Ce grand Salut/Justifié par Christ
De Livres et Prédications Bibliques.
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Avez-vous été piégés par la subtile présence du légalisme ? Si c’est le cas, méfiez-vous. Il a tendance à s’étendre plutôt que de rester limité (Galates 5 : 9). Le légalisme doit être ôté. | Avez-vous été piégés par la subtile présence du légalisme ? Si c’est le cas, méfiez-vous. Il a tendance à s’étendre plutôt que de rester limité (Galates 5 : 9). Le légalisme doit être ôté. | ||
- | {{LeftInsert|« L’objet du litige dans l’église de la Galatie n’était pas l’obéissance à la loi morale de Dieu ; c’était plutôt un recours à la loi morale pour le salut….. <ref>Jerry Bridges, ''Transforming Grace (La Grâce qui transforme)'', (Colorado Springs, CO: NavPress, 1991), p. 98. </ref>»<br>— Jerry Bridges}} Le seul moyen efficace pour déraciner le légalisme est la doctrine de la justification. Si vous avez négligé ou ignoré cette doctrine, alors prenez des mesures extraordinaires nécessaires pour changer. Réservez du temps chaque jour pour réexaminer cette grande vérité objective qui positionne, pour la relire et vous en réjouir. Limitez votre alimentation spirituelle à l’étude de la justification jusqu’à ce que vous soyez certain d’être accepté par Dieu, sécurisé dans son amour et libre de tout légalisme et de toute condamnation. | + | {{LeftInsert|« L’objet du litige dans l’église de la Galatie n’était pas l’obéissance à la loi morale de Dieu ; c’était plutôt un recours à la loi morale pour le salut….. <ref>Jerry Bridges, ''Transforming Grace (La Grâce qui transforme)'', (Colorado Springs, CO: NavPress, 1991), p. 98. </ref>»<br>— Jerry Bridges}}Le seul moyen efficace pour déraciner le légalisme est la doctrine de la justification. Si vous avez négligé ou ignoré cette doctrine, alors prenez des mesures extraordinaires nécessaires pour changer. Réservez du temps chaque jour pour réexaminer cette grande vérité objective qui positionne, pour la relire et vous en réjouir. Limitez votre alimentation spirituelle à l’étude de la justification jusqu’à ce que vous soyez certain d’être accepté par Dieu, sécurisé dans son amour et libre de tout légalisme et de toute condamnation. |
La crucifixion de Jésus-Christ était l’évènement le plus décisif dans l’histoire. Sinclair Ferguson a déclaré précisément ce qui suit : | La crucifixion de Jésus-Christ était l’évènement le plus décisif dans l’histoire. Sinclair Ferguson a déclaré précisément ce qui suit : | ||
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{{RightInsert|'''Méditez Romains 7 : 14-25. '''Une fois que nous avons compris notre propre dépravation, il nous est beaucoup plus difficile d’être tenté par le légalisme.}} | {{RightInsert|'''Méditez Romains 7 : 14-25. '''Une fois que nous avons compris notre propre dépravation, il nous est beaucoup plus difficile d’être tenté par le légalisme.}} | ||
- | :« Lorsque nous pensons à Christ mourant sur la croix, nous voyons à quel point l’amour de Dieu s’étend pour nous ramener à lui…Il nous dit : Je t’aime beaucoup comme tu es…La croix est le cœur de l’Evangile. Elle fait de l’Evangile une bonne nouvelle : Christ est mort pour nous. Il s’est tenu à notre place devant le siège du jugement de Dieu. Il a porté nos péchés. Dieu a fait quelque chose sur la croix que nous n’aurions jamais pu faire nous-mêmes…Nous manquons d’assurance par rapport à sa grâce parce que nous ne parvenons pas à fixer notre attention sur ce lieu où il a révélée cette grâce ». | + | :« Lorsque nous pensons à Christ mourant sur la croix, nous voyons à quel point l’amour de Dieu s’étend pour nous ramener à lui…Il nous dit : Je t’aime beaucoup comme tu es…La croix est le cœur de l’Evangile. Elle fait de l’Evangile une bonne nouvelle : Christ est mort pour nous. Il s’est tenu à notre place devant le siège du jugement de Dieu. Il a porté nos péchés. Dieu a fait quelque chose sur la croix que nous n’aurions jamais pu faire nous-mêmes…Nous manquons d’assurance par rapport à sa grâce parce que nous ne parvenons pas à fixer notre attention sur ce lieu où il a révélée cette grâce ». [14] |
