Chantez Pendant la Nuit
De Livres et Prédications Bibliques.
Par Scott Hubbard À Propos de Sanctification et croissance
Traduction par Patrick Essiangne
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Les chrétiens sont le type de personnes qui chantent à minuit.
Quand Paul et Silas étaient prisonniers, battus, ensanglantés et enchaînés, leurs compagnons de prison les entendaient chanter dans leur cellule (Actes 16:25). Lorsque le Seigneur Jésus attendait sa trahison, il emmena ses disciples dans un cantique (Matthieu 26:30). Et, évidemment, quand David et les psalmistes traversèrent le crépuscule du silence apparent de Dieu, ils chantèrent dans les ténèbres.
Les chrétiens ne chantent pas exclusivement au lever du soleil, quand les secours arrivent à l'horizon. Ils chantent aussi à minuit, quand la noirceur fait brûler le soleil.
Et généralement, Dieu utilise nos chants de minuit pour nous garder jusqu'au matin.
Misère de Minuit
Les psaumes 42-43, seize vers constituant un chant, sont deux des nuits les plus sombres du psautier. Le psalmiste, l'un des chanteurs du temple d'Israël, se retrouve en exil - séparé du temple, de ses amis et il semble aussi, loin de la présence de Dieu.
Le fantôme de l'absence apparente de Dieu traverse les mouvements du chant, particulièrement dans la raillerie répétée « Où est ton Dieu? » (Psaume 42: 3, 10). Contrairement à l'auteur du Psaume 115, qui pouvait répliquer hardiment: «Notre Dieu est au ciel, Il fait tout ce qu’il veut»(Psaume 115: 3), l'auteur de Psaumes 42-43 se retrouve à reposer les questions à Dieu:« Pourquoi m'oublies-tu? . . . pourquoi me repousses-tu? » (Psaume 42: 9; Psaume 43: 2).
Les doutes du psalmiste le divisent en deux: une partie de lui croit que Dieu fera resplendir son visage sur lui (Psaume 42: 5), et une partie pense que Dieu l'a oubliée (Psaume 42: 9). Une partie se rappelle encore du langage de l'espérance (Psaume 42: 5), et une partie ne peut évoquer que le langage du désespoir (Psaume 43: 2). Une partie se lève et s’accapare des promesses de Dieu (Psaume 42: 8), et une partie tombe et avale la poussière (Psaume 42:11).
Et au milieu de toutes ces difficultés, alors que le psalmiste est assis sous le tonnerre de ses doutes, il fait quelque chose que peu d’entre nous auraient imaginé faire. Il chante.
Mélodie de Minuit
"La nuit, ses louanges passent sur moi" (Psaume 42: 8). Comme Jésus, Paul et Silas après lui, le psalmiste rompt le silence de la nuit avec un chant - un chant qui possédait certainement plusieurs des idées qui existent dans les Psaumes 42-43.
Mais pourquoi? Face aux ténèbres à l’extérieur et le doute à l’intérieur, pourquoi le psalmiste chantait-il ? Et pourquoi devrions-nous ? Les psaumes 42 à 43 nous fournissent au moins quatre raisons.
1. Les Chants Transforment la Misère en Prière.
Nos nuits les plus sombres peuvent faire que la prière ressemble à une langue étrangère. Nous pouvons nous agenouiller à notre chevet pendant une heure, sans pouvoir prononcer un mot. Nous pouvons commencer, arrêter, soupirer et laisser tomber. Ou, si nous prions, nous pouvons aller d'une pensée informée à une autre, nos pétitions mourant quand elles se lèvent.
Dans ses propres problèmes, le psalmiste a placé ses prières sur les ailes d'une mélodie:
- Pourquoi m’oublies-tu? Pourquoi dois-je marcher dans la tristesse, Sous l’oppression de l’ennemi ? Envoie ta lumière et ta fidélité ! Qu’elles me guident, Qu’elles me conduisent à ta montagne sainte et à tes demeures! (Psaume 42: 9; Psaume 43: 1, 3)
Le psalmiste, imprégné des rythmes du recueil de chants d’Israël, savait qu’un chant de louange pouvait prendre ses lamentations et les élever vers Dieu. Il savait qu'un chant pouvait rassembler le trouble en lui et sortir une voix intelligible. Et ainsi, il mit sa souffrance dans la structure d'une lamentation.
