4 notions trompeuses du ministère
De Livres et Prédications Bibliques.
Par Paul Tripp À Propos de Le Ministère Pastoral
Traduction par Barrack Onyango
Vous pouvez nous aider à améliorer par l'examen de l'exactitude de cette traduction. En Savoir Plus (English).
Nous prenons parfois des notions exagérées et agrandies de nos capacités, par l’affectation de sentiments erronés d’autosuffisance et de justice indépendante. Je reprends les paroles de Paul, qui nous accuse de prendre un air « plus droit que nous ne le devrions être ». Nous exigeons de tous la reconnaissance et la confirmation de notre justice. Dans une telle situation, nous nous trouvons attirés par des choses qui semblent nous définir comme semblables à Christ et mûrs. En fin de compte, nous finissons par avoir des notions trompeuses de nos capacités.
Sommaire |
La notion de la connaissance
La connaissance biblique et la compréhension théologique sont d’une importance primordiale, étant donné surtout que Dieu choisit de se révéler et son plan pour l’homme à travers un livre. Il s’agit d’un livre que nous devons comprendre totalement. Vous devez assimiler les liens des vérités qui s’y trouvent, c’est-à-dire, comment elles s’entrelacent et se connectent les unes aux autres. Vous avez besoin de pouvoir suivre le déroulement du plan de la rédemption de l’homme.
Cependant, il ne faut pas confondre la connaissance biblique avec la vraie foi, ni même la maturité spirituelle. La foi va au-delà d’une simple connaissance intellectuelle. La connaissance n’est pas la même chose que la foi. Vous pouvez, par exemple, avoir une très bonne compréhension de la souveraineté de Dieu, mais continuer en même temps à vivre dans l’appréhension. Ceci veut dire que, par un manque de maturité spirituelle, vous comptez sur votre propre sécurité au lieu de la sagesse de Dieu. En fin de compte, la foi repose sur une confiance du fond de votre cœur, qui conduit à un changement radical dans votre vie.
La notion de l’expérience
Plus vous travaillez à bâtir votre ministère, plus vous rencontrez des obstacles à surmontez, plus vous avez reçu des coups en chemin, et plus vous vous sentez mûr. Vous croyez avoir tout vu en ce qui concerne les expériences d’un pasteur d’une église communautaire. Rien ne vous étonne plus. Vous savez que le travail pastoral est une lutte, où il vous arrive de temps en temps à rencontrer des échecs. Il y aura sans aucun doute des détracteurs, mais aussi des célébrants. Vous savez faire l’équilibre entre le service ministériel et votre famille. Vous savez que la vie d’un pasteur d’une église communautaire n’est nullement une expérience de confort. Vous connaissez de bons et de mauvais jours en tant que pasteur. Vous vous croyez donc mûr dans votre ministère.
Pourtant, il y a une grande différence entre la sagesse du monde, qui vient par l’expérience, et la maturité spirituelle. Vous pouvez savoir à quoi vous attendre, mais à cause du manque de maturité, il vous sera difficile de trouver une solution à la situation devant vous. L’expérience n’est pas le seul facteur nécessaire pour atteindre la maturité. Et c’est pour cela qu’on ne rencontre pas beaucoup de gens mûrs. D’ailleurs, si c’était le cas, Jésus ne serait pas venu au monde mourir pour nos péchés. L’expérience peut vous permettre de comprendre beaucoup de choses, mais elle n’a pas la capacité, d’elle-même, de vous rendre saint. Malheureusement, parfois nous nous laissons décevoir que l’expérience suffit, et nous arrêtons de nous engager au changement.
La notion de réussite
La réussite du ministère d’une église communautaire dépend des facteurs importants au-delà de la perspicacité du pasteur, ou du planning stratégique, ou d’une compréhension des circonstances actuelles, ou d’une capacité de former une bonne équipe du ministère, ou même d’une vision convaincante. Nos efforts au ministère n’aboutiront à rien si nous ne nous appuyons pas sur la miséricorde puissante de Dieu, par le Saint Esprit. Seul Christ, et personne d’autre, a la capacité de bâtir son église.
Cette réalité exige de l’humiliation de notre part. Nous n’avons aucun pouvoir de changer l’esprit des gens de nos propres efforts. Nous n’avons aucune capacité d’avancer le royaume de Dieu de nos propres efforts. La réussite de nos ministères dépend donc du Seigneur que nous servons, plus que de nos propres efforts. En effet, le Dieu de la miséricorde bénit nos ministères dans nos faiblesses. Son zèle et son engagement sont révélateurs de sa gloire.
La notion de la célébrité
Ceux qui ne vous connaissent qu’à partir de votre travail du ministère, qui ne lisent que vos livres ou vos articles dans des revues, qui n’écoutent que votre voix lors d’une conférence ou en DVD, n’ont certainement pas la capacité de donner un jugement correcte de votre vrai caractère. Vous pouvez accepter leurs compliments avec une objectivité positive, mais vous devez en même temps être conscients que leurs opinions ne sont pas exactes, et elles ne sont d’aucune aide spirituelle non plus. Ces gens ignorent votre vie privée, ils ne connaissent pas l’état de votre cœur, et ils n’ont jamais eu l’occasion de parler à vos prochains.
Pourtant, vous pouvez être tenté de croire tout ce qu’on dit à propos de vous. Vous pensez que vous avez réussi lorsqu’on vous prend pour quelqu’un de spécial. Il vous arrive donc d’ignorer votre vraie personnalité. L’acclamation du public devient dans ce cas une source d’orgueil spirituel. Tous ceux qui vous complimentent sans pourtant rien savoir de votre caractère n’auront pas la capacité de juger avec exactitude votre maturité spirituelle.
Pasteur, est-ce que vous vous approchez tous les jours avec humilité devant la Parole de Dieu, qui, seule, a la capacité de vous donner la vraie image de votre capacité ? Ou avez-vous pris l’habitude de ne vous confier qu’à des notions trompeuses, qui ne donnent que de fausses images de votre expérience spirituelle ? La croix de Jésus-Christ peut vous libérer de votre crainte de mise à découverte spirituelle, car la grâce de la croix couvre toutes vos faiblesses par la révélation de la Bible.