Sur quoi allez-vous fixer votre attention ? Sur vos péchés passés, sur votre état émotionnel actuel ou sur les traits de personnalités qu’il vous faut encore améliorer ? Ou fixerez-vous votre attention sur l’œuvre accomplie par Christ ? Le légalisme ne doit pas vous motiver. La condamnation ne doit pas vous tourmenter. Dieu vous a justifiés. | Sur quoi allez-vous fixer votre attention ? Sur vos péchés passés, sur votre état émotionnel actuel ou sur les traits de personnalités qu’il vous faut encore améliorer ? Ou fixerez-vous votre attention sur l’œuvre accomplie par Christ ? Le légalisme ne doit pas vous motiver. La condamnation ne doit pas vous tourmenter. Dieu vous a justifiés. | ||
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==== Ne discutez pas avec le Juge ==== | ==== Ne discutez pas avec le Juge ==== | ||
- | Comprendre la doctrine de la justification sur un plan intellectuel est en soi insuffisant. Dieu veut que nous soyons totalement transformés –, de façon authentique et permanente par cette doctrine centrale. J.I. Packer a dit avec perspicacité : « la question n’est pas : peut-on présenter la doctrine avec une précision parfaitement biblique (qui est, comme nous l’avons vu, une tâche qui exige de l’attention) mais : connaît-on sa réalité par expérience. » | + | Comprendre la doctrine de la justification sur un plan intellectuel est en soi insuffisant. Dieu veut que nous soyons totalement transformés –, de façon authentique et permanente par cette doctrine centrale. J.I. Packer a dit avec perspicacité : « la question n’est pas : peut-on présenter la doctrine avec une précision parfaitement biblique (qui est, comme nous l’avons vu, une tâche qui exige de l’attention) mais : connaît-on sa réalité par expérience. » [15] |
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- | + | Notre objectif en écrivant ce livre, n’est pas principalement que vous appreniez à énoncer cette grande doctrine ; mais que vous soyez ''changés'' par elle et que votre compréhension vous conduise à être libérés personnellement du légalisme et de la condamnation. Mais que vous soyez aussi amenés à une passion et à un amour toujours grandissant pour Jésus-Christ. Il est possible d’être au courant de la justification par grâce sans en être personnellement touché. Nous devons comprendre et appliquer cette magnifique vérité chaque jour. | |
L’histoire que je vais vous relater a été une grande leçon pour moi alors que j’ai cherché à m’approprier la doctrine de la justification. Les jours précédant ma conversion, alors étudiant en première année, je fus arrêté pour port de marijuana. Les détails de cette épreuve sont encore vivaces dans mon esprit. Alors que j’étais assis dans la salle d’audience face au juge, j’ai fait de mon mieux pour paraître à la fois sincère et affligé, mais j’étais tout simplement terrorisé. Je savais qu’il y avait une très forte chance d’être reconnu coupable et même d’être accusé de violations d’autres lois. | L’histoire que je vais vous relater a été une grande leçon pour moi alors que j’ai cherché à m’approprier la doctrine de la justification. Les jours précédant ma conversion, alors étudiant en première année, je fus arrêté pour port de marijuana. Les détails de cette épreuve sont encore vivaces dans mon esprit. Alors que j’étais assis dans la salle d’audience face au juge, j’ai fait de mon mieux pour paraître à la fois sincère et affligé, mais j’étais tout simplement terrorisé. Je savais qu’il y avait une très forte chance d’être reconnu coupable et même d’être accusé de violations d’autres lois. | ||
- | + | Heureusement, mon cas n’est jamais allé au-delà du premier témoignage. Parce que des responsables officiels avaient fouillé ma chambre sans les documents légaux nécessaires pour le faire, le tribunal devait abandonner la charge, a argumenté mon avocat. | |
