Comment la Gratitude Motive-t-elle ?
De Livres et Prédications Bibliques.
Version actuelle en date du 24 août 2009 à 16:23
Par John Piper
À Propos de Gratitude
Partie de la série : Taste & See
Traduction par Natacha Moyikoua
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Le 29 mai, dans mon message sur Galates 5:1-5, je me suis opposé à l’« Ethique de la Gratitude » qui dit : « Dieu a œuvré pour moi, maintenant je vais lui rendre cette faveur et travailler pour lui ; » ou bien « Dieu m’a donné plus que je ne pourrais jamais rendre mais je vais consacrer toute ma vie à essayer. » Mais la question a été soulevée par Steve Roy à la fin du culte, à savoir s’il y aurait une autre manière par laquelle la gratitude motiverait une obéissance qui ne conduit pas à une mentalité de débiteur. J’ai donc passé environ six heures le jour du Memorial Day1, à essayer d’examiner cette question en détails. Et voilà où j’en suis.
Définition : La gratitude est une sorte de joie qui jaillit dans nos cœurs en réponse à la bonne volonté de quelqu’un qui nous fait (ou essaie de nous faire) une faveur. Nous n’avons pas de la gratitude envers une personne qui nous fait accidentellement une faveur. Non plus que nous n’avons de la gratitude lorsqu’une faveur nous est faite avec des arrière-pensées intéressées. Par contre, nous avons effectivement de la gratitude envers une personne qui essaie de nous faire une faveur bien que gênée par des circonstances indépendantes de sa volonté – par exemple, cette personne risque sa vie pour nous apporter un médicament dans la jungle, mais il s’avère que ce médicament ne nous guérit pas. Néanmoins, nous éprouvons toujours de la gratitude envers cette personne. Par conséquent, la gratitude n’est pas simplement une réponse emplie de joie pour un bienfait reçu. Elle fait spécialement référence à la bonne volonté d’une autre personne. Quelqu’un dont la joie n’est centrée que sur le cadeau reçu sans aucune sensation de joie pour la bonne volonté du donneur, est qualifiée d’ingrate. La gratitude est donc cette joie qui émerge en réponse à la bonne volonté d’une personne qui nous fait (ou essaie de nous faire) une faveur.
Cette joie, comme toutes les joies, porte en elle cette impulsion à exprimer ou afficher la valeur de ce qui en est à l’origine. Ceci est une perspective cruciale pour comprendre comment la gratitude motive le comportement. C’est la nature même de la joie de démontrer ou exprimer la valeur de son origine. Lorsque quelque chose nous réjouit, nous ressentons l’impulsion d’exprimer la valeur de cette joie, par nos paroles ou nos actions.
L’intensité de cette joie et son impulsion démonstrative se détermine par trois facteurs différents : 1) L’importance que nous accordons au cadeau offert (nous sommes plus reconnaissants pour un manteau d’hiver que pour un cône de crème glacée) ; 2) le sacrifice qu’il en a coûté pour faire ce cadeau (nous sommes plus reconnaissants si une personne risque sa vie que si le cadeau ne lui a causé aucun désagrément) ; 3) notre propre sens de manque de mérite à recevoir le cadeau (nous sommes plus reconnaissants pour les cadeaux gratuits que pour les revenus salariaux).
La question de savoir comment la gratitude peut correctement motiver un bon comportement, est la suivante : comment devrions-nous exprimer ou démontrer la valeur de la bonne volonté de Dieu à notre égard ? La gratitude est la joie qui émerge en réponse à la bonne volonté de Dieu dans tous ses dons. Cette joie contient une impulsion à exprimer la valeur de cette bonne volonté. Et comment cela devrait-il se faire ?
Réponse : Cela devrait exprimer la valeur de la bonne volonté de Dieu d’une manière qui honore la nature et le but de cette volonté et ne la contredit pas. Par exemple, je ne devrais pas essayer d’exprimer ma gratitude envers quelqu’un qui vient de couvrir tous mes frais en centre de traitements contre l’alcoolisme, en lui organisant une soirée bière.
Prenons par exemple, la bonne volonté que Dieu a exprimée en envoyant son Fils mourir. La nature de cet acte d’amour est qu’il était inconditionnel, immérité, un don par simple grâce. Le but de cet acte était de libérer une puissance de pardon et de renouveau qui transformerait les gens en reflets de la gloire de Dieu. Ainsi, la manière dont la gratitude pour cet acte de bonne volonté de Dieu envers nous devrait s’exprimer, serait en disant et faisant ce qui honore la nature de cet acte en tant que libre et son but en tant que gloire de Dieu.
Certaines attitudes sont par conséquent à exclure : toute tentative de vouloir payer Dieu en retour serait en contradiction avec la nature de son acte, gratuit et par grâce. Toute tentative de vouloir devenir le bienfaiteur de Dieu est exclue car déshonorant la nature et le but de l’acte divin. Tel était mon objectif de dimanche dernier. Mais, il y existe quelques moyens corrects qui permettent à l’élan de joie de la gratitude de s’exprimer : 1) Admettre que nous ne méritons pas Christ, honore la gracieuse liberté du don. 2) Les paroles d’amour, de louange et de remerciement qui émergent comme des fruits sur la branche de la gratitude. 3) Faire confiance au pardon et à la puissance de renouveau libérée à la croix, honore son but. 4) Les actes d’amour désintéressés montrent également combien nous sommes rendus libres par le don autosuffisant d’amour au travers de la croix.
C’est ainsi que je vois la gratitude motiver l’obéissance à Christ. Elle ne nous pousse pas à le payer en retour ou à répondre à ses besoins. En tant que sorte de joie, elle contient plutôt une impulsion à montrer la valeur de la bonne volonté de Dieu. Ce qui montre la bonne volonté de Dieu dans sa véritable nature et son but, sont des paroles de louange, un cœur confiant et une vie d’amour.
Avec toute ma gratitude,
Pasteur John
1 Le Memorial Day est un jour de congé officiel aux Etats-Unis, célébré le dernier lundi du mois de mai.