Etre Aimé et Etre Haï

De Livres et Prédications Bibliques.

Version du 29 avril 2010 à 12:09

Ce pour quoi je prie durant la semaine des missions

Je vais essayer d’être sensible à la manière dont je fournis les détails de cette histoire. Quelques noms et éléments ont été changés afin de préserver l’identité des personnes. Ceci provient d’un email que j'ai reçu durant l’année écoulée, après avoir enseigné en dehors de l'Etat.

Je venais juste de terminer mon second entretien avec ce groupe, au cours duquel l'accent était porté sur la souveraineté de Dieu dans la souffrance, voire le martyr. Une des femmes qui se trouvait à la conférence (appelons-la Mary) découvre ce soir là, qu'une amie qu'elle n'avait pas vu depuis 10 ans (appelons-la Rachel), était assise dans un local attenant de la conférence. Elles reprennent contact. Rachel explique à Mary que 10 années auparavant, lorsque leurs chemins se sont séparés, elle alla s’installer en France (pas le véritable pays d’Europe), où elle rencontra puis épousa un ancien musulman, devenu chrétien (appelons-le Ahmed). Ils étaient rentrés de France il y a 3 ans.

Cette année, durant la semaine qui a précédé la conférence dans laquelle j’étais intervenu, Ahmed repartit dans son pays d’origine en Afrique du Nord, pour des raisons familiales et il emporta également quelques Bibles qu’il voulait faire entrer clandestinement pour des croyants. Pour faire court à une histoire compliquée, je me contenterai de dire qu'il fut découvert, arrêté, emprisonné et torturé. Mary m’envoya un email et me dit : « Son procès est aujourd'hui, et s'il est reconnu coupable, il sera exécuté. » J'ai répondu à l'email, pour savoir ce qu'il s'était passé, mais je n'ai jusqu’à présent, pas eu de nouvelles. Mais là n’est pas la question.

La question repose sur ce qu’elle dit au sujet de Rachel. Elle dit que Rachel représentait un exemple vivant de foi dans l'attention souveraine de Dieu, alors qu’elle était dans l’attente du résultat du procès de son mari, qui se déroulait à près de cinq milles kilomètres de là. Les mots de Mary étaient : « Elle exprime avec force la souveraineté de Dieu, rien que dans son comportement. Cela me rend très humble de la voir traverser cela, sachant qu’il est fort probable que je n’aurais PAS été comme elle. Cependant, par la grâce de Dieu, Il est en train de me changer afin que je puisse le glorifier au travers des épreuves par lesquelles Il me fera passer moi et ma famille. »

Quel est mon point ? Mon point est que je prie Dieu de susciter des Rachel et des Ahmed durant la Fête des Missions cette année. Oh Dieu, donne-nous des hommes et des femmes qui considèrent tout comme une perte devant la valeur incomparable de répandre la passion de ta suprématie, pour la joie des peuples qui n’ont pas encore été évangélisés – les Somaliens ici et les Maninkas en Guinée. Seigneur, suscite des disciples radicaux qui connaissent le « côté sombre des missions » et le considère entièrement comme joie.

Que veut-on dire par « côté sombre » ? Eh bien, prenez la phrase « toutes les nations » (panta ta ethne). Nous associons souvent cette phrase à la grande commission de Matthieu 28:19 « Faites de toutes les nations des disciples. » Mais cette phrase est utilisée autrement dans Matthieu 24:9, « Vous serez haïs de toutes les nations à cause de mon nom. » Voilà le côté sombre des missions.

Ma prière est que Dieu puisse susciter de véritables chrétiens cette année, des centaines d’entre vous – des chrétiens qui ne sont pas seulement disposés à aimer les nations, mais aussi a être haïs par les nations. C’est ainsi que Jésus a accompli sa mission. Et c’est de cette manière uniquement que vous pourrez accomplir la vôtre. « Si le monde a de la haine pour vous, » dit Jésus, « sachez qu’il M’a haï avant vous. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui ; mais parce que vous n’êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, le monde a de la haine pour vous » (Jean 15:18-19).

Voudriez-vous bien prier avec moi, que des centaines parmi nous puissent accepter d’être haï au nom de l’amour ? Si votre motivation première dans la vie est d'être apprécié et aimé, il vous sera quasiment impossible d'être chrétien. Les missionnaires sont des personnes qui ont décidé que d’être aimé de Dieu est suffisant pour donner accès à l’amour. Nous n’avons pas besoin d’être aimé des autres. Certes, cela fait du bien. Mais ce n’est pas primordial. Aimer, ne pas être aimé, est le principal.

Oh Seigneur, met ton Esprit d’amour dans le cœur de centaines, pour les nations.

Aspirant à 2000 d’ici l’an 2000,

Pasteur John