Le juge écoutait stoïquement alors que le parquet faisait ses objections et réitérait la preuve contre moi. Il m’a enfin regardé. L’homme était visiblement frustré. Impuissant de ne pouvoir m’attribuer qu’un blâme, il me sermonna par des termes les plus fermes possible. J’ai essayé de paraître repentant. J’ai hoché ma tête à chaque déclaration. Mais je ne me souviens de rien de ce qu’il a dit – j’étais surexcité à l’idée qu’il était sur le point me libérer. | Le juge écoutait stoïquement alors que le parquet faisait ses objections et réitérait la preuve contre moi. Il m’a enfin regardé. L’homme était visiblement frustré. Impuissant de ne pouvoir m’attribuer qu’un blâme, il me sermonna par des termes les plus fermes possible. J’ai essayé de paraître repentant. J’ai hoché ma tête à chaque déclaration. Mais je ne me souviens de rien de ce qu’il a dit – j’étais surexcité à l’idée qu’il était sur le point me libérer. | ||
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Pendant qu’on me jugeait, je savais que j’étais coupable. Je pense que tout le monde le savait. Mais quand le juge m’a libéré, je n’ai pas argumenté avec lui. Je n’ai pas fait appel ni plaidé avec le juge pour qu’il continue à siéger. Je n’ai pas exigé qu’il ferme les yeux sur le vice de forme juridique et qu’il autorise de poursuivre la procédure. Pour une fois, je me suis joyeusement remis à la haute autorité de quelqu’un. Si le juge voulait rejeter le vice de procédure, j’accepterais volontiers sa décision. | Pendant qu’on me jugeait, je savais que j’étais coupable. Je pense que tout le monde le savait. Mais quand le juge m’a libéré, je n’ai pas argumenté avec lui. Je n’ai pas fait appel ni plaidé avec le juge pour qu’il continue à siéger. Je n’ai pas exigé qu’il ferme les yeux sur le vice de forme juridique et qu’il autorise de poursuivre la procédure. Pour une fois, je me suis joyeusement remis à la haute autorité de quelqu’un. Si le juge voulait rejeter le vice de procédure, j’accepterais volontiers sa décision. | ||
- | + | Chacun d’entre nous, se tient coupable devant le Juge de tous. Mais notre crime contre lui est de nature différente de celle de mon délit. Et bien que j’aie échappé grâce à un vice de forme, nous avons été déclarés justes sur la base du sacrifice substitutif et prémédité de Christ. Jésus a donné sa vie volontairement et intentionnellement pour que Dieu puisse demeurer juste tout en justifiant le coupable – vous et moi. Dieu nous a déclarés justes. Le problème alors est de savoir si oui on non nous recevrons cette déclaration. Le choix nous confronte quotidiennement, souvent plusieurs fois par jour : allons-nous recevoir la justification par la foi en raison de la déclaration de Dieu ? Ou allons-nous permettre à la condamnation et au légalisme d’exercer un contrôle sur nous, dépendants de nos émotions et de notre obéissance ? | |
- | + | Décidez que vos émotions instables et imprévisibles ne s’imposeront à vous ou ne vous tromperont pas. Ne leur permettez pas d’être votre autorité finale dans votre vie. Croyez ce que Dieu affirme sur vous. Si vous êtes sages vous suivrez mon exemple : n’argumentez pas avec le Juge. | |
==== Abandonnés pour Notre Pardon ==== | ==== Abandonnés pour Notre Pardon ==== |
Version actuelle en date du 16 septembre 2013 à 13:05
Par C.J. Mahaney
À Propos de Justification
Le chapitre 7 du livre Ce grand Salut
Traduction par Eliane Schnitzler
Vous pouvez nous aider à améliorer par l'examen de l'exactitude de cette traduction. En Savoir Plus (English).
Avant que Martin Luther ne devienne célèbre pour son rôle essentiel dans la Réforme, il est connu dans toute l’Europe comme étant un brillant étudiant en droit. Ce qui a le plus affecté ce moine Augustin, est son étude de la loi de Dieu dans les Saintes Ecritures. Alors qu’il a médité sur les commandements de Dieu, il est devenu hautement conscient de la colère de Dieu. A chaque fois qu’il étudie la personne et l’œuvre de Jésus-Christ, il sait que c’est Lui, le Juste qui le jugerait en fin de compte.
