Une Image de la Prière Dominante

De Livres et Prédications Bibliques.

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Version du 19 avril 2024 à 11:46

« Fils de David, Jésus aie pitié de moi ! »

Bartimée était non-voyant. Et la lassitude de son âme engendrée par sa cécité était au-delà de toute description. Lorsqu’il comprit que c’était Jésus qui passait, il se mit à lui crier. Il ne voulait pas que le Fils de David passe à côté de lui, non sans lui accorder ce qu'il souhaitait tant.

Ses premiers cris ne reçurent aucune réponse de la part de Jésus. Cependant il reçut un tas de « n’importune pas le maitre ! » des observateurs de Jésus à proximité. Toutefois Bartimée n'était pas près de se taire, pas lorsque la seule personne qui avait le pouvoir de lui rendre la vue était si proche.

Ce n’était pas le temps de faire preuve de courtoisie. Ce n’était pas le temps d’observer le tabou social des mendiants aveugles violant l’espace sacré d’un saint rabbin. Le moment n’était pas au fatalisme passif du « Je pense que Dieu ne m’écoute tout simplement pas ».

Non, c’était le temps du désespoir. C’était le temps de s’imposer. C’était un temps de sainte exigence. Si le Fils de David n’entendait pas ses cris, Bartimée crierait plus fort. Il allait être entendu. « Fils de David, aie pitié de moi ! »

Soudain, les reproches cessèrent. Le brouhaha de la foule se calma. L'adrénaline envahit Bartimée quand quelqu'un lui dit : « Prends courage, lève-toi, il t’appelle ». Il se leva d'un bond et poussa son guide là où se trouvait Jésus.

Quand le guide s’arrêta, une voix parla : « Que veux-tu que je te fasse ? La voix était patiente et gentille toutefois confiante comme Bartimée n'en avait jamais entendu auparavant. Les mots semblaient reposer sur une autorité imperturbable, comme si le mont Sion parlait.

Bartimée sentit brusquement qu’il était indigne de s’adresser à Jésus. Il exprimait désormais son désespoir avec déférence. « Rabbouni, que je recouvre la vue ».

Il y eut une pause silencieuse. Le cœur de Bartimée battait fortement ; ses paumes étaient moites.

Puis la voix reprit : « va ; ta foi t’a sauvé ».

Avant que la parole ne soit terminée, Bartimée pouvait ressentir une remarquable sensation dans ses yeux. Les nerfs optiques réactivés perçoivent d'abord la luminosité, puis les images flottantes. Est-ce que cela pourrait être? Les conduits lacrymaux commencèrent à déborder, à la fois pour lubrifier la conjonctive et pour exprimer une joie qui naissait à peine après la tombée de la nuit. Tandis que ses pupilles se contractaient sous l'éclat du soleil de midi, Bartimée se frotta les yeux.

Quand il les rouvrit, Bartimée regardait dans les yeux intenses d'un jeune homme. Un flot de dissonance l’envahit. Il n’était pas sûr de ce à quoi il s’attendait, cependant Jésus ne ressemblait pas à ce à quoi il s’attendait. La voix extraordinaire était logée chez un homme qui avait l’air remarquablement ordinaire. Il ressemblait . . . à un homme. Puis il remarqua tous les yeux scrutateurs sur toutes les figures qui l'entouraient. Et puis une acclamation s’éleva de la part de ceux qui pouvaient voir que l’aveugle pouvait voir.

Quand Bartimée regarda le Fils de David, il vit son dos. Jésus cheminait déjà vers Jérusalem. Sa parole : « Va » retentissait encore aux oreilles de Bartimée. Il ne lui fallut du temps afin de décider que Jésus était désormais son chemin.

Bartimée Nous Enseigne à Prier

Bartimée nous apprend quelque chose de très important sur la prière. Cette histoire de Bartimée (Marc 10 : 46-52) est une image de la prière dominante, non pas dans son échelle de temps, toutefois dans sa dynamique.

La prière réelle commence par un désir réel, souvent par un désespoir réel. Nous crions à Dieu, cependant il ne semble pas répondre. Les circonstances, et quelquefois les personnes, nous découragent de continuer à demander. Comment Dieu veut-il que nous répondions à cela ? Il veut que nous demandions et criions sans cesse plus fort !

Ne soyez pas poli en prière. Dieu ne recherche pas des priants polies – il recherche des prieurs persistants et dominants. La persévérance de la veuve dans Luc 18 : 1-8, la hargne qui a irrité le juge injuste et l’a poussé à agir, est tout à fait la qualité que Dieu encourage en nous. Il se focalise sur ceux qui sont prêts à « crier à lui jour et nuit » (Luc 18 : 7). Il cherche des Bartimée désespérés qui insisteront afin d’être entendus, qui n’accepteront pas le silence comme réponse. Il recherche ceux qui vont « toujours . . . prier et ne point se relâcher » (Luc 18 : 1). Il cherche à « trouver la foi sur terre » (Luc 18 : 8).

Écoutez cette question remarquable de Jésus : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » Sais-tu? De quoi as-tu désespérément besoin ? Ne tournez pas autour, soyez précis. Ne soyez pas réticent, soyez courageux. Le Fils de David n’est pas loin. Suivez l’exemple de Bartimée et ne le laissez pas passer sans vous accorder une réponse. Quelle que soit sa réponse, elle nous ouvrira les yeux sur une gloire sensationnelle.

Dieu promet de rendre promptement justice à ses élus qui prient et qui persistent (Luc 18 : 8). Nous le laissons définir ce qu’est « promptement ». Pour notre part, décidons de crier plus fort, de pleurer nuit et jour, de le harceler continuellement dans la foi jusqu'à ce qu'il nous réponde. Il aime ce type de foi.