L'Appel de Chaque Père

De Livres et Prédications Bibliques.

Sommaire 1 Comment Éduquer et Conseiller 2 L'appel de Chaque Père 3 Éducation et Conseil 4 Notre Double Responsabilité 5 Éphésiens 6 :4 Concrètement 6 Travail Dur, Lent et Merveilleux

Comment Éduquer et Conseiller

Nous vivons une époque dangereuse. Quels parents chrétiens n'ont pas été préoccupés par le monde dans lequel ils envoient leurs enfants ?

La dépravation est amplement louée et encouragée. L'ordre moral a été bouleversé. De nombreuses bonnes coutumes et institutions, anciennement considérées comme allant de soi dans notre communauté, sont réduites en poussière. Nous devons lutter plusieurs fois avec plus d'ardeur que nos parents et grands-parents afin de défendre même les vérités morales les plus simples. Notre société de plus en plus séculier, doit néanmoins nous conduire non au désespoir, mais à une plus grande vigilance dans la façon dont nous élevons nos enfants.

Éphésiens 6 :4 nous donne un commandement pour former toutes nos tentatives de manière à éduquer nos enfants pour qu'ils aiment le Seigneur et désirent le servir tous leurs jours. Bien que j'utilise ordinairement l'ESV, je pense que la version King James est meilleure ici : « Vous, pères, n’exaspérez pas vos enfants, mais élevez-les en les éduquant et en les conseillant d’une manière conforme à la volonté du Seigneur. » Considérez comment cette brève responsabilité forme la parentalité chrétienne dans un monde non chrétien.

L'appel de Chaque Père

Premièrement, constatez que le commandement est donné aux pères. Dans Éphésiens 6 : 4, Paul laisse tomber délibérément le mot parents (dans Éphésiens 6 :1) ou parle de pères et de mères ensemble (dans Éphésiens 6 :2). Les pères sont les chefs de famille divinement choisis (1 Corinthiens 11 :3 ; Éphésiens 5 :23 ; 1 Thessaloniciens 2 :11-12 ; Hébreux 12 :7-11) – ce qui n'est pas pour minimiser le rôle vital des mères dans la maison. , mais simplement pour remarquer que les pères ont la responsabilité principale de l'éducation et de conseil de leurs enfants. Aussi, Paul appelle les pères à relever le défi pour le bien-être spirituel de leurs enfants, alors même que les mères jouent leur propre rôle fondamental, aussi bien en complément du père que de soutien.

Deuxièmement, rappelez-vous de la première moitié du verset. Il est commandé aux pères d'élever leurs enfants en les éduquant et les conseillant d'une manière conforme à la volonté du Seigneur plutôt que de les exaspérer (colère pécheresse). Il y a une manière de discipliner nos enfants, en d'autres termes, qui conduira en fait à plus de rébellion et d'aliénation. Une telle discipline est dure et sans amour, incitée par la colère et le ressentiment du péché : colère car nos commandements ne sont pas écoutés ; ressentiment à cause de la contrariété qui en découle; tout cela déclenché par l'amour de soi plutôt que l'amour de nos enfants.

Par contre, la discipline pieuse est stimulée par l'amour pour nos enfants (Hébreux 12 :7-11), par la reconnaissance que le chemin de l'erreur non corrigée et de la rébellion est le chemin de la mort et de l'enfer (Proverbes 5 :1-6). Le monde peut nous dire que nous aliénerons et aigrirons nos enfants si nous les disciplinons strictement et systématiquement, mais nous vivons par la foi dans la promesse de Dieu que « la folie est attachée au cœur de l'enfant, mais la verge de la correction l’éloignera de lui » (Proverbes 22:15 ; voir aussi Proverbes 3:11-12 ; 13:24 ; 19:18 ; 23:13). Aussi, Paul nous appelle à élever nos enfants dans « l'éducation et l'exhortation » du Seigneur.

Éducation et Conseil

Le mot éducation est tantôt utilisé positivement, tantôt négativement dans le Nouveau Testament. Il a le sens positif d'instruction et de formation dans les paroles de Paul sur l'objectif de la prédication dans 2 Timothée 3:16, et le sens négatif de punition ou de discipline corrective dans Hébreux 12:5-11. Le conseil, d'un autre côté, a le sens d'un avertissement dans ses deux cas, dans le Nouveau Testament : dans 1 Corinthiens 10 :11, l'« instruction » de l'Ancien Testament sert d'avertissement à l'église de Corinthe pour ne pas suivre l'exemple d'Israël, rébellion sauvage; dans Tite 3:10, Paul commande aux dirigeants de l'église de « n'avoir plus rien à voir » avec l'homme « qui provoque la division » après l'avoir « averti » à deux reprises. Ces utilisations font qu'il est plus probable que l'éducation dans Éphésiens 6:4 doit être prise de façon positive : c'est la contrepartie positive de l'avertissement qui conseille.