Cette prise de conscience persistante harcelait Luther avec un sentiment écrasant de culpabilité. Alors que ses contemporains passaient des minutes à confesser leurs péchés, il y passait des heures. Certains pensaient qu’il était instable sur le plan mental.
Le théologien Anthony Hoekema décrit l’angoisse mentale précédant la grande découverte théologique de Luther :
- Martin Luther avait tout essayé : dormir sur des sols durs, se priver de nourriture, monter un escalier à Rome sur ses mains et genoux – mais en vain. Dans le monastère, ses maîtres lui dirent qu’il faisait suffisamment de choses pour avoir la paix de l’âme. Mais il n’avait pas de paix. Son sentiment de péché était trop profond.
- Il était en train d’étudier les Psaumes. Ils mentionnaient souvent « la justice de Dieu ». Mais cette expression l’embêtait. Il pensait qu’elle signifiait la justice punitive de Dieu, par laquelle il punit les pécheurs. Et Luther savait qu’il était un pécheur. Donc, lorsqu’il voyait le mot justice dans la Bible, il était en colère.
— James Montgomery Boice
- Un jour, il a ouvert l’Epître aux Romains. Là, il a lu que l’Evangile de Christ est la puissance de Dieu pour le salut (1 : 16). Cela était une bonne nouvelle ! Mais le verset suivant dit : « …la justice de Dieu s'y révèle… » - il y avait à nouveau ce mauvais mot justice ! Et la dépression de Luther réapparaît. Son état se dégrade lorsqu’il a continué sa lecture au sujet de la colère de Dieu révélée des cieux contre toute l’injustice des hommes (v. 18).
- Ainsi, Luther retourne à nouveau au verset 17. Comment Paul avait-il pu écrire des mots si terribles ?....Soudain, il a compris. La « justice de Dieu » que Paul avait à l’esprit n’était pas la justice punitive de Dieu qui conduit Dieu à punir les pécheurs, mais plutôt une justice que Dieu donne au pauvre pécheur et que le pécheur accepte par la foi. Ceci est une justice sans tâche, parfaite, acquise par Christ et que Dieu accorde gracieusement à tous ceux qui croient. Luther n’a plus besoin de chercher la source de la paix de l’âme en lui-même, c'est-à-dire dans ses bonnes œuvres. Maintenant, il peut se détourner de lui-même pour regarder à Christ, et vivre par la foi au lieu de vivre dans la crainte. [2]
Martin Luther continuerait pour dire que la doctrine de la justification est le point de doctrine qui fait tenir ou tomber L’Eglise. « Ce point de doctrine est la tête et la pierre angulaire de l’Eglise qui engendre, nourrit, construit et protège l’Eglise. Sans elle, l’Eglise de Dieu ne pourrait pas subsister une heure. [3] Dans un autre point, il ajoute : « Si la doctrine de la justification était perdue un jour, alors toute la véritable doctrine chrétienne serait perdue. » [4]
Luther craignait la colère de Dieu. Cela était justifié, comme nous l’avons appris dans le chapitre précédent. Tous les chrétiens doivent se souvenir qui et ce qu’ils étaient auparavant: mauvais dans leurs comportements, ennemis de Dieu, totalement séparés de lui, et les objets de sa colère. Mais regarder au passé n’a de valeur que dans la mesure où cela nous rend plus conscients de notre position présente en Christ et que nous en soyons émerveillés. Nous devons reconnaître qui nous sommes maintenant par le don gratuit de la justification par Dieu.
Ceux qui ont reçu l’œuvre de Christ qui justifie ont expérimenté un changement radical et extraordinaire. Nous avons été justifiés par la foi au moyen de la grâce du Dieu tout puissant. Sans une connaissance précise et expérimentale de la justification, l’Eglise « ne pourrait subsister une heure »… ou alors si elle subsiste, elle subsiste sans le moindre degré d’authenticité. Nous, non plus nous ne le pourrions pas.
Sommaire |
Position ou Processus ?
