Tu n'es pas rien

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Sommaire 1 Cinq manières d’atteindre l'humilité véritable 2 Confusion de l'humilité 3 Définition de l'humilité 4 Délimitation de l'humilité 5 Manifestation de l'humilité 6 Distinction de l'humilité 7 Poursuite de l'humilité 8 PIÉTÉ CORPORELLE 9 CONFESSION RIGOUREUSE 10 JEÛNE PÉRIODIQUE 11 INTERCESSION TOURNÉE VERS LES AUTRES 12 CONVERSATION CENTRÉE SUR LES AUTRES 13 S'incliner, se tenir droit

Cinq manières d’atteindre l'humilité véritable

J’ai récemment eu l’incomparable joie de visiter le Grand Canyon. Bien qu’à y penser, visiter n’est pas le mot adéquat. On ne fait pas que visiter le Grand Canyon, on s’en émerveille, on se tiens en admiration, on retient son souffle devant lui et on se retrouve fasciné et transformé par lui. On en ressort « canyonné » par les émotions contradictoires de se sentir à la fois plus petit et plus grand. En tant que chrétiens, je me suis réjoui de savoir que le créateur d’une telle beauté est aussi le sauveur de mon âme.

Je crois que l'humilité tel que conçue par l'Évangile peut avoir les mêmes effets. Elle nous fait nous sentir à la fois plus petit et plus grand Mais uniquement si nous avons une compréhension appropriée, soigneusement définie, délimitée, affichée et distinguée de l'humilité. C’est à dire seulement si nous dépassons certaines confusions courantes sur l'humilité.

Confusion de l'humilité

J’ai entendu certains chrétiens dire des choses comme : « je ne suis rien. Je ne suis qu'un ver de terre. » Ou : « je n’ai rien fait. Je ne suis qu’un vase vide. » Je ne pense pas que de telles déclarations reflètent une vision saine de l'humilité. Le Nouveau Testament nous appelle saints et enfants de Dieu et s'évertue à déclarer à quel point nous sommes aimés, rachetés et bénis. Notre nouvelle identité ne peut pas cadrer avec « je ne suis rien. »

Concernant l'humilité, il est très facile de se tromper. Pensez à comment C.S. Lewis a mis ces directives dans la bouche de Screwtape, le principal démon responsable de la formation du nouveau tentateur :

Votre patient est devenu humble ; lui avez-vous fait remarquer ? (…) Approche le au moment où il est vraiment pauvre d’esprit et insuffle lui à l’esprit la gratifiante réflexion : « Par Jove ! Je suis humble », et presque immédiatement l’orgueil, l’orgueil de sa propre humilité apparaitra. S’il prend conscience du danger et essaie de réprimer cette nouvelle forme d’orgueil, fais-lui prendre conscience de son effort, et ainsi de suite à travers autant d'étapes que tu le souhaite Mais n’essaye pas cela trop longtemps, de peur de réveiller son sens de l’humour et sa raison, au risque qu’il ne rit de toi et aille se coucher. (The Screwtape Letters, 69)

Définition de l'humilité

Merriam-Webster définit l'humilité comme « la liberté de l’orgueil ou de l’arrogance » Mais cela nous pousse à chercher une autre définition, une pour l’orgueil. Et nous avons besoin de l'autorité de la Bible et non du dictionnaire, pour nous aider le plus.

Je propose cette définition tirée de Romains 12 :3 : l'humilité consiste à ne pas penser de soi-même plus hautement qu’il ne convient, mais avec un jugement sobre, selon ce que Dieu dit dans sa parole. Ainsi, grandir dans l'humilité est une entreprise de toute une vie alors que vous augmentez votre connaissance de la parole de Dieu et votre appréciation de l'œuvre de Dieu à travers Christ.

Délimitation de l'humilité

Une réflexion claire sur l'humilité est exposée dans un petit livre classique d’Andrew Murray : Humility : The Beauty of Holiness. Il commence par cette idée : « Il y a trois grands motifs qui nous poussent à l'humilité. Cela me convient en tant que créature, pêcheur, saint »

Premièrement, nous devrions être humbles face au fait que nous ne nous sommes pas créés nous-mêmes ou n’avons eu aucun contrôle sur les détails de notre naissance. Comment se fait-il que vous ne soyez pas né au XIVe siècle dans un village obscur, pauvre et ravagé par la maladie ? Pouvez-vous donner le souffle à n’importe quel moment ? Quels talents émanent de vous, et non de Dieu ? Pensez à la question perspicace de Paul : « Qu'as-tu reçu que tu n'aies pas reçu ? » (1 Corinthiens 4 :7).

Deuxièmement, l'humilité convient à notre condition déchue. Nous sommes des pêcheurs, des rebelles, des transgresseurs et des adorateurs de faux dieux. Réfléchissez à la description que Paul fait de notre curriculum vitae avant notre salut : « Nous aussi, nous étions autrefois insensés, désobéissants, égarés, esclaves de toutes sortes de passions et de plaisirs. Nous vivions dans la méchanceté et l'envie, nous étions odieux et nous nous détestions les uns les autres" (Tite 3 :3).

Troisièmement, nous sommes sauvés par la grâce, « non pas à cause de ce que nous avons fait de juste » (Tite 3 :5), « afin que personne ne puisse se vanter » (Éphésiens 2 :9).

Manifestation de l'humilité

Le principal texte sur l'humilité est celui de Philippiens 2 :1-11, où Jésus est présenté comme l'exemple parfait d'humilité. Il est facile de se concentrer sur le verset 5 : « Ayez en vous les mêmes sentiments qui étaient en Jésus-Christ », et dites-vous : « Je devrais être humble comme Jésus l'était ». Il est en effet notre exemple suprême.