Quand vous êtes si troublé que vous ne pouvez pas parler à Dieu, vous pouvez toujours chanter. Vous pouvez toujours être en mesure de prendre un des chants des saints - que ce soit un psaume, un cantique ou un chant plus moderne - qui changera votre misère en prière.
2. Les Chants Sont Confrontés à la Logique du Désespoir.
Martyn Lloyd-Jones, prêchant sur le psaume 42, a dit: «Savez-vous que la plus grande partie de votre mécontentement dans la vie est due au fait que vous vous écoutez plutôt que de vous parler?» (Spiritual Depression, 20).
Techniquement, le psalmiste ne fait pas que se parler. Il chante vers lui-même. Quand il se dit: « Espère en Dieu, car je le louerai encore » (Psaume 42: 5), il se chante. Il se tourne vers lui-même, le prend par les épaules et le sérénade avec espérance.
Généralement, les mots chantés s’adaptent là où les mots n’arrivent pas: les mélodies glissent sous les portes de nos doutes pendant que les mots sortent en frappant. Une fois chantés, les mots restent souvent avec nous, faisant écho à travers les chambres de nos esprits et de nos cœurs, apportant de la forme à notre chaos, de la beauté à notre morosité et de la vérité à la logique de notre désespoir.
Dieu nous a offert un livre de chants dans un but. En général, nous devons faire plus que dire la vérité à nous-mêmes. Nous devons la chanter.
3. Les Chants Glorifient le Dieu Qui Entend.
Lorsque nous chantons à minuit, nous affirmons au psalmiste que Dieu est « le Dieu de ma vie . . . mon rocher » (Psaume 42: 8-9).
Lorsque nous chantons dans les ténèbres, nous confessons que Dieu seul peut relever nos âmes effondrées (Psaume 42: 5), que Dieu seul peut nous reconduire à la maison (Psaume 43: 3), et que Dieu seul peut retransformer nos chants de misère en des chants de louange (Psaume 43: 4).
Quand nous chantons dans la nuit, nous affirmons, contre tous nos sentiments, que Dieu règne sur ces ténèbres, que Dieu œuvre dans cette obscurité et que Dieu est toujours digne d'être adoré dans cette obscurité.
Et pendant que nous le faisons, nous glorifions le Dieu qui entend.
4. Les Chants Préparent le Chemin de la Joie.
Les chants ne sont pas des sorts magiques. Ils ne représentent pas un remède pour notre détresse. Mais Ils sont une manière de préparer le retour de la joie. Les psaumes 42-43 finissent avec le psalmiste toujours dans les ténèbres. Pour la troisième fois, il s’adresse à lui en ces mots:
Pourquoi t’abats-tu, mon âme,
Et gémis-tu au dedans de moi ?
Espère en Dieu, car je le louerai encore ;
Il est mon salut et mon Dieu. (Psaume 43: 5)
Mais le retard de l’exultation ne ferme pas la bouche du psalmiste. Il est assis au fond de sa fosse, les genoux froissés sous lui, ses yeux fixant un ciel qui parait vide, et il continue de chanter. Il continue de prier Dieu et de prêcher à lui-même au travers de chant. Et il continue de croire que, ce faisant, Dieu le sortira lentement de la fosse, et la joie reviendra:
J’irai vers l’autel de Dieu,
de Dieu, ma joie et mon allégresse,
et je te célébrerai sur la harpe,
ô Dieu, mon Dieu. (Psaume 43: 4)
Quand le moment viendra, Dieu répondra. Et nos chants seront une façon pour élever les vallées, abaisser les collines et prépare le chemin du retour de la joie.