La justification est un terme légal qui signifie « prononcer ou déclarer juste ». Hoekema définit la justification comme « un changement permanent dans notre relation judiciaire avec Dieu par laquelle nous sommes absous de l’accusation de culpabilité, et par laquelle Dieu nous pardonne tous nos péchés sur la base de l’œuvre accomplie par Jésus-Christ. » Bien que nous soyons coupables devant le saint juge de tous, ayant violé sa loi et mérité sa colère, il nous a déclarés justes. Comment ? Sur la base de ce que Jésus-Christ a accompli sur la croix. Seule la croix nous rend acceptables devant Dieu.
La justification est un don que nous recevons de Dieu, et non quelque chose que nous réussissons ou accomplissons. Nous ne sommes pas responsables ou capables de contribuer à notre justification devant Dieu. Ce statut d’être déclaré juste ne peut être gagné ou mérité, seulement accepté et apprécié. Nous recevons ce que Christ et Christ seul a accompli pour nous.
Dans le but de comprendre pleinement cette vérité époustouflante, il est essentiel que nous fassions la différence entre justification et sanctification. Bien que ces deux doctrines soient inséparables, nous devons distinguer leurs rôles respectifs dans la vie de la foi chrétienne.
— John Stott
La justification signifie que nous sommes déclarés justes. La sanctification signifie que nous sommes rendus justes. (Saisissez cette différence seule et votre vie ne sera jamais plus la même !) La justification est le don de la justice ; la sanctification est la pratique de la justice. Peut-être de manière plus fondamentale, la justification est une position – établie/fondée immédiatement et complètement sur la conversion – tandis que la sanctification est un processus de changement interne et de développement de caractère qui commence à la régénération et qui continue tout au long de notre vie. « Dans les Saintes Ecritures», écrit Sinclair Ferguson, « justifier ne signifie pas rendre juste dans le sens de changer le caractère d’une personne. Cela signifie : être justifié par une déclaration ». [6]
— William S. Plumer
La justification n’est pas un processus. C’est une déclaration, un décret divin qui ne peut être contesté, altéré ou faire l’objet d’un recours. Paul le dit d’une manière insistante : « Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ » (Romains 5 : 1, rajout de l’accentuation pat l’auteur). Cette transformation glorieuse ne prend pas place par degrés, ni ne fluctue. Vous n’êtes pas plus justifiés à certaines périodes que vous l’êtes à d’autres. Vous ne serez jamais justifiés plus que vous l’êtes en ce moment. Cela vaut la peine de le répéter : vous ne serez jamais justifiés plus que vous l’êtes en ce moment. Et pour couronner le tout, personne dans l’histoire n’a jamais été plus justifié que vous l’êtes maintenant. Ni Martin Luther, ni Paul – ni personne.
- La justification est le sous produit de la sanctification. V/F
- La sanctification est un processus de toute une vie. V/F
- L’amour de Dieu pour nous grandit en proportion de notre maturité. V/F
- La justification se réfère à notre position en Christ ; la sanctification se réfère à un processus. V/F
- Rompre avec des habitudes pécheresses nous rend plus justes. V/F
- La croissance spirituelle est une bonne évidence que nous sommes justifiés. V/F
De nombreux chrétiens font la confusion entre la doctrine de la justification et la doctrine de la sanctification et se privent des bénéfices que ce grand salut implique. Il est impératif que nous comprenions la différence entre notre position (justification) et notre pratique (sanctification). La sanctification est l’évidence et l’objectif de notre justification ; la sanctification ne devrait jamais être vue comme ce qui fonde notre justification devant Dieu, indépendamment de nos progrès en maturité spirituelle. Nous sommes incapables d’ajouter quelque chose à ce que Christ a accompli. Comme Alister McGrath le déclare : « On pourrait dire que la seule chose qui contribue vraiment à notre justification est le péché que Dieu pardonne si miséricordieusement ». Nous sommes justifiés par la grâce seule. [9]
Frustrant et Futile
La doctrine de la justification nécessite d’être constamment renforcée et réexaminée, comme Martin Luther en était bien conscient. Son conseil est direct comme à son habitude : « ne cesser de vous répéter cette vérité ». [10] Outre la répétition persistante de la part de nos conducteurs spirituels, il nous faut appliquer et d’apprécier chaque jour la vérité de la justification dans nos vies. Si nous ne le faisons pas, nous nous trouverons nous-mêmes exposés à l’un des ennemis les plus subtils et les plus sérieux de l’église : le légalisme.
