsabilités, cependant au cœur de son appel se trouve cette charge de paître les précieuses brebis de Dieu. Et l’enseignement est au cœur du fait de paître.
Pierre avait avant tout appris de son Seigneur la tâche d’enseigner du berger. Il avait noté comment Jésus, voyant une foule errante « comme des brebis qui n’ont point de berger », faisait ce qu'un berger authentique ferait : « Il se mit à leur enseigner beaucoup de choses » (Marc 6 :34). Il avait entendu la manière dont ce bon berger enseignait et continuait d’enseigner, et la manière dont les brebis entendaient sa voix (Jean 10 : 27-28). Et puis, évidemment, il avait reçu le triple commandement de son Seigneur de nourrir ses brebis (Jean 21 : 15-17) – une nourriture que Jésus avait déjà liée à ses paroles (Jean 6 : 57-58, 63).
Donc, après l'ascension de Jésus, l'apôtre-berger enseigna, enseigna et enseigna — parmi les onze (Actes 1 :15), aux foules (Actes 2 :14), dans tout Jérusalem (Actes 5 :28-29), dans la division Juive-Non-Juive (Actes 10 :34-43), puis éventuellement par lettre, notamment à ces « exilés élus de la dispersion » qui ont reçu 1 Pierre (verset 1). Pour Pierre, paître les agneaux de Jésus voulait dire avant tout les nourrir des paroles de Jésus.
Or, le mot paître n’épuise pas la description du travail d’un ancien. Les anciens « exercent une surveillance » aussi, comme le dit Pierre : ils gouvernent les structures de l’Église, la protègent des menaces et la conduisent dans les décisions difficiles. Cependant même ici, l’enseignement sature la tâche pastorale, car comment les anciens gouverneraient-ils, garderaient-ils et conduiraient-ils autrement que par la parole de Dieu ?
« Les pasteurs sont tout d’abord des hommes de la Bible – des hommes qui prêchent, enseignent et conseillent la parole de Dieu ». Les pasteurs sont de ce fait, avant tout des hommes de la Bible – des hommes qui prêchent, enseignent et conseillent la parole de Dieu en public et en privé, depuis la chaire et sur une chaise d’hôpital, à tout moment. Au fond, c’est la « noble tâche » que nous désirons (1 Timothée 3 : 1).
Trois Tests pour l’Aspiration Divine
En gardant à l’esprit le quoi de l’ancienneté, Pierre exprime le comment en trois paires de « non pas ceci, mais cela » :
Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par contrainte, mais volontairement, selon Dieu ; non pour un gain sordide, mais avec dévouement ; non comme dominant sur ceux qui vous sont échus en partage, mais en étant les modèles du troupeau. (1 Pierre 5 : 2-3)
Ici, Pierre nous apprend d’où vient notre aspiration, où elle vise et quelle forme prend notre aspiration.
D’Où Vient votre Aspiration ?
Paissez le troupeau de Dieu. . . non par contrainte, mais volontairement, selon Dieu.
Depuis quelques années peut-être, le mot pasteur paraît imprimé sur votre avenir. Peut-être que votre père était pasteur. Peut-être que des amis et des mentors vous ont poussé à devenir pasteur. Peut-être êtes-vous à présent étudiant au séminaire. D’une manière ou d’une autre, le pastorat est devenu étroitement lié à la fois à votre propre sentiment d’identité et aux attentes des autres. Toutefois maintenant, vous vous demandez si vous voulez vraiment faire ce travail.
À l’époque de Pierre, semble-t-il, quelques hommes étaient tentés de devenir anciens « sous la contrainte » – poussés par les désirs des autres ou par un simple sentiment de devoir-être, plutôt que poussés par leurs propres désirs. Une impulsion pareille est compréhensible – cependant, écrit Pierre, il ne s’agit pas de diriger son peuple « comme Dieu le voudrait ». Jésus, le premier et principal berger de l’Église, ne dirige pas ses brebis sous la contrainte. Il manie la verge et le bâton de toute son âme, et il cherche des hommes qui incarneront ce même cœur de berger parmi ses brebis. Ainsi, Mathis écrit : « Christ saisit ses pasteurs par le cœur ; il ne leur tord pas le bras » (46).
Christ cherche des hommes de bonne volonté. Bien sûr, même les hommes qui paissent « sous la contrainte » le font volontairement, dans un certain sens. Cependant Jésus veut une volonté qui va au-delà de « Tout le monde pense que je devrais être pasteur » ou « Je peux être pasteur si personne d’autre ne le veut ». Il veut une volonté qui s'adresse au bâton pastoral (plutôt que de simplement le recevoir quand on lui demande) – et une volonté qui empêche un homme de jeter le bâton en cas de problème.
Où Vise votre Aspiration ?
Paissez le troupeau de Dieu. . . non pour un gain sordide, mais avec dévouement.