Éduquer, alors, c'est enseigner et montrer à nos enfants de façon positive ce que le Seigneur exige d'eux : la repentance, la foi et une vie humble de service obéissant. Conseiller, c'est les avertir du péril spirituel qui découlera nécessairement s'ils s’éloignent du Seigneur par incrédulité et désobéissance. Dans son livre Parenting by God’s Promises, Joel Beeke capture aussi bien les qualités superposées et distinctes de ces deux mots :

« Éducation » (paideia) est la formation générale de toutes les parties de l'enfant : instruire son esprit, bâtir son caractère, plier sa volonté, éveiller sa conscience, enrichir son âme et construire son corps. « Conseil» (nouthesia) concerne la conduite : encourager les enfants à faire ce qui est juste, récompenser la bonne conduite, les confronter quand ils font ce qui est mal et sanctionner leur mauvaise conduite de façon appropriée. (80)

Notre Double Responsabilité

Les deux parties de l'équation sont nécessaires. Nos enfants doivent apprendre à embrasser Christ par la foi, à aimer ce qui est bon et vrai, et il faut également leur présenter les conséquences positives et négatives de l'incrédulité et de la désobéissance (voir la dynamique positive-négative semblable dans le commentaire de Paul à propos de la prédication dans 2 Timothée 3:16).

Le double appel ressemble beaucoup au vieux dicton sur la formation des inspecteurs de faux billets d'un dollar : ils passent autant de temps à étudier les vrais billets que les faux de sorte de pouvoir faire la différence. De la même façon, nos enfants ne peuvent pas rechercher la fidélité simplement en se faisant dire ce qu'ils ont fait de mal. Il faut également leur montrer positivement le chemin de la foi et de l'obéissance.

Éduquer nos enfants, c'est montrer également à quel point cela nous réjouit lorsqu'ils agissent bien, et les louer et les encourager dans leur obéissance, comme notre Père céleste le fait avec nous : « L'Éternel, ton Dieu, est au milieu de toi, comme un héros qui sauve; Il fera de toi sa plus grande joie; Il gardera le silence dans son amour; Il aura pour toi des transports d'allégresse » (Sophonie 3:17; voir aussi Matthieu 25:23; 1 Corinthiens 7:32; 2 Corinthiens 5:9; Colossiens 3:20; 1 Thessaloniciens 2:4; 4:1; 1 Jean 3:22).

Éphésiens 6 :4 Concrètement

À quoi pourrait ressembler l'obéissance à Éphésiens 6 :4 concrètement? Nous pouvons commencer par lire les Écritures avec nos enfants et les inciter à faire pareil.

Nous pouvons également les instruire sur ce que veulent dire les Écritures. Un grand nombre de parents se sentiront intimidés par cet appel, mais il y a de nombreuses aides à trouver. Plus particulièrement, il existe les grands catéchismes du protestantisme historique. Pourquoi réinventer la roue quand nous avons déjà, à portée de main, de si merveilleux outils pédagogiques ? Le culte familial est aussi nécessaire, qui n'a pas besoin d'être complexe ou trop long. En outre, appeler nos enfants à la fidélité nécessite de modeler la fidélité nous-mêmes. Quel plus grand obstacle à l'amour de Christ pourrait-il y avoir que pour nos enfants de l'entendre de nos lèvres, sans le voir dans nos vies ?

Un exemple sera peut-être utile. Considérez un ordre à un fils de 8 ans de sortir les poubelles, qu'il ne respecte pas. L'éducation exige que nous lui expliquions ce qu'il aurait dû faire, mais également comment il aurait dû le faire : l'obéissance que Dieu exige est immédiate, totale et sans plainte. Nous lui expliquons qu'un cœur réellement obéissant répond par une reconnaissance respectueuse (« oui, monsieur » ou « oui, papa », par exemple), commence à obéir aussitôt, et obéit sans se plaindre.

En cours de route, nous prenons soin de ne pas « exaspérer nos enfants » à la colère (Colossiens 3:21) avec une dureté et une condamnation démesurées, ou avec des attentes irrationnelles qui ne correspondent pas aux capacités de nos enfants, même si nous les formons à une obéissance totale. Pour cela, comme le dit le commentateur du Nouveau Testament Andrew Lincoln, nous traitons aussi tous nos enfants avec équité, nous ne cherchons pas à les humilier et nous ne leur ordonnons pas arbitrairement à faire quelque chose, juste pour montrer que nous dominons sur eux (Ephésiens, 406). Dans le même temps, toutefois, nous insistons sur l'obéissance, tout comme le Seigneur le fait avec nous.

Travail Dur, Lent et Merveilleux

Tous les parents ne font pas ce que Dieu veut de nous, et il y a une grâce abondante en Christ pour le pardon de nos échecs. Et pourtant, la grâce ne nous apprend pas à diminuer ce que Dieu veut de nous de quelque façon que ce soit, même si c'est notre tendance naturelle, une manière d'essayer de faire face à nos échecs parentaux. La grâce de Dieu est suffisante pour nous pardonner, puis nous fortifier pour nous efforcer d'obéir à ce qu'il demande, non pas pour trouver notre espoir dans l'abaissement des normes et les félicitations pour la manière dont nous l'avons fait.

Éduquer et conseiller nos enfants pour leur bien-être spirituel éternel est une œuvre difficile et lente. C'est une course d'endurance qui nous attend (Hébreux 12:1), dans la mesure où c'est un aspect vital de notre propre sainteté. La croissance spirituelle de nos enfants n'arrivera pas du jour au lendemain, mais ne vous laissez pas faire : nous recherchons des fruits spirituels, les fruits que Dieu promet, pour se développer petit à petit, alors que nous éduquons et conseillons pas à pas et dans la prière, nos enfants à saisir Christ et à le suivre partout où il conduit (Jean 10:27).