— Sinclair Ferguson
Le légalisme consiste à chercher à gagner l’acceptation de Dieu par notre obéissance. Nous avons uniquement deux options : soit recevoir la justice comme un don de Dieu ou essayer de produire la nôtre. Le légalisme est la tentative d’être justifié au moyen d’une autre source que celle de Jésus-Christ et de son œuvre accomplie.
L’adhésion au légalisme consiste à croire que la Croix était soit inutile, soit insuffisante (Galates 2 : 21, 5 : 2).Il s’agit là d’une interprétation fidèle de vos motivations et de vos actions, même si vous adhérez encore mentalement à la nécessité du sacrifice de Christ. Dans notre recherche légitime d’obéissance et de maturité, le légalisme nous rattrape lentement et subtilement, et nous commençons à remplacer son œuvre accomplie par nos œuvres. Le résultat est soit l’arrogance, soit la condamnation. Au lieu de grandir dans la grâce, nous abandonnons la grâce. C’est ce que Paul constate dans l’église des Galates, lorsqu’il a écrit : « Vous êtes séparés de Christ, vous qui cherchez la justification dans la loi ; vous êtes déchus de la grâce » (Galates 5 : 4).
Pour comprendre l’étendue du souci de Paul concernant le légalisme, lisez Galates 1 : 6-9, 2 : 21, 3 : 1-4, 3 : 10, 4 : 8-11, 4 : 19-20, 5 : 2-4 et 5 : 7-12.
Si jamais vous avez tenté de vivre de cette manière, vous aurez appris maintenant que le légalisme est aussi futile que frustrant. Chaque tentative légaliste de justification se solde inévitablement par un échec. Au fil des années, j’ai appris à reconnaître certains signes évidents de la présence du légalisme. En voici quelques uns :
- Vous êtes plus conscients de votre péché passé que de la personne de Christ et de son oeuvre accomplie.
- Vous vivez en pensant, en croyant et en ressentant que Dieu est déçu par vous plutôt que de penser, de croire et de ressentir qu’il prend plaisir en vous. Vous partez du principe que votre acceptation par Dieu dépend de votre obéissance.
- Vous manquez de joie. Cela est souvent la première indication de la présence du légalisme. La condamnation est le résultat de la prise en compte de notre insuffisance ; la joie résulte de la prise en compte de sa toute suffisance.
Avez-vous été piégés par la subtile présence du légalisme ? Si c’est le cas, méfiez-vous. Il a tendance à s’étendre plutôt que de rester limité (Galates 5 : 9). Le légalisme doit être ôté.
— Jerry Bridges
Le seul moyen efficace pour déraciner le légalisme est la doctrine de la justification. Si vous avez négligé ou ignoré cette doctrine, alors prenez des mesures extraordinaires nécessaires pour changer. Réservez du temps chaque jour pour réexaminer cette grande vérité objective qui positionne, pour la relire et vous en réjouir. Limitez votre alimentation spirituelle à l’étude de la justification jusqu’à ce que vous soyez certain d’être accepté par Dieu, sécurisé dans son amour et libre de tout légalisme et de toute condamnation.
La crucifixion de Jésus-Christ était l’évènement le plus décisif dans l’histoire. Sinclair Ferguson a déclaré précisément ce qui suit :
- « Lorsque nous pensons à Christ mourant sur la croix, nous voyons à quel point l’amour de Dieu s’étend pour nous ramener à lui…Il nous dit : Je t’aime beaucoup comme tu es…La croix est le cœur de l’Evangile. Elle fait de l’Evangile une bonne nouvelle : Christ est mort pour nous. Il s’est tenu à notre place devant le siège du jugement de Dieu. Il a porté nos péchés. Dieu a fait quelque chose sur la croix que nous n’aurions jamais pu faire nous-mêmes…Nous manquons d’assurance par rapport à sa grâce parce que nous ne parvenons pas à fixer notre attention sur ce lieu où il a révélée cette grâce ». [14]
Sur quoi allez-vous fixer votre attention ? Sur vos péchés passés, sur votre état émotionnel actuel ou sur les traits de personnalités qu’il vous faut encore améliorer ? Ou fixerez-vous votre attention sur l’œuvre accomplie par Christ ? Le légalisme ne doit pas vous motiver. La condamnation ne doit pas vous tourmenter. Dieu vous a justifiés.