Mais nous pouvons suivre son exemple uniquement parce qu'il était aussi notre sacrifice suprême. Ne passez pas à côté de la première phrase de ce chapitre « Si vous êtes encouragé par le fait d’être unis à Christ… » C'est votre union avec Christ qui vous transforme en une nouvelle créature capable de « considérer les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes » et de « ne pas seulement chercher vos propres intérêts, mais aussi ceux des autres » (Philippiens 2 :1-4).

Distinction de l'humilité

L'humilité, telle que présentée dans la Bible, doit être distinguée des idées vagues en dehors des spécificités de l'Évangile. L'humilité ne consiste pas à se sentir mal vis- à vis de soi-même. L'humilité ne consiste pas à nous comparer pas aux autres. Et l'humilité n’est pas simplement l’absence de vantardise. (Ce qui se passe dans nos têtes peut être dégoutant, même si nous nous taisons.)

L'humilité façonnée par l'Évangile nous montre à quel point nous sommes mauvais et, en même temps, à quel point le salut de Dieu est grand. Elle nous châtie tout en nous fortifiant. Elle nous replace à notre juste place, qui, étonnamment, est un lieu de contrition et de confiance. C'est une compréhension appropriée et complète de ce que nous sommes : créés, déchus, rachetés et bénis. Nous vivons nos vies dans une humble audace, sachant que nous méritons la colère plutôt que la grâce, le jugement plutôt que la justification, la séparation de Dieu plutôt que l'habitation de son Esprit.

Poursuite de l'humilité

Notez ce qui suit immédiatement Philippiens 2 :1-11. Le verset 12 commence par « c'est pourquoi » et nous dit de « mettre en œuvre notre salut avec crainte et tremblement ». Nous avons un rôle à jouer dans la poursuite de l'humilité. Voici quelques suggestions pratiques.

PIÉTÉ CORPORELLE

La position de notre corps peut faire une différence dans nos vies de prière. S'agenouiller pendant les intercessions, lever les bras pendant la louange et ouvrir les paumes des mains pendant les actions de grâce peuvent intensifier les bénédictions reçues grâce à la prière. Et cela peut nous aider à grandir dans l'humilité devant Dieu. Il est difficile (bien que pas impossible !) de se sentir puissant en s'agenouillant.

CONFESSION RIGOUREUSE

Je vais laisser C.S. Lewis présenter cette argumentation pour moi. Il écrit dans Le poids de la gloire :

Je constate que lorsque je pense demander à Dieu de me pardonner, je lui demande souvent en réalité (à moins que je ne me surveille très attentivement) de faire quelque chose de tout à fait différent. Je lui demande non pas de me pardonner, mais de m'excuser. Mais il y a une énorme différence entre pardonner et excuser.

Le pardon dit : « Oui, tu as commis cette faute, mais j'accepte tes excuses ; je ne t’en tiendrai jamais rigueur et tout entre nous deux seras exactement comme avant. » Mais l'excuse dit : « Je vois que tu ne pouvais pas t'en empêcher ou que tu ne le pensais pas ; tu n'es pas vraiment responsable ». Si on n'est pas vraiment responsable, il n'y a rien à pardonner. Dans ce sens, le pardon et l'excuse sont presque opposés. (178–79)

L'humilité est une pratique régulière de demander à Dieu, et aux autres, de nous pardonner plutôt que de nous excuser.

JEÛNE PÉRIODIQUE

En termes simples, le jeûne nous fait nous sentir physiquement faibles. C'est un bon état pour faire entièrement confiance à la providence de Dieu pour tout. Le jeûne peut prendre toutes sortes de formes et de variétés. Toutes peuvent aider à la croissance vers l'humilité.

INTERCESSION TOURNÉE VERS LES AUTRES

Jésus nous a dit d'inclure « notre pain quotidien » (l'unité la plus fondamentale de subsistance physique) ainsi que « que ton règne vienne » (l'étendue la plus vaste de la croissance de l'Église) dans nos prières. Des guides de prière comme Operation World (tant le livre que l'application), qui nous informent sur la manière de prier pour l'avancement de l'Évangile dans chaque pays, nous aident à voir nos besoins individuels sur une toile de fond plus large et à forger l'humilité.

CONVERSATION CENTRÉE SUR LES AUTRES

Beaucoup de prétendus dialogues sont en réalité des monologues simultanés. Un interlocuteur humble par l'Évangile peut permettre à l'échange d'être déséquilibré dans la direction de l'autre personne. Poser des questions pour en savoir plus sur l'autre peut manifester l'humilité présentée dans Philippiens 2 de manière tangible et pratique.

S'incliner, se tenir droit

Certains pourraient dire que se tenir devant le Grand Canyon aurait dû me faire sentir « rien ». Mais ce n'était pas mon expérience. Certes, je ne doutais pas que les près de deux mille kilomètres carrés de gouffre d'un kilomètre de profondeur dépassaient ma taille de 5 pieds et de 9 pouces. Si je ne connaissais pas le Créateur de l'univers physique et de mon corps physique, je me serais senti comme de la poussière.

Mais se tenir devant une merveille encore plus grande : la croix, où nous sommes « unis à Christ… dans le réconfort de son amour… avec la communion du Saint-Esprit…avec tendresse et compassion » (Philippiens 2 :1), forge une humilité évangélique qui nous fait nous incliner et nous tenir debout.