Ce Qui Est Bon, Agréable et Parfait
De Livres et Prédications Bibliques.
Par John Piper
À Propos de La Connaissance de la Volonté de Dieu
Partie de la série : Taste & See
Traduction par Patrick Essiangne
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Réflexions sur Romains 12:2
Quand nous nous focalisions sur Romains 12:2, vous vous souviendrez peut-être que je n'ai pas beaucoup parlé de la dernière partie du verset. Le verset 2 dit : « Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait » . Je n'ai presque rien dit sur ces trois derniers mots : bon, agréable, parfait. Alors je demande actuellement, que nous disent-ils?
D’abord, ils ne nous disent pas qu'il y a trois différentes choses que Dieu veut : les bonnes choses, les choses agréables et les choses parfaites. Il ne dit pas que certaines choses que Dieu veut sont bonnes (et pas agréables pour Dieu), et que d'autres choses sont agréables pour Dieu (et pas bonnes).
En d'autres termes, « bon » est une manière de décrire la volonté de Dieu, et « agréable » est une autre manière de la décrire.
Quand Paul insiste sur le fait que les « bonnes » actions sont la volonté de Dieu, il s'assure que nous ne traitons pas le christianisme comme une religion mystique sans exigences morales réelles. Il dit : il existe du bien et du mal dans le monde. Dieu veut le bien. Faites de bonnes choses pour faire la volonté de Dieu. Ne vous contentez pas seulement d'expériences mystiques pour vous appeler chrétien. Demandez : Qu'est-ce qui est bon ? Puis faites-le. C'est la façon chrétienne de marcher dans la volonté de Dieu.
Toutefois, c'est un discours risqué. Cela paraît moralisateur. C'est-à-dire que beaucoup de gens « moraux » essaient de faire ce qui est « bien », toutefois ils ne sont pas chrétiens. Il y a des croisades morales de tous genres qui ne sont pas fondées sur Dieu, encore moins sur Christ. Alors Paul va plus loin pour ajouter « agréable ». Il veut dire « agréable à Dieu ». Le même mot est utilisé au verset 1 où agréable est explicitement lié à Dieu. (« À offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu ». )
Ainsi, ce que Paul fait avec ce mot, c'est définir le « bon » comme étant bon par rapport à Dieu. « Par euareston (agréable) il souligne le fait que la bonté dont il est question n'est pas une bonté anthropocentrique toutefois, une bonté déterminée par la révélation de la volonté de Dieu, une question d'obéissance aux commandements de Dieu » (C.E.B. Cranfield, Romans, vol. 2, p. 610). En d'autres termes, il ne suffit pas seulement de dire : « le bon » est la volonté de Dieu. Nous devons dire plutôt : le bon est défini par la volonté de Dieu. C'est-à-dire que le bon est ce qui est acceptable—pour Dieu. C'est ce que dit Paul.
Puis vient le dernier mot qui définit la volonté de Dieu dans Romains 12:2, à savoir le mot « parfait » (teleion). Pourrait-il être quelque chose d’autre? Eh bien, vous devrez peut-être garder à l'esprit la différence que j'ai faite dans le sermon du 22 août 2004 (Quelle est la volonté de Dieu et comment la connaissons-nous ?) entre la volonté souveraine de Dieu et la volonté révélée de Dieu. J'ai dit que le Nouveau Testament parle, d'une part, de la volonté de Dieu comme de tout ce qui se passe sous la souveraineté de Dieu, notamment des actes pécheurs tels que le meurtre de Jésus (Actes 4:27-28) et la persécution des chrétiens (1 Pierre 3:17 ; 4:19). Cependant, d'un autre côté, il parle également de la volonté de Dieu comme ce que Dieu ordonne, ce qui n'inclut jamais le péché ! Par exemple, « Ce que Dieu veut, c'est votre sanctification; c'est que vous vous absteniez de l'impudicité » (1 Thessaloniciens 4:3). Ce que Dieu ordonne est sa volonté. Et Dieu ne nous ordonne en aucun cas de pécher.
Quand Paul dit que nous devons être transformés dans le renouvellement de notre esprit pour que nous puissions discerner et faire ce qu’est la volonté de Dieu (Romains 12 : 2), il parle de la volonté révélée de Dieu et de ses applications propres à la vie. Il ne veut pas dire : essayez de trouver le plan souverain de Dieu et mettez-le en pratique. Cela est le secret de Dieu. Nous devons accomplir sa volonté révélée et lui laisser la direction souveraine de l'univers. Revenons donc au mot « parfait ». Nous devrions discerner et faire ce qui est la volonté de Dieu : ce qui est bon, agréable et parfait. Qu’est ce que déclare Paul ? Il déclare : efforcez-vous de connaître et de réaliser le bien, autrement dit, ce qui plaît à Dieu, ou encore, ce qui est parfait. Cela ne peut en être autrement. Dieu n’ordonnera pas l'imperfection. Son but pour nous est la perfection. En fait, du début à la fin de la Bible, il nous demande la perfection.
Quand Dieu dit à Adam : « Tu pourras manger de tous les arbres du jardin ; mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras » (Genèse 2:16-17), il ne voulait pas dire : « si tu en manges un petit peu, tu ne mourras pas », ou : « si tu en manges qu’une seule fois, tu ne mourras pas », ou : « si tu as une excuse valable, tu ne mourras pas ». Il voulait dire : obéissez parfaitement à ce commandement, ou vous mourrez.
Jésus a dit : « Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait » (Matthieu 5 :48). Et Romains 12:2 dit : Soyez transformés pour que vous puissiez faire ce qui est parfait. N'est-ce pas pour cela que Paul met tout Romains 12 sous la bannière de la miséricorde : « Je vous en appelle de ce fait, frères, par les miséricordes de Dieu. . . . » Tout Romains 12 est fondé sur les 11 premiers chapitres de Romains. Et ces chapitres concernent la miséricorde de Dieu en Christ. C'est cela qui nous sauve malgré notre imperfection. Et Romains 6 et 7 montrent explicitement que cette imperfection continue dans nos vies chrétiennes.
De ce fait, le commandement du verset 2 selon lequel nous faisons ce qui est « bon, agréable et parfait » nous renvoie de nouveau aux « miséricordes de Dieu » en Christ. Et cette miséricorde nous renvoie à chercher une obéissance parfaite. Personne ne peut se tenir à la croix afin d’obtenir miséricorde et négliger la volonté de Dieu. La croix nous conduit avec beaucoup de gratitude, d'espérance et de joie à nous couper les mains, s'il le faut, pour suivre Christ. Vivons donc à la croix pour la bénédiction miséricordieuse, et portons la croix dans l'obéissance miséricordieuse.