Ne discutez pas avec le Juge
Comprendre la doctrine de la justification sur un plan intellectuel est en soi insuffisant. Dieu veut que nous soyons totalement transformés –, de façon authentique et permanente par cette doctrine centrale. J.I. Packer a dit avec perspicacité : « la question n’est pas : peut-on présenter la doctrine avec une précision parfaitement biblique (qui est, comme nous l’avons vu, une tâche qui exige de l’attention) mais : connaît-on sa réalité par expérience. » [15]
Notre objectif en écrivant ce livre, n’est pas principalement que vous appreniez à énoncer cette grande doctrine ; mais que vous soyez changés par elle et que votre compréhension vous conduise à être libérés personnellement du légalisme et de la condamnation. Mais que vous soyez aussi amenés à une passion et à un amour toujours grandissant pour Jésus-Christ. Il est possible d’être au courant de la justification par grâce sans en être personnellement touché. Nous devons comprendre et appliquer cette magnifique vérité chaque jour.
L’histoire que je vais vous relater a été une grande leçon pour moi alors que j’ai cherché à m’approprier la doctrine de la justification. Les jours précédant ma conversion, alors étudiant en première année, je fus arrêté pour port de marijuana. Les détails de cette épreuve sont encore vivaces dans mon esprit. Alors que j’étais assis dans la salle d’audience face au juge, j’ai fait de mon mieux pour paraître à la fois sincère et affligé, mais j’étais tout simplement terrorisé. Je savais qu’il y avait une très forte chance d’être reconnu coupable et même d’être accusé de violations d’autres lois.
Heureusement, mon cas n’est jamais allé au-delà du premier témoignage. Parce que des responsables officiels avaient fouillé ma chambre sans les documents légaux nécessaires pour le faire, le tribunal devait abandonner la charge, a argumenté mon avocat.
Le juge écoutait stoïquement alors que le parquet faisait ses objections et réitérait la preuve contre moi. Il m’a enfin regardé. L’homme était visiblement frustré. Impuissant de ne pouvoir m’attribuer qu’un blâme, il me sermonna par des termes les plus fermes possible. J’ai essayé de paraître repentant. J’ai hoché ma tête à chaque déclaration. Mais je ne me souviens de rien de ce qu’il a dit – j’étais surexcité à l’idée qu’il était sur le point me libérer.
Pendant qu’on me jugeait, je savais que j’étais coupable. Je pense que tout le monde le savait. Mais quand le juge m’a libéré, je n’ai pas argumenté avec lui. Je n’ai pas fait appel ni plaidé avec le juge pour qu’il continue à siéger. Je n’ai pas exigé qu’il ferme les yeux sur le vice de forme juridique et qu’il autorise de poursuivre la procédure. Pour une fois, je me suis joyeusement remis à la haute autorité de quelqu’un. Si le juge voulait rejeter le vice de procédure, j’accepterais volontiers sa décision.
Chacun d’entre nous, se tient coupable devant le Juge de tous. Mais notre crime contre lui est de nature différente de celle de mon délit. Et bien que j’aie échappé grâce à un vice de forme, nous avons été déclarés justes sur la base du sacrifice substitutif et prémédité de Christ. Jésus a donné sa vie volontairement et intentionnellement pour que Dieu puisse demeurer juste tout en justifiant le coupable – vous et moi. Dieu nous a déclarés justes. Le problème alors est de savoir si oui on non nous recevrons cette déclaration. Le choix nous confronte quotidiennement, souvent plusieurs fois par jour : allons-nous recevoir la justification par la foi en raison de la déclaration de Dieu ? Ou allons-nous permettre à la condamnation et au légalisme d’exercer un contrôle sur nous, dépendants de nos émotions et de notre obéissance ?