Le gain sordide fait directement référence à l’argent. (Dans la lettre de Paul à Tite, le même mot qu'ici est présent – traduit par « avide de gain » – à la place de l'expression « qui n'aime pas l'argent » dans sa lettre à Timothée.) Ceux qui sont pasteurs pour un gain sordide le font fondamentalement car le pastorat leur rapporte un salaire – et peut-être ne peuvent-ils pas imaginer comment ils pourraient gagner de l'argent autrement. Le ministère a perdu son orientation centrée sur Dieu, exaltant Christ et sauveur des âmes, et s'est réduit à la taille d'un 401(k).
Évidemment, le pastorat offre aussi d’autres types de gains sordide en plus de l’argent. Le pastorat peut apporter de l’inconfort, des critiques et le fardeau des attentes des autres, cependant il peut également apporter de l’honneur dans une communauté, une mesure de pouvoir et, pour certains, un horaire de travail flexible sans trop de surveillance. Ce sont là également des types de gains sordides qui pourraient attirer un homme vers le ministère. Toutefois quelle qu’en soit la nature, Pierre les enterre tous sous le mot dévouement.
Le dévouement se superpose à certains par volontairement, les uns et les autres mettant le doigt sur le principe qui anime l'âme d'un pasteur. Cependant étant donné le contraste avec le gain sordide, le dévouement semble suggérer non seulement une profonde volonté d'accomplir le travail, mais également un manque évident de calcul dans le travail.
Le pieux ancien ne compte pas ce qu’il peut recevoir du ministère pour travailler (ou non) en conséquence. Il se lance dans le travail, quoi qu'il arrive : gros ou petit salaire, honneur ou suspicion, influence ou faiblesse, difficulté ou facilité. Pour lui, le travail donne ses propres récompenses dans la monnaie céleste de prêcher Christ et d’aider à diriger son troupeau vers la gloire. Les pasteurs professionnels seront payés pour leur travail, comme ils le devraient – « l’ouvrier mérite son salaire » (1 Timothée 5 :18) – toutefois, quel que soit le montant qu’ils obtiennent, les pieux savent que leurs poches sont déjà remplies de meilleurs trésors.
Quelle Forme Prend votre Aspiration ?
Paissez le troupeau de Dieu. . . non comme dominant sur ceux qui vous sont échus en partage, mais en étant les modèles du troupeau.
Si le mot paissez fait écho à la charge de Jésus à Pierre sur les rives de la mer de Galilée, le mot dominant rappelle une autre conversation marquante :
Jésus les appela [les Douze] et leur dit : « Vous savez que ceux qu'on regarde comme les chefs des nations les tyrannisent [ou les dominent], et que les grands les dominent. Il n’en est pas de même au milieu de vous. (Marc 10 : 42-43)
Pierre n'a jamais oublié ces paroles. Plus important encore, il n’a en aucun cas, oublié celui qui les prononçait : le Seigneur qui n’exerçait pas son autorité sur son peuple, cependant qui le servait et mourut comme s’il était un esclave (Marc 10 : 44-45). Même si Pierre avait pu être tenté vers une seigneurie similaire à celle des Païens dans les années suivantes, la puissance de cette tentation avait saigné à blanc sur la croix de son Roi.
Ainsi, quand Pierre appelle les anciens à montrer l’exemple, il veut qu’ils servent non seulement de brebis modèles, mais également de petits reflets minuscules du grand berger (1 Pierre 5 : 4). Christ a quitté le plus haut des cieux afin de trouver ses brebis pour les ramener chez elles sur son dos, et la pensée d'imiter son humilité royale, son humilité seigneuriale, fait battre plus vite le cœur des bergers pieux.
M'aimes-tu ?
Après nous avoir pointés en arrière, en avant et autour, Pierre termine sa charge en nous faisant lever les yeux :
Lorsque le souverain pasteur apparaîtra, vous obtiendrez la couronne de la gloire. (1 Pierre 5:4)
L’auto-examen a sa place sur le chemin vers l’état d’ancien et dans le fait d’être ancien. Nous avons besoin d’une certaine connaissance de notre propre cœur afin d’aspirer sincèrement à ce poste. Mais l’aspiration elle-même vient d’haut et pas de l’intérieur.
Alors que nous cherchons à discerner si nos désirs d'être anciens correspondent à l’exemple de Dieu en la matière, nous ferions bien de revenir fréquemment sur ces rivages galiléens, où, avant de lancer sa triple mission, Jésus posa sa triple question : « Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu? » (Jean 21 : 15-17). Aimes-tu la voix qui te demande de pêcher des hommes ? Aimes-tu la gloire qui rayonne sur la montagne ? Aimes-tu les mains qui t’ont lavé les pieds et pris les ongles ? Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu ?
La volonté, le dévouement et le désir de montrer l’exemple de Christ se reposent et s’élèvent sur un oui quotidien et approfondi.