Décidez que vos émotions instables et imprévisibles ne s’imposeront à vous ou ne vous tromperont pas. Ne leur permettez pas d’être votre autorité finale dans votre vie. Croyez ce que Dieu affirme sur vous. Si vous êtes sages vous suivrez mon exemple : n’argumentez pas avec le Juge.
Abandonnés pour Notre Pardon
Le Dieu qui vous a créés vous accepte. Son Fils a affronté l’horreur inimaginable de la Croix, a été abandonné de Dieu le Père et de l’homme dans le but de vous justifier. Il a été abandonné pour que nous puissions être pardonnés. Il a expérimenté la séparation pour que nous puissions être en sécurité pour toujours dans l’amour de Dieu. Il a supporté la colère de Dieu pour que nous n’ayons jamais à la supporter. « « (Rom 4 : 25). Vous avez été justifiés.
Faut-il s’étonner que la Réforme ait transformé l’histoire de l’Eglise ? Il n’existe aucun moyen de restreindre cette doctrine. Laisser libre cours à cette doctrine, changera la vie de quiconque y touche – y compris la vôtre.
Groupe de discussion
- A la page 52, l’auteur écrit : « Vous ne serez jamais justifié plus que vous l’êtes en ce moment ». Quel effet cela produit-il sur vos efforts pour mener une vie qui plaît à Dieu ?
- Méditez en silence sur la Croix pendant une minute ou deux. Que pensez-vous de ce que Jésus a ressenti lorsqu’Il a réalisé que Dieu l’a abandonné ?
- Est-il possible de se concentrer excessivement sur le fait d’être semblable à Christ ?
- Qu’est ce qui fait du légalisme une hérésie subtile ?
- Comment pouvons-nous concilier les doctrines de la justification et celle de la sanctification sans basculer vers le légalisme ou une vie dissolue ?
- Quelle est la seule chose par laquelle nous pouvons contribuer à notre justification ? (Indice : il n’y a rien à se vanter !)
Lectures Recommandées
The Cross of Christ (La Croix de Christ) par John R. W. Stott (Downers Grove, IL: InterVarsity Press, 1986)
The Discipline of Grace (La Discipline de la Grâce) par Jerry Bridges (Colorado Springs, CO: NavPress, 1994)
The Atonement (L’Expiation) par Leon Morris (Downwers Grove, IL: InterVarsity Press, 1984)
Notes
- ↑ James Montgomery Boice, Romains, Vol. 1 (Grand Rapids, MI: Baker Book House, 1991), p. 380, 447.
- ↑ Anthony Hoekema, Saved by Grace (Sauvé par Grâce) (Grand Rapids, MI: Wm. B. Eerdmans Co., 1989), p. 152.
- ↑ Sinclair Ferguson, The Christian Life: A Doctrinal Introduction (La Vie Chrétienne : Une Introduction Doctrinale) (Carlisle, PA: The Banner of Truth Trust, 1989), p. 80.
- ↑ John R.W. Stott, Only One Way: The Message of Galatians (Un seul chemin : Le Message des Galates) (Downers Grove, IL: InterVarsity Press, 1968), p. 60.
- ↑ John R.W. Stott, Only One Way, (Un Seul Chemin) p. 59.
- ↑ Sinclair Ferguson, The Christian Life (La Vie Chrétienne), p. 72.
- ↑ William S. Plumer, The Grace of Christ (La Grâce de Christ), (Philadelphia, PA: Presbyterian Board of Publication, 1853), p. 195.
- ↑ F,V,F,V,F,V
- ↑ Alister McGrath, Justification by Faith (La justification par la foi), (Grand Rapids, MI: Zondervan Publishing House, 1988), p. 132.
- ↑ John R.W. Stott, Only One Way, (Un seul chemin) p. 59.
- ↑ Sinclair Ferguson, The Christian Life, (La Vie Chrétienne) p. 82–83.
- ↑ Jerry Bridges, Transforming Grace (La Grâce qui transforme), (Colorado Springs, CO: NavPress, 1991), p. 98.